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Facteurs de pianos en France
WOLFEL
à Paris (°1834)
1839 - 1862
PARIS - "M. WOLFEL et LAURENT, à Paris, rue de l'Université, 25 - Ils ont exposé un piano à queue, deux pianinos et un piano carré à trois cordes à frapper en dessus qui a été mis au troisième rang des instruments de cette espèce. Ces facteurs, dont les instruments se sont fait remarquer par leur belle exécution, ont apporté plusieurs modifications dans la disposition de la table d'harmonie et du chevalet qui la met en commmunication avec les cordes, ainsi que dans celle des mécanismes des divers genres de pianos." Rapport du Jury Central, Exposition, des produits de l'Industrie Française en 1839, M. Savart, rapporteur, 1839
PARIS - "Parmi tous ces instrumens, nous avons surtout remarqué ceux de MM. Wolfel et Laurent. Le son de ces instrumens est, à la fois, rond, pompeux, franc, suave et pur; dans les grandes salles, il porte loin et sort promptement, il ne change point sa qualité dans les différentes nuances, la quantité seule change selon la volonté de l'artiste. Les tables d'harmonie sont établies sur un nouveau système inventé par M. Wolfel." La Mode : revue des modes, 1839, p. 25
PARIS - "M. Wolfel et Laurent ont fait leur début à l'exposition d'une manière brillante. Leur établissement n'existe que depuis deux ans environ, et les instruments qui en sortent ont atteint une perfection qui leur a valu la médaille d'argent. Les travaux de M. Wœlfel nous étaient restés inconnus jusqu'ici; l'examen de ses pianos nous a révélé un artiste de beaucoup d'habileté et de talent. M. Wœlfel a travaillé plusieurs années chez les facteurs célèbres de Vienne, de Londres et de Paris. Ayant de cette manière acquis une connaissance parfaite des divers systèmes et des procédés employés dans les trois pays les plus renommés pour la facture instrumentale, il résolut de s'établir pour son compte; il s'associa avec M. Laurent, professeur de piano au Conservatoire de Paris, et la réunion de deux hommes, dont l'un possède la partie mécanique de la contruction, l'autre les secrets de l'art de toucher l'instrument, devait amener de bons résultats, surtout pour ce qui tient à la confection du clavier. C'est probablement par suite des observations et des conseils de M. Laurent que M. Wœlfel a dirigé ses recherches sur cette partie si importante des pianos, et qu'il est parvenu à imaginer un mécanisme qui ne laisse rien à désirer sous ce rapport. MM. Wœlfel et Laurent ont successivement exposé un grand piano à queue, un piano carré, un piano vertical et un pianino. Tous ces instruments sont remarquables par d'importantes améliorations. C'est le piano à queue qui a d'abord fixé notre attention; nous avons été frappé de la puissance sonore de cet instrument. Le son en est à la fois pompeux, franc, suave et pur; il sort de prime-abord avec toute sa rondeur, et conserve ses qualités dans toutes les nuances du jeu. C'est par un nouveau système de table d'harmonie que M. Wœlfel a obtenu ces beaux résultats. Nous ignorons en enoi consist ce système; on n'a pas voulu en divulguer le secret. Une autre qualité précieuse de cet instrument est l'extrême sensibilité du clavier, qui donne la répétition infaillible de la note dans les mouvements les plus rapides. Ce clavier présente une résistance moelleuse et uniforme de la touche aux doigts de l'artiste, résistance qni permet à la main de chercher les nuances les plus insensibles dans la force du jeu, et d'établir une gradation parfaite, soit de force, soit de douceur. Cette résistance n'est point due au poids du mécanisme, car alors elle ne serait point continue et n'aurait lieu qu'au moment même du coup; elle est produite par l'action de deux ressorts. Excessivement faible dans les pianissimo, elle augmente au fur et à mesure que l'on attaque la touche avec plus de force; elle est ainsi pour la main un guide qui sert à mesurer ses