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Facteurs de pianos en France
NOTICE SUR LES TRAVAUX DE MM. ERARD. "Si nous voulons, du point où nous sommes arrivés, jeter un coup d'œil rétrospectif, et juger les services que les frères Erard ont rendus à l'art qu'ils ont créé, nous verrons qu'ils ont fait les premiers pianos à Paris de leurs propres mains. Ils ont non-seulement conçu et inventé les premiers instruments, mais encore les moyens d'exécution. A mesure que leur commerce s'étendit. il fallut qu'ils se fissent aider. On ne trouvait pas alors dans cette partie des hommes habiles, il fallait les former. Ils ont établi, dès le principe, dans leurs ateliers, la division du travail. Ils ont formé des faiseurs de caisses, des faiseurs de claviers, des mécaniciens, des monteurs, des égaliseurs, des finisseurs, des accordeurs, etc. Ils ont distribué parmi ces différentes branches l'exécution des différentes parties formant l'ensemble de leurs instruments dont ils composaient et dessinaient les modèles. Tandis que Jean-Baptiste Erard surveillait la fabrication, donnait la dernière perfection aux instruments, l'autre frère, Sébastien, s'occupait d'inventions et de perfectionnements; et ceux qui l'ont connu n'ont pas oublié avec quelle ardeur et quelle persévérance il a continué, jusqu'à l'âge de près de quatre-vingts ans, ses travaux d'investigations et de recherches, méditant, dessinant, examinant toutes ses idées, faissant lui-même des modèles dont il rejetait ensuite la plus grande partie, pour ne conserver dans chacun que ce que la réflection et l'expérience l'amenaient à considérer comme parfait.
Cet esprit d'invention
fut exercé sur une foule de sujets, non-seulement sur la construction des
instruments de musique, mais encore sur des machines et outils de tout genre
qu'il inventait comme moyen de précision et de vitesse pour accelérer le
travail des ouvriers.
Les classes de
l'institut, réunies pour faire un rapport sur ses importants travaux, ont
consacré sa réputation en s'exprimant ainsi sur son talent: « Qu'il était du
petit nombre des hommes qui ont commencé et fini leur art. » Si elle avait conservé à la mort de Sébastien Erard tout le prestige attaché au nom de l'homme qui avait tant fait pour son art, son importance commerciale était bien déchue. Une lourde tâche allait donc incomber à P. Erard.
Il fallait reconquérir
pour la maison de Paris cette importance industrielle qui seule peut mettre
en relief l'importance artistique, et maintenir celle de Londres au degré de
prospérité où elle était arrivée. Nous allons examiner comment cette tâche
difficile fut remplie.
Il y avait à peine un
an que la révolution de 1830 avait eu lieu ; le commerce et l'industrie
étaient anéantis; le gouvernement né de cette révolution était constamment
mis en péril par des émeutes formidables, et les valeurs mobilières et
immobilières ne se ressentaient malheureusement que trop de cette situation.
Quoique ce sacrifice
lui coûtât beaucoup, il n'hésita pas un seul instant à le faire.
Pénétré d'admiration
pour le génie de Sébastien Erard, placé par son éducation mieux que personne
pour juger de la valeur de ses découvertes, il apporta dans son œuvre une
foi et une ardeur qui ne connurent aucun obstacle. Il s'occupa immédiatement de faire le plan d'un piano vertical qui pût un jour se substituer à la fabrication du piano carré; dont les grandes dimensions devaient être un obstacle à la vente, par suite de l'exiguïté croissante des appartements.
Ces pianos n'eurent
d'abord que six octaves, de l'ut à l'a! ; nous verrons plus tard qu'il les
étendit jusqu'à sept octaves, du la au la.
Il fallait lui donner
une assiette plus solide, étudier les bois qui devaient en composer les
différentes parties, mettre ensuite toutes les parties du piano en harmonie
avec ce nouveau moyen d'action ; tache laborieuse et difficile à laquelle il
dévoua tous ses instants.
