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Facteurs de pianos en France
PAPE Jean-Henri
de Paris
(°1815)
1823 – 1855
PARIS -
"311 M. Pape, cour des Fontaines, n°21; 312. M. Pfeiffer, rue
Montmartre, n°28. Le jury a reconnu dans les pianos présentés par MM.
Pape et Pfeiffer un grand mérite d'exécution, et une très-belle qualite
de son.
Les perfectionnemens qu'ils ont apportés dans le mécanisme ont
reçu l'approbation des artistes, et leurs instrumens sont placés au
premier rang de ceux qui se fabriquent à Paris."
Rapport
du Jury d'admission des produits de l'industrie du Département de la Seine à
l'Exposition du Louvre en 1823, 1825, p. 168
1827
PARIS - "M. Pape. Piano à queue dans lequel un mécanisme ingénieux détourne le jeu des marteaux, de telle sorte qu'il n'est pas nécessaire d'entamer la table d'harmonie pour leur livrer passage, lorsqu'on les soulève." Expo 1827 (Pontecoulant, 1861)
PARIS - "Il a expose plusieurs pianos d'une belle construction et richement décorés à l'extérieur. L'un de ces est un piano à queue dans lequel un mécanisme fort ingénieux détermine le jeu des marteaux, de telle sorte qu'il n'est point nécessaire d'entamer la table d'harmonie pour leur livrer passage lorsqu'on les soulève. L'établissement de M. Pape a une grande importance commerciale ; quatre-vingts ouvriers y sont constamment employés." Histoire de l'Exposition des produits de l'industrie française en 1827, Adolphe-Jérôme Blanqui, M. Blanqui, Blanqui (Adolphe-Jérôme), A la Librairie du commerce, chez Renard, 1827
Piano Pape, en érable (vers 1825). (Coll. J. Chélo.), Art et industrie : revue générale des industries de luxe et des arts appliqués à la maison, 01/1930, p. 28 (gallica.bnf.fr)
Nous voulons de la musique à bon marché, comme du
drap et du calicot. Loin de là, le prix des pianos va s'élevant de jour
en jour.
On parle de 3000 francs, de cent louis, de 2000 francs, comme d'une bagatelle. Il appartient aux grands facteurs de donner l'exemple
de la modération, et surtout de supprimer ces prétendues remises de 2 à
300 francs qui entrent dans la poche des professeurs de musique, au
détriment des consommateurs."
Histoire
de l'Exposition des produits de l'industrie française en 1827, Adolphe-Jérôme
Blanqui, M. Blanqui, Blanqui (Adolphe-Jérôme), A la Librairie du commerce,
chez Renard, 1827
Dans ces
appareils, les marteaux attaquent les cordes sonores en dessus, au lieu
de les frapper en dessous, comme cela se fait dans les pianos ordinaires.
Or ce dernier procédé présente un très-grave inconvénient, attendu que
pour le passage des marteaux, il faut couper la table d'une large fente
parallèle au clavier, entre les lignes des deux points d'attache des
cordes.
Cette solution de continuité fait que, pour résister à la force
considérable de tention des 234 cordes sonores, on est oblige d'armer
les tables de triangles de fer, qui ne réussissent qu'imparfaitement à
empêcher l'instrument de se voiler. M. Pape n'a besoin d'autres
arcs-boutans que des pièces de bois.
Ainsi ses pianos ne se déforment
pas, ne cassent que peu de cordes, conservent très-bien l'accord, et
n'ont qu'un poids très-modéré.
Cette forme du mécanisme des pianos était
connue depuis long-tems, mais M. Pape qui en est l'inventeur, n'avait
réussi à l'appliquer qu'aux pianos à queue. Les pianos carrés présentent
des difficultés pour se servir de ce mécanisme, à cause de l'espace
étroit où les cordes sont logées.
M. Pape a triomphé de ces embarras.
Ses pianos carrés sont jugés excellents, et la Société d'encouragement
approuve les éloges qu'en fait le Comité des arts mécaniques."
Nouveau bulletin
des sciences, 1833, p. 154-155
L'un de ces
instrumens est un piano à queue dans lequel un mécanisme fort ingénieux
détermine le jeu des marteaux, de telle sorte qu'il n'est point
nécessaire d'enlamer la table d'harmonie pour leur livrer passage
lorsqu'on les soulève.
L'établissement de M. Pape a une grande
importance commerciale ; quatre-vingts ouvriers y sont constamment
employés."
Rapport sur les produits de l'industrie française,
1828, p. 391-395
PARIS -
On sait que dans les salons de Paris et de la province on trouve soit un piano carré pour accompagner la partition, soit un piano à queue pour exécuter des morceaux à grand orchestre; ceux de H. Pape m'ont paru mériter la préférence que le public leur accorde. La rondeur du son, leur force, leur éclat sont également appréciés des maîtres et des amateurs.
Et moi aussi j'ai
visité, examiné les produits de l'industrie française exposés au
Louvre; je n'ai pas la prétention de donner mon opinion sur
l'ensemble de cette admirable réunion; je ne parlerai que de ce que
je connais, et plût à Dîeu que chacun en eût fait autant ! nous
n'entendrions pas aujourd'hui tant de récriminations; il ne serait
pas maintenant prouvé, par l'événement, que dans cette bizarre
distribution les copistes ont été préférés aux inventeurs, les
élèves aux maîtres, et les jugeurs, enfin, ne seraient pas jugés à
leur tour, par le public, auquel on ne refusera certainement pas le
droit d'avoir aussi son opinion.
Ce refus est d'autant
plus singulier, que le second examen était réclamé par la presque
totalité des facteurs exposans. La Commission n'a donc pas cru
qu'il lui fût nécessaire de s'entourer de nouvelles lumières: cette
circonstance a décidé M. Pape à se retirer du concours.
1834
Piano 'resonateur' PARIS - "A côté d'Erard se trouvait M. Pape. Depuis douze ans environ qu'il à fondé son établissement, ce facteur distingué s'est livré aux améliorations de ses instrumens avec une persévérance qui lui a fait obtenir les plus heureux résultats, mais surtout depuis 1827 époque où il abandonna le mécanisme ordinaire pour lui substituer un mécanisme inverse. On a vu plus haut qu'à la naissance même du piano, Schrceter avait déjà proposé deux systèmes, l'un de marteaux placés en-dessous, l'autrede marteaux en-dessus, et que ce fut le premier qui, seul prévalut. On a vu que le système des cordes frappées en-dessus pendant longtemps a été repris avec peu de succès.
Nous ignorons,
si M. Pape a eu connaissance de ces essais, ou s'il doit cette idée à
ses propres investigations. Quoi qu'il en soit, le mérite d'avoir
complètement réussi où ses prédécesseurs avaient échoué, est assez grand
pour qu'il puisse sons regret abandonner celui de la priorité.
Dans le nouveau mécanisme, au contraire, le marteau frappant du
haut en bas, il faut un moyen quelconque pour le relever après le coup.
L'emploi d'un contre-poids, essayé par quelques facteurs, rendait la
touche lourde et difficile, de sorte que la répétition accélérée d'une
note était presque impossible.
Des ressorts avaient, outre les mêmes
inconvéniens, celui de s'user, de perdre de leur élasticité, et de
rendre alors le clavier inégal, défaut plus grand même que la lourdeur.
Cependant il fallait opter entre ces deux moyens.
M. Pape s'est décidé
pour les ressorts qui disposés par lui d'une manière ingénieuse ne sont
plus assujétis a s'affaiblir et ont la force nécessaire a leur fonction
sans alourdir le clavier. Les touches des pianos construits d'après le
système de M. Pape, parlent avec beaucoup de précision et avec assez de
facilité.
Il en garantit la solidité et un succès complet a couronné ses
travaux.
Ce qui fit persister M. Pape dans ses recherches pour ce système, ce
furent les avantages qu'il lui reconnut, et qui consistent dans une
harmonie plus forte et plus sonore, dans la suppression du barrage en
fer, et enfin dans le maintien plus sûr de l'accord.
M. Pape a exposé
cinq instrumens très beaux : un piano à queue, un vertical, deux pianos
carrés et un d'une nouvelle construction en forme ovale.
Dans ces pianos
le nouveau mécanisme est disposé de différentes manières pour montrer
les diverses applications dont il est susceptible. L'attention des
amateurs se portait sur le piano ovale, petit meuble d'une élégante
simplicité dont le son, malgré le local défavorable, avait une puissance
étonnante en égard au volume de l'instrument. Nous aimons à féliciter M.
Pape de ses succès."
Gazette
musicale de Paris, Volume 1, 1834, p. 219-220
Première médaille
pour PAPE ou ERARD ?
Cette assertion est inexacte; la première médaille d'or pour cette fabrication a été décernée à M. Pape, facteur de pianos du roi. M. P. Erard n'a obtenu que le rappel de la médaille d'or qui avait été accordée en 1827 à feu Sébastien Erard. Pour s'en convaincre, il suffit de voir dans le Moniteur du 15 juillet dernier la liste des récompenses décernées par le jury." Journal du Loiret, 07/08/1834, p. 2 (Aurelia.Orléans.fr)
PARIS - "L'ébénisterie de M. Pape nous
paraît généralement lourde, bien que très-soignée. Celle de M. Pleyel
nous semble devoir être mise au premier rang de cette partie de
l'Exposition. [...]
M. Pape se distingue par un perfectionnement d'un
tout autre genre. Ce facteur, convaincu, comme les meilleurs artistes de
tous les pays, que les conditions de solidité ne sont pas moins
importantes dans un instrument que celles de la pureté et de la force du
son, a cherché les moyens de ne rien laisser à désirer sous ce rapport.
La force de tirage des cordes dans les pianos est telle qu'elle
opérerait bientôt la destruction de l'instrument le mieux construit, si
l'on n'avait recours à une grande force de résistance qui maintînt
l'équilibre.
On n'en a pas trouvé de meilleure que l'emploi d'un certain
nombre de barres de fer fixées en dessus ou en dessous de l'instrument,
ou de sommiers prolongés en fonte ou en fer. Le résultat de ces moyens
est à peu près aussi satisfaisant qu'on pouvait le désirer, et dans les
bons pianos fabriqués chez les meilleurs facteurs, on ne remarque pas
d'altération sensible dans la solidité.
Mais, pour obtenir cette
solidité, il a fallu augmenter beaucoup le poids des instrumens, car ce
fer, ces bois épais et croisés en plusieurs sens, tout cela fait de la
plupart des pianos des masses qu'il est difficile de transporter d'un
lieu à un autre.
La fatigue, occasionée aux instrumens par le tirage
des cordes, résulte de ce que ce tirage agit sur la partie supérieure
de la caisse, et loin de son point de résistance qui est auprès des
fonds de cette caisse.
L'espace qu'il faut au mécanisme qui soulève les
marteaux et fait frapper les cordes en dessous ne permet pas d'établir
ailleurs ce tirage si puissant.
Mais M. Pape ayant adopté le mécanisme
qui fait frapper les cordes en dessus, la table d'harmonie peut être
descendue dans l'intérieur de la caisse, autant qu'on le juge
nécessaire pour assurer la solidité, en sorte que le tirage étant
très-près du fond est d'un effet absolument nul, et permet au facteur de supprimer tout le barrage de fer, et même de percer à jour le
fond de l'instrument, afin de faciliter la propagation des vibrations
au-dehors.
Par-là le poids du piano carré se trouve diminué de plus d'un
tiers. Le mécanisme en dessus a un autre avantage; on peut lui faire
frapper les cordes en tel point que l'on veut, et lui faire ainsi
obtenir telle sorte de timbre qu'on désire. C'est ce que M. Pape a voulu
démontrer par plusieurs instrumens exposés par lui.
Dans l'un de ces
pianos, le mécanisme est établi de manière à faire frapper les cordes en
arrière par les marteaux; dans un autre, ces marteaux s'éloignent
davantage du point d'attache des cordes, ce qui donne à l'instrument une
qualité plus chantante que brillante, si tel est le désir de la personne
à qui l'instrument est destiné.
Enfin, un petit piano à deux cordes,
arrondi par les deux extrémités, et dont les dimensions n'excèdent pas
celles d'une table-console, offre le phénomène d'une puissance de son
qu'on ne trouve pas toujours dans les pianos à trois cordes, et d'un
timbre dont la pureté est remarquable.
Pour diminuer encore le volume de
cet instrument, M. Pape a rendu le clavier mobile, en sorte qu'il rentre
dans la caisse, au moment où l'on veut fermer celle ci."
L'industrie
... recueil ... : Exposition des Produits de l'industrie en 1834,
Stéphane Flachat, p. 95-101
1°
elle réduit à trois centimètres au lieu de
16 la distance du plan des cordes au fond de l'instrument; elle diminue
dans le même rapport la longueur du bras de levier qui résiste au tirage
des cordes; elle réduit à proportion les dimensions des sommières et le
fond de l'instrument. Cela rend l'instrument même moins massif et moins
dispendieux.
2°
Avec la position du marteau en dessus de la corde, le
choc se transmet directement à la table par les chevalets; tandis
qu'attaquée en dessous, ce choc n'est transmis que par la réaction
élastique de la corde à sa deuxième oscillation: nouvelle source
d'intensité supérieure pour le son de l'instrument.
3°
L'on fixe la
table par tous les points de son contour; elle n'a plus besoin, pour
donner passage aux marteaux, d'être coupée dans toute sa longueur; ce
qui rend l'instrument plus solide, et donne aux sons plus de rondeur et
d'intensité. Depuis l'exposition de 1827, M. Pape a construit un grand
nombre de pianos d'après le système que nous venons de signaler.
Parmi
tous les pianos carrés examinés par le jury, le piano à trois cordes,
exécuté par ce fabricant, a présenté le plus de qualités réunies. M.
Pape est un artiste du talent le plus distingué, qui, par des efforts
constants, s'occupe à perfectionner incessamment son art.
Il ne doit
qu'à lui sa fortune et sa célébrité: simple ouvrier dans le principe, il
s'est élevé par degrés jusqu'à créer un établissement qui comptait 80
ouvriers en 1827, et qui maintenant en occupe et fait vivre 160,
lesquels fabriquent par an 400 pianos.
