RÜCKERS Hans
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avant 1575 |
Ioannes RUCKERS
Clavecin
de 1632, Chris Maene Collection, Ruiselede, Belgique
"RUCKER (Hans), facteur d'instrumens,
d'Anvers, connu dans toute l'Europe. L'on recherchait ses instrumens à
cause de leur son plein et agréable. Il les marquait tous de la lettre
H.
Les fameux facteurs de clavecins du nom
de Ruckers, dont les ouvrages ont été si longtems admirés dans toute
l'Europe, étaient de cette ville; ils étaient trois. Le premier, et le
père des deux autres, Joseph Ruckers, vivait au commencement du dernier
siècle. Ses instrumens étaient les plus estimés, et sont remarquables
pour la douceur et le corps de leur voix. Sur le côté gauche du trou de
la table harmonique et sous les cordes de l'instrument, on trouve écrit
un grand
H,
l'initiative de Hang, qui en langue Flamande, veut dire Jean. André le
plus vieux des fils de Jean, distinguait ses ouvrages par un
A
dans le trou de la table harmonique. Ses grands clavecins sont moins
estimés que ceux des autres; mais ses petits ouvrages, tels que ses
êpinettes, sont excellens. Les clavecins de Jean le plus jeune des fils,
quoique pas si bons que ceux du père, sont toutefois estimés pour la
délicatesse de leur voix. Ses instrumens sont reconnus par la lettre
J
sur le trou de la table harmonique. Le facteur de clavecins de plus
grand mérité après eux, était J. D. DULCKEN; il était Hessois. A présent
il y en a un fort-bon à Anvers, nommé Bull, qui a été élève et apprenti
de DULCKEN, et qui vend ses doubles çlaveçins cent ducats chaque, avec
une simple caisse peinte et sans renflement ou pédales. Les ouvrages de
Vanden Elsche, un Flamand, ont aussi beaucoup de mérite. Mais en général,
les clavecins d'à-présent, faits ici sur le modèle de Ruckers, sont
minces, faibles en voix, et très-inférieurs à ceux de nosmeilleurs
facteurs en Angleterre."
De l'état présent de la musique, Charles Burney,
1810, p. 36
"RUCKER
(André), fils aîné, également facteur d'instrumens, jouit d'une grande
réputation à cause du son délicat de ses clavecins. Ses instrumens sont
marqués d'un A. Il vécut vers le milieu du dix-septième siècle. Le
clavecin est aujourd'hui tellement abandonné, qu'un bon clavecin de
Rucker qui, en 1770, se vendait encore trois mille livres, se vend
aujourd'hui trente à quarante francs. On dédaigne même de tirer parti de
ces instrumens qui, la plupart sont relégués dans les greniers où ils
pourrissent. Cet abandon nous parait injuste, et nous avouons
franchement qu'un bon clavecin nous paraît préférable pour l'harmonie et
le clavier à un forte-piano médiocre; et dans l'accompagnement, le
clavecin nous parait avoir des avantages marqués sur le piano lui-même."
Dictionnaire
historique des musiciens, artistes et amateurs morts ..., Volume 2,
1811, p. 246-247
"Une découverte précieuse vient d'être faite en Flandre. Il y a
plus d'un siècle, une famille hessoise, appelée Dulcken, avait à
Anvers une vaste fabrique de clavecins, qui était devenue
célèbre, à cause de l'excellente sonorité et du mécanisme facile
des instruments. L'un des principaux facteurs se nommait
Jean-Daniel Dulcken. A en croire Burney, il venait en première
ligne après les fameux Ruckers. C'est dans ses ateliers que se
forma l'éminent luthier Jean Bull, dont le musée d'antiquités de
la ville d'Anvers possède un clavecin portant la date de 1779.
Quand le piano vint détrôner l'humble épinette, la plupart des
instruments de Jean-Daniel Dulcken passèrent dans les
collections archéologiques de l'Angleterre et de l'Allemagne.
Quelques-uns furent mutilés impitoyablement par les brocanteurs,
pour les peintures gracieuses dont elles étaient ornées. A peine
avait-on, parmi nous, sur ces instruments jadis si recherchés,
quelques vagues informations, publiées dans le tome Ier de la
Musique aux Pays-Bas, d'après des documents trouvés au dépôt des
archives du royaume.
