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BOONE
à Gand (°1838)

1880

 LA FABRICATION DES PIANOS A GAND.

"AUJOURD'HUI que le piano règne en maître, qu'on le trouve dans toutes les maisons, même dans les villages de certains pàys, que son étude est le complément obligé de toute éducation complète, il ne faut pas s'étonner que sa fabrication ai: donné lieu à l'une des plus florissantes industries, dans tous les pays civilisés.

Aujourd'hui elle est devenue non plus seulement une distraction, mais un besoin véritablement sérieux et indispensable. Les compositeurs, les professeurs, les virtuoses, les amateurs de musique, la cultivent comme s'il s'agissait de la science la plus grave. Les théâtres, les concerts, les soirées musicales sont devenus des solennités, ainsi que les appelle la presse.

Il ne faut donc pas s'étonner que le piano qui, par son étendue, sa souplesse, sa richesse de sons, ses ressources multipliées, forme à lui seul un orchestre complet, ait pris une si grande place dans notre existence.

A Paris il a déjà enrichi des dynasties de fabricants. Mais plus on pénètre dans le Nord, plus on le retrouve substituant le charme de ses sons aux s brumes et aux rigueurs du climat, et d'autant plus précieux qu'il remplace, loin des villes ou des grands centres, les fètes et les distractions publiques.

En Belgique, par exemple, on le trouve partout : dans le palais comme dans la ferme, dans les casinos des villes d'eaux comme dans l'ombre des couvents, chez les pauvres comme chez les riches.
Gand, entre autres villes belges, est devenue un centre très-important pour la fabrication des pianos qu'elle fournit à toute la contrée, comme à l'exportation.

Parmi les établissements qui fabriquent cet instrument si délicat nous avons remarqué celui de MM. Aug. Boone et fils, dont nous avons admiré trois pianos à l'Exposition nationale.

Le premier, de style Louis XVI, d'un goût très-pur, en même temps élégant et sévère, est un grand piano en bois noir, à cordes obliques.

Son grand mérite, comme, du reste, celui des autres instruments de MM. A. Boone et fils, est de donner un son parfaitement égal, du haut jusqu'au bas du clavier, de sorte que les notes concordent parfaitement entre elles et que les trois parties du piano n'en forment qu'une.

Ces pianos ne diffèrent donc que par la forme et le style du meuble. Le second est un piano de style néo-grec très-pur, c'est-à-dire très-gracieux et d'un goût tout à fait moderne. Celui-ci est à cordes droites, ce qui ne l'empêche pas de posséder une aussi belle qualité de son que le précédent,
Enfin le troisième piano, petit format, est également à cordes obliques.

Comme nous l'avons dit, ces trois pianos se distinguent d'abord par une grande égalité de son qui est la qualité maîtresse de cette maison, ainsi que par un mécanisme parfaitement réglé et faisant ressortir chaque note dans toute sa pureté et son intensité.

MM. A. Boone et fils ne fabriquent d'ailleurs que des pianos à cordes obliques ou droites. Il est, en effet, généralement reconnu aujourd'hui que les pianos à cordes croisées laissent à désirer en ce que les notes basses ne se mariant pas avec le reste du clavier, les cordes se gênent l'une l'autre et laissent toujours en souffrance une partie du clavier.

Lee pianos exposés par cette maison ont trois pédales : La petite pédale qui fait transposer la mécanique sur une seule corde ; La pédale du milieu ou pédale céleste, qui sert de sourdine ; Et la pédale de droite ou pédale forte. De cette façon on obtient dans ces pianos un timbre de plus.

Avant tout, MM. A. Boone et fils se sont attachés à développer le timbre et la sonorité de leurs instruments, non-seulement dans les notes basses, comme cela arrive le plus souvant dans les pianos ordinaires, au détriment du médium, mais dans toute la longueur du clavier. Aussi ces pianos se distinguent ils par une grande puissance et une parfaite homogénéité de sons.

Ces avantages exceptionnels ont été reconnus par les jurys de diverses Expositions qui ont décerné à MM. Aug. Boone et fils plusieurs hautes récompenses, parmi lesquelles nous citerons un premier prix à l'Exposition des Flandres en 1849, un premier prix à l'Exposition de Gand pour l'industrie et les sciences en 1875 et le diplôme de mérite en 1878. F."
Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré, 1880, p. 279 (gallica.bnf.fr)

Pour les références voyez la page
Pianos belges 1710 - 1849

en in het Nederlands
Belgische pianobouwers 1710 - 1840


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