Voici comment
s'exprime le jury sur cette exposition :
Ce mécanisme permet de
reprendre le son avant que la touche soit entièrement relevée: par ce moyen
les exécutants habiles peuvent graduer à volonté l'intensité du son et
donner à leur doigter une légèreté et une vitesse beaucoup plus grandes.
L'établissement occupe
aujourd'hui cent cinquante ouvriers, et confectionne annuellement quatre
cents instruments. Le brevet qu'il avait pris pour le mécanisme à double échappement allait expirer en 1835, et il n'avait encore recueilli aucun fruit de son travail. L'opposition formidable des facteurs anglais et les obstacles que l'esprit de routine oppose aux plus utiles découvertes avaient principalement contribué à ce résultat. Un acte récent du parlement donnait au conseil privé de S. M. la reine le pouvoir de prolonger la durée des brevets, lorsqu'il serait prouvé par une enquête sévère, d'abord que l'objet était d'une utilité incontestable, et ensuite que le breveté n'en avait pas retiré le fruit qu'il en devait justement attendre. Pierre Erard fut le premier qui invoqua le bénéfice de cette loi. Une commission s'assembla le 15 décembre 1835.
Elle était composée de
lord Lyndhurst, lord Brougham, M. Peel, baron Parke, M. Cresswell,
ingénieur, etc., etc. Elle entendit des professeurs de musique et des
ingénieurs célèbres sur les mérites Ce modèle possède une puissance de son remarquable, sans que le clavier qui fait agir le marteau cesse un moment d'être facile à jouer et égal. Pierre Erard imagina d'ajouter à ce piano un clavier de pédales de deux octaves et demie, permettant à l'artiste, lorsqu'il exécute le chant dans la partie du médium et des dessus, de faire l'accompagnement des basses avec le pied, et de doubler à volonté l'octave s'il le juge nécessaire pour l'effet qu’il veut produire. Cette invention a été fort appréciée par MM. V. Alkan et Lefébure-Wély, qui en ont tiré des ressources merveilleuses pour l'exécution de la musique ancienne." Le Ménestrel, 1860, p. 387-389
NÉCROLOGIE SCHAEFFER "Eugène Schœffer, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats à Strasbourg, lors de la mort de son beau-frère Erard, alla se fixer à Paris pour y prendre la direction de la célèbre fabrique de pianos de ce nom.
Il aimait l'Alsace comme
l'aiment de près et de loin tous les Alsaciens, et ses compatriotes étaient
toujours certains de trouver auprès de lui le meilleur accueil. IL mourut le
27 janvier 1873, et nul mieux que son voisin J. Janin n'était à même de
redire les qualités de celui qu'il a connu dans l'intimité.
"Depuis
1777, dit le Journal des Debats, la fabrication des pianos à Paris a pris le
pas sur celle d'Allemagne et d'Angleterre, et a acquis une snpériorité
telle, que nul pays au monde ne peut lutter avec elle pour la perfection de
ces instruments.
INCENDIE "Un incendie a détruit, à Paris, la fabrique de pianos de M. Erard, et quatre maisons attenantes. Plus de cent pianos ont été détruits. On évalue le dommage à plus d’un million." Le Jura, 12/10/1877, p. 1 (e-newspaperarchives.ch)
"La maison Érard vient de faire une nouvelle perte bien sensible, en la personne de l'honorable M. Blondel père, chef de cette importante manufacture de pianos et le vieil ami de la famille Érard. Fort heureusement M. Blondel laisse un fils digne de lui et qui partageait déjà la direction de la maison de la rue du Mail et des ateliers. M. Blondel fils, par son séjour en Angleterre et en Allemagne, tenait également les rênes, en collaboration avec son père, des affaires Érard à l'étranger ; il venait même de fonder tout récemment une succursale à Bruxelles. Là, comme à Paris tous les artistes ont pu apprécier ses mérites et son caractère sympathique; nous ne faisons aucun doute de l'excellente direction qu'il continuera de donner à la maison Érard." Le Ménestrel, 07/12/1879, p. 6 (gallica.bnf.fr)
L'INCENDIE DE RUE DE FLANDRE
"L'incendie de la rue de l'Ourcq. Le bruit avait couru ce matin qu'un
violent incendie avait détruit une partie des bâtiments de la manufacture de
pianos de M. Erard, n° 111, rue de Flandre. Les renseignements que nous
avons recueillis nous permettent de rectifier cette erreur, publiée par
quelques journaux du matin.