efforts. Toutefois, ce n'est pas uniquement de l'action de ces ressorts, mais aussi de la grande concordance de toutes les pièces, que résulte cet effet. Aucune de ces pièces n'est abandonnée à elle-même; elles sont toutes régies par les ressorts, toutes liées dans leur action comme des engrenages, de sorte qu'un mouvement de l'une d'elles, faible ou fort, commande chez toutes, les attires un mouvement semblable. Il est à remarquer encore, que le nouveau mécanisme de M. Wœlfel présente l'avantage de pouvoir faire parler la touche lorsqu'elle est à moitié enfoncée. On connaît les efforts de Sébastien Érard pour arriver'à ce résultat qu'il obtint, après bien des recherches, par son mécanisme à double échapppment. Le mécanisme de M. Wœlfel est-il préférable à celui d'Érard ? C'est ce que nous apprendra le temps, qui décide de l'utilité des découvertes. Ce que nous pouvons affirmer c'est qu'il est plus simple, ce qui est, selon nous, un grand mérite, parce que la simplicité présente une garantie de durée qui n'existe pas toujours dans les systèmes compliqués. Nous aurions voulu donner ici une description exacte du mécanisme de M. Wœlfel, mais ce facteur ayant exprimé le désir qu'elle ne fût pas encore rendue publique, nous nous sommes borné aux indications que nous venons de donner. Il s'occupe dans ce moment de la fabrication d'un second piano sur le même modèle, qui réussira encore mieux. C'est après avoir terminé cet instrument qu'il se propose défaire connaître les détails de sa construction. Les autres pianos de M. Wœlfel étaient non moins remarquables par divers perfectionnements du mécanisme, et leur brillante sonorité. En général nous croyons pouvoir prédire à MM. Wœlfel et Laurent un bel avenir dans la carrière qu'ils ont commencée avec tant de succès." Revue et gazette musicale de Paris, Volume 6, 1839, p. 322
PARIS - "Comme volume de son, les pianos de M. Erard sont toujours préférés. Mais, puisque'il nous est permis d'exprimer ici nos prédilections personnelles, c'est le son même, sa qualité, sa pureté, sa faîcheur, son égalité de nature dans toute l'échelle du clavier, qui nous plaît et nous charme, mais hélas ! trop rarement; or ces qualités précieuces et réellement musicales, que des doigts conduits par une âme d'élite et non par la frénétique manie des tours de force savent faire valoir, nous les savons trouvées, au degré le plus éminent, dans les pianos longs et carrés de MM. Wolfel et Laurent." La France Industrielle, 22/08/1839, p. vii
PARIS - "Parmi le nombre considérable des autres exposants de pianos, nous avons particulièrement remarqué les produits de MM. WOLFEL et LAURENT, qui se distinguent par leurs excellentes qualités en même temps que par la grande modicité de leurs prix. Ces messieurs sont parvenus, d'une part, à obtenir par des moyens économiques, la répétition de la note dans les trilles et cadences rapides, effet auquel le double échappement d'Erard n'arrive qu'au moyen d'un prix élevé et d'un mécanisme compliqué qui ne peut s'introduire dans les pianos ordinaires ; d'une autre part, à une résistance moelleuse, uniforme et calculée de la touche sous les doigts de l'exécutant, obtenue au moyen de ressorts qui permettent de nuancer le jeu sans efforts violents; enfin, à une ampleur et une pureté de son, résultant d'une nouvelle disposition de la table d'harmonie et de ses rapports avec les cordes, établie suivant les lois posées par MM. Savart et Biot, sur la vibration des cordes et corps rigides. Ces différentes améliorations, basées ainsi sur les lois de la mécanique et de la physique, ont pour effet de soustraire aux caprices du hasard la qualité d'instruments d'un usage aussi général, et dont la perfection est désormais garantie et assurée d'une manière mathématique par les beaux travaux de MM. Woltel et Laurent." Exposition des produits de l'industrie nationale en 1839, 1839, p. 222-223 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"MM.