M. Pape, honoré deux fois de la
médaille d'argent en 1823 et 1827 mérite aujourd'hui la médaille d'or."
Expo 1834,
Rapport du jury central sur les produits de l'industrie française
exposés en 1834, Charles Dupin, p. 288
Ce piano
est le même système dont les journaux anglais ont fait tout
récemment un si juste éloge, principalement le The Age, et est le
pareil, comme instrument et comme meuble, à celui que S. M. la reine
des Francais a bien voulu faire acheter pour sa maison, et qui a
obtenu la première médaille d'or du jury 1834 à Paris.
La force et
l'harmonie de ce genre de piano sont telles, qu'ils remplacent avec
avantage les pianos à queue du système ordinaire.
Leur
supériorité est aujourd'hui généralement reconnue, non seulement en
France, mais encore dans les pays étrangers, notamment à Londres, où
M. Pape vient d'établir une fabrique de ces nouveaux instrumens.
Nous
apprenons que le retard apporté par M, Pape dans son envoie, vient
de ce que son intention était d'exposer deux pianos d'une
construction tout-à fait nouvelle, l'un d'une forme ovale et l'autre
ronde, qui présente et peut remplacer une table à thé au milieu d'un
salon, mais que ces instruirions n'ayant pu être finis à temps il se
vit borné d'en exposer un carré d'une nouvelle construction dine en
tout de la brillante réputation dont jouir cette maison."
Journal politique et littéraire de Toulouse et
de la Haut-Garonne, 31/07/1835, p. 4 (rosalis.bibliotheque.toulouse.fr)
Ces instrumens sont supportés par des roulettes à
pompes de l'invention de M. P., dont l'effet est de toujours tenir
l'instrument d'aplomb."
Mémorial
encyclopédique et progressif des connaissances, Volumes 4-5, François
Malepeyre, 1834
Nous lisons dans un journal
anglais The Age l'article suivant, sur un concert dans lequel les
pianistes les plus célèbres se sont fait entendre sur les instrumens de
M. Pape.
Au concert qui a eu lieu hier soir, 67 Fifth street, Soho
square, nous avons été surpris par la supériorité des Pianos
nouvellement inventés par M. Pape; les sons ont une qualité et une
plénitude remarquables, qui ont été acquis en faisant frapper les
marteaux d'en haut."
Gazette
musicale de Paris,
Volume 2, 1835
- Parmi nos artistes qui se, sont étudiés à
perfectionner le piano,- il est un de ceux qui ont montré l'esprit le
plus inventif. Le premier il a établi au dessus du plan des cordes, le
mécanisme qu’auparavant on plaçait en dessous; les avantages de cette
innovation sont connus, et n’ont pas besoin d’être ici expliqués. --
Son
exhibition comprenait trois pianos carrés, un à queue et un vertical :
dans ses pianos carrés il y en avait un à trois cordes qui, aux yeux et
au jugement du jury central, a offert plus de qualités réunies qu’aucun
de ceux du même genre admis à l'Exposition. -
La fabrique de M. Pape
produit 400 pianos par an, et occupe 160 personnes. Sa fortune, et la
célébrité qu’il a acquise, ne sont dues qu’a son talent, car il commença
par être simple ouvrier.
On peut sans exagération ajouter que c'est à
ses constans efforts, à ses études, à ses recherches, ainsi que le
constatent ses nombreux brevets, que la France doit une grande partie
des améliorations introduites dans la fabrication de cet instrument.
-
Le jury a constaté ces progrès en lui accordant la médaille d’or. Ses
concurrens, à l'exception de MM. Roller et Blanchet, n’ont eu que des
rappels de la même médaille. M. Pape méritait également la croix
d’honneur."
Le
musée artistique et industriel: exposition 1834, p. 197-198
Médaille d'or à Pape, pas à Erard
Cette assertion est inexacte : la première médaille d'or pour cette
fabrication a été décernée à M. Pape, facteur de pianos du roi; M. P.
Erard n'a obtenu que le rappel de la médaille d'or qui avait été
accordée en 1827 à feu Sébastien Erard; pour s'en convain-cre, il suffit
de voir dans le Moniteur du 15 juillet dernier la liste des récompenses
décernées par le jury."
Le Courrier de la Drôme et de l'Ardèche,
10/08/1834, p. 1 (memoireetactualite.org)
PARIS -
"C'est même une chose remarquable que chacun d'eux n'ait plus ou
moins bien réussi que dans un seul genre ; ainsi nul ne surpasse M.
Erard pour les pianos à queue ; M. Pape nous semble toujours un des
facteurs les plus distingués pour les pianos carrés, et M. Pleyel
présente le meilleur piano droit qu'il y ait à l'exposition. [...]
Après lui [Erard], M. Pape s'est distingué depuis quelques années
par le soin extrême avec lequel il a cherché à améliorer la fabrication
des pianos carrés.
M. pape, qui d'ailleurs exécute avec talent des pianos de toutes les
dimensions, paraît avoir conçu pour les pianos carrés une prédilection
toute particulière.
Il a cru pouvoir obtenir dans un espace plus restreint et malgré
l'obliquité des marteaux, les mêmes effets que produisent les grands
pianos, favorisés par l'étendue de leur table et la disposition plus
régulière de leurs cordes.
Nous avons vu, il y a peu de jours, un piano de forme ovale, du
nouveau système de M. Pape et dont les marteaux, au lieu de frapper la
corde par dessous l'attaquent par dessus et se relèvent immédiatement,
poussés par un petit ressort en spirale qui les force de remonter.
Cette combinaison est ingénieuse en ce sens qu'elle plac.e au fond
de l'instrument le tirage des cordes, et qu'elle place celles-ci entre
deux tables qui doivent contribuer à augmenter le volume du son.
Nous nous sommes assurés que le clavier n'était point dur, malgré
l'effort que l'exécutant doit faire pour vaincre la résistance des
marteaux ; mais il est à craindre que les ressorts qui les tiennent
relevés ne soient inégalement tendus, et ne produisent quelques
inconvéniens dans le jeu de l'instrument."
Le Constitutionnel, 13/06/1834, p. 3
(gallica.bnf.fr)
PARIS -
"M.
Pape, connu par la bonté de ses pianos carrés, en a expo sé dont les
marteaux sont placés au dessus de la corde qu’ils frappent en
s’abaissant : ordinairement les marteaux sont en dessous de la corde et
la frappent en levant.
Avec ce système, le marteau ne peut soulever la corde comme il
arrive parfois quand les marteaux frappent en dessous ; mais il exige un
mécanisme bien compliqué que l’on simplifiera sans doute par la suite."
Le Charivari, 22/07/1834, p. 1 (retronews.fr)
Il est le premier en France qui ait essayé de
faire frapper les marteaux par dessus ; cette idée avait été exécutée depuis
long-temps en Allemagne, on y a même renoncé aujourd'hui en partie.
Il est in dubitable que cette manière de
faire frapper les marteaux donne un avantage au son, mais cela rend le
clavier plus lourd à cause des ressorts employés à repousser les marteaux
des cordes après chaque coup.
M. Pape a détruit cet inconvénient: ses
instrumens réunissent à la plénitude des sons la précision des touches. Si
je voulais passer en revue tous les instrumens exposés par les
cinquante-sept facteurs, cela me conduirait beaucoup trop loin ; je
m’arrêterai par conséquent à ce qu’il y a de plus remarquable. "
La Quotidienne, 27/06/1834, p. 3
(retronews.fr)
1835
PARIS -
"C'est à cette nouvelle
direction, donnée à la fabrication des pianos, que nous devons le
grand nombre de ceux qui ont été présentés à notre Exposition; il y
en avait de toutes les formes et de toutes les grandeurs, provenant
des fabriques de Paris, de Marseille et de Toulouse. Nous regrettons que
quelques pianos d'envoi des meilleurs facteurs de la Capitale ne
nous soient point parvenus en temps opportun pour être admis au
concours, entre autres un très-bel échantillon des produits de M.
Pape; nous aurions rendu justice à la modification importante qu'il
a fait subir à cet instrument et à l'exécution incontestable du
système dans lequel ceux qui sortent de ses ateliers sont exécutés."
Exposition des Produits des Beaux-Arts et de
l'Industrie : Dans les Galeries du Capitole à Toulouse en 1835,
p. 138
Mécanique 'downstriking' PARIS - "M. Pape a exposé un piano à queue, plusieurs pianos en forme de console et de guéridon, un piano vertical, deux pianos carrés, l'un à deux, l'autre à trois cordes. Plusieurs de ces instruments étaient à frapper en dessus et présentaient une disposition nouvelle de la table d'harmonie et du chevalet. Le piano carré à deux cordes de M. Pape a été placé au premier rang de ce genre d'instruments; il se faisait surtout remarquer par le grand volume des sons qu'il émettait. Les pianos en forme de console et de guéridon que M. Pape a construits, en vue de réduire, autant que possible, les dimensions des pianos, n'ont pas dû être comparés avec d'autres pianos, puisqu'ils sont faits dans un but déterminé, celui d'occuper moins de place et d'avoir une forme gracieuse. Ils étaient remarquables par la disposition du mécanisme, entièrement de l'invention de M. Pape, et par la beauté des sons. Les instruments qui sortent des ateliers de cet habile artiste sont d'une exécution très-soignée. M. Pape occupe cent-quatre-vingts ouvriers et confectionne quatre cents piano par an." Rapport du Jury Central, Exposition, des produits de l'Industrie Française en 1839, M. Savart, rapporteur, 1839
Pianos carrés à deux cordes PARIS - "Pianos carrés à deux cordes. Onze pianos carrés à deux cordes ont été présentés à notre examen : trois ont été distingués. Celui qui a paru mériter d'être mis en première ligne est de M. Pape; le second de M. Busson, et le troisième de M. Côte." Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de ..., 1841, p. 44-45 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "Pape’s principal wonder was a large square piano forte, all ivory, richly inlaid with mother-of-pearl, precious woods, &c., quite a chef d'oeuvre as far as its case was concerned. All his piano fortes cannot but be excellent." Niles' National Register: Containing Political, Historical, Geographical ..., 1840, p. 89
PARIS - "Pape (N° 319) - Nous sommes singulièrement en retard avec MM. les facteurs de pianos. M. le duc et Mme la duchesse tYOrléans sont allés, mardi dernier, à l'Exposition. Leur visite avait pour objet l'examen des instruments de musique. M. Auber a appelé l'attention de Mme la duchesse d'Orleans sur les produits les plus remarquables à divers titres. S. A. R. a manifesté à M. Pape toute son admiration pour pes magnifiques instruments. Cet habile et ingénieux facteur avait exposé, cette année encore, des instruments de formes nouvelles et très variées, parmi lesquels figuraient un piano en ivoire, véritable chef-d'œuvre d'art, un piano à queue de nouvelle construction, un piano console. La princesse, après lui avoir dit les choses les plus flateuses sur la superiorité de ses instruments, a fait l'acquisition d'un piano en forme de guéridon." La France Industrielle, 11/07/1839, p. 1
PARIS - "PAPE, à Paris, 19, rue des Bons-Enfans. —Médaille d'argent en 1823 et 1827, médaille d'or en 1834. — Pianos. — M. Pape occupe, sans contredit, un des premiers rangs dans la facture des pianos, et par des efforts constans, il s'occupe à perfectionner incessamment son art. Il ne doit qu'à lui sa fortune et sa célébrité ; simple ouvrier dans le principe, il s'est élevé par degrés jusqu'à créer un établissement qui comptait quatre-vingts ouvriers en 1834, et qui maintenant en occupe et fait vivre au moins cent soixante, lesquels fabriquent par an plus de quatre cents pianos. Selon M. Savart, il faut, pour qu'un piano soit bon, qu'il joigne un son fort, moelleux et harmonieux, à un mécanisme simple, sensible au toucher et qui puisse marcher longtemps en ne produisant que du son. Voilà le but vers lequel se dirige la fabrication de M. Pape, dont les produits sont nombreux et de formes variées. C'est à M. Pape que l'on doit la première imitation des pianos anglais verticaux de quatre à cinq pieds de haut, il n'en construisit point un grand nombre, à cause du peu de succès qu'ils obtinrent d'abord ; ce ne fut qu'après l'exposition de 1827 qu'il en construisît de trois pieds de haut, qui devinrent d'un usage général. Depuis vingt ans, ce facteur a dans son établissement, marché d'améliorations en améliorations, avec cette constante persévérance à laquelle il doit les plus heureux résultats. En 1827, il abandonna l'ancien système pour y substituer le système inverse. Malgré les difficultés que rencontra ce facteur dans une innovation si importante, il persista dans son travail, à cause des avantages qu'il reconnut dans ce nouveau mécanisme, qui consistait dans des sons plus vigoureux et plus sonores, dans la suppression du barrage en fer, et dans le maintien de l'accord. M. Pape a également porté ses soins sur la table d'harmonie; on ne saurait trop faire d'essais sur cette partie importante de l'instrument. Là encore, il y a des pas à faire vers la perfection ; il faut tâtonner long-temps pour arriver à un résultat véritable ; nous croyons que M. Pape marche pour y parvenir. Voici, au reste, ce qu'il a fait paraître à l'exposition : un piano à queue de petit format; — un piano carré, plaqué en ivoire ; — plusieurs en forme de console ; — un en forme de guéridon ; — un vertical organisée — un harmonica à clavier et étouffoirs. Le piano à queue, dont la table d'harmonie est placée au fond de la caisse, paraît offrir toutes les conditions désirables de solidité, et possède toute la sonorité de son qu'il est possible d'attendre des meilleurs pianos à queue, dont le volume est de moitié plus grand. Les mêmes avantages existent dans toutes les autres formes de pianos présentées par M. Pape, et notamment dans ceux en forme de guéridon et de console, qui réunissent l'élégance à la bonté du son. Le piano carré, de sa nouvelle construction, à marteaux en dessus, est plaqué de feuilles d'ivoires débitées par une machine très-remarquable, de l'invention de M. Pape, qui produit des plaques de douze à quinze pieds de long sur deux pieds et plus de large d'une dent d'éléphant de grosseur ordinaire. Cet instrument est, si l'on peut s'exprimer ainsi, un chef-d'œuvre véritable, et M. Pape s'est montré dans sa confection, non-seulement habile facteur et ébéniste, mais aussi mécanicien. [Piano console ca. 1839, Osborne House, East Cowes, Wight, England, U.K.] La plupart des instrumens de M. Pape brillent parle son; on est étonné, dans le piano-guéridon,. d'entendre sortir d'un si petit meuble un son volumineux, égal et brillant. Le piano à queue exposé a toute la perfection désirable ; il ressemble, par la puissance du son, aux bons pianos anglais. La supériorité de M. Pape, dans la construction des pianos, se décèle par l'importance et l'accroissement annuels de sa manufacture. Ce facteur occupe communément cent soixante ouvriers ; ses prix sont raisonnables, ce qui étend son commerce chaque jour davantage. Nous recommandons donc à l'attention des artistes et des amateurs qui visiteront l'exposition les instrumens de M. Pape, comme méritant leurs suffrages, tous sont dignes du nom de ce facteur. Il serait difficile de faire un choix parmi tous ces produits de formes si diverses, qui rivalisent par le fini du travail intérieur et extérieur. Il ne nous reste qu'à féliciter M. Pape sur ses progrès et ses succès." Lucas Al. Panorama de l'industrie française publié par une société d'artistes et d'industriels sous la direction de M. Al. Lucas, 1839, p. (gallica.bnf.fr) 95