"La maison Erard est l'histoire vivante du piano en France, dit encore Fétis. Sébastien Erard, arrivé comme simple ouvrier de Strasbourg à Paris, était âgé seulement de vingt-cinq ans lorsqu'il construisit, en 1777, le premier instrument de ce genre qui ait été fait en France (Les historiens du piano se trompent, dit Castil-Blaze, en imprimant que la fabrique de pianos établie à Paris en 1777 par les frères Erard est la première qui ait existé dans cette capitale. Le célèbre musicographe cite en effet un piano, ayant appartenu à son père, dont les grandes touches étaient noires, et les petites, celles des dièses, blanches, et qui portait cette inscription : Johannes Kilianus Mereken, Parisiis, 1772. Mais, ajoutet-il, si les frères Erard ne peuvent prétendre à cette priorité, la supériorité leur fut bientôt acquise.). Ce piano était un petit parallélogramme monté de deux cordes sur chaque note; l'étendue de son clavier était de cinq octaves (Les pianos qu'on fabriquait alors étaient à deux cordes et à cinq octaves.). Bien que Godefroid Silbermann eût établi, depuis 1745, une fabrication régulière du piano, récemment inventé, cet instrument était peu répandu : on lui préférait le clavecin ; quelques grands seigneurs, quelques opulents financiers seulement avaient, comme objets de curiosité, de petits pianos fabriqués à Augsbourg par Stein, ou à Londres par Zumpe. Sébastien Erard lui-même s'occupait bien plus de la fabrication des clavecins que de celle des pianos.
Huit ans après avoir commencé la
fabrication de ceux-ci, conjointement avec son frère Jean-Baptiste,
il fit, pour le cabinet de curiosités de M. de la Blancherie, son
grand clavecin mécanique à deux claviers, chef-d'œuvre
d'intelligence et de sentiment de l'art, qui fut admiré par les
amateurs de musique, et auquel les journaux du temps accordèrent les
plus grands éloges (L'abbé Roussier en a fait une description
détaillée dans le Journal de Paris, et qui fut ensuite reproduite
dans l'Almanach musical de Luneau de Bois-Germain en 1780.). Ce bel
instrument existe encore dans la maison Erard.
Un peu plus tard, pour céder à
la'sollicitation de plusieurs compositeurs, ils augmentèrent
l'étendue du clavecin dans la partie aiguë de l'instrument et
portèrent cette étendue totale à cinq octaves et demie, de fa grave
à ut aigu. Quatre ans après, les Allemands lui donnèrent six octaves complètes, en ajoutant toujours à la droite du clavier. Ces derniers instruments deviennent d'un usage général en 1816. Le piano gagne une demi-octave en 1820 ; sept ans plus tard, les claviers à six octaves et demie sont d'un usage à peu près général. (Castil-Blaze, LE PIANO, etc.)). A cette époque, Sébastien était à Londres depuis plusieurs années et y avait fondé une succursale de sa maison de Paris, spécialement destinée, dans son origine, à la fabrication des harpes, pour lesquelles il avait inventé de nouveaux mécanismes. Sébastien Erard adopta, pour le grand piano du premier modèle fabriqué dans ses ateliers, le mécanisme anglais et le modifia. Pendant l'espace de douze années, aucun changement ne fut introduit dans le système de construction des pianos de ce facteur; mais le célèbre pianiste Dussek, arrivé à Paris vers la fin de 1808, et accoutumé à la légèreté des pianos allemands pendant son long séjour dans le nord de l'Europe, pria Sébastien de satisfaire aux nécessités de son talent par un mécanisme moins lourd que celui des pianos anglais et français.