WÖLFEL et LAURENT, à Paris, rue des Martyrs, 26 et 27, - Ont exposé un piano
à queue qui a été mis au cinquième rang des instruments de cette espèce; Un
piano droit à cordes obliques, mis au troisième rang; Un piano droit à
cordes verticales, mis au premier rang.
MM. Wölfel et Laurent ont en outre
présenté un grand piano à queue avec clavier en forme d'arc de cercle, et un
second piano droit à cordes verticales qui s'est fait remarquer par la
beauté et l'égalité des sons; mais comme cet excellent instrument avait un
peu plus de hauteur qu'on ne l'admet d'ordinaire, et que ses notes aiguës
étaient garnies de quatre cordes, la commission a pensé qu'elle devait le
ranger dans la classe des pianos exceptionnels.
Ces facteurs ont modifié la
disposition de la table d'harmonie, et ils remplacent dans quelques-uns de
leurs pianos les chevilles ordinaires par des chevilles mécaniques dont
l'objet est de faciliter l'accord.
Les instruments qui sortent des ateliers
de MM. Wölfel et Laurent sont d'une exécution trèssoignée dans l'ensemble et
dans les plus petits détails.
Le jury décerne une médaille d'or à MM. Wôlfel
et Laurent, qui avaient obtenu une nouvelle médaille d'argent à l'exposition
de 1839." Rapport
du Jury central, Paris Jury central, Imprimerie de Fain
et Thunot, 1844, p. 537-538
Un écrou, placé entre la tête de la cheville et celle de la vis,
fait marcher celle-ci de la quantité nécessaire pour mettre la corde au ton.
Cette disposition n'est pas nouvelle. Elle a été depuis longtemps appliquée,
en principe, par M. Pape, qui y a renoncé parce qu'il a pensé que la
mobilité de la poulie, diminuant avec la pression de son axe, produite par
la tension de la corde, celle-ci est toujours plus tendue entre la poulie et
la vis que dans les autres points de sa longueur, condition qui en produit
plus rapidement la rupture."
Revue scientifique et industrielle, Volume 17, 1844,
p. 380
Cinq de ces instruments ont successivement
paru dans la salle des Champs Elysées; le sixième, le plus
remarquable de tous, n'a pas été vu du public. Achevé trop tard, la
veille de la clôture, il a été envoyé directement au Palais Bourbon.
C'est en visitant la manufacture même que nous avons pu l'examiner.
On sait que l'emploi des chevilles est fréquemment sujet a des
secousses qui ne permettent pas toujours de saisir la note avec une
grande précision. Pour remédier à cet inconvénient, quelques uns ont
essayé de substituer aux chevilles un système d'engrenages semblable
à celui qui a été appliqué aux contrebasses.
On se rappelle peut-étre avoir vu, à l'Exposition de 1839, un piano
droit de M. Erard, construit sur un pareil système imaginé, dit-on,
par un facteur allemand de Mayence, qui avait cédé la propriété de
cette invention à son célèbre confrère de Paris.
Cette nouveauté
n'eut point de succès; du moins nous ne sachions pas que M. Erard
ait continué de l'appliquer à ses instruments.
D'autres, tout en conservant les chevilles ordinaires, ne les
faisaient servir que pour opérer l'accord en gros, et ils le
réglaient ensuite au moyen de vis à pression placées entre les
chevilles et le sillet.
Nous passons sons silence des essais moins
heureux, tels que, par exemple, l'idée de remplacer la pointe
d'attache par un levier auquel la corde était fixée, et que l'on
faisait aussi marcher par une vis de pression (Voir la Gazette de
1839, n° 41, p. 324).
Voici en quoi elle diffère de la cheville ordinaire : la partie
supérieure (celle qui domine le sommier) se compose d'un tube ouvert
dans toute sa longueur, et dans lequel joue une vis que l'on peut
élever. On abaisse à volonté, et qui, dans ses divers mouvements,
tend on détend la corde fixée à un talon saillant de cette vis, et
passant sur une poulie qui se trouve au bas du tube.