PARIS - "Pape's Patent Table Pianofortes. — Amongst the objects of the Fine Arts admitted at the late exhibition of the produce of French industry, pianos were unquestionably the most remarkable. Sixty-seven masters sent to the exhibition nearly 200 pianos, amongst which were several of an entirely new shape; such as table, gueridon, oval, hexagon, and consol. These new instruments are made at the manufactory of M. Pape, piano maker to the king, who also exhibited a square piano, which judges have justly considered as a master-piece of its kind. The latter is veneered with sheets of ivory, part of which is carved and inlaid, and forms a most beautiful mosaic design. M. Pape obtains these ivory sheets by means of spiral machinery of his own invention, which produces from elephant's teeth of an ordinary size, sheets of from twelve to fifteen feet in length, and two feet in width. This invention will, no doubt, be appreciated by miniature painters, to whom this mechanical discovery will be of very great advantage. M. Pape also exhibited an horizontal grand piano of a small size. The most remarkable improvement in this instrument is the sounding board, which is so disposed that the tension of the string stretches and keeps the sounding) board level. The consequence is, that the sound improves in course of time, whilst in pianos of the ordinary construction, the contrary will happen. The name of M. Pape stands deservedly at the head of the list of rewards granted by the king on the occasion of the exhibition. The cross of the Legion of Honour, and the rappel of the gold medal were awarded to him upon the report of the jury, who have fully appreciated his numerous inventions and improvements. M. Pape also obtained the first gold medal at the exhibition of 1834, and the grand gold medal from the Society for the Encouragement of National Industry. — M. Pape's new instruments have attracted the attention of the Royal Family, and H. R. H. the Duchess of Orleans, has purchased one of the table pianos for her own use. We feel great pleasure in mentioning the success obtained by M. Pape, who formerly exercised his profession in England, where he has since formed an establishment, and where it is well known that his pianos are highly esteemed." The musical World, 12/12/1839, p. 510
Piano en ivoire PARIS - "Les riches amateurs gardent leurs pianos tels que le facteur les leur cède. Ils sont vêtus de bois précieux, bien poli, bien verni; l'habit paraît assez riche, on doit s'en contenter. On a pu voir chez Erard un grand piano doré en entier; Pape en a fait un couvert en ivoire pour la duchesse de Berri. Ces deux pianos sont les plus riches que j'aie vus. Les plaques d'ivoire de ce dernier piano sont larges comme un mouchoir; aucune dent d'éléphant n'a jamais présenté cette surface prodigieuse. C'est par un moyen fort ingénieux que le facteur a pu obtenir des lames d'ivoire aussi étendues. Il a inventé une scie qui tourne autour de la dent au lieu de la diviser d'une manière horizontale. Cette scie manœuvre comme le couteau que l'on tient en main pour peler une orange, une pomme. C'est par le même procédé que Pape nous donne ces dessus plaqués sur lesquels on voit un dessin régulier comme un manteau d'hermine. Les nœuds du bois y sont répétés à distances égales, un peu smorzando. Ce placage est un long ruban déroulé sur une branche, une racine d'acajou, de peuplier, d'orme, sur un fragment de deux ou trois pouces de diamètre, et qu'il eût fallu jeter au feu, malgré la richesse de ses accidens, avant que Pape eût trouvé le moyen de le dérouler comme on fait une carte de géographie." Revue de Paris, 1839, p. 170
PARIS -
"Pape.
- Voici un véritable producteur; c'est le soldat devenu maréchal de
France. Pape est du petit nombre des chefs de manufacture qui peuvent
dire : Omnia mecum porto; aussi, ouvriers, confrères, artistes, gens du
monde, tous ont applaudi à la haute récompense que le gouvernement
aurait dû, depuis dix ans, lui accorder, ainsi qu'au laborieux Roller;
mais Pape est son aîné; on lui devait la préférence. Il a été longtemps le seul facteur en réputation, pour les grands pianos à queue. Ce qui prouve la fécondité de son génie, c'est le nombre de ses brevets d'invention qui s'élève à près de cinquante, tous portant sur quelques perfectionnements de son art; mais dont la plupart, tout en paraissant de peu d'importance aux yeux des gens du monde, n'en sont pas moins autant de pas nouveaux vers la perfection.
Sa garniture de
marteaux avec du feutre a été généralement adoptée, sans qu'il ait
jamais exigé un liard de ce chef, ni de celui d'aucun de ses autres
brevets; par une espèce de délicatesse mal entendue, M. Pape s'est
imaginé de se faire un titre d'honneur d'un brevet d'invention qui n'est
pour tout le monde qu'un monopole temporaire, destiné à faire rentrer,
s'il est possible, le titulaire dans ses frais d'expérience; mais
l'invention de Pape que nous avons le plus admirée est sa scie à débiter
un cylindre en spirale; par exemple, il est parvenu à scier une dent
d'éléphant, en partant de la circonférence pour arriver au cœur, de
manière à en tirer une table d'ivoire de 15 pieds de long sur 2 pieds de
large.
Mais ce brevet a
été refusé comme tant d'autres, ce qui empêcha cette admirable machine
de s'établir chez nous, par la raison fort naturelle que tout le monde
était libre de la faire. A vrai dire, nous ne concevons pas la raison qui met obstacle à la vulgarisation de cet instrument, dont nous avons publié le plan dans notre journal l'Industriel de 1829 ; nous le recommandons à l'attention des directeurs de notre grande scierie mécanique qui ne reculent pas devant les améliorations qui leur sont signalées. Nous croyons devoir donner un aperçu du système de la scie à spirale, que tout le monde comprendra facilement : imaginez une scie plate ordinaire, dont la lame, posée horizontalement, reçoit sur place un mouvement de va-et-vient très-court et trèsrapide, imprimé par un arbre légèrement coudé. Au dessous de cette scie on dispose un tronçon d'arbre cylindrique porté sur un axe, oh soulève ce bois à débiter jusqu'à ce que la scie soit tangente à sa circonférence, et on la met en mouvement; un contrepoids placé sur une poulie contraint l'arbre de se présenter à la scie, avec une vitesse graduée par un système d'engrenage combiné à cet effet. Un encliquetage fort simple soulève les coussinets de l'arbre, à mesure qu'il diminue de diamètre; la feuille sciée passe par dessus la lame de la scie et va s'étaler sur les dalles de l'atelier. Le premier mécanicien venu doit être en état d'exécuter, d'après ce simple aperçu.
Nous apprenons cependant que M. Pape s'est
décidé à mettre en usage sa scie hélicoïde pour le débit de l'ivoire et
des bois précieux; les bois indigènes euxmêmes débités de la sorte
présentent des racinages symétriques d'un admirable effet. Le brevet de
Pape, datant de 1827, est sur le point d'expirer; nous n'avons pas
besoin de recommander à tous les ébénistes de se ruer dessus.
Tout à Rome,
si mal en va, Les inventeurs savent qu'après s'être épuisés inutilement à chercher une solution dans un sens, la réussite a souvent été complète en prenant le problème à l'envers. C'est ce qui a fait dire à certain philosophe, que tous nos us et coutumes auraient besoin de subir une révolution entière. Par exemple, il voudrait qu'on votât les lois à la minorité, attendu que jamais on n'a trouvé en défaut l'aphorisme de Salomon : numerus stultorum est infinitus. Les sots depuis Adam sont en majorité.
Pape, imbu de
cette vérité, se sera dit : La majorité depuis longtemps frappant les
cordes par-dessous, je veux les frapper par-dessus ; j'aurai ma
mécanique sous les yeux et sous la main; quant à la table d'harmonie,
elle résonnera aussi bien par-dessous que par-dessus.
Il a aussi
remplacé la garniture de cuir des marteaux par les garnitures en feutre
dont nous avons déjà parlé; mais nous n'en finirions pas, si nous
voulions parler de tous les brevets de M. Pape, il faut laisser un peu
de place aux autres : les Anglais ont adopté sa disposition oblique des
cordes dans les pianos droits; il s'est fait rendre justice de ce chef
au patent-office et les contrefacteurs se sont arrangés avec lui.
PARIS - "Perfectionnemens introduits dans les pianos. Les pianos verticaux étaient déjà fort en usage en Angleterre; mais on ne s'en servait que pour l'élude, ce qui leur fit donner le nom de pianos de cabinet. Leur forme primitive, étant trop élevée dérobait l'exécutant à la vue du public; par la même raison, ces instrumens n'étaient pas favorables au chant. M. Pape en fit bientôt diminuer la hauteur et en fabriqua qui n'avaient que quatre pieds avec les cordes droites. On en faisait également en Angleterre qui n'avaient que trois pieds et demi, mais dont les cordes étaient posées diagonalement. Il avait aussi paru en France des pianos verticaux venus de Vienne ou fabriqués en France d'après le même système, mais ils n'eurent aucun succès. Parmi les améliorations de M. Pape, il faut remarquer les claviers droits et sortant en tiroir de la caisse, les étouffoirs fonctionnant par leurs propres pieds, les échappemens se réglant par des vis a double pas, etc. L'introduction de ce mécanisme dans les pianos carres offrait de grands avantages, non-seulement pour le son, mais aussi pour la solidité de l'instrument, par le fait que la touche se trouve en ligne droite; tandis que, dans l'ancien système, elle était courbée de trois à quatre pouces. Ce perfectionnement eut tout le succès qu'il mérita et hâta l'abandon du mécanisme à pilote, qu'une routine de cinquante ans avait maintenu jusqu'alors. [...] Commerce des pianos. Les pianos sont devenus, comme nous avons dit, d'un usage si étendu ou si général, que la fabrication s'est toujours augmentée avec les nouveaux perfectionneniens et le goût pour la musique ; en sorte que le commerce en est devenu considérable, surtout à Paris, où se trouvent les facteurs les plus renommés. On ne peut pas évaluer au juste le montant de celle fabrication et de ce commerce, qui suivent toujours une progression remarquable. Cependant, en la portant à environ 10 millions annuellement, nous ne croyons pas être fort loin de la valeur qu'on peut admettre. Il se fait des envois considérables de pianos aux colonies, dans l'Amérique du sud, aux Etats-Unis, et il s'en introduirait une grande quantité en Angleterre, qui ne possède pas des facteurs aussi habiles qu'en France, si ce n'était les droits énormes d'entrée qu'il faut acquitter, ce qui a engagé M. Pape à y établir une fabrique de ses pianos, perfectionnés d'après son nouveau système." Dictionnaire universel du commerce, de la banque et des manufactures, 1838-1841, p. 600 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "Pianos de M. Pape. - On sait quelle est notre opinion sur la vulgarisation de la musique et sur l'influence toujours progressive qu'elle exerce parmi les masses. Plusieurs fois nous avons constaté les heureux résultats de cette tendance populaire vers une récréation, la plus puissante et la plus complète de toutes celles qui puissent être offertes à nos heures de loisirs.
Ces salutaires effets d'un plaisir paisible qui sature l'âme
d'émotions élevées, qui retrempe son énergie et rassérène l'imagination
pour la disposer à de nouveaux travaux, n'ont plus besoin, d'une
approbation motivée pour être admis au nombre des plus utiles
améliorations de notre siècle. Il n'y a plus, Dieu merci, de polémique
possible sur une cause désormais jugée.
La notice que nous allons esquisser à grands traits sur
l'enchainement des travaux de cet habile facteur, résume en quelque
sorte l'histoire du piano, et ces détails ne seront point sans profit
pour ceux qui ne connaissent point à fond le mécanisme ingénieux qui
leur livre des trésors d'harmonie.
Il réduisit la hauteur exagérée des pianaux verticaux à celle de
trois pieds et demi, et il introduisit dans ces instrumens plusieurs
perfectionnemens remarquantes une table d'harmonie double fut placée
devant et derrière les arcs-boutans et unie par un chevalet élevé; le
volume du son augmenta de beaucoup, et se doubla quelques années après,
au moyen d'une nouvelle disposition d'après laquelle une partie des
cordes croisait l'autre et passait par-dessus les arcs-boutans, à l'aide
du chevalet élevé.
L'instrument gagnait ainsi le double avantage du son et de la
solidité, car ce mécanisme pose la touche en ligne droite, tandis que
l'ancien système la courbait de trois ou quatre pouces. Cette
amélioration, qui fut bientôt adoptée, détrôna le mécanisme à pilotes
qu'une routine de cinquante années semblait avoir consacré à tout
jamais.
A ses yeux rien n'était fait quand il restait encore quoique chose à
faire. Pendant plusieurs années encore ses travaux assidus apportèrent
de nouveaux perfectionnemens à ces pianos; il les consolida de la
manière la plus satisfaisante en y adaptant des plaques, des sommiers de
fonte, des barrages en fer devenant nécessaires par le tirage des cordes
dont on avait successivement augmenté la grosseur pour donner plus de
volume à sononorité.