Le génie d'Erard eut bientôt
trouvé la solution du problème; il construisit pour l'artiste un
instrument dont les détails étaient autant de traits d'invention, et
sur lequel Dussek excita des transports d'enthousiasme dans les
concerts donnés à l'Odéon par Rode, Baillot et Lamarre à leur retour
de Russie, en 1809 et 1810. Insensiblement, le développement progressif de la puissance sonore et de sa coloration par les nuances devint un besoin. Il fallut que le piano suivît en cela la marche de l'instrumentation. De nouveaux effets étaient devenus nécessaires ; après les efforts faits pour l'amélioration du mécanisme des touches, il fallait donc songer à augmenter le volume du son. Au lieu des cordes grêles dont on avait monté le piano, on comprit qu'il en fallait de plus fortes pour obtenir l'intensité désirée ; mais, par cela même, toutes les proportions devaient être modifiées, car, pour mettre de grosses cordes en vibration, il fallait des marteaux plus puissants, et, par suite, des leviers plus longs.
De tout cela résultait la
nécessité de soumettre tout le mécanisme du piano à de nouvelles
combinaisons qui fussent en rapport avec les effets qu'on voulait
produire. A l'examen des problèmes qu'il s'était proposés pour donner aux exécutants les moyens suffisants d'expression et les délicatesses du toucher, on serait tenté de croire qu'il avait prévu, par intuition, les nécessités de l'avenir. La solution de ces problèmes présentait de telles difficultés, que, nonobstant une imagination féconde en ressources et une connaissance étendue des principes de la mécanique, il fallut à Sébastien Erard de longues méditations pour triompher des obstacles accumulés dans l'objet qu'il se proposait. Ce ne fut qu'en 1825 qu'il eut enfin terminé son œuvre et qu'il prit en Angleterre un brevet pour l'invention du mécanisme à double échappement.
Il n'en recueillit pas
immédiatement les fruits par la fabrication, car il ne suffisait pas
d'avoir inventé, il fallait exécuter, et pour cela il fallait des
ouvriers capables de bien faire un mécanisme qui exige autant de
délicatesse que de précision. Ce fut lui qui se chargea de réaliser l'invention du nouveau grand piano de Sébastien, car celui-ci, préoccupé de la fabrication des orgues, dans lesquelles son génie inventif voulait introduire l'expression par la pression du doigt, s'était retiré à son château de la Muette, près de Paris, où se faisaient ses essais. Tour à tour à Paris et à Londres, Pierre Erard accoutumait les ouvriers de ses deux maisons, qui n'en faisaient qu'une seule sous sa direction, aux travaux qu'exigeait le nouveau grand piano pour la perfection du fini, et portait ses soins vers le moyen d'assurer la solidité de la caisse de l'instrument, en opposition au tirage énorme des grosses cordes dont il était monté. Le premier modèle parfait du grand piano, qui depuis a tant ajouté à la réputation d'Erard, fut terminé à Londres en 1829. Bientôt après, les ateliers de Paris produisirent avec une égale perfection ce même instrument, qui parut avec éclat à l'exposition de 1834.
Ce fut à cette époque que Pierre
Erard imagina les agrafes qui fixaient d'une manière invariable le
niveau des cordes sur le sillet en les distançant régulièrement,
invention adoptée depuis par tous les facteurs pour les grands
pianos (Pierre Erard a publié un ouvrage intitulé :
Perfectionnements apportés dans le mécanisme du piano par les Erard
depuis l'origine de cet instrument jusqu'à l'Exposition de 1834.
