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Facteurs de pianos en France
HERZ
Henri
à Paris (°1825)
1834 – 1905
PARIS - "Nous avons trouvé les pianos de M. Henri Herz constamment fermés, toutes les fois que nous nous sommes rendus à l'exposition. Un journal, dont le rédacteur semble avoir subi la même fatalité, allait jusqu'à dire, que M. Herz avait emporté les clefs à Londres où il était allé exposer son talent. Quoi qu'il en soit, n'ayant pu voir l'intérieur de ces instrumens, nous ne saurions affirmer s'ils avaient plus de sept octaves. Il est certain qu'ils n'en avaient pas moins. C'est ici le lieu de dire quelques mots sur ce malheureux perfectionnement. Il nous semble qu'on aurait mieux fait de ne pas franchir la limite des six octaves; les touches qu'on a ajoutées hors de là dans la basse, sont déjà un abus. L'oreille n'en distingue pas assez les sons qui ne rendent qu'un bourdonnement confus. Toutefois, cette innovation était excusable; ces touches de la basse, frappées avec leurs octaves supérieures, peuvent servir a les renforcer, et ce n'est que de cette manière qu'il faudrait les employer. Mais les touches ajoutées dans le dessus, à quoi serviraient-elles? Une corde, qui n'a pas la longueur convenable pour vibrer, ne peut pas rendre un son. Toute chose a ses bornes que lui pose la nature; vouloir les dépasser, c'est s'obstiner à poursuivre l'impossible. Quelques facteurs ont essayé de ne pas rester en arrière de M. Herz. Nous avons vu avec plaisir que le nombre en était très-petit, et que les plus célèbres convenaient eux-mêmes de l'abus de cetteinnovation. Il est à espérer qu'elle sera abandonnée, et que M. Herz s'opiniatrera seul à fabriquer des pianos à sept octaves. Il a déclaré qu'il ne composera dorénavant que pour des pianos de cette étendue. Dans ce cas, le public ferail bien de lui laisser sa musique et ses instrumens." Gazette musicale de Paris, Volume 1, 1834
PARIS - "M. Henry llerz, le
célèbre pianiste, a établi depuis quelques années une manufacture de
pianos. C’est lui qui s’est obstiné à élargir l’étendue de l’instrument
jusqu’à sept octaves, innovation que je n’approuve nullement,
quoiqu’elle ait trouvé quelques imitateurs parmi les exposans. La
célébrité de M. Hertz servira de recommandation aux instrumens de sa
fabrique, qui, pour être bons, sont cependant loin d’être sans pareils.
M. Boisselot, de Marseille, a envoyé un piano à queue qui mé rite des
éloges sous le rapport de la facture et de la qualité du son."
La Quotidienne, 27/06/1834, p. 3
(retronews.fr)
1839
C'est à cette alliance sans doute
des grands artistes aux bons facteurs, que l'on doit le perfectionnement
progressif des instrumens.
Le facteur vraiment parfait serait celui qui
réunirait en lui seul toutes les qualités requises dans un ouvrier habile, à
celles qui appartiennent au parfait exécutant, mais ne pouvant trouver,
rassemblées dans un seul homme, tant de spécialités différentes, on doit
savoir gré aux artistes qui unissent leur puissance intellectuelle au savoir
mécanique du fabricant, ils réalisent une pensée juste que les esprits
droits ne sauraient désavouer, mais à côté de ce bien réel est un mal qu'il
faut éviter, ce mal est celui de faire rejetter de tous les salons que
fréquentent ces professeurs-facteurs, les instrumens qui ne sortent pas de
leurs ateliers, en refusant de jouer sur ces pianos.
Que deviendrait la
petite facture si les deux ou trois premiers maîtres de Paris s'entendaient
pour établir ainsi un monopole instrumental.
On a reproché, il y a quelques années, aux pianos sortant de la fabrique de
M. Hertz
[sic].
certains défauts tous du chef de son associé, facteur étranger; mais
aujourd'hui M. Hertz
[sic]
s'est mis à la tête de son établissement, les défauts,
dont lui-même s'était aperçu, ont été corrigés et ils ont fait plaçe à des
qualités fort précieuses.