Le fer et la fonte devenaient insuffnans contre cette force immense,
et la résistance était d'autant plus difficile à compléter, que le
sommier, se trouvant séparé de la caisse par l'ouverture offerte au
passage des marteaux, fléchissait dans tous les sens. Un autre résultat
de cet inconvénient était de couper la table d'harmonie dans sa partie
la plus essentielle; puis le marteau frappant sous la corde la séparait
du sillet et contribuait à la sécheresse du son. Tous les perfectionnemens de M. Pape convergèrent alors de ce côté, et ce fut en 1825 qu'il réussit à construire ce nouveau piano d'une manière èntièrement conforme à ses idées.
Des améliorations d'un ordre secondaire avaient changé la garniture
des marteaux en remplaçant la peau par du feutre; la mortaise du clavier
pouvait être réglée par des vis de pression, le degré de dureté des
touches se modifiait à volonté et une pédale pouvait en prolonger le
son.
En 1833, l'Académie des Beaux-Arts, appelée à juger cette invention,
l'approuva dans ses moindres détails, et, après avoir reconnu la
supériorité de ce système, elle terminait son apport en déclarant que
dans l'intérêt de l'art, sans parler même de l'intéret du commerce, M.
Pape avait fait une chose utile au pays.
C'est pour résoudre ce double problème qu'il parvint à créer des
pianos-tables, de forme ovale, ronde et hexagone, et à donner à des
instrumens, dont la dimension est celle d'un guéridon, une intensité de
son qui rivalise avec les pianos ordinaires. D'après ce système le
format des pianos à queue vient d'être réduit d'un tiers, sans rien
perdre de leur supériorité reconnue en force et en son.
Il en est qui ressemblent, pour la forme et pour le volume, à une
console ordinaire ces instrumens délicieux sont déjà très répandus,
quoiqu'ils ne comptent que deux ou trois ans d'existence. Ils sont à
trois cordes et à six octaves et demie, et leur puissance de son ne
laisse rien à désirer. L'approbation d'hommes aussi intègres et aussi compétens, est la plus grande satisfaction que puisse éprouver un artiste en dédommagement de travaux souyent ingrats et dont il n'est pas toujours facile de faire comprendre au publique la portée et l'utilité. Nous en avons assez dit, cependant, pour justifier l'estime particuliere que nous vouons à M. Pape et pour expliquer le succès qui s'attache à ses produits. Notre but était de démontrer qu'il est un des fabricans qui se sont occupés le plus activement de leur art, et auxquels on est redevable d'améliorations heureuses dans la fabrication des pianos. - STÉFHEN DE LA MADELAINE." La Presse, 03/12/1839, p. 3 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "Elever le piano à son plus haut degré de perfection, chercher les moyens de parvenir à ce but en essayant une infinité de combinaisons nouvelles, tel était l'objet du désir et du travail constant de H. Pape.
Suivre plus long-temps
les modèles anglais, s'asservir à copier les œuvres étrangères, eût été
s'arrêter en chemin, et laisser l'art au point où il l'avait pris.
Aussi, dès la première année de son arrivée à Paris, change-t-il en
entier le système de ses pianos carrés, en y adaptant un mécanisme dont
la solidité présente les mêmes avantages que celui des pianos en forme
de clavecin. L'introduction de ce mécanisme dans les pianos carrés était d'une grande importance pour le volume et la qualité du son, pour la durée de l'instrument.
La touche s'y trouve
placée en droite ligne, tandis que, dans l'ancienne mécanique, elle
était courbée de trois à quatre pouces. Cette heureuse innovation eut
tout le succès qu'elle méritait, et fit abandonner tout-à-fait le
mécanisme à pilotes, que la routine s'obstinait à conserver encore.
La construction de ces
derniers fut perfectionnée parce facteur, au point que ces pianos,
généralement préférés, furent adoptés par les premiers maîtres, tels que
Moschelès, Herz, etc. Il les arma de plaques, de sommiers de fonte, de barrages en fer, pour opposer une plus forte résistance au tirage des cordes. On avait successivement augmenté la grosseur de ces fils métalliques pour donner à leur son plus de volume. Ces pianos avaient alors à supporter un tirage de sept mille deux cents kilogrammes, un tiers de plus environ que ceux fabriqués dix ans auparavant. Malgré le fer et la fonte employés pour résister à ce tirage prodigieux, il devenait impossible de le maîtriser complètement. Séparé de la caisse par l'ouverture pratiquée pour donner passage aux marteaux, le sommier fléchissait dans tous les sens. Cette séparation avait encore un grave inconvénient. Elle coupait la table d'harmonie dans sa partie la plus sonore et la plus essentielle.
Le marteau, frappant la
corde en dessous, la soulevait, tendait à l'éloigner du sillet, et lui
faisait produire un son sec. Tous ces inconvéniens dérivaient d'un
système qu'il fallait abandonner, puisqu'on ne pouvait l'en affranchir. Cette nouvelle combinaison, la plus heureuse et la plus hardie que l'on ait à signaler dans l'histoire de cet instrument, a produit une véritable révolution et des résultats que les personnes les moins exercées peuvent apprécier. En effet, un mécanisme simple et solide établi au-dessus des cordes est le perfectionnement le plus précieux, puisqu'il a fait disparaître, comme par enchantement, tous les défauts dont on a déjà parlé.
Il est facile de se
rendre compte de la force que doit acquérir le marteau en frappant de
haut en bas. Le son ne doit-il pas vibrer plus pur, plus net, plus
éclatant, si la corde, au lieu d'être soulevée, est frappée d'aplomb
contre la table ?
Les rapports faits à la
Société d'encouragement, à l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut, en
1832 et 1833, la première médaille d'or que le jury de l'exposition de
1834 décerne à Pape, témoignent de l'approbation, de l'estime que les
hautes notabilités de la science ont accordée aux inventions, aux
perfectionnemens ingénieux de ce facteur. On sait que cette table] est ordinairement échancrée en triangle, et perd un quart de sa largeur, quand il faut donner passage aux marteaux placés sous la corde.
Dans les nouveaux
pianos carrés de ce facteur, la table d'harmonie occupe tout le plafond
du piano, et ses résultats sonores s'augmentent dans une proportion
immense. On se souvient d'avoir vu le célèbre Field préférer un de ces
pianos carrés aux meilleurs pianos à queue pour l'exécution du concerto
qu'il fit entendre au Conservatoire de Musique. C'est ainsi qu'il a exécuté les pianostables de forme ovale, hexagone et ronde. Un piano hexagone peut être placé au milieu d'un salon, dans lequel il représente à s'y méprendre le guéridon que l'on y rencontre souvent. Il a réduit aux petites proportions d'une console la forme de ses pianos de boudoir.
Du moment qu'une belle
idée a frappé l'imagination de l'artiste, il la met en œuvre et sait
arriver par degrés à l'appliquer, de diverses manières, dans d'autres
combinaisons, afin de profiter de toutes les conséquences d'un premier
argument. Trouver le mécanisme des marteaux frappant en-dessus, voilà
l'idée-mère; et voici le dernier bienfait de cette invention déjà si
remarquable. Ce fossé n'est plus nécessaire du moment que les marteaux ont été transportés en-dessus; Pape l'a comblé pour venir attacher ses cordes sous le clavier, sous la main de l'exécutant, plus avant même, car le premier rang des chevilles dépasse les touches. Ainsi, tout l'espace occupé par le clavier, par le pupitre, a été supprimé, ou, pour mieux dire, gagné sur la longueur de l'instrument.
Ces nouveaux pianos à
queue sont plus courts d'un tiers que les anciens, et cependant Pape a
combiné les moyens acoustiques avec un tel bonheur que ces instrumens
sont de beaucoup supérieurs aux autres, en force, en qualité de son. Il n'est pas une seule partie, un seul détail du piano, qui n'ait été l'objet de sa sollicitude et qu'il n'ait beaucoup amélioré; peut-être n'est-il pas de facteur qui ait fait autant d'innovations dans son art.
Les brevets nombreux
d'invention et de perfectionnement qu'il a reçus le prouvent. Les
avantages de ses nouveaux pianos sont aujourd'hui reconnus généralement
: ils obtiennent partout le plus brillant succès; en Angleterre même,
ils sont appréciés au point que Pape s'est empressé d'établir à Londres
une fabrique de ces instrumens.
J'ai dû vous parler de
toutes ces inventions d'un intérêt puissant; je ne suis pas au bout, et
je dois vous signaler l'apparition du piano le plus singulier qui soit
sorti des mains du facteur : un piano sans cordes. Ce timbre est une des notes basses dn nouveau piano de Pape, les autres ont été combinées, échelonnées par ce maître pour former un clavier avec des lames de métal tordues en volutes sonores. Ce piano vertical d'un résultat charmant, d'une harmonie fantastique et pleine de séduction, a l'inappréciable avantage de manœuvrer sans craindre aucune avarie; il est d'une constitution si forte, d'une santé si bien établie, qu'il peut vivre un siècle sans appeler ce médecin que l'on nomme accordeur. Le piano sans cordes vient à peine de naître, et déjà son auteur, impatient de progrès, l'a combiné fort heureusement avec un jeu d'orgue que le même clavier peut unir aux sons donnés par les lames de métal. Si vous ne pensez point à joindre ce nouvel instrument aux pièces curieuses qui meublent votre musée d'amateur, allez du moins chez Pape entendre ou toucher le piano sans cordes." Revue de Paris, 1839, p. 34-38
PARIS - "La manufacture que Pape fonda en 1818 acquit en peu d'années autant d'extension que de célébrité. L'application aux pianos carrés du mécanisme des pianos à queue de Broadwood contribua grandement à la réputation de ce facteur, dont l'infatigable persévérance ne devait pas s'arrêter en si beau chemin. Vers 1827, Pape, reprenant l'idée de Marius, appliqua le frappement pardessus aux pianos carrés, évita les inconvénients graves qui résultaient des contrepoids employés dans le système de Streicher de Vienne et inventa un mécanisme qui réalisait supérieurement tous les avantages que l'idée de Marius pouvait contenir. L'ingénieux travail de Pape ne détermina pas cependant les autres facteurs à l'imiter; en homme sûr de son idée, Pape persévéra dans son système, mais les autres facteurs persévérèrent aussi dans les systèmes généraux. De là s'ensuivit le schisme dont nous avons parlé tout-à-l'heure, schisme qui divise encore aujourd'hui la fabrication des pianos. [...] Récompenses obtenues.
Médaille d'or : MM. Erard, Pleyel, Pape, Roller et Blanchet. Nombre de pianos fabriqués chaque année
Revue étrangére de la littr̄ature, des sciences et des arts, Volume 37, 1839, p. 553-554
PARIS - "M. Pape's Patent Table Piano Fortes. — Amongst the objects of the fine arts admitted at the late exhibition of the produce of French industry, pianos were, unquestionably, the most remarkable. Sixty-seven masters sent to the exhibition nearly two hundred pianos, amongst which were several of an entirely new shape; such as table, gueridon, oval, hexagon, and consol. These new instruments are made at the manufactory of M. Pape, piano-maker to the king, who also exhibited a square piano, which judges have justly considered as a master-piece of its kind. The latter is veneered with sheets of ivory, part of which is carved and inlaid, and forms a most beautiful mosaic design. M. Pape obtains these ivory sheets by means of spiral machinery of his own invention, which produces from elephant's teeth of an ordinary size, sheets of from twelve to fifteen feet in length, and two feet in width. This invention will, no doubt, be appreciated by miniature painters, to whom this mechanical discovery will be of very great advantage. M. Pape also exhibited an horizontal, grand piano, of a small size. The most remarkable improvement in this instrument is the sounding-board, which is so disposed that the tension of the string stretches, and keeps the sounding-board level. The consequence is, that the sound improves in course of time, whilst in pianos of the ordinary construction, the contrary will happen. M. Pape's new instruments have attracted the attention of the royal family, and her Royal Highness the Duchess of Orleans has purchased one of the table pianos for her own use." The American Repertory of Arts, Sciences, and Manufactures, 1840, p. 282
PARIS - "Les pianos de M. Pleyel sont toujours remarquables par ce son doux et argentin qui leur donne un caractère mélancolique essentiellement distingué. De là la préférence que leur accordent certains artistes, tels que Chopin et Osborne, par exemple, dont les oeuvres elle talent d'exécution brillent surtout par des qualités analogues. Les grands pianos d'Erard et de Pape appartiennent aux grandes salles de concerts et aux théâtres; les pianos de Pleyel sont mieux placés dans les salons de peu d'étendue; ils conviennent mieux à la musique intime." L'Exposition : journal de l'industrie et des arts utiles, 1844, p. 4 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "M. Pape, pour mettre un terme aux variations incessantes de l'étendue du piano, a voulu lui donner, une fois pour toutes, celle que sa nature lui permet d'atteindre, c'est-à-dire une étendue de huit octaves, du second contre-fa grave jusqu'au contre-fa sur aigu. Ce précieux piano à huit octaves offre en outre des perfectionnements essentiels, tels que : réduction du formai, augmentation de sonorité, simplicité de mécanisme et solidité dans l'ensemble. La mécanique, ordinairement si compliquée, se trouve réduite ici à quelques frottements ; ses marteaux fonctionnent directement sous la touche, sans l'emploi d'aucun levier intermédiaire. Cette disposition si difficile à réaliser, mais si heureuse dans ses conséquences, a supprimé d'un seul coup d'une des causes les plus réelles et les plus fréquentes du dérangement; ajoutons qu'en se simplifiant, le mécanisme a beaucoup gagné en force et en facilité. Enfin la table d'harmonie, posée jadis tantôt d'une façon tantôt d'une autre, a rencontré cette fois sa meilleure et véritable place en dehors des arcs-boutants; car cette disposition paraît devoir lui assigner les qualités de durée, ainsi que l'a démontré l'application de ce système à plus de 1,500 pianos.