Cette dernière, une fois fixée, l'est invariablement. On conçoit
l'avantage qui en résulte pour l'accord; car, la vis se tourne
insensiblement et n'exige aucun effort, tandis que la cheville
ordinaire demande une certaine force physique et en outre une grande
habitude.
Le procédé au moyen de la vis est toujours sûr lorsqu'il s'agit de
tendre la corde à des degrés presque imperceptibles; il ne l'est pas
avec la cheville ordinaire, qui dépasse souvent la nuance que l'on
veut obtenir, a cause des secousses que la clef lui imprime.
Ajoutons que M. Wœlfel emploie depuis trois ans ses chevilles
mécaniques dans les pianos de divers genres: leur solidité est ainsi
suffisamment démontrée.
Sera-t-elle plus heureuse entre les mains
de M. Wœlfel?
Cet intelligent facteur parviendra-t-il à faire adopter cette
nouvelle construction ? Nous ne voulons rien préjuger a cet égard.
C'est aux grands pianistes qu'il appartient de décider s'ils y
trouvent réellement les avantages que l'inventeur s'en est promis ;
car ce n'est pas le désir d'attirer l'attention publique par quelque
nouveauté bizarre qui lui a suggéré cette idée; il s'est proposé un
but d'utilité. Ecoutons les explications qu'il nous donne :
Le clavier
ordinaire ne permet pas -de conserver cette position lorsqu'il faut
attaquer les touches des notes élevées ou basses; car il faut alors
que le coude s'éloigne du corps, que le corps même suive le coude en
se penchant du côté où la main doit agir.
Plus les notes a frapper approcheront d'une des extrémités du
clavier, plus cette inclinaison sera sensible, et de la‘ position
continuellement dérangée du corps il résultera incertitude et
difficulté dans l'exécution.
Mais on lui opposera peut-étre
qu'il s'est exagéré les inconvénients du clavier ordinaire; que la
nécessité de pencher le corps pour atteindre les touches des deux
extrémités n'est pas un mal si grand, puisque cela peut se faire
avec aisance et sans contorsion. Voyez Thalberg ! dira-t-on ; comme
sa pose est toujours calme au milieu même des passages les plus
difficiles et qui embrassent toute l'étendue du clavier !
La disposition des touches en éventail a permis
d'espacer les cordes plus que d'ordinaire, et d'élargir la table
d'harmonie, qui, présentant ainsi aux vibrations une plus grande
surface, doit nécessairement augmenter l'intensité du son; aussi le
piano qui nous occupe se distingue-t-il par une puissance
remarquable.
Toutefois M. Wœlfel, qui n'est jamais satisfait de ses œuvres,
espère obtenir un résultat plus décisif dans un second piano qu'il
se propose de construire sur le même plan. Ce plan, nous l'avons
dit, est entièrement neuf; il présentait de grandes difficultés; la
persévérance et l'habileté du facteur les ont vaincues heureusemeut.
Si nous ne donnons pas ici la
description du mécanisme nouveau, c'est qu'il serait impossible d'en
faire comprendre les détails sans le secours d'un dessin.
Par suite de cette disposition, elle a dû être modifiée; et
au lieu d'être fixée par sa partie inférieure, c'est par le tube
même qu'elle tient au sommier, en sorte que la clef vient saisir
d'en bas l'écrou qui sert à faire tourner la vis.
Ce système, peu connu en France, repose sur les ‘battements de deux
sons dont les vibrations se heurtent, et qui sont pris pour mesurer
le nombre de ces vibrations.
C'est par ce moyen que Scheibler, après
de nombreuses expériences, a fixé la valeur numérique de toutes les
intonations de l'octave, représentées par une suite de diapasons en
acier, appareil auquel il donna le nom de tonomètre. Scheibler
publia plusieurs écrits sur sa découverte; ce sont ces écrits qui
ont guidé M. Wœlfel dans son travail. Voici comment ce facteur a
procédé pour faire ses calculs :
Ayant de cette manière trouvé l'octave, il reprit son calcul pour
répartir entre douze autres diapasons le nombre de ces vibrations,
et pour former entre les Jeux la une gamme chromatique d'une
justesse et d'une pureté impossible à obtenir par des expériences
sur le monocorde ou par tout autre procédé. Le tarvail était pénible
et long, mais il fut récompensé par le succès.
