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ERARD
à Paris (°1775)


1889 – 1925

ERARD vers 1889

1889

Piano Erard sur l'exposition 1889, orné de bronzes modèles par M. Coupri,
Revue des Arts Décoratifs, 06/1889, p. 265 (gallica.bnf.fr)

PARIS - "48. ERARD & Cie, à Paris, rue du Mail, 13.

— Pianos à queue, pianos droits, pianos à clavier de pédales, harpes.

Maison fondée en 1780 par Sébastien Erard. Fournisseurs du Ministère des Beaux-Arts, du Conservatoire de musique de Paris, des Conservatoires de musique de France et de la Maison d'éducation de la Légion d'honneur.

Maison à Londres, 18, Great Marlborough street.— Maison à Bruxelles, 4 rue Latérale.

Récompenses obtenues : Grande Médaille, Londres 1851. — Médaille d'or, Paris 1855. Membre du Jury. hors concours, Paris 1867. — Hors concours, Vienne 1813. — Deux Médailles d'or, Paris 1878. — Deux Médailles de première classe, Sydney, 1880. — Trois Médailles d'or, Melbourne 1881. — Deux Médailles d'or, Anvers 1885. — Membre du Jury, hors concours, Barcelone 1888." Catalogue général officiel de l'exposition universelle de 1889, p. 4 (gallica.bnf.fr)

PARIS - "A tout seigneur, tout honneur. Commençons par la maison Érard, doyenne de la corporation; celle-là est toujours la reine du monde musical, et son exposition est simplement admirable.

Elle comprend un grand piano à queue, avec pédalier, d'une beauté achevée; quatre autres pianos à queue, dont un de style Louis XVI, avec de charmantes marqueteries de Chevrel, qui est un vrai chef-d'oeuvre; plusieurs pianos droits, dont un surtout, forme Renaissance, est remarquable, et par une peinture en panneau d'un effet délicieux.

Le tout de fabrication superbe et d'un goût parfait; avec cela, cinq harpes de différents styles, de formes exquises et d'un merveilleux aspect.

Il est impossible de rien rêver de plus élégant, de plus beau, de plus irréprochable au point de vue extérieur.

Quant à l'excellence de tous ces instruments, on peut s'en fier au bon renom de la maison, au respect qu'elle a de sa vieille gloire, si noblement acquise. Plus que jamais, elle a bien mérité de la France et de l'art." Revue des arts décoratifs, 1889, p. 16

PARIS - "Sébastien Erard, arrivé comme simple ouvrier de Strasbourg à Paris, n'avait que vingt-cinq ans, quand il construisit en 1777 son premier piano : cet instrument affectait la forme d'un petit parallélogramme oblong, monté de deux cordes sur chaque note; le clavier comportait cinq octaves.

Dix ans plus tard, Sébastien Erard fit pour la reine Marie-Antoinette un piano ravissant, qui a certainement constitué l'un des plus précieux monuments de l'Exposition rétrospective du travail.

En collaboration avec son frère Philippe, il substitua le ressort d'étouffoir en fil de cuivre au ressort à lame de baleine, employé par les facteurs allemands et anglais. Les frères Erard créèrent aussi la pédale à lever les étouffoirs, pour remplacer l'incommode levier à main.

Vers 1790, sortit de leurs ateliers le premier piano carré à trois cordes : le mécanisme y était modifié par un faux marteau ou double pilote. Puis ils augmentèrent l'étendue du clavier clans la partie aiguë et la portèrent à cinq octaves et demie. L'année 1796 vit naître les grands pianos d'Erard, en forme de clavecin, ou pianos à queue :

tout en adoptant le mécanisme à action direct de Bacloers, Broadwood et Stodart, Sébastien Erard le modifia heureusement dans la charnière du marteau, dans l'inclinaison du levier ou pilote, dans la forme de la pièce servant à régler l'échappement: ce mécanisme étadéjà pourvu d'une pièce empêchant le rebondissement du marteau contre la corde et connue depuis sous le nom d'attrape-marteau.