On reproche à tort aujourd'hui à M. Hertz
[sic], de n'être pas facteur et de ne pouvoir, par conséquent, diriger par lui-même
ses ateliers, ce reproche est tout-à-fait bannal, car il suffit pour être
facteur de bien connaître la théorie de la construction, dont l'ensemble
constitue un bon instrument, connaissance facile à acquérir, et M. Hertz
[sic]
possède en outre ce qui manque presque toujours à l'ouvrier, cette finesse
de tact et de sentiment, qui seule fait apprécier toute la délicatesse des
tons et toutes les nuances des effets.
M. Hertz
[sic]
s'étant aperçu que presque tous les pianos péchaient par trop ou
trop peu de légèreté dans le jeu, par le manque d'égalité dans les trois
parties qui constituent l'instrument et par le jeu mal combiné des pédales,
a cherché à remédier à ces inconvéniens divers; dans tous les instrumens
qu'il avait exposés on s'apercevait des efforts qu'il a fait pour y parvenir.
Ses pianos sont faits sur le système anglais, l'échappement est perfectionné
et mieux fini que dans les divers pianos de cette nation. Il a adopté le
barrage en fer, mais il l'a établi double, ainsi la table d'harmonie se trouve enveloppée en
dessus et en dessous.
Le corps du piano ainsi contenu est d'une solidité
parfaite et tient très-bien l'accord. Le clavier dont personne n'est plus à
même qu'un pianiste-facteur y de juger les avantages ou les défauts, a été
l'objet des soins particuliers de M. Hertz
[sic], qui a résolu un problême
difficile, celui de concilier la promptitude avec la force et la netteté du
jeu.
Les mortaises des touches sont garnies en buffles pour éviter le bruit du
fer contre le bois. Pour obtenir un son plus net dans la partie du dessus,
le facteur a appliqué un chevalet en cuivre d'une seule pièce et d'une
solidité extrême; les formes et les ornemens de ses instrumens sont gracieux
et de bon goût.
M. Hertz
[sic]
est le premier facteur qui ait construit des
instrumens à sept octaves complètes.
Il était bien difficile de parvenir à
faire rendre un son net et distinct à une corde d'une si petite étendue ;
dans les pianos de ce facteur, ces sons sont assez ronds et assez distincts.
Les facteurs ont beaucoup critiqué cette innovation au moment de son
apparition, mais aujourd'hui nous voyons plusieurs claviers s'étendre
jusqu'au sol.
Nous avons également apprécié dans les instrumens de M. Hertz
[sic]
l'effet d'une pédale una corda; dans d'autres pianos cette pédale fait que
le marteau ne frappe qu'une seule corde, et voilà tout; ici le marteau, par
un certain mécanisme, frise la corde légèrement et en fait sortir des sons
harmonieux pleins de pureté. L'industrie et le commerce ont à se louer de M.
Hertz
[sic], qui est parvenu à diminuer le prix des instrumens et qui donne bon et
beau à un prix très-modéré.
M. Hertz [sic] a également exposé un dactylion, instrument à ressorts, destiné à
délier et fortifier les doigts, si originalement dépeint par l'inimitable
Dantan dans une de ses charges, comme une rangée de souricières. Le
dactylion de M. Hertz
[sic]
doit donner de la force, de l'égalité et de l'agilite.
La construction de cet instrument est telle qu'en plaçant les doigts dans
les anneaux suspendus au-dessus des touches, l'avant-bras et la main se
trouvent dans leur véritable position, et l'exécutant se trouve dans
l'impossibilité de contracter de mauvaises habitudes.
Nous reconnaissons
l'utilité et les avantages de ce moyen mécanique, mais nous aurions voulu
moins d'égalité dans la force des ressorts, car aucun de nos doigts n'a une
force égale ; ainsi le pouce a une force beaucoup plus prononcée que celle
du troisième doigt.
Nous aurions voulu aussi que M. Hertz
[sic]
combinât son
mécanisme de manière à augmenter ou à diminuer à volonté la force de l'un ou
l'autre ressort pour pouvoir, dans les classes et les pensions, les régler
sur l'âge et la force de l'élève.
