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Facteurs de pianos en France
Ignace PLEYEL
à Paris
(°1807)
CORDES
SÉANCE DU LUNDI 3 JUIN 1811.
"Au nom d'une Commission, M. Charles lit le Rapport
suivant sur les
Nouvelles cordes métalliques de M. Pleyel : Soit impéritie de la part des nouveaux fabricans, soit préjugé du côté des consommateurs, ces derniers avoient toujours répudié ces cordes et s'en tenoient constamment à celles de Nuremberg.
Ni ces vaines tentatives, ni ces préjugés n'ont découragé M. Pleyel et,
après diverses recherches multipliées et dispendieuses, il est arrivé à
des résultats assez satisfaisans pour n'avoir point à regretter les
soins qu'ils lui ont coûtés. On sent que la même corde, graduellement raccourcie, ne pourroit remplir ce long intervalle de cinq à six octaves; car si sa première longueur étoit de 1500 millimètres environ pour le fa grave, la longueur propre au fa plus aigu de six octaves seroit d'environ 22 millimètres, et dans ce cas, la corde, beaucoup trop rigide pour entrer en vibration, ne donneroit plus de son appréciable. Les facteurs composent le système chromatique de leurs piano-forte de cordes différentes en matière, diamètre, longueur et tension. La matière est le laiton pour les deux premières octaves graves, et le fer ou acier pour les trois ou quatre autres octaves aiguës. La variation des diamètres est de sept numéros pour le laiton, et de six numéros pour les cordes de fer.
La longueur depuis la corde la plus grave jusqu'à la plus aiguë
varie pour cinq octaves et demie dans la raison de 1480 70 millimètres
ou environ 21 : 1. Les tensions de ces cordes sont d'environ 16 à 18
kilogrammes pour chacune des cordes graves, et d'environ huit
kilogrammes pour les vingt dernières chromatiques aiguës.
Dans
les résultats comparatifs des instrumens de différens auteurs, il se
trouvera souvent quelques légères différences provenant de la longueur
de leur diapazon et du poids des cordes dont quelquefois le numéro n'est
pas précisément du même calibre mais cette table, faite d'après
l'expérience, donne des bases et des termes de comparaison propres à
faire trouver la raison même de ces petites différences. Que l'on prenne une corde de 2 mètres de longueur, qu'on la coupe en deux, on croit avoir sans contredit deux cordes parfaitement homogènes et elles ne le sont pas. Posées sur les mêmes chevalets côte à côte et tendues verticalement par les mêmes poids à l'exclusion de poulies de renvoi et mises en vibration, il est très rare qu'elles soient rigidement à l'unisson et qu'il ne faille pas ajouter quelques centigrammes d'une part pour les raccorder, et lors même qu'on a cet unisson, une oreille exercée et attentive discerne le caractère particulier de leur timbre. C'est cependant ici l'homogénéité la plus parfaite qu'on puisse obtenir.
Mais pour peu qu'on examine la génération de ces cordes, on aperçoit
aisément les causes de cette irrégularité: Aussi faut-il les répudier jusqu'à ce qu'un heureux hasard en offre d'assez purs pour les expériences et les calculs du monocorde. Mais ces considérations presque mathématiques ne sont d'aucune importance dans l'emploi ordinaire des cordes qui ne se touchent que dans leur plus grande longueur ou à vide. C'est donc de cette seule manière qu'il convient de mettre à l'épreuve les cordes métalliques des pianos en général, il faut qu'elles aient une ténacité supérieure aux poids ou tensions qu'exige leur intonation que leur assortiment offre une série de numéros de calibres assez rapprochés pour qu'en passant d'un numéro à l'autre il n'y ait pas une sorte de saut trop brusque qui nécessiteroit des tensions trop inégales et altèreroit l'univocité des timbres. «M. Pleyel a très bien rempli ces conditions. Ses cordes sont aussi sonores que celles de Nuremberg et elles ont une cohésion plus forte.
Cette qualité est si précieuse que, lorsqu'elle
sera mieux connue du public, l'on finira sans doute par donner à ces
cordes une préférence exclusive sur celles employées jusqu'ici en
attendant, et vu l'utilité particulière de cette nouvelle fabrique
nationale, nous invitons la Classe à lui accorder son approbation. »
PLEYEL
PLEYEL contra SAX
(1851)
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