Or, tout récemment, un clavecin de Jean-Daniel Dulcken a été
rencontré dans une localité des environs de Gand. L'exemplaire
est d'une bonne conservation, bien que les touches du clavier
portent les traces d'un long emploi. C'est une queue,
staartstuk, à cinq octaves et à trois registres. Sur la
planchette qui borde le clavier, on voit l'inscription:
JOANNES-DANIEL DULCKEN FECIT ANTVERPILÆ, ANNO 1747. Des fleurs
élégantes, peintes à l'eau, garnissent la table d'harmonie.
L'ouïe est formée de lettres enlacées, en guise de monogramme.
C'est M. Snoeck, de Renaix, qui a eu la bonne chance d'acquérir
cette rareté artistique, non sans de grands sacrifices
toutefois. Actuellement le Jean-Daniel Dulcken figure dans le
magnifique musée instrumental de cet amateur, à côté des
Ruckers, des Delin, des Van Elsen, et de tant d'autres facteurs
de clavecins qui ont élevé jadis la lutherie belge à un haut
degré de prospérité."
Le Guide Musical: Revue Internationale de la Musique Et de ...,
Volume 15, 01/04/1869, p. 5 |
Anvers |
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Facteur de clavecins, début du 17e siècle
Les RUCKERS étaient
les facteurs de clavecins les plus connus d'Anvers aux XVIe et XVIIe
siècles. Ils contribuèrent de manière significative au développement
technique du clavecin et furent pionniers dans l'ajout d'un deuxième
clavier. Leur réputation est telle qu’ils sont considérés dans le
monde entier comme étant aussi importants pour les instruments à
clavier que le Stradivarius l’était pour les instruments à cordes.
RUCKERS
Hans
(1533/40-1598) est
très probablement issu d'une famille allemande. Hans RUCKERS est né
à Malines et est arrivé à Anvers en 1575. Il est considéré comme le
fondateur de la dynastie. La famille a eu onze enfants, dont deux
fils qui sont également devenus facteurs d'instruments. Johannes
RUCKERS (15 janvier 1578 – 29 septembre 1642), le fils aîné, succède
à son père dans l'atelier familial et devient membre de la Guilde de
Saint-Luc en 1611. Il était responsable, entre autres, de
l'entretien de divers orgues d'église à Anvers. Il a signé un
médaillon au milieu avec IR. Il a travaillé, entre autres, pour les
archiducs Albrecht et Isabelle. Son cousin Joannes COUCHET vint
travailler pour lui en 1627. Environ 35 des instruments qu'il
construisit ont été conservés à ce jour.
Hans RUCKERS eut parmi ses enfants, deux fils qui furent aussi
facteurs :
RUCKERS
Ioannes (1578 - 1642), reprit l'affaire de son père après le décès de ses
parents ; il se maria en 1604 et fut admis à la Guilde en 1611. Il
était responsable de la maintenance des orgues de plusieurs églises
anversoises.
RUCKERS Andreas
I
(1579 - 1652) installa son propre atelier à proximité, après avoir
commencé par travailler avec son frère ainé.
RUCKERS Andreas
II
(1607 -1655)
était un des
fils d'Andreas I, portant le même prénom lui succéda après
avoir été son apprenti. Il fut admis à la Guilde en 1637 et semble
avoir travaillé avec son père jusqu'à la mort de celui-ci.
Leurs productions sont quasi-indiscernables.
RUCKERS
Catharina,
la sœur de Ioannes et d'Andreas I, eut un fils,
Ioannes COUCHET
(1615 - 1642) qui devint apprenti chez son oncle Ioannes et travailla avec
lui jusqu'à sa mort. Son renom en tant que facteur de clavecin fut
peut-être encore plus grand que celui des Ruckers.
Il travaille dans l'atelier de son oncle
Johannes jusqu'à sa mort en 1642 puis prend la relève. L'année suivante, il
devient membre de la Guilde de Saint-Luc. Plusieurs de ses enfants ont suivi
ses traces, même s'ils ne pouvaient plus conserver la même réputation.
WIKI :
RUCKERS
"Nota
: Naer de Boeken zal men verkoopen eene Forte-piano, eene Clavecin
met dobbele Clauwieren door Meester Rucq en diversche Musiquen."
Gazette van
Gend, 02/11/1781, p. 126
"Excellent
CLAVECIN de Ruckers à jeu de buffle, imitant le Piano. S'adr. depuis 2
h, jusqu'à de l'après-midi, rue du Renard S. Sauveur, n°. 2, au 1er."
Affiches, annonces et avis divers, ou Journal général de France,
01/09/1793, p. 3989 (gallica.bnf.fr)
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