M. Woelfel n'a pas exposé cet appareil; mais il le montre chez lui à
qui désire le voir. Il l'a construit pour son propre usage; mais il
serait à souhaiter qu'il en fabriquât pour le commerce. Ce serait un
service rendu, non seulement aux accordeurs d profession, mais
surtout aux amateurs qui voudraient accorder eux-mêmes leurs
instruments.
Au point de perfection où le piano est arrivé de nos jours, on
dirait qu'il n'a plus de progrès à faire. Jamais cependant les
facteurs ne montrèrent une plus ardente activité à chercher de
nouveaux perfectionnements.
M. Woelfel, de son côté, ne reste pas en arrière dans cette lutte
d'émulation générale: en ce moment même, nous savons qu'il s'occupe
d'une amélioration importante dont nous n'avons pas le droit de
divulguer le secret, mais que nous empresserons de faire connaître
dès qu'il jugera à propos de la soumettre au public. G. E. Anders."
Revue et gazette musicale de Paris : journal
des artistes, des amateurs et ..., 1844, p. 301-303
PARIS -
Tous ces avantages sont attestés par des expériences réitérées,
malheureusement il faut les acheter un peu cher, ce qui retardera la
propagation des excellents pianos de MM. Wolfel et Laurent."
Mémorial du commerce, 1844, p. 522
(gallica.bnf.fr)
PARIS -
1845
Ce piano, qui n'avait pu titre jugé à l'exposition, réunit il un
degré supérieur toutes les qualités qui, jusqu'alors, ont fait défaut cet
instrument.
Sonorité ampleur dans les cordes basses, médium parfait, octave
du haut d'une suavité et d'un moelleux admirable, telle est l'appréctation
qui a été faite par ceux qui avaient été appelés comme juges.
Cette
amélioration est due aux soins et et à l'intelligence des habiles facteurs
dont les pianos droits ont obtenu à l'exposition la médaille d'or. MM.
Wolfel et Laurent ont fait aussi une innovation dans la construction du
clavier. Au lieu de le faire droit, ils lui ont fuit décrire un quart de
cercle, et ont rendu ainsi l'exécution plus facile et aplani beaucoup les
difficultés.
M. Anatole Petit, jeune pianiste de la plus grande espérance, a
fait valoir ce magnifique instrument; nous espérons que cet artiste se
produira l'hiver prochain, et nous sommes assures que s'il continue ses
laborieux efforts, un beau succès l'attend.
Le piano à queue dont on fait
l'essai, était monté avec des cordes Sanguinède leur supériorité, que tous
les facteurs ont reconnue, a reçu une nouvelle consécration on ne pourra
plus maintenant construire un piano de quelque valeur sans le monter de ces
cordes.
Nous remercions MM. Wolfel et Laurent de nous avoir invité à cette
réunion; les félicitations qu'ils ont reçues de tous ceux qui étaient
présens à cette expérience, ont dû leur prouver que toujours, et malgré les
coteries, un artiste consciencieux et habile recevait de juges compétens et
impartiaux, le tribut d'éloges dont ses travaux le rendaient dignes, A. D.
Y."
La
France Musicale, 1845, p. 158 (gallica.bnf.fr)
1849
Il nous
souvient qu'il avait trouvé un excellent moyen de fixité pour l'accord,
qu'il a trop négligé de propager. Son beau piano à queue et à clavier
demi-circulaire est une innovation qui méritait plus d'attention qu'elle
n'en a obtenu des professeurs, des virtuoses et des organes de la publicité.
Le clavier de cet instrument, qui permet un développement de force égale et
rationnelle aux deux bras et aux mains, aurait sans doute fixé l'attention
du jury.