Paris, 1834, la-P.). » Pape en a fait un couvert en ivoire pour la duchesse de Berri. Ces deux pianos sont les plus riches que j'aie vus. Les plaques d'ivoire de ce dernier piano sont larges comme un mouchoir; aucune dent d'éléphant n'a jamais présenté cette surface prodigieuse. C'est par un moyen fort ingénieux que le facteur a pu obtenir des lames d'ivoire aussi étendues. Il a inventé une scie qui tourne autour de la dent, au lieu de la diviser d'une manière horizontale, Cette scie manœuvre comme le couteau que l'on tient en main pour peler une orange, une pomme. C'est par le même procédé que Pape nous donne oix suave de Boulanger, disant les mélodieux accords de Mme Duchambge. On entendit des morceaux d'ensemble. Un jeune élève de Herz se mit à un piano d'Erard, qui fit tort au talent, occupé que l'on était de regarder l'instrument devant lequel était assis le pianiste ces dessus plaqués sur lesquels on voit un dessin régulier comme un manteau d'hermine. Les nœuds du bois y sont répétés à distances égales, un peu smorzande. Ce placage est un long ruban déroulé sur une branche, une racine d'acajou, de peuplier, d'orme, sur un fragment de 2 ou 3 pouces de diamètre, et qu'il eût fallu jeter au feu, malgré la richesse des accidents, avant que Pape eût trouvé le moyen de le dérouler comme on fait d'une carte de géographie. (Castil-Blaze, LE PIANO, dans la Revue de Paris, année 1839.) Dans une Fête de jour, article allégorique publié en août 1834 par le journal le Protée, la Mode et son changeant époux donnent un concert dans leur château : « On fit de la musique, une délicieuse et savante musique d'artiste, le chant poétique de Monpou se confondit à la .» Et l'auteur de l'article poursuit, après une courte digression : « Nous arrivons maintenant au piano devant lequel est assis le jeune artiste; il est doré en entier; ses pieds grêles sont entourés de guirlandes de feuillage, et sur sa principale face se dessinent des médaillons habilement peints à l'huile.
En le regardant, on est fort
embarrassé de décider si l'on admire une imitation ou une antiquité,
si cet instrument était destiné au palais des Tuileries ou s'il
vient du château de Versailles. » Ce roi des pianos, en pur style Louis XVI, est revêtu de thuya blond, manteau luxueux, qui se marie admirablement avec les dorures dont il est chamarré, et qu'enrichissent encore de délicieuses peintures d'une finesse coquette et mondaine, dues au pinceau de Gonzalès." Revue britannique, ou Choix d'articles traduits des meilleurs écrits périodiques de la Grande-Bretagne, sur la littérature, les beaux-arts, les arts industriels, l'agriculture, le commerce, l'économie politique, les finances, la législation, etc., etc., 09/1880, p. 381-385 (gallica.bnf.fr)
L'INCENDIE DE RUE DE FLANDRE "Un incendie considérable a éclaté hier soir, vers huit heures et demie, dans la fabrique de M. Erard, fabricant de pianos, rue de Flandre. A la première nouvelle du sinistre, les pompiers des casernes de la rue de Château-Landon et de l'avenue Parmentier sont accourus sur les lieux. Le feu a pris naissance dans un bâtiment de l'aile gauche de la fabrique affecté à la finition. Quinze cents pianos complètement terminés s'y trouvaient emmagasinés. Les flammes, trouvant dans les bois absolument secs, servant a leur confection, un aliment facile, se sont élevées en peu d'instants en une gerbe énorme jusqu'au faite du bâtiment. Un certain nombre d'ouvriers se trouvaient encore dans les ateliers des étages supérieurs. Ils n'ont réussi à échapper l'asphyxie qu'en brisant les vitres des couloirs dans lesquels ils s'étaient engagés. Ils ont été sauvés par les pompiers et des gardiens de la Paix. On ne sait encore à quelle cause attribuer l'incendie. Cependant, hier, vers midi, un contremaître avait constaté qu'une odeur intense de gaz se faisait sentir dans un des ateliers. Des recherches avaient été faites elles étaient demeurées