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Facteurs de pianos en France
Ignace PLEYEL
à Paris
(°1807)
CORDES MÉTALLIQUES
PIANO UNICORDE
Quoiqu'on ne puisse disconvenir que, depuis quelques années, la fabrication des pianos n'ait fait, en France et en Angleterre, d'immenses progrès, le piano construit d'après les procédés ordinaires n'en est pas moins encore très imparfait. Le son de cet instrument est toujours le produit composé de deux ou de trois sons simples, et bien que les unissons augmentent le volume du son, ce n'est jamais en proportion du nombre des cordes; de plus, en accordant les unissons, il est évident que le son n'en est jamais clair, fort et prolongé, qu'autant que ces unissons se trouvent parfaits; mais comme cette perfection est de courte durée, toute la pureté des sons est bientôt détruite. Le son composé des unissons étant de luimême si peu distinct, que doit-il résulter de leur mélange dans l'exécution d'un morceau à trois et quatre parties ?
Le plus souvent alors, on n'entend qu'un bruit
confus, et puisque la multiplicité des cordes en est l'unique cause, il
semble que la plus importante de toutes les améliorations à faire aux
pianos serait celle qui aurait pour but d'augmenter la force de son
d'une seule corde.
Nouveaux pianos de Pleyel.
Ces instrumens non seulement rivalisent avec les meilleurs pianos anglais; mais ils les surpassent en plusieurs points. La solidité de leur construction est telle qu'ils ne perdent presque jamais l'accord. La table de resonnance; étant dégagée des énormes morceaux de bois qui autrefois étaient employés pour résister au tirage, a plus d'élasticité et seconde mieux la vibration des cordes. Le son est étonnant, pour son volume et sa rondeur, et le mécanisme est tellement perfectionné qu'il permet qu'on l'attaque avec la plus grande délicatesse aussi-bien qu'avec la plus grande force. MM. Pleyel construisent aussi des pianos carrés à une sente corde. (Journal des Débats. 21 novembre 1826.)" Archives des découvertes et des inventions nouvelles faites dans les sciences, les arts et les manufactures, tant en France que dans les pays étrangers pendant l'année, 1826, p. 276-277 (gallica.bnf.fr) et (Journal des Débats. 21 novembre 1826.)
"Di giorno in giorno l'uso del ferro fuso diventa più generale: se ne fanno ponti, battelli a vapore, strade in Inghilterra, e perfino chiese a Liverpool. Ora si costruiscono con questa materia anche piano-forti, il cui barrageè di ferro : questi istrumenti perfezionati dai signori Pleyel e C. a Parigi, non solo gareggiano coi migliori cembali d’Inghilterra, ma per molte particolarità li vincono. La solidità della loro costruzione è tale di’essi non si scordano quasi mai. La tavola di risonanza è staccata dagli enormi pezzi di legno che per lo passato erano messi onde resistere allo sforzo della tension delle corde, ha maggiore elasticità e seconda meglio la vibrazione di queste. Il suono di tali istrumenti e maraviglioso per la sua forza, e la rotondità; ed il meccanismo è cosi perfezionato, che si presta tanto ai suoni delicati e leggeri, quanto ai più forti. (F. F.)" Gazetta di Milano, 06/12/1826, p. 1344
sommier, dit prolongé
un nouveau mode de pieds aux pianos carrés
On prépare, on assemble et on colle les diverses pièces de sapin de
Suisse, qui composent la table d'harmonie, tant pour les harpes que pour
les pianos, en ayant soin de faire suivre aux fibres du bois une ligne
oblique; cette opération terminée, et la table réduite et rabotée à sa
juste épaisseur, on la recouvre entièrement d'un placage d'environ 1/5
de ligne d'épais, soit d'acajou, d'érable ou de tout autre bois, mais en
observant que le fil de ce placage coupe la fibre du sapin qui se trouve
dessus, de manière à ce que les joints ne puissent jamais se
rencontrer; ensuite on ajuste et on colle sur ce placage le chevalet
dans les pianos et la barre dans les harpes, en suivant les procédés
usités en pareil cas."
Description des machines et procédés spécifiés
dans les brevets d'invention, 1845, p. 489
"Pleyel, Moyen de conserver intactes les tables
d'harmonie par leur placage à contre-fil avec un bois droit. (BF.)"