Sur la demande du célèbre pianiste etcompositeur Dussek, Sébastien construisit un instrument dont le mécanisme, beaucoup moins lourd, différait profondément des types antérieurs : il ne s'y trouvait ni échappement, ni attrape-marteau; le clavier s'avançait à découvert en avant du piano; la suspension du marteau et le jeu d'un levier intermédiaire permettaient de répéter avec vitesse la même note; le toucher était d'une remarquable légèreté.

A cette époque, les artistes appelaient de tous leurs voeux le développement de la puissance sonore et sa coloration par des nuances. Sébastien Erard, dont l'ingéniosité ne tarissait pas, voulut résoudre le problème.

En 1826, il prit un brevet pour le mécanisme à double échappement. Son neveu, Pierre Erard, réalisa l'idée; de plus, il consolida la caisse, imagina les agrafes destinées à fixer le niveau clés cordes sur le sillet et à les distancer régulièrement, monta les notes les plus graves en une seule corde d'acier filée de laiton, étendit peu à peu le clavier, fit le piano de très grandes dimensions avec clavier à pédales, conçu pour donner aux pianistes le moyen d'exécuter la belle musique d'orgue.

Ainsi la maison Erard, après avoir pris le piano à son berceau, ne cessait de l'améliorer; toutes nos expositions étaient pour elle l'occasion de nouveaux triomphes. La première Exposition internationale de Paris, celle de 1855, lui valut une médaille d'honneur.

Des récompenses du même ordre furent décernées à la maison Pleyel et Cie, dont la facture se recommandait à plus d'un titre, notamment par la solidité de l'accord de ses instruments, ainsi qu'à Henri Herz, qui avait réussi à produire, dans ses pianos à queue et ses pianos demi-obliques, des sons nourris, larges, pleins, moelleux et clairs.

Les maisons Erard, Pleyel-Wolff et Cie, et Herz, eurent le même succès à l'Exposition de 1867. Mais ce qui, dans cette exposition, fixa peut-être le plus l'attention du public, ce fut l'étonnante puissance de sonorité des pianos américains à cadre métallique.

Dès 1825, Badcock, facteur de Philadelphie, avait imaginé de fixer les cordes à un cadre en fer fondu, afin d'accroître la solidité de ses instruments. En 1833, Conrad Meyer, facteur de la même ville, appliquait une disposition analogue à celle de Badcock.

Avant eux, un fabricant français, Roller, prenait en 1823 un brevet pour des sommiers et des cadres métalliques, permettant de tendre davantage les cordes. Toutefois ni l'un ni l'autre de ces constructeurs n'avaient compris toute la portée de l'innovation : les cordes étaient trop minces et rendaient un son maigre.

Vers 1840, Jonas Chickering de Boston employa des cordes plus fortes, et peu à peu les Américains entrèrent davantage dans cette voie. La sonorité était meilleure et croissait progressivement ; mais l'attaque avait aussi plus de dureté et rendait le coup du marteau trop sensible, surtout dans le piano à queue.

A la fin de 1859, la maison Steinway corrigea, en grande partie, ce défaut par une disposition nouvelle des cordes en éventail : cette disposition augmentait la longueur des chevalets, mettait plus d'espacement entre les cordes, permettait ainsi à leur résonance de se développer plus librement, plaçait les chevalets plus au centre de la table d'harmonie, allongeait les cordes et provoquait des vibrations circulaires dans le médium et la basse, dont les sons étaient ainsi plus moelleux et plus purs.

Auparavant, le système des cordes croisées avait déjà fait l'objet de diverses tentatives sans résultat satisfaisant.

La sonorité exceptionnelle des pianos de.MM. Steinway et Chickering frappa vivement les artistes et les amateurs.

