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Facteurs de pianos en France
PARIS - "393. Érard, r. Mail, 13. Magnifiques et excellens pianos et harpes. — Nouvel échappement d'Érard.— L'invention qu'a laissée Sébastien Érard consiste dans 4 points séparés qui se combinent ensuite ensemble : le 1° est un point de contact entre le marteau et un ressort qui lui sert de support après qu'il a frappé la corde; le second consiste dans un autre point de contact entre le ressort et le marteau, plus près du centre de celui-ci, pour préparer la chute du marteau au moment de l'échappement; le troisième est un point d'arrêt du mouvement du pilote, monté sur le levier intermédiaire pour opérer l'échappement; le quatrième est un point de contact entre le marteau et le levier intermédiaire, pour fixer le premier après qu'il a frappé la corde, de manière qu'il ne peut ni resister à la corde ni s'en éloigner. Il suffit donc, pour faire parler le marteau faiblement, de lever le doigt de dessus la touche d'une manière que nous pouvons appeler imperceptible. Veut-on augmenter sa force? on n'a qu'à laisser à chaque coup la touche se lever un peu plus et par degré, jusqu'à ce qu'on emploie la profondeur entière du clavier. Ainsi, l'enfoncement de la touche, qui est un obstacle aux exécutans dans un échappement ordinaire, devient ici un véritable avantage; car on peut obtenir beaucoup de force en faisant enfoncer le clavier, et cela sans produire cet empâtement que l'on trouve dans les claviers à échappement ordinaire. La supériorité de cet échappement, fruit des recherches constantes de l'homme le plus capable dans cette application de la mécanique, est une chose positive qu'on ne peut pas nier. On y trouve pour le clavier du piano la perfection si long-temps désirée par les pianistes. (Perfect. dans le mécan. des pianos; Érard, in-fol. avec pl., 1834.)" François Malepeyre, Mémorial encyclopédique et progressif des connaissances, Volumes 4-5, 1834
PARIS - "Dans presque tous les journaux de Paris, des départemrns et même de l’étranger, on lit un article qui parait avoir pour but de faire croire que la première médaille d’or pour la fabrication des pianos, aurait été accordée parle Jury de 1834 à M. Pierre Erard. Cette assertion est inexacte: la première médaille d'or pour cette fabrication a été décernée à M. Pape, facteur de pianos du Roi ; M. P. Erard n’a obtenu que le rappel de la médaille d’or qui avait été accordée en 1827 à feu Sebastien Erard ; pour s’en convaincre, il suffit de voir dans le Moniteur du 15 juillet dernier, la liste des récompenses données par le Jury." L'Indépendant de la Moselle, 08/08/1834, p. 2 (kiosque.limedia.fr)
PARIS - "En 1770, plusieurs facteurs allemands s’établirent à Paris ; quelques Français embrassèrent la même industrie, et parmi eux se trouva un homme d’un génie distingué, qui, par de nombreux essais, poria le mécanisme du piano au degré de perfection où nous le voyons maintenant. Cet homme était Sé bastien Erard ; son mérite lui assure une des premières places dans l’histoire de cet instrument. Son neveu vient de publier un Mémoire sur les perfectionnemens apportés dans le mécanisme du piano par Les Erard ; j’y renvoie les lecteurs qui voudraient avoir des notions plus précises à ce sujet. J’arrive à l’exposition. Nous avons en première ligne le triumvirat dont la célébrité est devenue européenne : Erard, Pleyel et Pape. Tous trois portent le litre de facteurs du roi, et il serait très possible que Louis Philippe eût plus de facteurs que d’instrumens. Il est difficile de donner la préférence à l’un des trois ; chacun fournit dans son genre des travaux également remarquables. Erard est le plus ancien ; son établissement, un des premiers du monde, existe de puis un demi-siècle, et c’est lui qui a affranchi la France du tribut qu’elle payait à l'étranger. Parmi les nombreuses améliorations et inventions qui lui sont dues, nous citerons ici seulement le double échappement qui lui appartient, et qui peut être appelé le nec plus ultra du mécanisme. Son système, compliqué il est vrai, mais merveilleuse ment combiné, a résolu un problème jusqu’alors insoluble; c’est de faire parler une touche déjà enfoncée, par le plus léger mouvement du doigt, sans avoir besoin de le relever tout-à-fait. Tous ses instrumens sont établis d’après ce système. Ses adversaires prétendent que ce mécanisme n’est point solide : le temps décidera de ce reproche. Quant à ses instrumens exposés, on est d’abord frappé par un piano richement orné auquel il a donné le nom de piano d'or (Cet instrument a été enlevé depuis quelques jours.). Le style de la caisse est du règne de Louis XIV, chargé de pein tures sur un fond d’or, et puis décoré de sculptures dorées. Je ne sais de quels sons il frappe l’oreille, car on refuse de l’ouvrir et de le toucher; et je ne sais jusqu’à quel point ceux qui prétendent qu’il n’y a que la caisse de terminée et que l’intérieur est vide, ont raison. L’autre piano est un piano à queue ; je l’ai en tendu sous lu main de Listz [sic], et en vérité un tel instrument, joué par un tel maitre, est tout ce qu’il y a de plus ravissant et de plus enchanteur." La Quotidienne, 27/06/1834, p. 3 (retronews.fr)