Organographie : La
facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe
Le Doulcet Pontécoulant, 1861
1836
chevalet compensateur
M. Pleyel
construit en 1836 et 1837 plusieurs instruments d'après ce système,
et M. Thalberg joue un de ces pianos dans un concert donné à la même
époque. Je n'écris pas pour faire remarquer que 1836 et 1837
viennent longtemps après 1829 : la priorité est évidente en faveur
de M. Sax; mais encore une fois, je ne viens pas défendre ses droits
sous ce rapport, car je m'occupe d'art, de science, et non
d'industrie.
Ce que j'ai à dire est plus sérieux, M. Thalberg joue
un ùm pianos construite dans lû nouveau système en 1837. [...]"
Revue et gazette musicale de Paris, Volume 18,
1851, p. 145-146 - Voir
Ayant pris pour pièce de bois le chevalet, si au
lieu de faire peser la corde du poids de sa tension sur le chevalet en
plaçant les deux extrémités de la corde plus bas que le dessus du
chevalet, on accroche la corde à ce point; et si on élève les deux
extrémités de cette corde au-dessus du point, l'effet de la tension de
la corde au lieu de faire baisser le point, le fera lever.
Employant
concurremment et successivement, de manière à ce que, alternativement
une corde tende à faire baisser le chevalet, et l'autre à le faire
lever, il est évident qu'on obtiendra la compensation demandée. (B. F.)"
Organographie : La facture instrumentale depuis
1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet
Pontécoulant, 1861 - Voir
1838 - Première apparition d'un piano à queue Petit Patron (PP) (1)
- Première apparition d'un piano à queue Grand Patron (GP) (1)
machine propre à débiter les bois
un système de construction des pianos
- Premier apparition d'un Piano de concert N° 1 à cordes croissées (1)
Mécanique de piano à échappement spontané
DECOUVERTES UTILES POUR L'ETUDE DU PIANO
Système de mécanique de piano
Une invention d'Art instrumental LE PIANO DOUBLE
Cette maison, de renom universel, n'est pas seulement l'un des premiers centres artistiques de ce temps, et le salon favori, pour ainsi parler, des Kalkbrenner, des Thalberg, des Liszt et des Chopin, c'est encore un laboratoire scienyifique de premier ordre, auquel on doit, surtout depuis les travaux de son directeur actuel, M. Gustave Lyon, tous les perfectionnements et toutes les innovations dans la facture française du piano et de la harpe. Les premiers chefs de cette maison, Ignace et Camille Pleyel, Kalkbrenner, Auguste Wolff, étaient avant tout des pianistes de haut mérite; leurs observations et leurs impressions d'artistes les ont amenés à construire, en fait de piano, ce type de sonorité délicate et charmeresse qu'est le Pleyel. Mais ce n'est pas tout ce que la musique doit à cette dynastie que M. Gustave Lyon continue d'une manière si personnelle et avec des vues parfaitement adaptées à l'évolution de l'art. Le premier et, pour mieux dire, le seul des constructeurs de pianos, le directeur actuel de la maison Pleyel s'est rendu compte que, vu les conditions nouvelles de la musique et de son développement, la perfection d'un type unique ne suffisait pas.
D'une part, l'introduction du style polyphonique dans les compositions
pour piano, d'autre part, la diffusion de la musique dans les milieux où
jusqu'ici elle n'était guère cultivée, exigeaient des types
d'instruments tout nouveaux.
En revanche, le piano-double intéresse tout le monde des exécutants, non
seulement au concert, mais dans les Conservatoires, dans la maison, au
salon, partout où l'on s'occupe de musique d'ensemble et où on veut se
tenir au courant des compositions modernes à caractère symphonique. Il était souvent difficile de faire tenir dans une seule pièce deux pianos; cela devenait presque impossible avec deux pianos à queue. De plus, même avec deux pianos de même marque et de même facture, il était rare que l'on arrivât à obtenir cette unité parfaite d'exécution, cette homogénéité de son qui sont des conditions sine qua non pour bien rendre des oeuvres polyphoniques. Il fallait le piano unique pour les deux exécutants, piano à deux claviers, piano double dans son unité absolue.
Or c'était passé en axiome parmi les facteurs français et étrangers : «
Le piano double est une utopie, car il est impossible d'adapter deux
plans de cordes, avec des mécanismes correspondants, sur une seule table
de harmonie. » M. Gustave Lvon laissait dire et travaillait. Cela dura plusieurs années.