Que M. Wœlfel se garde du travers d'inventer pour le plaisir de
créer, et non pour utiliser.
Quoi qu'il en soit, on pourrait voir une preuve
de son mérite dans la jalousie qu'il excite parmi les petits industriels que
nous avons cités plus haut, et qui ne sont probablement pas étrangers au
bris de quelques marteaux d'un des pianos exposés par M. Wœlfel, la veille
de l'envoi devant les membres du jury pour l'audition."
Revue et gazette
musicale de Paris, Volume 16, 1849, p. 261
Ainsi il construit ses tables d'harmonie
de manière à augmenter la sonorité, le volume et la pureté des sons. Les
sommiers sont établis dans des conditions nouvelles, qui augmentent la
solidité etla durée de l'instrument.
A cet effet, le mécanisme du clavier a
reçu, dans les mains de M. Wolfel, des améliorations et un soin
remarquable dans l'exécution.
Enfin il n'est aucune partie de l'instrument
dont M. Wolfel a fait sa spécialité qui n'ait été pour lui l'objet d'une
étude approfondie, et, lorsqu'on examine attentivement ses travaux, on
reconnaît, dans chacun des détails qui les composent, l'œuvre d'un homme
instruit et consciencieux, qui ne croit jamais avoir assez fait lorsqu'il
aperçoit encore quelques pas à faire dans la voie du progrès.
La fabrication
de M. Wolfel n'est pas très-considérable, mais ses instruments atteignent,
dans leur exécution, un degré de perfection qu'il est rare de rencontrer
ailleurs; toutes leurs parties révèlent l'esprit intelligent, rationnel et
éclairé de cet habile facteur. On voit qu'il a pensé à tout et qu'il n'a
rien négligé.
Nous avons entendu ses pianos, nous avons recueilli le
témoignage des personnes qui en possèdent depuis longtemps, et nous croyons
qu'ils méritent pleinement les éloges que les savants et les artistes
s'accordent à en faire."
Bulletin de la
Société d'encouragement pour l'industrie nationale, Volume 53, 1854, p. 25
Als Eigenthümlichkeit erschien an diesem Instrumente, so wie an
seinem Flügel, außer anderen Verbesserungen im Mechanismus, als z. B.
Repetitions - Auslösung und (vorzüglich sein Stimmnagelsystem, nach welchem
man' durch Sdrauben die Saiten mittelst eines kleinen Šķhlüssels auf das
genaueste spannen konnte.
Lesteres wollen die Verfertiger solcher Verrichtungen zwar nicht
zugeben; allein ich glaube der verehrten Versammlung versichern zu dürfen,
daß dem Unkundigen das Stimmen mittelst einer solchen Vorrichtung eben so
wenig gelingen wird, als dem Kurzsichtigen mittelst einer Brille das Lesen,
— wenn er überhaupt nicht lesen kann! Daß er dieses mit Glück thut, erkennt man an allen seinen Leistungen, namentlich aber in einem großen Concertflügel, den er für die Ausstellung 1844 bestimmt, aber nicht zur Zeit fertig gebracht hatte, und in welchem man alles vereint findet, was es für den Instrumentmacher Schwieriges auszuführen gibt. Der Verfertiger ist an diesem Instrumente von der Idee ausgegangen, durch eine im Basse viel größere Resonanzbodenfläche den Ton zu verstärken, weßhalb er die Theilung der Saiten auch weiter auseinander legte und vom Anschlagpunkte Strahlenförmig nach rückwärts auseinander laufen ließ. Die vordere Linie der Tasten ist eine hohle zirkelförmige, wie an den Pianofortes, welche die Herren Haidinger und Stauffer im Jahre 1825 hier machten. Herr Wölfel mag diese Hohlzirkellinie weniger als eine naturgemäßere für die Bewegung der Hände des Spielers angenommeu haben, als weil er nun die Tasten nach hinten ebenfalls strahlenförmig auseinander laufen lassen konnte, ohne sie zu viel sdyweifen zu müssen.