Bien que la délicatesse des nuauces et la clarté fussent quelque peu sacrifiées, il y avait là un fait nouveau, sur lequel insista M. Fétis, rapporteur du jury. Beaucoup de facteurs se laissèrent séduire par l'emploi du métal et des cordes croisées. Cette tendance se manifesta surtout en Allemagne; l'Angleterre et la France y mirent plus de réserve.

La maison Erard, par exemple, tout en adoptant le châssis et le barrage métalliques, resta fidèle aux cordes parallèles : ses pianos à queue exposés en 1878 et conçus dans ce système réunissaient à la puissance et à la rondeur du son l'ampleur des basses, l'homogénéité des registres, la docilité du clavier.

On commençait à préférer à la fonte le fer forgé, plus léger, moins fragile et plus sonore. A l'Exposition de 1889, la différence entre l'école française et l'école américaine était encore très tranchée.

La France recherche avant tout la pureté du son, sa production facile, son égalité dans toute retendue du clavier; elle ne veut point entendre, même au forle, le bruit du marteau; aux Etats-Unis et dans divers pays d'Europe, c'est la sonorité qui prévaut.

Cette différence s'explique, au moins jusqu'à un certain point, par l'étendue plus ou moins grande des pièces où les instruments doivent prendre place et se faire entendre. Nos facteurs eux-mêmes construisent un certain nombre de pianos du système américain. Le fer, qui s'était substitué à la fonte, est à son tour remplacé assez souvent par l'acier.

La section française comprenait une fort belle série d'instruments :

pianos à queue de divers formats, remarquables par la sonorité et la beauté de la facture;

pianos droits à cadres en bois et à cordes verticales ou obliques, présentant un jeu facile et donnant des sons très purs;

pianos droits à cadres métalliques et à cordes croisées. Des grands prix ont été décernés à la maison Erard et à la maison Pleyel-Wolff.

Parmi les innovations que présentait la maison Erard, il y a lieu de citer une mécanique appliquée aux pianos droits et destinée à adoucir le son par le rapprochement des marteaux, un système de marteaux interchangeables, un dispositif de barrage en fonte malléable qui se place entre le barrage en bois et la table d'harmonie.

La maison Pleyel-Wolff produit des travaux scientifiques d'un haut intérêt dus à son chef, M. Lyon, ancien élève de l'Ecole polytechnique, et portant en particulier sur le calcul des dimensions des cordes." Exposition universelle internationale de 1889 à Paris : rapport général par M. Alfred Picard. Beaux-arts, éducation, enseignement, 1889, p. 498-501

1896

ROUEN - "Notre description de la salle des fêtes serait incomplète si nous ne parlions du grand piano de concert, que l'on peut voir sur notre gravure de tête.

Ce merveilleux instrument appartient à la maison Erard, et l'on a pu apprécier dans les festivals et auditions les rares qualités de puissance et de sonorité, la parfaite homogénéité, le velouté et la pureté de son de ce modèle de premier ordre.

Un piano à queue d'Erard n'a-t-il pas sa place marquée dans la grande loterie de l'Exposition et ce serait un lot envié.

Aussi espérons-nous que le Comité désignera celui-ci parmi les objets qui devront être choisis, d'autant que, pensons-nous, la maison Erard a dû prêter gracieusement ce superbe instrument pour la durée de l'Exposition." Journal de l'Exposition nationale & coloniale de Rouen et Moniteur des exposants : hebdomadaire illustré, n° 9, 1896, p. 4

1900

Pianoforte,
The Illustrated London News, 11/11/1899

PARIS - "48. Érard & Cie, à Paris, rue du Mail, 13. — Pianos à queue. Pianos droits. Clavecins. Harpes. Paris 1867, Hors Concours (Jury) ; Paris 1878, Médaille d’or ; Paris 1889, Grand-Prix ; Londres 1851, Grande Médaille." Catalogue général officiel. Tome troisième, Groupe III : instruments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts : classes 11 à 18, 1900, p. 519 (archive.org)

PARIS - "La maison Érard a présenté une série de pianos droits et à queue d'un goût exquis, d'un fini de travail qu'une telle maison, qui peut puiser ses inspirations décoratives dans les premiers essais personnels, datant de la seconde moitié du siècle passé, pouvait seule produire le grand piano à queue, modèle de concert, passe ajuste titre pour une des merveilles de l'Exposition de 1900.