A cet instrument pratique, son auteur a
joint un travail intellectuel, c'est un recueil de cent exercices à son
usage d'une difficulté graduelle.
Si la facture doit à M. Hertz
[sic]
de bons pianos, le monde artistique et
fashionable lui doit une délicieuse et magnifique salle de concert, qui,
selon l'expression d'un écrivain, est aussi un instrument d'une sonorité
bien étendue et calculée selon les lois de l'harmonie et del'acoustique.
Cette salle, qui joint, chose bien rare en ce temps, la commodité à
l'élégance, sert à la fois pour les concerts et comme lieu d'exposition;
c'est un ouvrage de luxe dont l'art et l'industrie doivent retirer un égal
avantage.
Les sacrifices que cette construction toute grandiose ont dû
coûter à M. Hertz
[sic], l'intelligence que ce chef habile a su déployer dans
l'ordonnance des tracés et dans la direction des travaux, doivent
recommander bien haut, non seulement la fabrication, mais l'établissement de
M. Hertz
[sic]
à l'attention des artistes en général, et particulièrement des
pianistes, à la tête desquels il s'est placé, comme exécutant et comme
compositeur."
Lucas Al.
Panorama de l'industrie française publié par une société d'artistes
et d'industriels sous la direction de M. Al. Lucas, 1839, p.
102 (gallica.bnf.fr)
A ce titre, les pianos ont droit d'occuper la première place,
car le goût de la musique n'est plus aujourd'hui le partage du petit nombre,
c'est l'étude ou le plaisir des masses populaires comme la jouissance des
personnes d'élite.
Or, l'attrait de l'art s'unit par une conséquence rigtinrcuse
aux travaux d'amélioration matériélle, lorsque l'éxécution des morceaux
lyriques exige plus de talent, que la difficulté s'accroît en raison directe
de la facilité vraiment merveilleuse de nos virtuoses modernes.
On sent que la fabrication des pianos, que le progrès de leur
mécanisme, de leur luxe extérieur soient un besoin résultant de la nature
même des choses.
Néanmoins pour que la transformation s'opère parallèlement
avec les progrès de la science musicale, c'est peu d'un facteur intelligent,
d'un ouvrier habile, sans les conseils, sans le concours incessant, éclairé
de l'instrumentiste et du compositeur.
Il faut donc pour remplir toutes les conditions de l'œuvre et
les inspirations, les découvertes de l'artiste, et la patience laborieuse de
l'artisan.
Quelques voix sans echo, cherchent pourtant, nous assure-t-on,
à jeter de la défaveur sur les pianos de M. Herz. en soutenant que l'artiste
exclut l'ouvrier; que celui-ci, guidé par l'expérience, ne se laisse pas
entraîner à ses essais infructueux.
Mais cette objection reste sans valeur, quand on réfléchit
qu'en définitive l'opération matérielle est appréciée par les doigts de
l'exécutant, doué d'un sentiment, plus vif des exigences musicales qu'un
facteur tant habite qu'on le suppose. En d'autres termes, le savoir de
l'ouvrier est accessible à l'artiste.
Au rebours, la science de ce dernier n'est que par exception,
à la portée du facteur.
Mais on insiste encore. Les intrumens de M. Herz eurent à
l'origine quelques défauts, sans aucun doute, et ceci corrobore notre
opinion; c'est que M. Herz était, en ce temps-là, sous le joug d'une
association avec un facteur étranger.
Depuis, il a corrigé ces défauts d'une main peu délicate, et
rien maintenant ne sort de ses ateliers que l'artiste célèbre ne puisse en
répondre sous tous les rapports; car il suit et dirige la fabrication de ses
instrumens dans le vaste local dont il est propriétaire l'œil du maître est
partout, grâce à la centralisation qui rapproche les distances à la
distribution des diverses-parties qui accétere le travail en simplifiant
tous les rouages.
Quant aux conditions matériettes qui distinguent éminemment
les pianos de M. Herz, leur nomenclature occuperait trop d'espace nous nous
contenterons de citer les qualités suivantes construction intérieure en fer,
chevalet en cuivre, solidité parfaite, avantage immense de conserver
l'accord, sans lequel un instrument n'est plus digne, de ce nom.