Wer weiß, wie sehr die Ausführung eines
Clavier-Mechanismus auf Zirkelförmige Anschlagpunkte erschwert wird, welche
weitere Erschwerung sich Herr Wölfel durch Anwendung des Hammerschlages von
Oben, wobei Tastatur und Dämpfung über den Saiten lagen, und troß der
Zirkelform aufgeschlagen werden konnten, auferlegte, wer sich von der
sinnreichen Lösung dieser Aufgabe im Detail so wie ich zu überzeugen
Gelegenheit hatte, der wird, — wenn auch nicht zu glauben daß troß des
sonoren und größern Tones derlei Instrumente, aus mancherlei Gründen
Verbreitung finden dürsten – nicht umhin können, Herrn Wölfel als einen
höchst geschidten, ingenieusen Instrumentenmacher und Künstler, seine volle
Anerkennung zollen zu müssen."
Verhandlungen des niederösterreichischen
Gewerb-Vereins, 1849, J. B. Streicher, p. 349-350
1862
Comme M. Wolfel n'a pas cru devoir les rappeler à la suite de son nom, comme
l'ont fait la grande majorite de ses confrères, je crois devoir obvier à
cette omission du catalogue officiel, et dire à mes lecteurs que M. Wolfel
obtint en 1839 une médaille d'argent; en 1844 la médaille d'or, et en 1849
une seconde médaille d'or.
Depuis cette époque, ce facteur n'avait point
exposé, fatigué qu'il était de la sotte jalousie et de la basse envie de
l'incâpacité.
On doit à ce facteur une innovation dans les pianos verticaux : celle de
monter de quatre cordes les dessus, au lieu de trois ordinairement employées.
Il est également auteur d'un mécanisme répétiteur fort ingénieux.
Si les
pianos de M. Wolfel n'ont pas autant de vogue parmi les artiste exécutants
que les instruments d'Érard et de Pleyel, cela tient à ce que M. Wolfel est
Allemand, et qu'il a constamment cherché à conserver, à ses pianos, la
qualité de son des instruments de sa patrie : c'est-à-dire un velouté, une
douceur que n'ont point d'ordinaire les instruments français; il a dû, alors,
renoncer au brillant, au mordant.
Les vrais amateurs, les artistes, les
compositeurs qui cherchent dans leur piano, comme le désiraient Beethoven et
Mozart, un instrument dont le son résonnât à l'unisson de leur âme, seront
charmés d'avoir, pour interpréter leurs pensées, un instrument de M.
Wolfel."
Douze jours à Londres : voyage d'un mélomane à travers
l'Exposition universelle, 1862, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant,
p. 140-141
LONDRES -
La troisième colonne de cet article contient un paragraphe
très-élogieux sur les pianos droits de M. Wolfel; toutefois, la
conclusion dudit paragraphe s'accorde mal avec le commencement.
Après avoir vanté les détails de la facture, M. Fétis parle de la
maigreur du son, ce qui est inexact. D'abord, il serait difficile
d'admettre, en bonne logique, que la perfection du travail dût
produire un résultat médiocre; on second lieu, j'en appelle a tous
les grands pianistes qui ont été à méme d'examiner les pianos droits
de Wolfel, la rondeur du son et sa plénitude sont, au contraire, les
qualités qui caractérisent ces instruments; à cet égard, M. Wolfel
peut soutenir, si ce n'est défier, toute comparaison.
Dans l'Univers musical du 16 octobre 1855, j'ai exprimé le regret
que Wolfel n'ait point envoyé d'instruments aux précédentes
expositions universelles; le mérite de ce facteur est rehaussé par
sa modestie c'est une raison de plus pour ie récompenser. CH.
POISOT."
L'Univers musical : journal et abonnement
musical, 1862, p. 332 (gallica.bnf.fr)
Il porte cet amour du fini jusque dans les détails les plus
insignifiants de son œuvre.
Le jury a examiné avec une vive satisfaction son piano droit à
cordes verticales, et son piano à cordes obliques d'un nouveau
système.