D'un pur style Louis XV, les marqueteries en bois satiné sont serties de bronzes finement ciselés et dorés à l'or mat, avec des dauphins et coquilles marines à gouttelettes.

Cet instrument est muni de la nouvelle pédale pianissimo dans les unicordes.

L'autre, également grand modèle, est orné dans le style Louis XVI, fait en bois de citronnier moiré; des guirlandes de fleurs, en marqueterie, d'une seule pièce en rehaussent les panneaux et forment un charmant assemblage de tons avec le fond de ce bois à teinte d'or.

Ici encore les bronzes dorés au mercure rappellent les plus fins ouvrages des artistes, tels que Gouthière, le fameux ciseleur.

Enfin, le troisième piano demi-queue exposé est du style Louis XV en vernis Martin sur fond or, orné de sculptures dorées et de peintures signées Simonnet.

La maison Érard, voulant aussi produire un instrument droit à cordes obliques dont la décoration soit inspirée par l'art moderne dans la bonne acception du mot, n'a pas hésité à en confier le soin à un artiste de grande valeur qu'elle a attitré à sa maison.

C'est M. Bigaux, à qui l'on doit la décoration de cette pièce unique, qui joint au goût sûr une exécution irréprochable. Trois bois naturels et différents de teintes alternent et marient harmonieusement leurs tons, complétant ainsi les qualités de l'instrument.

L'acajou, le sycomore et le platane ont été employés avec art.

Les sculptures graciles et légères ressortent en relief sur les trois panneaux du buffet et les sept compartiments de celui du bas, en même temps que sur ceux des côtés où se remarquent de charmantes figures de femmes, tenant l'une la lyre, l'autre la double flûte, s'encadrent dans des médaillons d'acajou naturel.

Les ferrures sont à l'avenant. Parler de la maison Érard, c'est citer ses belles harpes que la reine Marie Antoinette avait su déjà, au siècle dernier, apprécier à leur juste valeur." Revue des arts décoratifs, 1902, p. 208


1909

LIÈGE - "ERARD, BLONDEL & Cie - Une fois de plus un Grand prix est décerné à la maison Erard. La fabrication de cette grande maison est trop connue pour qu'il soit nécessaire d'insister et nous ne pourrions que redire ce qui a été dit souvent déjà.

Cependant, il est intéressant de signaler que quelques-uns des pianos qui occupent le stand de celle grande maison, sont à châssis de 1er et cordes parallèles ou croisées.

Cette évolution que le rapporteur considérait comme fatale dans la construction des instruments modernes s'est donc également imposée à cette célèbre marque française dont nous avons pu voir pour la première fois les nouveaux types de pianos à l'Exposition de Liège.

Depuis longtemps déjà, la maison Erard avait entrepris une étude Spéciale de ce genre d'instruments, aujourd'hui très en faveur dans beaucoup de pays.

Elle est aussi parvenue à affranchir les pianos construits avec ces procédés modernes, des défectuosités, des faiblesses souvent reprochées aux marques les plus réputées d'Amérique et d'Allemagne.

Nous sommes très heureux de constater que la réussite est complète." Rapport [instruments de musique], par G. Dutreih ; Exposition universelle et internationale de Liège, 1905, Section française, Classe 17, 1909, p. 33-34


1925

Pianoforte
dans Musique-Adresses de 1921, p. 96

PARIS - Images de Deux pianos à queue, composé par Lucie Renaudor & Montagnac, Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, 1925, Volume VIII, 1928 (Cnum.Cnam.fr)

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