Un piano construit de la sorte pouvant servir un temps indéfini, il
suffit de remplacer le mécanisme quand il est usé; et comme ce
mécanisme, tout à fait indépendant de l'instrument, s'y adapte avec
autant de facilité que de précision dans l'espace de quelques
minutes, il en résulte que chacun peut, à son gré, enlever et
replacer la mécanique de son piano, la transporter d'un instrument à
un autre, enfin, tenir en réserve une seconde mécanique, de même que
l'on a plusieurs archets de rechange en cas d'accident. Je ne crains pas de déclarer, dit le savant directeur du Conservatoire de Bruxelles, que je ne connais pas de piano de concert dont l'énergie soit comparable à celle des instruments de cette espèce. Pendant mon séjour à Paris, ajoute-t-il, j'ai entendu un morceau à huit mains exécuté par MM. Pixis, Osborne, Rosenhain et Wolf, sur deux des nouveaux pianos de M. Pape, et jamais musique de ce genre ne m'a paru avoir produit un pareil effet. De plus, malgré cette grande puissance, le son était clair, limpide, et, dans la plus grande vélocité de mouvement, toutes les notes partaient avec une netteté remarquable. Après un tel éloge, de la part d'un tel homme, de quel prix pourraient être les nôtres ?" L'Exposition : journal de l'industrie et des arts utiles, 1844, p. 3 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "L'un d'eux, M. Pape, s' était vu réduit à placer, à coté des trois instruments que contenait son exposition, un tableau contenant les dessins de douze pianos divers, avec l'invitation, aux mateurs, d'aller examiner les instruments eux-mêmes dans ses magasins." Revue scientifique et industrielle, Volume 17, 1844, p. 372
PARIS - M. Pape est un des esprits les plus chercheurs, les plus inventifs de notre époque. Il est breveté pour cent trente-sept inventions, dont quelques-unes, il est vrai, ne regardent pas le piano; ainsi du guéridon, de la console, du secrétaire, de la table à jeu, de la commode. Nous ne serions pas étonnés que le fauteuil ne présentât bientôt ses deux, bras garnis de touches, et que le poids du corps, en pressant une soupape, ne formât le soufflet d'un nouveau piano organisé, de par le génie utilitaire de M. Pape. Malgré la souplesse de conception et l'habileté d'exécution nécessaires pour transformer de mille façons le meuble, l'enveloppe du piano, nous n'apprécions ces résultats qu'en tant qu'ils n'imposent pas la nécessité de modifier, de restreindre les formes essentielles de l'instrument, et surtout celle de contrarier la direction naturelle et les développemens normaux de ses divers mécanismes. Mais les recherches de M. Pape ne se sont pas bornées à exécuter ce que j'appellerai des tours de force. Il a introduit de notables modifications dans le mécanisme; il est un des premiers qui aient essayé en France de faire frapper la corde en dessus par le marteau. Malgré les heureuses applications de ce système aux pianos de M. Pape, la question divise toujours les sa vans et les praticiens. Pour combattre victorieusement les notions du sens commun qui militent en faveur du marteau en dessous, nous craignons que l'on ait fort à faire.
Ce n'est
rien moins qu'aller contre une loi naturelle, celle de la gravitation
qui appelle le marteau en bas aussitôt qu'il a frappé. Il y a de vingt à
trente ans que Streicher, de Vienne, avait déjà le premier, sans
beaucoup de succès, renversé le frappement.
PARIS - "Quoique M. Pape soit, à force de soins et d'études, parvenu d'un seul bond à étendre le clavier jusqu'à huit octaves, nous croyons néanmoins que, jusqu'à nouvel ordre du moins, les facteurs sages, jaloux de conserver à leurs instrumens le mérite si essentiel et si rare de l'homogénéité, s'en tiendront à la limite de sept octaves.
Les notes que
l'on conquiert au delà, tant an grave qu'à l'aigu, offrent au facteur
tant de difficultés mécaniques pour éviter ici la sécheresse, là le
bourdonnement, que le jeu ne vaut pas les sacrifices et le péril
auxquels le facteur s'est exposé. Or, pour y échapper, peu d'artistes
possèdent le génie et la persévérance de M. Pape."
Archives du Commerce ..., Volume 36, 1845,
p. 392
Avant
l'adoption de ce procédé, il était très-difficile d'obtenir une égale
intensité de son dans toute l'étendue du piano. Les instruments
confectionnés par M. Pape sont en général à frappement par-dessus, et
renferment des mécanismes très-simples.
La table d'harmonie y présente
une disposition nouvelle qui assure la durée de cet organe essentiel de
l'instrument. Les pianos carrés à deux cordes, les pianos-tables et les
pianos-consoles qui se construisent dans cet établissement, ont une
puissance de son fort remarquable, eu égard à leur petit volume. Le jury
décerne à M. Pape le rappel de la médaille d'or, qu'il a reçue en 1839."
Rapport
du Jury central ..., Paris Jury central, Imprimerie de Fain et
Thunot, 1844,
Piano à queue ordinaire, Notice sur les inventions et les perfectionnements de H. Pape, 1845, p. 57 (gallica.bnf.fr) PARIS - "PIANOS. M. PAPE. - En voyant la perfection actuelle du piano on a bien de la peine à se faire une idée des nombreux essais qu'il a fallu tenter, des difficultés qu'il a fallu vaincre ponr amener la grossière création de Cristofoli de Padoue, au fini de l'instrument que nous admlrona nous aujourd'hui. Le clavecin régna pendant bien long-temps dans les salons, et nous ne devons pas avoir une haute idée du goût de nos ancêtres puisqu'ils semblaient en adorer l'harmonie désagréable figurez-vous une corde égratignée par une arête de plume ou de baleine fixée dans un sautereau reposant sur la touche. Cette mélodie criarde avait tant de charme que Balbatre organiste de Louis XVI, disait a Pascal Taskin qui venait de faire entendre au roi le premier piano introduit aux Tuileries : Vous aurez beau faire, mon bon ami, jamais ce nouveau venu ne détrônera le majestueux clavecin. Aujourd'hui le piano se trouve partout et le nombre des facteurs augmente chaque année. En 1815 ils étaient au nombre de trente et en 1844 ils ont dépassé le chiffre de 500. Les facteurs peuvent se diviser en plusieurs catégories, composées premièrement de ceux qui conçoivent, qui tracent, qui exécutent ensuite viennent ceux qui tracent un plan mais le font exécuter après ceux-ci se rangent ceux qui ne conçoivent et n'imaginent rica, mais qui font travailler sans la direction de contre-maîtres habiles enfin ceux qui n'imaginent pas, qui ne tracent pas, qui n'exécutent pas, mais qui prment on clavier ici, une mécanique là une caisse dans un endroit, des accessoires dans un autre et qui montent ou font monter ces diverses parties en un tout. Il y a encore cenx dont toute l'industrie est de mettre leur nom sur les pianos des autres. En dernière ligne nous classerons les artistes célébra accolés à la facture, à laquelle ils accordent un patronage fort onéreux pour le consommateur. Le premier facteur dont nous avons examiné les travaux, c'est M. Pape (n° 1017). La place occupée par ce facteur est fort mauvaise. M. Pape avait bien choisi. Il est vrai, l'emplacement, mais au lieu de la séparation transversale il la désirait longitudinale. De plus, tous les compartimens que l'on a établis sur sa tête dirigent le son en autant de directions, et c'est vainement qu'il cherche à le retenir en face de ces pianos on est trop près, de côté le son est attiré vers le haut par des espèces de ventouses je dois dire que M. Pape méritait mieux, et qu'une maison comme la sienne devait jouir d'un peu plus de faveur. M. Pape est un facteur de ma première catégorie, il concoit et exécute, et pour parler enfin le langage d'atelier, il a de la colle aux doigts. M. Pape, né dans le Hanovre, vint en France en 1809 il travailla comme ouvrier chez Ignace Pleyel son intelligence, son activité en firent bientôt un des plus habiles ouvriers mais M. Pape voulait davantage; il passa en Angleterre pour s'y perfectionner, car les facteurs anglais conservaient à cette époque une grande supériorité dans l'art de construire les pianos. Il revint en France et y fonda sa maison son premier travail fut l'introduction de l'échappement anglais des pianos à queue dans les pianos carrés. En peu de temps sa réputation grandit, il monta avec rapidité les échelons de la carrière et se trouva bientôt eu première ligne. M. Pape n'est pas seulement facteur, c'est un mécanicien habile le nombre de ses brevets, tant d'inventions que d'additions, et la diversité de ces inventions prouvent la fécondité de son imagination. Mais, disent quelques personnes, M. Pape ne donne pas suite à ses idées. Je reponds qu'il ne faut qu'un moment pour imaginer que quelques heures pour créer, mais qu'il faut souvent bien des années pour perfectionner, comme M. Pape entend le perfectionnement. Pour ce facteur, le mot perfectionner est synonyme de simplifier; il ne lui a pas fallu moins de vingt ans de recherches pour faire arriver son mécanisme du piano à queue au degré de simplicité qu'il possède aujourd'hui. M. Pape conçoit-il une machine, il l'exécute, et s'il trouve sa combinaison trop tourmentée il cherche à la rendre plus simple s'il ne peut y parvenir il l'abandonne. Cependant tous ces essais ne sont pas perdus, car ce sont autant de leçons pour les facteurs. Simplifier la construction, la rendre plus durable et adapter à tous les formats l'unité de son système, tel a été le but que M. Pape s'est proposé d'atteindre, et tels ont été les résultats de ses recherches et de ses travaux. Nous avons si souvent parlé de l'avantage de frapper les cordes en dessns que nous croyons devoir résumer aujourd'hui notre opinion. Il est plus rationnel et plus normal de frapper les cordes, dans la sens du point d'appui, sur la table d'harmonie que de faire attaquer ces cordos en dessous et de les soulever aussi de ce point d'appui, le levier tombant de bas en haut avec bien plus d'énergie que quand il faut le faire agir dans le sens contraire. Que l'on ne s'imagine pas que le ressort nécessaire pour faire remonter le marteau donne de la dureté au piano la force du ressort est balancée par le contre-poids. Dans ce mode de construction on n'est pas obligé, comme dans l'ancien système, de couper la table d'harmonie pour donner passage aux marteaux. M. Savart a démonté, par diverses expériences, que la pression de l'air par ce coup de marteau en dessus, imprimait à la table d'harmonie une vibration plus énergique que lorsque cette pression n'est que le résultat de la vibration de la corde percutée en sens contraire. Le mécanisme en dessus a donné à M. Pape le moyen de débarrasser la partie inférieure de la caisse de l'instrument de tout l'appareil de l'aucun système. La table d'harmonie et les cordes se trouvent placées près du fond solide de la caisse, ce qui a rendu le tirage des cordes saos danger. Dans la disposition ordinaire, le tirage des cordes pesant sur la table d'harmonie, la force souvent à se voiler et même a se briser. M. Pape a fait servir le tirage des cordes à tendre sa table au lieu de la resserrer, il dispose, entre le plan des cordes et celui de la table, des barres de fer qui traversent le chevalet en fer et buttent contre le sommier de sorte que cette tension de 7,000 kilogrammes, produite par le tirage, tendant à rapprocher par en haut les sommiers l'un de l'autre, tire en même temps, sous le chevalet, la table par ses deux bouts, et la maintient plate an lieu de la déformer. Ce que l'on doit le plus admirer dans les nouveaux instrumens de M. Pape, c'est la simplicité du mécanisme. Il a su réunir la puissance de l'attaque à la rapidité de l'articulation de la note. Pendant bien des années, M. Pape a cherche la solution du problème donner a son mécanisme une grande solidité, diminuer les frottemens, diminuer le plus possible le levier d'attaque pour avoir la légèreté du toucher en conservant la force d'impulsion. Après de longs tatonnemens, restés incompris à beaucoup d'artistes, M. Pape est parvenu à réduire son levier au moins de huit pouces, sans rien perdre de sa force d'impulsion, en proportionnant le poids et la course de chaque marteau, ainsi qae la vitesse du ressort, au point d'équilibre du levier, et par la il a trouvé l'équivalent de sa longueur. M. Pape expose un grand piano de concert que nous avons vu dans ses ateliers. Il a voulu fixer une limite à l'étendue toujours croissante des claviers. Cet instrument à huit octaves complètes du contre fa grave, ce piano monte au contre fa suraigu. Rien n'est beau comme les basses, les dernières notes sont peut-être un peu petites; mais si elles ont peu de sonorité par elles-mêmes, elles sont fort bien comprises avec les notes de l'octave inférieure. Comme on ne fait point un usage habituel de cette grande étendue, M. Pape a adopté des boîtes qui, s'ajustant sur les touches, réduisent le clavier aux proportions ordinaires. M. Pape a établi maintenant ses mécanismes avec une telle précision, et ils occupent si peu de volume, que tout artiste peut en avoir un de rechange, et le changement demande à peine une minute; quelle immense ressource pour la campagne. On écrit M. Pape 'Envoyez-moi un mécanisme, comme on demande à son chapelier de nous faire parvenir un chapeau. Parlerait des différens genres de pianos exposés par M. Pape, des pianos hexagones, pianos tables, tout petits pianos à queue si vous voulez, mais dans lesquels ou a utilisé l'espace qui se trouve vide dans certains instrumens de ce genre. La réputation du piano console est etablie, celle du piano carré a fait le tour du monde. Si je voulais parler de tous les travaux de M. Pape, il me faudrait dix fois autant d'espace qu'un journal peut en accorder. Je me contente de signaler aujourd'hui, dans la France Musicale, les progrès de M. Pape. AD. vicomte de PONTÉCOULANT." La France Musicale, 07/01/1844, p. 165-167 (gallica.bnf.fr)
Piano vertical (Cabinet), Notice sur les inventions et les perfectionnements de H. Pape, 1845, p. 57 (gallica.bnf.fr) PARIS - "M. Pape, pour mettre un terme aux variations incessantes de l'étendue du piano, a voulu lui donner, une fois pour toutes, celle que sa nature lui permet d'atteindre, c'est-à-dire une étendue de huit octaves, du second contre fa grave jusqu'au con suraigu. Ce précieux piano à huit octaves onre en outre des perfectionnemens essentiels, tels que réduction du format, augmentation de sonorité, simplicité de mécanisme et solidité dans l'ensemble. La mécanique, ordinairement si compliquée, se trouve réduite ici à quelques frottemens ses marteaux fonctionnent directement sous la touche, sans l'emploi d'aucun levier intermédiaire. Cette disposition si disette à réaliser, mais si heureuse dans ses conséquences, a supprimé d'un seul coup l'une des causes les plus réelles et les plus fréquentes du dérangement; ajoutons qu'en se simplifiant, le mécanisme a beaucoup gagné en force et en facilite. Enfin la table d'harmonie, posée jadis tantôt d'une façon, tantôt d'une autre, a rencontré cette fois sa meilleure et véritable place en dehors des arcs-boutans car cette disposition parait devoir lui assigner les qualités de durée, ainsi que l'a démontré l'application de ce système à plus de 1,500 pianos. Un piano construit de la sorte pouvant servir un temps indéfini, il sufit de remplacer le mécanisme quand il est usé et comme ce mécanisme, tout-à-fait indépendant de instrument, s'y adapte avec autant de facilité que de précision dans l'espace de quelques minutes, il en résulte que chacun peut, à son gré, enlever et replacer la mécanique de son piano, la transporter d'un instrument à un autre enfin, tenir en réserve une seconde mécanique, de même que l'on à plusieurs archets de rechange en cas d'accident pour obvier à l'inconvénient des cordes qui se cassent et à la nécessité d'un accordage fréquent (nécessité embarrassante pour les pianistes qui habitent la campagne). M. Pape travaille depuis une douzaine d'années à la fabrication d'un piano sans cordes, c'est-à-dire d'un piano dans lequel les cordes sont remplacées par des corps plus solides, tels que des lames métalliques. ïl n'a pas encore réussi complètement, mais à cette heure la route est tracée. Il a déjà porté à six octaves l'étendue de ces pianos, et l'ensemble en est assez satisfaisant pour qu'ils puissent se substituer, au besoin, aux pianos ordinaires, dans quelques contrées, aux colonies par exemple, où l'on est privé d'accordeurs. Le médium en est assez harmonieux et offre une grande analogie avec les sons de la harpe. Les côtes élevées sont plus pleines, plus pures que celles du piano ordinaire. Les sons graves seulement laissent encore beaucoup à désirer. D'apres l'ensémble de ces travaux, il est facile de concevoir combien de temps et d'argent ont du coûter à M. Pape de pareils essais mais il n'a reculé ni devant les obstacles ni devant les sacrifices, son but étant moins de faire rapidement une fortune brillante que de se distinguer par ses productions." Journal des débats politiques et littéraires, 23/06/1844, p. 1 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"M. PAPE, BUE DES
BONS-ENFANTS, 19, ET RUE DE VALOIS, 10. - Tel est le tableau que nous présente la vie presque tout entière de M. Henri Pape. Le but qu'il assigne à son activité n'est ni de produire ni de vendre, c'est d'inventer, c'est de perfectionner. Jamais cette loi du progrès qui nous crie à chaque pas : Marche, marche, ne se manifesta d'une manière plus éclatante que dans le développement de cet esprit inventif. A l'âge de vingt ans, M. Pape quitte le Hanovre et se rend à Paris. Dans ce milieu plus vaste, ses facultés s'élargissent. Poussé par le sentiment de sa force, il renonce à la carrière de l'ébénisterie qu'il avait d'abord embrassée, et entre dans l'atelier d'un facteur de pianos.