Première médaille pour PAPE ou ERARD ? PARIS - "Dans presque tous les journaux de Paris, des départemens et même de l' étranger, on lit un article qui paraît avoir pour but de faire croire que la première médaille d'or pour la fabrication des pianos aurait été accordée par le jury de 1834 à M. Pierre Erard. Cette assertion est inexacte; la première médaille d'or pour cette fabrication a été décernée à M. Pape, facteur de pianos du roi. M. P. Erard n'a obtenu que le rappel de la médaille d'or qui avait été accordée en 1827 à feu Sébastien Erard. Pour s'en convaincre, il suffit de voir dans le Moniteur du 15 juillet dernier la liste des récompenses décernées par le jury." Journal du Loiret, 07/08/1834, p. 2 (Aurelia.Orléans.fr)
PARIS - "On nous communique la réclamation suivante, qui a pour objet de rétablir les faits au sujet des distinctions qu'on a voulu faire, dans plusieurs journaux, entre les rappels de médailles et les médailles, dans la distribution des récompenses accordées à l'industrie, et notamment aux fabricans de pianos, à la suite de l'exposition de 1834. La commission spéciale du jury chargé d'apprécier les instrumens de musique s'était adjoint une commission bénévole, composée de MM. Cherubini, Aubert, Baillot et Gallay. C'est après le concours ou vert en présence de cette commission qu' il a été décidé, ainsi que l' attestent les procès-verbaux, que M. Pierre Erard serait placé en première ligne pour les pianos, et M. Pape après. Le rapport fait par M. Savard a été basé sur cette décision et adopté par le jury général. En conséquence, la première médaille d'or a été votée à M. P. Erard ; mais le jury avait décidé en principe, avant de décerner les récompenses, que pour économiser le metal on ne donnerait de médailles qu'aux fabricans qui n'en n'auraient pas obtenu à des expositions précedentes, et que ceux dont la personne ou le nom aurait été honoré d'une distinction de ce genre seraient portés dans les rappels de médailles. C'est par suite de cette jurisprudence adoptée par le jury, que M. Erard conservant toujours sur les procès-verbaux du jury et sur les rapports officiers le titre et la position de première médaille d'or pour les pianos, et qui en outre était porté comme médaille d'or unique pour les harpes, a été placé dans les rappels, attendu que son père et son oncle, fondateurs de sa maison, avaient obtenu des médailles d'or aux expositions précédentes. C' est ainsi que M. Bosquillon, fabricant de châles cachemire, à qui le jury avait voié la médaille d'or, a été placé dans les rappels comme précédemment recompensé d'une médaille d'or; c'est ainsi encore que M. Chenavard fabricant de tapis, dont le père avait obtenu précédemment une médaille d'or, et à qui le jury décernait la même récompense, a été placé dans les rappels, eu raison de la distinction déjà obtenue par le nom qu'il porte. Au surplus, c'est parce que M. Pierre Erard avait été mis en première ligne pour la fabrication de pianos, que la décoration de la legion-d'honneur lui a été accordée sur la recommandation des membres du jury. Les procès-verbaux et le rapport général du jury d'exposition, qui doivent être incessamment publiés, établiront jusqu'à l'évidence la sincérité de ces explications." Journal du Loiret, 17/08/1834, p. 2-3 (Aurelia.Orleans.fr) & Journal de la Meurthe, 21/08/1834, p. 3 (kiosque.limedia.fr)
PARIS - "[...] Nous ne pourrions dire au juste le nombre des pianos exposés par M. Erard; son exposition changeait continuellement d'aspect par l'arrivée de nouveaux instrumens destinés à remplacer ceux qu'on retirait. Voici ce que nous avons successivement remarqué: Deux pianos à queue, l'un simple dans le goût des meubles du jour, l'autre en style gothique; Un grand piano vertical à six octaves et demie; Un piano de nouvelle forme pour remplacer le piano carré dans un salon. Ces instrumens avaient tous le nouveau mécanisme. Les autres étaient à échappement ordinaire perfectionné. Deux pianos carrés, l'un à trois, l'autre à deux cordes; Trois pianos droits dont deux à cordes verticales, l'un à cordes obliques. Ce dernier était le seul à sept octaves; tous les autres n'avaient que six octaves et demie, et nous aurions voulu féliciter M. Érard de ne pas avoir fait cette concession a un abus, qu'un facteur pianiste s'obstine à répandre par ses instrumens et ses compositions. [...]" Gazette musicale de Paris, Volume 1, 1834 |