D'abord il lit des centaines d'expériences
d'acoustique pour abouliràdes formules de longueur, de tension, de
résonance de cordes qui lui permissent de faire coexister l'appareil de
cordes de deux pianos dans un seul cadre; il faisait concurremment des
essais de la table d'harmonie unique. Enfin, depuis quelques mois
l'utopie d'hier est la vérité d'aujourd'hui, l'impossible a été réalisé,
le piano double existe, on l'a vu, on l'a entendu et, les uns après les
autres, les doutes et les contradictions se sont tus.
Les cordes croisées rappellent par leur disposition celles des pianos
dits : « demi ou quart de queue», c'est-à-dire qu'elles ont une
inclinaison oblique,celles des cordes filées (octaves graves) étant
disposées de gauche à droite de la caisse par rapport à l'exécutant,
celles en acier (octaves médianes et aiguës) allant de droite à gauche.
Toutes les cordes filées des deux claviers occupent le plan horizontal
supérieur, toutes les cordes d'acier forment un second plan inférieur de
1 ou 3 centimètres au premier. Quelques semaines après, le nouvel instrument recevait le baptême de la critique et du grand public, à Londres, dans le concert d'inauguration de la nouvelle Salle Pleyel ouverte en cette ville. Les parrains du piano double dans cette première épreuve publique n'étaient autres que Félix Mottl et Edouard Risler. Mottl, comme on le sait, n'est pas seulement un des premiers chefs d'orchestre de ce temps, c'est aussi un pianiste acccompli. A la suite de l'audition dont nous parlons, il recommandait au monde musical le piano double par une lettre dont voici un fragment :
L'instrument n'est pas, comme les pianos déjà en usage, allongé cl se
terminant en queue, mais il a la forme carrée, et il occupe à peu près
le même emplacement qu'un seul grand piano de concert. La construction, particulièrement ingénieuse, permet de réaliser sur les deux mécanismes, entièrement indépendants l'un de l'autre, les nuances les plus variées du toucher, depuis le pianissimo le plus délicat jusqu'au fortissimo le plus retentissant, et cela sans risquer la moindre confusion des sons, chaque clavier et jeu de cordes pouvant fonctionner en parfaite indépendance. C'est un vrai plaisir de jouer cet instrument.
Malgré la liberté respective des deux mécanismes, la sonorité est
d'une belle homogénéité, qu'on ne pourrait atteindre avec deux
instruments différents. On dirait une seule àme harmonique dont les
effluves sonores viennent à nous. Les deux exécutants, assis l'un en
(ace de l'autre, se regardent, de sorte que chaque signe d'intelligence
— qui peut se saisir même sur la surface miroitante du couvercle du
piano, quand il est relevé, — est facilement perceptible. Il donnera, peut-être, la première impulsion à l'étude attentive qui fera connaître et aimer les admirables et grandioses poèmes symphoniques du grand maitre de l'art du piano, Franz Liszt, poèmes que l'auteur a transcrits lui-même pour deux pianos et qui sont totalement inconnus à une grande partie du public ou appréciés d'une manière tout à iait erronée.
Quand même le piano double n'atteindrait qu'à ce résultat, la valeur
artistique de cette invention ne saurait, de ce seul chef, être prisée
trop haut. Les nombreuses auditions du piano double données depuis en France et à l'étranger, n'ont lait que de confirmer le pronostic de réminent musicien. A Paris, trois concerts, donnés chez Colonne, dans lequel le nouvel instrument a été joué par Pugnot et Wurmser, Risler et Cortot ont remis en lumière des oeuvres capitales, classiques et modernes, écrites pour deux pianos, et aussi le Concerto pour quatre pianos de J.-S. Bach qui, exécuté sur deux pianos doubles, a été à la fois une merveille de fusion sonore et de clarté thématique.
Ces épreuves répétées suffisaient à faire tomber les dernières
objections, s'il en avait encore subsisté.
Les passages de demiteinte du piano double portaient avec la plus grande
netteté dans les coins les plus reculées du Théâtre de l'Alhambra, un
des plus vastes de la capitale belge. A savoir : Pleyel a fabriqué 71 pianos double entre 1896-1943.
Pour voir le
brevet original
Autres sources que déjà mentionnées :
PLEYEL
PLEYEL contra SAX
(1851)
Cliquer sur les liens ci-dessus.
Pour les références voyez la page
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