L'Angleterre
et l'Allemagne conservaient encore à cette époque le monopole de ces
instruments. Ce sera M. Pape qui le leur arrachera. Il se rend d'abord à
Londres et y étudie les principes de la fabrication qu'il veut importer
en France. Puis, lorsqu'il se sent l'égal des facteurs anglais, il
revient à Paris et y fonde un établissement dont la réputation ne tarde
point à devenir européenne. Ces diverses améliorations eurent tout le succès qu'elles méritaient. Aujourd'hui encore, elles sont adoptées par les principaux facteurs.
Aspirant à l'élégance et à la commodité de l'enveloppe presque
autant qu'à l'excellence du mécanisme, M. Pape remplace les coins carrés
par des coins arrondis, et les pieds pointus par des balustres avec
estrades en X. Il substitue en outre le cylindre à la fermeture
incommode qui était alors en usage pour les pianos à queue.
Tantôt c'est
une pièce qu'il simplifie, tantôt c'est une autre qu'il retranche ou
qu'il ajoute. Au lieu de remonter au principe, il essaye d'en pallier
les conséquences. Tout à coup il s'aperçoit que ses efforts sont vains.
Il voulait réparer un édifice croulant, et il faut qu'il l'abatte pour
le rebâtir sur un plan nouveau. Pour résister au tirage des cordes que cette dernière modification avait porté jusqu'au chiffre énorme de sept mille deux cents kilogrammes, on consolida la charpente de l'instrument en y adaptant des sommiers de fonte et des barrages en fer.
Mais ce
remède énergique ne put produire tout son effet, parce que l'action des
cordes ne continuait pas moins de s'exercer sur la partie la plus faible
de la hoîte, et que le sommier restait toujours séparé de la caisse par
l'ouverture pratiquée dans la table d'harmonie pour le passage des
marteaux. Le piano avait sans doute acquis plus de puissance, mais il
avait moins gagné en volume de son que perduen solidité. Il transporta au-dessus des cordés le mécanisme qui jusque-là avait été placé au-dessous. A cette brusque innovation, un haro presque universel se fit entendre. Artistes et facteurs s'unirent pour déclarer que ce système était irréalisable ; que les marteaux ainsi disposés ne pourraient se relever qu'à l'aide d'un levier ou d'un ressort. « Le ressort, ajoutaient-ils, s'affaiblira par l'usage ; la résistance du levier alourdira le toucher. »
Nous ne reviendrons pas sur cette querelle
qui est aujourd'hui vidée, et où la victoire est restée à M. Pape. Il
nous suffira de résumer en quelques lignes l'opinion de MM. Fétis père,
Cherubini, Lesueur, Boïeldieu, Auber, Paer, Berton, Franemur,
Castil-Blaze, Anders et de Pontécoulant, sur les divers avantages qui
caractérisent le système de l'illustre facteur.
Dans le nouveau système de
M. Pape, non-seulement cette table est à l'abri de la détérioration
causée par le tirage des cordes, mais encore l'habile facteur s'est
servi de ce tirage pour la bander en quelque sorte, comme on emploie la
corde d'une scie pour en bander la lame, en sorte que la sonorité des
pianos de M. Pape, loin de s'affaiblir, s'accroît à la longue.
Mais à cela ne se borne pas le cercle de ses
travaux. Le piano en lui-même n'est que le centre d'une vaste
circonférence que parcourt incessamment cet esprit infatigable. Il
trouve un nouveau système pour l'accordage des pianos et réduit de neuf
dixièmes la force nécessaire pour cette opération délicate. Appelant à son aide les ressources de l'ébénisterie, sa première profession, il construit ou plutôt il invente des pianos de toutes formes et de toute dimension, piano-table, piano-console, piano-guéridon, piano sans cordes.
Il semble que cet
instrument soit dans ses mains ce que la terre glaise est pour le
potier, et que le mécanisme intérieur soit obligé d'obéir aux caprices
de la charpente, au lieu de lui faire lai loi. « Je porte tout avec moi. » Terminons cet article en citant l'opinion récente de M. Fétis père sur le grand piano de huit octaves complètes, par lequel M. Pape semble avoir voulu couronner son œuvre, et dont l'étendue marque les dernières limites du piano :
« Je ne crains pas de déclarer, dit le savant
directeur du Conservatoire de Bruxelles, que je ne connais pas de piano
de concert dont l'énergie soit comparable à celle des instruments de
cette espèce. De plus, malgré cette grande puissance, le son était clair, limpide, et, dans la plus grande vélocité de mouvement, toutes les notes partaient avec une netteté remarquable. Après un tel éloge sorti d'une telle bouche, que pourrions-nous ajouter ?" L'Industrie. Exposition des produits de l'industrie française en 1844, p. 7-9 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "En commençant la revue des pianos, donnons le pas au géant de l'espèce, au piano-monstre, comme on l'a appelé, au piano à huit octaves enfin. Le piano à huit octaves, que l'on aurait cru une chimère il y a quelques années, est aujourd'hui une réalité, un fait accompli. Cette innovation, comme tant d'autres, rencontra de prime abord des critiques, souleva des adversaires et des détracteurs tout prêts à formuler leur opinion sans même avoir vu l'instrument. M. Pape n'en continua pas moins son oeuvre, et après avoir constrit plusiers de ces pianos, il les fit entendre dans quelques soirées qu'il donna dans les salons vers la fin de l'hiver dernier. Les personnes qui assistèrent à ces soirées n'ont sans doute pas oublié l'effet imposant que produisit un grand morceau a huit mains, composé par un musicien célèbre et exécuté sur deux des nouveaux pianos par quatre artistes distingués. On admit à la puissante sonorité des instruments, on apprécia les ressources que présente l'étendue de ce vaste clavier, et dès ce moment le piano à huit octaves compta des partisans. Aujourd'hui il obtient mieux encore; grâce à l'Exposîtion, qui semble, cette année surtout, singulièrement exciter l'émulation des facteurs de pianos, il vient d'avoir un rival. Voila donc son succès complet, son avenir assuré, car d'autres facteurs ne voudront pas rester en arrière, et, tout en maudissant cet accroissement du clavier, ils chercheront à rétablir dans leurs instruments.
Constatons que c'est M.
Pape qui, en cette circonstance comme en beaucoup d'autres, a pris
l'initiative.
Tous les pianos n'arriveront même pas jusque
là.
Ajouter a ce clavier déjà énorme, d'un seul coup, une octave entière,
c'était une tentative aussi
hardie qu'inattendue:
aussi ne sommes nous pas étonné que ce soit M. Pape qui en ait conçu
l'idée. Personne plus que lui n'était a même de la réaliser; d'ailleurs
son système de construction lui venait en aide pour surmonter les
difficultés. Cette disposition, qui lui permet de faire passer les cordes en dessus des touches et de fixer les chevilles sur le devant du clavier, lui fait gagner pour les cordes de la basse 25 centimètres de longeur; en outre la table d'harmonie n'étant pas, comme dans les pianos ordinaires, coupée pour laisser passage aux marteaux, conserve toute la longueur de l'instrument et serra en augmenter la sonorité.
Si ces avantages ne
levaient pas
tous les obstacles qui s'opposaient à l'innovation
dont il s'agit,‘ ils en facilitaient au moins l'exécution. Elle ne
pouvait manquer de réussir entre les mains de l‘habile et persévérant
facteur. Ajoutons quesa place estencore désavantageuse sous le rapport de l'acoustique. Voulant compléter cette exposition plus quïnsuflisante pour faire. apprécier la variété et le méritede sa fabrication, M. Pape a eu recours a un moyen bien simple : il a exposé avec les trois instruments un tableau contenant les dessins de douze pianos divers; au bas de ce tableau se lit un avertissement qui invite les personnes désireuses de voir les instruments mêmes, à se rendre chez lui tous les jours de quatre à cinq heures.
C'est donc dans un de ses salons que se
trouve sa véritable exposition; c'est la que nous avons examiné les
pianos qui suivent : Piano à queue, petit format Piano ovale nouveau. Piano table, 80 notes (d'ut à sol). Piano hexagone, à six octaves et demie. Piano console, à sept octaves. Piano-console, 94 notes. Piano vertical, nouveau modèle. Piano vertical organisé. Piano sans cordes. Piano sténographe. Harmonica à clavier. L'espace nous manquerait si nous voulions faire une description ou une analyse détaillée de tous ces instruments; g nous nous bornerons aux indications que nous jugerons nécessaires en engageant les amateurs à visiter eux-mêmes cette riche collection. Le Piano en huit octaves Le Piano en huit octaves est un instrument magnifique dont le mérite ne se borne pas à l'énorme étendue de son clavier, mais qui se distingue par des qualités bien plus remarquahles. C'est dans ce piano que M. Pape a introduit sa nouvelle mécanique établie cette année, et qui semble être son dernier mot dans cette partie de la facture, car elle est arrivée a une simplicité qu'il paraît impossible de pousser plus loin. C'était là le problème dont lînfatigable l'acteur cherchait la solution depuis de si longues années. Tout se réduit à quelques pièces dont l'ingénieuse combinaison doit frapper les connaisseurs. Nous pouvons nous dispenser d'entrer dans de plus longs détails à ce sujet, la Gazette musicale ayant consacré à ces nouveaux pianos un article spécial sorti de la plume savante d'un célèbre écrivain qui a analysé et démontré les qualitésde ces superbes instruments (V. la Gazette musicale du 24 mars dernier.).
Parlons
seulement d'une modification que le facteur a apportée depuis à son
clavier en retranchant quelques notes du haut pour en ajouter dans le
bas. Au lieu de partir du fa, il part de l'ut au-dessous et va jusqu'à l'ut suraigu, et comprend ainsi huit octaves bien complètes et bien sonores. C‘est là, ce nous semble, qnel'on devrait s'arrêter. Mais qui sait ? Peut-être M. Pape reprendrat-il un jour ses notes du dessus, lorsqu'il sera parvenu a leur donner une sonorité sulfisanle au moyen des lames métalliques dont il médite depuis longtemps l'application. Du moins oserait-on allirmer que huit octaves sont la dernière limite possible du clavier ? Le Piano à queue, petit format Le Piano à queue, petit format, tel qu'on nous le présente aujourd'hui, est une création de i8ltlt. Réduit à sa plus petite dimension, il n'a qu'un mètre 48 centimètres de longueur, et cependant le son est d'une force et d'une ampleur telles, qu'on croirait entendre un instrument de grand format. Quant au mécanisme, il participe aux perfectionnements dont nous venons de parler; c'est le même que celui du piano précédent. Le Piano ovale nouveau Le Piano ovale nouveau créé par M. Pape, et exposé pour la première fois en 1834, réunit à l'élégance de la forme l'avantage précieux d'un emplacement facile dans certains appartements trop exigus pour contenir un piano carré ordinaire, dont il possède du reste, les qualités.