sans résultat. On suppose néanmoins qu'une fissure existait dans l'une des conduites le gaz se sera répandu pendant toute l'après-midi d'hier et aura, au moment où l'on a allumé les becs, déterminé une explosion. Pendant la journée, la plupart des ouvriers avaient été absents des ateliers ils avalent assisté aux obsèques d'un des associés de la maison et quelques-uns seulement étaient revenus pour terminer des travaux pressés. Grâce à la promptitude avec laquelle les secours sont arrivés, le bâtiment central de la fabrique a pu être préservé. Tous les efforts des pompiers se sont portés sur ce point. Quatre pompes à vapeur ont été mises en batterie et ont lancé des torrents d'eau sur le foyer de l'incendie. Les étages supérieurs du bâtiment où a éclaté le sinistre ont été la proie des flammes. Quoique aucun accident de personnes n'ait été signalé, le bruit se répandait parmi le personnel de l'usine et dans la foule accourue pour apporter leur concours aux pompiers, que plusieurs ouvriers dont on se disait tout bas les noms avaient disparu. On craignait qu'ils n'eussent été surpris par l'incendie et asphyzlés. Pourtant, à la dernière heure et renseignements pris, on croit que ces craintes ne sont pas justifiées. M. Labat, officier de paix de l'arrondissement, a fait vérifier par ses agents si les ouvriers qu'os lui signalait comme disparus étaient rentrés chez eux. A minuit, à l'heure où nous quittons les lieux, tous avaient été retrouvés. On espère que tout se bornera à des dégâts matériels, qui sont considérables." Le Petit Parisien, 05/01/1888, p. 3
"Brand der Pianofabriek Erard. - De pianofabriek Erard en Cie, Vlaanderenstraat, te Parijs is de prooi der vlammen geworden. Door eene nog onbekende oorzaak is er rond 8 ½ ure brand ontstaan in de benedenplaats dienende tot magazijn van het kost baarste hout voor de vervaardiging der pianos gebruikt. De brand nam eene groote uitbreiding en weldra stonden de drie verdiepingen van het gebouw in Brand. Dank aan de spoedige hulp heeft men een ramp kunnen voorkomen. Min dan 10 minuten na het eerste alarm waren vier stoomspuiten en een tiental bandpompen ter plaats. In een uur tijds was men de Brand meester en was alle gevaar voor de aanpalende gebouwen verdwenen. De schade is nog niet berekend, maar zal zeer aanzienlijk zijn. 2000 tot 2500 pianos zijn vernield." De Toekomst, 08/01/1888, p. 3
L’incendie «le la fabrique de pianos
"Erard
qui aurait occasionné, suivant les dépêches publiées hier par les
journaux que renseigne l’agence Havas, la destruction de quinze
cents pianos, n’a détruit que quatre pianos, s’il faut en croire le
Temps d’aujourd’hui. Après avoir pris naissance dans un corps de bâtiment où sont renfermés les bois servant à la fabrication des pianos, le feu s’était rapidement propagé, envahissant le premier étage et se développant en énormes colonnes de flammes qui s’élevaient à une grande hauteur. Une fumée acre et asphyxiante rendait l’organisation des secours très difficile. Au premier signal, les pompiers de la caserne de la rue Château-Landon, de l’avenue Parmentier et des Magasins généraux arrivaient sur les lieux avec quatre pompes à vapeur qui furent mises en batterie. On s’occupa de circonscrire l’incendie qui menaçait de gagner les maisons voisines et deux vastes hangars où sont remisés plusieurs voitures et vingt chevaux. Vers dix heures un quart, on fut obligé de demander du renfort à la caserne du Châteaud’Eau, qui envoya deux compagnies d’un régiment d’infanterie pour barrer les abords de la fabrique. Ce n’est qu’à onze heures que le brasier, sur lequel convergeaient les jets de cinq pompes à vapeur et de dix pompes à lances, était éteint. Toutefois, les dégâts ont moins d’importance qu’on ne l’avait cru. Quatre pianos seulement ont été la proie des flammes.»" La Suisse Libérale, 05/01/1888, p. 3 (e-newspaperarchives.ch)
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