Dans cet instrument, les sommiers et les barrages sont remplacés par
une pièce unique en fonte évidée, qui supporte seule le tirage des
cordes, et qui est consolidée par un système de tringles de
contre-tirage en acier.
La substitution de la fonte au bois dans la
majeure partie de l'instrument, n'a pas réagi d'une façon
désavantageuse sur la sonorité de cet instrument, comme il était
permis de le craindre.
L'avenir fera connaître ce que l'on doit attendre de ce nouveau
système. La fabrication de M. Wolfel est peu importante, et le petit
nombre d'instruments qu'il produit chaque année lui permet
d'imprimer à chacun d'eux le cachet de sa personnalité artistique.
Sans atteindre à un fini aussi complet, la fabrication courante de
nos grandes maisons peut produire d'excellents résultats.
Néanmoins,
les œuvres de M. Wolfel sont des modèles dont ses concurrents
eux-mêmes reconnaissent la valeur, et où ils ont puisé plus d'une
fois d'utiles inspirations."
Rapports des membres de la section française
du jury international sur l'ensemble de l'exposition. M. Michel
Chevalier, Exposition universelle de Londres de 1862,
p. 208-209 (gallica.bnf.fr)
M. F. Wölfel a fondé
son établissement en 1834 ; ses connaissances scientifiques et
pratiques lui ont permis de donner à ses pianos une supériorité
incontestée.
A l'Exposition
nationale de 1839, le Jury lui décerna une médaille d'argent ; à
celle de 1844, une médaille d'or ; à l'Exposition de 1849, la
médaille d'or lui a été rappelée."
Exposition Universelle de 1862 à Londres,
section française. Catalogue Officiel, 1862
LONDRES - "La
perfection du travail dans les instruments sortis des mains de M.
Wœlfel est proverbiale en France. Dans le piano qu'il a placé à
l’exposition internationale, la conception des fonctions de chaque
pièce du mécanisme et le fini de celles-ci sont tout à fait
exceptionnels.
Le double échappement
du marteau produit son articulation avec une certitude, avec une
sûreté qui ne laissent rien à désirer. L’étouffuir fonctionne par un
ressortà crochet qui le règle d’une manière invariable et lui donne
le degré d’étoull’ement nécessaire pour chaque note.
Enfin, lorsque les
étouffoirs sont levés, le poids du mécanisme ne varie pas sous les
mains de l'exécutant, et celuivci ne sont sous ses doigts ni plus ni
moins de résistance.
Si la beauté du son de
ces instruments si bien faits répondait à la perfection du travail,
le dernier mot de la facture du piano droit serait dit;
malheureusement, la sonorité est ici un peu maigre.
Le piano droit à
cordes verticales, dans ses conditions ordinaires, n’appartient pas,
à proprement parlcrà la classe des instruments d’artistes; c’est un
objet d’utilité et de commerce, plus ou moins bien travaillé.
La consommation qui
s’en fait est immense; à ce point de vue, il est digne d’intérêt.
Beaucoup de facteurs
se bornant à en assembler les pièces, particulièrement à Paris, où
il y a des manufactures spéciales de caisses, de claviers, de
mécaniques toutes montées, et même de tables d’harmonie d’épaisseurs
diverses, toutes barrées.
Depuis la loge du
concierge (je ne me permets pas de dire le portier) jusqu’à la
mansarde du cinquième ou sixième résonnent les instruments fabriqués
avec ces éléments :
Ceux-là se désignent
sous le nom de piano: courants; leur prix est minime; il en est même
qui, bien travaillés à l’extérieur, et régulièrement construits dans
la mécanique, se vendent neufs quatre cents francs."
Le Guide Musical, 31/07/1862, p. 91
LONDRES - "M.
Wölfel of Paris (1691) exhibits an upright with a framing entirely
of cast iron, showing great ingenuity in the mechanical
arrangements. He has also a common upright, and is awarded a Medal."
Reports by the Juries on the subjects in the
thirty-six classes into which ..., 1862, p. 149
Pour les références voyez la page
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