Le clavier à tiroir
reste dans la caisse, ce qui diminue la largeur de l'instrument. Nous
ferons observer en passant que ce clavier mobile a la qualité
particulière de rendre le toucher plus ou moins dur, suivant la position
qu'on lui donne. Le Piano-table
Le Piano-table
se présente sous deux formes: il est ou carré à coins arrondis, ou
hexagone.
Ce n'est pas tout. Vous voulez jouer avec
ccompagnement, faire un quatuor. Eh bien la fausse table (placée, comme
on sait, en-dessus des cordes) se divise en plusieurs parties qui se
relèvent, et forment autant de pupitres devant lesquels les musiciens se
rangent autour de ce meuble enchanteur. Dans l'origine, M. Pape leur donna la forme d'une table ronde, et comme il était dillicile de faire sonneries cordes de la basse, en raison de leur peu de longueur, il les remplaça par des ressorts sonores; mais étant parvenu, après de nombreux essais, à faire sonner ces cordes d'une manière satisfaisante, il abandonna ces ressorts et adopta la forme hexagone comme plus avantageuse pour lc plan de l'instrument.
Plus tard, il
construisit des tables carrées à coins arrondis. Ces deux formes sont
celles qu'il expose aujourd'hui. Le Piano-console Le Piano-console, ainsi nommé à cause de sa forme, et qui ne présente pas plus de volume qu'une console ordinaire, fut créé en 1838 et figura à l'exposition de l'année suivante, où il attira les regards des visiteurs. Tout le monde fut frappé de la brillante sonorité qui sortait de ce petit instrument.
C'est un joli meuble qui se place aisément
partout : aussi eut-il une vogue rapide, un succès décidé. Les cordes sont disposées en éventail, méthode nouvelle d'un avantage notable pour cette espèce de piano, en ce qu'elle permet d'espacer les cordes dans le dessus comme aux pianos à queue, et de les incliner dans les basses de manière à fournir la plus grande longueur possible. Quant à la solidité, elle est parfaite.
Un châssis de fonte en arc-boutant forme la partie résistante de la
caisse; la table d'harmonie est placée derrière ces barrages, de telle
sorte que le tirage des cordes au lieu de la refouler ou de lui être
défavorable, la consolide au contraire et sert à améliorer sa qualité
sonore. Le Piano vertical, nouveau modèle Le Piano vertical, nouveau modèle créé en 1842, se rapproche par sa forme des pianos droits; il est cependant plus bas, car il n'a pas même un mètre de hauteur. L'administration des postes ayant chargé M. Pape de faire des pianos pour les paquebots de la Méditerranée, cet habile fabricant établit ce format si commode. Piano vertical à orgue (ou organisé) Piano vertical à orgue (ou organisé). Il y a environ une douzaine d'années que M. Pape commença à construire ces instruments, auxquels il appliqua son système des cordes croisées. Le système, qui a des avantages incontestables pour la sonorité des cordes basses, lui procure en même temps des avantages pour l'application du physharmonica. Le soufflet occupant le devant de la caisse, les cordes basses se trouvent ajustées par derrière, ce qui donne en outre la facilité de les remplacer lorsqu'elles viennent à se rompre. Les autres cordes occupent toute la table de devant. Les lames vibrantes ou anches libres dont se sert ce facteur sont en acier écroui, et tiennent l'accord d'une manière remarquable. Piano sans cordes Piano sans cordes. Dans cet instrument, qui a le mécanisme du piano. les cordes sont remplacées par des lames métalliques, dont la vibration s'obtient, non par le veut (comme dans les physharmonicas), mais par les coups de petits marteaux. Il a une étendue de six octaves; le son, qui tient à la fois du piano et de la harpe, est agréable et harmonieux; les notes élevées sont plus pleines et plus pures que celles du piano; mais les sons graves laissent a désirer sous le rapport de la rondeur et de la puissance. C'est la que se trouve la dilliculté de perfectionner cet instrument. Cependant M. Pape, qui ne cesse de faire des expériences a ce sujet, ne désespère pas d'arriver a un résultat satisfaisant. Une autre idée l'occupe: c'est de réunir l'action du vent au coup de marteau, pour produire des sons soutenus. On sait qu'un procédé analogue a été essayé sur les cordes du piano; tirais le piano ainsi construit est loin de produire un bon effet, les cordes frappées et souillées rendant un son disparate et désagréable. L'instrument tel que l'a conçu M. Pape nous semble plus rationnel, et doit présenter des conditions de réussite qui manquent au piano ordinaire. Piano sténographe Piano sténographe. Il y a longtemps qu'on s'est mis a la recherche de moyens mécaniques pour conserver les improvisations des. pianistes, en les faisant noter par une machine appliquéea l'instrument. M. Pape aussi s'est livré a la solution de ce problème dillicile; il est même allé plus loin, car son piano sténographe doit non seulement noter la musique, mais ensuite la répéter tout seul. Nous ne pouvons rien dire du système sur lequel cet instrument est conçu, son auteur n'ayant pas encore jugé a propos d'en révéler le secret. Harmonica à clavier
Il nous reste à parler d'un joli petit instrument que M. Pape appelle
Harmonica à clavier.
Il consiste en une série de timbres frappés par des marteaux au moyen
d'un clavier; le son en est très doux, et les notes se détachent
nettement sans se confondre, grâce aux étoulloirs dont les timbres sont
munis. C'est un petit meuble élégant qu'au premier abord on ne prendrait
guère pour un instrument de musique. En le lisant, on est vraiment frappé de cette activité infatigable, decette persévérance peu commune qui ne fléchissant devant aucune difliculté, ne reculant devant aucun obstacle, marchent toujours en avant. On ne saurait se figurer ce qu'il a fallu de patience et de travaux pour arriver au point où M. Pape a amené sa fabrication. Mais si la lutte a été pénible, la victoire est d'autant plus douce, et le célèbre facteur doit se féliciter d'avoir persisté dans sa voie, car il a atdirigés tous vers lequel, pendant de longues années, se sont teint le but ses efforts. G. E. ANDERS." Revue et gazette musicale de Paris : journal des artistes, des amateurs et ..., 1844, p. 216
PARIS - [lire le texte sur le site suivant :] L'Illustration, No. 0071, 4 Juillet 1844
La garniture des marteaux PARIS - "[...] Jusqu'en 1826, la peau fut la matière exclusivement employée à la garniture des marteaux ; et, si l'on considère que la même peau présente des parties plus ou moins sèches, plus ou moins poreuses, et qu'il fallait choisir, dans tous les points, les portions qui convenaient le mieux à la note dont on garnissait le marteau, qu'il fallait serrer plus ou moins ces morceaux en les collant, pour donner à chaque marteau le degré de dureté ou de mollesse qui lui convenait, afin de compenser, par cette condition, les défauts reconnus de la peau employée, on comprendra l'importance que prenait, dans un atelier, un bon garnisseur, et on ne s'étonnera pas d'apprendre que les plus grandes réputations, dans la facture, ne se sont, presque toujours, fondées que parce que le chef de l'établissement était le seul garnisseur de ses pianos, et ne s'en rapportait à personne sur l'exécution de cet important travail.
A Vienne, le facteur Graf,
à Paris, M. Petzold, onut dû leur fortune à leur habileté comme
garnisseurs. Il eût encore fallu que cette égalité se conservât assez longtemps pour que le propriétaire y trouvât une compensation du prix élevé qu'on était obligé d'exiger d'un instrument qui avait coûté tant de peines et tant de soins pour l'amener à ce degré de perfection.
Mais, bien loin d'en être
ainsi, quelques mois s'écoulaient à peine, que le durcissement excessif
de quelques marteaux détruisait cette égalité si chèrement acquise; et
quand, par un hasard inouï, l'égalité se conservait, on n'échappait
nullement à un durcissement général des marteaux, qui transformait en
sons secs et criards les sons pleins et moelleux qu'avait d'abord
produits l'instrument. Un premier procès, dont les lenteurs et les tracasseries de tout genre avaient appris à M. Pape le peu d'appui que la propriété industrielle trouvait alors dans la jurisprudence des tribunaux français, l'empêcha de faire valoir ses droits légitimes à l'application exclusive de cette importante invention, et les facteurs français purent impunément lui faire la guerre avec ses propres armes, en négligeant toutefois la couleur verte, parce que M. Pape ne leur avait pas appris que son caractère vénéneux empêche le feutre d'être attaqué par les insectes ainsi que les autres étoffes employées à la garniture de certaines pièces du mécanisme. Je ne suis point autorisé à révéler les conditions actuelles de la fabrication du feutre employé par M. Pape, et qui possède une incontestable supériorité sur celui qu'emploient aujourd'hui les autres facteurs, dont le scrupule ne s'arrêterait probablement pas devant quelques détails de fabrication. Aujourd'hui, l'emploi du feutre, pour la garniture des marteaux, a remplacé, dans toute l'Europe, celui de la peau. C'est à lui qu'on doit cette belle qualité de son des pianos modernes, et cette égalité sans laquelle le meilleur instrument sera toujours défectueux. Enfin, je crois pouvoir ajouter, sans crainte d'être démenti, que ce perfectionnement a été le début d'une nouvelle ère dans la construction des pianos, dont il restera l'une des bases fondamentales. On doit encore à M. Pape un autre perfectionnement dans l'exécution des marteaux; il consiste à substituer, au marteau plein, en bois, garni de feutre, un marteau creux, formé d'un anneau de cuir, recouvert de peau, et ensuite de feutre; disposition qui détruit la sécheresse du choc, conserve, au son, tout son moelleux, et, au marteau, son élasticité. Enfin, M. Pape est le premier qui ait aussi remplacé, par le bois de Fernambouc ou celui d'amourette, le cèdre qu'on employait autrefois pour les manches des marteaux, et qui n'est pas assez fibreux pour résister au jeu fougueux des pianistes modernes." Revue scientifique et industrielle, Volume 17, 1844, p. 384-385-386 et 393
PARIS - "M. PAPE n'est pas précisément de cette opinion, il trouve que toutes les formes sont bonnes pour un piano, qu'une console, une table, un bureau, conviennent parfaitement ; nous ne sommes pas de son avis, et lui emprunterons à lui-même des armes pour le combattre : ses pianos droits et ses pianos à queue sont incontestablement supérieurs à ses pianos-meubles. En dehors de ses tours de force d'ébénisterie, M. Pape a tenté une innovation plus intéressante au point de vue de l'art musical ; c'est un piano à huit octaves qui offrira de précieuses ressources aux exécutants ; nous ne dirons pas que son essai de frappement des cordes en dessus est contraireaux principes, nous émettrons seulement ledoute que cette disposition, plus simple, il est vrai, que l'ancienne, ait des avantages de durée et de précision, sans diminuer le volume du son." Mémorial du commerce, 1844, p. 521 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
PARIS -
"Pianos
de M. Pape. - Parmi les plus remarquables produits de l'exposition
nationale qui va s’ouvrir, on remarquera au premier rang les pianos
à huit octaves, de M. Pape, qui occupent, à l'heure qu'il est, tout
le monde dllettanti, et qui ont déjà reçu l'approbation des maîtres
de l'art. — M. Fétis père, directeur du Conservatoire de Bruxelles,
dont l'opinion fait foi en ces sortes de matières, a porté, dans la
Gazette Musicale du 24 mars dernier, un jugement motivé dont nous
extrayons les passages suivans : C’est en son genre un chef-d’œuvre de simplicité dans sa conception et dans son exécution. Sans être partisan de l'étendue toujours croissante que certains facteurs donnent à leurs pianos, M. Pape éprouvait le besoin de fixer des limites telles que la variation continuelle de ces inslrumens eût un terme. Pour cela, il a tracé en dernier lieu le plan d’un grand piano de huit octales complètes, c’est-à-dire l'étendue que l'orgue le plus complet a dans son plus grand développement, depuis sa note la plus basse du son le plus grave jusqu’à la noie la plus élevée du son le plus aigu. Descendant une quinte plus bas que les grands pianos ordinaires, c’est-à-dire au contre-fa grave, cet instrument monte jusqu’au contre-fa aigu. Les dernières notes graves ont une majesté imposante. Quant aux dernières notes sur-aiguës, les cordes en sont si courtes et les vibrations si rapides, qu’elles ont peu de sonorité par elles-mêmes ; mais lorsqu’elles sont harmonisées avec les notes de l’octave inférieure, leur timbre devient beau coup plus clair et d’une facile perception.
En cet
état, on peut affirmer que l’étendue du piano a atteint ses
dernières limites. M. Pape, ayant compris que lorsqu’on n’en fait
point usage, cette étendue extraordinaire peut être gênante pour
l’exécutant, a combiné des boites qui s’ajustent sur le clavier pour
le réduire aux dimensions habituelles, mais dont on peut découvrir a
volonté une, deux ou trois notes.
J’ai
entendu, pendant mon séjour à Paris, un très-bon morceau à huit
mains, pour deux pianos à huit octaves, composé par M. Pixis, et
exécuté par lui, MM. Osborne, Rosenhain et Wolff, sur deux des
nouveaux pianos de M. Pape, et jamais musique de ce genre ne m’a
paru avoir un pareil effet. De plus, malgré celle grande puissance,
le son était clair, limpide, et, dans la plus grande vélocité du
mouvement, toutes les notes parlaient avec une remarquable netteté.
Les
grands artistes nomades qui voyagent pour se faire enteudre, et qui
changent de pianos comme de vêlemens, n’attache ront peut-être pas
une grande importance à cette simplicité de construction dans
laquèlle les frottemens sont évités avec soin, ce qui est la
condition nécessaire pour la solidité; mais le piano est un
instrument d'un prix si élevé, que le public n’aura pas la même
indifférence.
Or, les
parties de ce mécanisme sont si bien combinées qu’on peut l’ôter du
piano pour le poser sur un autre, où il s’adapte parfaitement. Il
est donc facile d’acheter deux mécaniques avec un seul plan, et si
par hasard il survient un accident, le changement pourra être
effectué dans l’espace d’une miuule environ, par la première
personne venue, et la musique ne sera point interrompue.
1849
Le plus haut placé à tons les litres, Pierre Erard, avait été choisi par
la Commission pour faire partie du jury et ne pouvait conséquemmcnl.
être juge et partie. Jl a donc été mis hors de concours de fait.
De son côté M. Pleyel était présenté comme délégué des autres facteurs;
appelé à faire valoir leurs droits et leurs mérites il ne pouvait
concourir. Enfin, M. Pape retenu à Londres par une grave indisposition, n'ayant pu
se faire représenter à Paris de manière à obtenir la place qui lui était
due, et en rapport avec l'importance de sa fabrication, a préféré
s'abstenir et ne rien exposer."
Le
Ménestrel, 18/11/1849, p. NP (gallica.bnf.fr)
A M. le
président de la commission des instruments de musique. Monsieur,
L'absence des pianos de ma maison à l'exposition tient à un motif qu'il
m'importe de vous faire connaître. Obligé de partir pour l'Angleterre au
commencement de mai dernier, j'y tombai malade, et je dus passer quelque
temps à la campagne où je suis encore.
C'est vous dire que je n'ai pu
être présent à l'ouverture de l'exposition. Toutefois, ma maison avait
fait, en temps utile, tout ce qu'il fallait pour réserver ses droits, et
je devais m'attendre à occuper au carré Marigny une place analogue à
celle des autres fabriques de la même importance; mais il n'en fut rien.
Lorsqu'on avertit Mme Pape, et qu'elle envoya le chef d'ateliers pour
prendre les dispositions nécessaires, les places étaient toutes prises,
sauf un petit coin, dont probablement personne n'avait voulu. Mme Pape
prit cela pour une mystification; et, en effet, on serait tenté de le
penser.
Personne n'ignore que, de tous les facteurs d'instruments, ma
maison est celle qui paie le plus de contributions; qu'il n'en est
aucune pouvant exposer autant de modèles de pianos, ni qui puisse
invoquer en sa faveur autant d'inventions et de perfectionnements dans
cette branche d'industrie.
D'où vient qu'avec de tels titres je ne puis
obtenir ce que d'autres obtiennent si facilemeut? C'est une question que
je me permets de vous poser, Monsieur le président. A-t-ou le droit d'en
agir avec ma maison comme on vient de le faire? Veuillez recevoir,
Monsieur, etc. H. PAPE."
Le
Ménestrel, 22/07/1849, p. 2 (gallica.bnf.fr)
1851
Er nennt sie:
Jedes dieser Privilegien enthält eine originelle Idee oder eine
wirkliche Verbesserung, von denen viele bereits von den meisten
Pianofortemachern angewendet worden, ohne daß sie oft nur ahnen, wer
der Erfinder derselben ist.
Die eisernen Saitenhalter und Stimmnägeltafeln, die Dämpfer von oben
durch ihr Gewicht wirkend, die niederschlagende Mechanik, die
Anwendung des Hammerfilzes statt des Leders, sind unter den vielen
Verbesserungen einige, deren ich hier nur im Vorübergehen erwähnen
will.
Auch in der gegenwärtigen Ausstellung hatte Pape mehrere Instrumente
von sehr kompendiöser und eigenthümlicher Form. Einige z. B.
stellten einen sechsseitigen Tisch vor (hexagonal table piano).
Das neue Grand, das beinahe unvollendet in die Ausstellung kam, mit
niederschlagendem Mechanismus, zeichnete sich durch große
Einfachheit in der Mechanik, durch eigenthümliche Anlage des
Resonanzbodens unter den Widerstands- oder Strebestäben aus.
Eben so fanden sich eine sogenannten Console-Pianofortes in kleinem
und größerem Maßstabe, die alle von hoher Einsachheit und gutem Ton
waren.
Die Jury erkannte ihm natürlich die Preismedaille zu."
Amtlicher Bericht Über Die
Industrie-Austellung Aller Völker Zu London Im Jahren 1851, 1852,
p. 871
Er besitzt im Ganzen mehr
als 165 Patente, von 1825 bis 1845 beläuft sich ihre Anzahl allein auf
43. Jedes dieser Privilegien enthält eine originelle Idee oder eine
wirkliche Verbefferung, von denen viele bereits von den meisten
Pianofortemachern angewendet worden, ohne daß fie oft nur ahnen, wer der
Erfinder derselben ist.
Die eisernen Saitenhalter
und Stimmnägeltafeln, die Dämpfer von oben durch ihr Gewicht wirkend,
die niederschlagende Mechanik, die Anwendung des Hammerfilzes statt des
Leders, sind unter den vielen Verbesserungen einige, deren ich hier nur
im Vorübergehen erwähnen will.
Auch in der gegenwärtigen Ausstellung
hatte Pape mehrere Instrumente von sehr kompendiöser und eigenthümlicher
Form. Einige z. B. stellten einen sechsseitigen Tisch vor (hexagonal
table piano).
Das neue Grand, das beinahe unvollendet
in die Ausstellung kam, mit niederschlagendem Mechanismus, zeichnete
sich durch große Einfachheit in der Mechanik, durch eigenthümliche
Anlage des Resonanzbodens unter den Widerstands- oder Strebestäben aus.
Eben so fanden sich eine sogenannten
Console-Pianofortes in kleinem und größerem Maßstabe, die alle von hoher
Einfachheit und gutem Ton waren.
Die Jury erkannte ihm natürlich die
Preismedaille zu."
Amtlicher Bericht Über Die Industrie-Austellung Aller
Völker Zu London Im ..., 1852, p. 871
On this
account, we shall make no scruple of entering somewhat at length
into the description of his inventions. M. Pape exhibits five
instruments, - a grand, a square, a table piano, a low upright,
called a piano console, and an upright of peculiar shape, with long
inclined strings.
The arrangement of the mechanism has, however, a remarkable
peculiarity. In the generality of downstriking actions, the hammers
are situated at the back end of the key-frame, and are moved by the
back ends of the keys; in M. Pape’s action, on the contrary, the
hammers are placed under the keys, and are worked from their front
ends, directly under the part struck by the fingers; so that the
thrust passes immediately downwards, in a direction nearly vertical,
from the finger to the hammer, and thence to the string below. The
firmness which this direct action gives to the blow may be easily
understood.
Moreover, there is
another great advantage attending this disposition of action,
namely, that from the hammers being brought so far forward, a much
greater length of string is obtained than on the ordinary plan, with
the same length of case.
In upstriking
instruments (as well as in down-striking ones having the hammer at
the back), the front end of the string must, of necessity, lie at
some distance from the front end of the instrument; while in M.
Pape’s arrangement the string is brought completely up to the front,
and thus an increase of about a foot in length is obtained, or,
which is the same thing, an equal diminution in the length of the
instrument for the same length of string.
There are, however,
other important novelties in their arrangement. In the ordinary
construction of pianos, of whatever form, the sound-board is glued
firmly to the framing, on the same side of it as the strings, and
immediately below them. Now, a little consideration will shew that
the pull of the strings has a constant tendency to compress the
sound-board; an effect which, when existing to any great extent,
must inevitably deteriorate the tone.
There is little doubt
that the derangement of the sound-board, by the constant tension of
the strings, is the principal reason why piano-fortes have generally
lost their tone as they have become older ; for we know, by the
analogy of the violin, that, supposing all the parts to remain
undisturbed, the effect of age ought rather to improve than to
deteriorate (It is worthy of consideration, however, that it is
scarcely possible to compare the present tone of an old piano with
what it originally was. To try it against a new piano is not fair;
for as improvements are constantly being made, the quality of a new
instrument must necessarily be superior to that of one made several
years before. Hence, a piano-forte that retains its tone perfectly,
might, by this criterion, be unjustly charged with deterioration.)
instruments depending on wood for their sonority.
M. Pape gets rid of
the evil above named, by placing the sound-board on the opposite
side of the framing to that occupied by the strings. A strong open
frame of cast-iron, or wood strengthened with iron, extends over the
whole size of the instrument, forming the bottom of the piano; on
the upper side of this the strings are stretched, and on the lower
side is fixed the sound-board; by which arrangement the pull of the
strings can have no tendency to compress the soundboard; but if any
action at all is produeed on it, it must be that of extension, which
is beneficial rather than otherwise.
The bridge, over which
the strings pass (and which, in the ordinary construction, is glued
upon the sound-board), is, in the new arrangement, a loose piece,
communicating with the sound-board by sound-pegs, similar to that of
a violin, which transmit the vibrations to the sound-board exactly
inan analogous manner.
Another advantage is
obtained by this arrangement, viz., that the sound-board may be
considerably enlarged. In the ordinary construction its size is
bounded by the blocks and points of attachment of the strings to the
framing; whereas, in this plan, no such limitation being necessary,
the sound-board may extend over the whole surface of the instrument,
by which increase of dimensions a proportionately greater resonance
is obtained.
This is of especial
value in the small upright forms. Another alteration in the
sound-board is in the position of the strengthening ribs; these are
usually fixed on the side opposite to the strings; M. Pape places
them towards the strings, in which position he considers them much
more favorably placed, inasmuch as the strain tends to fix them more
firmly instead of to lousen their ends, as on the ordinary plan.
The sound-board is
also made thicker and more solid than usual. M. Pape occasionally
makes grands of the compass of 8 octaves,.F to F; for these the new
arrangement of sound-board gives the means of obtaining the
requisite length for the lower notes, without increasing the size of
the case beyond that of an ordinary grand.
The sounding-board
extends over the whole instrument; and it is only by M. Pape’s plan
that sounding-boards of sufficient extent, and strings of sufficient
length, to yield any tolerable tone, could be given to this small
size of instrument. A table piano, of 6 ½ Octaves, measures, on
the top, only about 4 feet square.
It has the appearance
of a chiffonier, and stands little more than three feet high, — the
top projecting, in fact, only a few inches above the box enclosing
the key-frame.
It has a compass of 6
½ or 7 octaves, and has three strings to each note, placed in an
inclined position.
It is in this
instrument that the advantage of M. Pape’s plan of framing is most
marked, as the sound-board is made to extend over the whole vertical
area of the instrument; whereas, in ordinary uprights, it is of
necessity limited to the area occupied by the strings alone : on
this account, the tone of the console piano is extraordinary for so
small a size. The action is very simple and certain, — the hopper at
the back end of the key acting directly upon the tail of the hammer.
For example, the grand
action, although apparently buried in the case, can in a moment he
turned round, and every part exposed to view 5 while the
escapeinent, the effective length of hopper, the key-centre, and the
front pinhole, the dampers, the height of the key, &c., have all
adjusting screws, by which they can be regulated with the greatest
facility when worn, or otherwise out of adjustment.
By these means, all
rattling of the keys and action, unevenness in the touch, imperfect
damping, &c., which so often occur almost irremediably in old
instruments, may be at once removed, and the mechanism restored to
its original good condition.
The key-centres,
instead of working on a vertical pin, as commonly made, turn on a
horizontal wire, — a plan more in accordance with mechanical rules,
and less liable to derangement. We have elsewhere stated that M.
Pape was the originator of the substitution of felt for leather in
the covering of the hammers.
This change not only
improved the tone, but facilitated, in an important degree, the
manufacture: the leathering was a difficult operation, requiring
much skill and care in the selection and application of the material
; but when the woollen fabric took its place, it was applied with
the greatest ease. The practicability of the change was no sooner
shewn than its importance was acknowledged by its universal
adoption.
It is possible that
his results have not always been successful; but he cannot be denied
the credit of a vast amount of originality, ingenuity, and practical
skill, and deserves praise for the zealous manner in which he has
applied these to the improvement of his instrument."
Newton's London Journal of Arts and Sciences,
1851, p. 39-43
LONDRES -
"[...] zur Londoner Ausstellung im Jahre 1851 [...][...] Henri
Pape's Verdienste in Frankreich haben wir schon angeführt; die
verschiedenen Arten seiner Pianos aus damaliger Zeit sind noch jetzt
in Frankreich ganz bekannt.
Die geringeren Leistungen Herdeng's aus Angers und Aucher's aus
Paris, von Soufleto & Kleinjasper, von Franche, Domény, Bord u. s.
w. sind weiter nicht zu berühren, dagegen der blinde Montal durch
seine Transpositions- und Repetitionsmechanik, ferner durch seine
Anbringung der doppelten Auslösung beim Pianino gerechtes Aufsehen
erregte.
Die Vollkommenheit seines Systems der Transpositionsmechanik, nach
welchem die Transposition durch einen Hebel geschah, hatten vor ihm
Mercier und Addison vergeblich angestrebt. Beim Pianino brachte er
ein Pedal an, welches die Claviatur erniedrigte, die Hämmer näher an
die Saiten setzte und somit zur Erzeugung des Pianissimo beitrug."
Geschichte des Claviers vom Ursprunge bis zu
den modernsten Formen dieses ..., exhibition 1851, by Oscar Paul, 1868, p. 160-161
1855
En 1839, il fut décoré de la Légion d'honneur; et il a mérité
des médailles à toutes les Expositions."
Histoire illustrée de l'exposition universelle,
1855, Charles-Joseph-Nicolas Robin, 1855, p. 105
1861
1862
«Monsieur le directeur, « Le journal le Siècle, dans son numéro du 18 juillet, me classe parmi les facteurs qui ont figuré à l'exposition internationale de Londres en disant que je n'ai exposé que des pianos droits. Il n'y a dans cette assertion qu'une petite difficulté, c'est que je n'ai pas exposé du tout, par la raison que, n'ayant pu obtenir une place convenables pour mes trois nouveaux formats d'instruments : piano à queueu, piano console et piano droit, j'ai préféré m'abstenir. Pape.»
Sans doute la détermination prise par le dyen des facteurs de
pianos de Paris lui a été dictée par le sentiment de sa dignité,
mais il est à regretter, dans l'intérêt du progrès de la
fabrication, que l'on n'ait pu juger et apprécier le mérite des
perfectionnements apportés par M. Pape dans ces nouveaux
instruments."
Revue et gazette musicale de Paris, 03/08/1862, p. 255
Henri PAPE
... en
ce qui concerne sa fabrication de pianos
... nécrologie, incendies, etc
Cliquer sur le lien ci-dessus.
Pour les références voyez la page
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