Le pianiste-facteur a de plus apporté un soin extrême au
mécanisme du clavier.
Sans doute, l'impression profonde qu'exerce le virtuose, ne
permet point de partage, et l'excès de l'admiration suspend le tribut
d'estime que réclame le fabricant, bientôt pourtant, le facteur est
apprécie; l'on rend à son trayait d'autant ptus de justice que sans la
perfection de l'organe intermédiaire, l'essor de la pensée artistique eût
été moins saisissant pour l'auditoire.
Félicitons-nous donc de ce que M. Herz est aussi grand
musicien qu'il est industriel distingue puis achetons ses exccitens pianos
en ne manquant aucune des occasions d'entendre le maestro qui leur
communique tant d'eclat et de puissance."
La Presse, 10/07/1839, p. 4 (gallica.bnf.fr)
1844
De tout temps les facteurs avaient senti que le perfectionnement le plus important à apporter au piano était de lui donner la faculté de prolonger et de nuancer les sons : c'est dans ce but que furent construits les différents systèmes de pianos-orgues. Mais aucune de ces tentatives ne produisit de résultat satisfaisant, et il en devait être ainsi, à cause de la diversité de timbres qui existe entre une corde, mise en vibration par un coup de marteau, et le son rendu par un jeu d'anches ou de tuyaux d'orgue. Cette combinaison présentait encore une autre difficulté insurmontable : celle d'obtenir un parfait accord entre le piano et le jeu d'anches.
Aussi, après maints essais
infructueux, s'est-on vu forcé de l'abandonner. Ici la prolongation des sons est dué aux vibrations continuées de la corde mise en mouvement par le coup de marteau ; c'est le vrai son du piano qui se prolonge el se nuance à volonté; il ne peut donc y avoir désaccord dans l'instrument entre les sons naturels et ceux que l'on veut prolonger. L'exemple de la harpe éolienne devait tôt ou tard donner l'idée d'un courant d'air artificiel dirigé sur des cordes tendues. C'est M. Isoard, mécanicien et constructeur de machines à vapeur, qui l'a conçue et mise en pratique le premier. Mais lorsqu'on 1841 M. Isoard vint offrir son invention à M. Herz, elle était dans un état fort incomplet; car non-seulement le piano qui contenait le nouveau mécanisme était entièrement construit en fer, ce qui le rendait très-mauvais et d'un poids énorme; mais il fallait, outre le pianiste, une deuxième personne chargée de faire mouvoir la roue adaptée au bout du piano, pour y introduire le vent, ce qui excluait de l'exécution toute espèce d'expression; et puis, on ne pouvait faire entendre qu'alternativement les sons prolongés et les sons frappés, et toute combinaison des deux timbres était impossible. L'instrument exposé par M. Henri Herz, et auquel il a appliqué l'invention de M. Isoard, est tout simplement un piano droit; mais il se prèle à des effets si neufs et si inattendus parle mélange des sons ordinaires du piano avec les sons prolongés et nuancés par le vent, et son exécution offre si peu de difficulté qu'un artiste habile ne peut manquer d'y trouver unemine inépuisable de richesses inconnues. Grâce à cette invention, l'art du pianiste, déjà poussé si loin, semble destiné à recevoir encore une impulsion nouvelle. Il faut désigner aussi à l'attention du public les nouveaux pianos à queue (petit format) et à cordes obliques, exposés par M. Herz. Ces instruments, approuvés cet hiver par les grands virtuoses et sur l'un desquels Listz a obtenu le plus éclatant de ses triomphes, ont l'avantage de fournir, avec une dimension beaucoup moindre, un volume et une qualité de sons égaux à ceux des grands pianos à queue. Cette réduction dans les proportions de l'instrument, en diminuant les frais de construction, a amené nécessairement une diminution dans son prix. La section de musique de l'Institut a fait de ces nouveaux pianos une mention très-honorable.
Ajoutons que M. Henri Herz vient de
recevoir du jury de l'exposition, la médaille d'or : c'est justice."
L'Exposition : journal de l'industrie et des arts
utiles, 1844, p. 4 (gallica.bnf.fr) - Voir
ISOUARD.
PARIS -
"Exposition des Produits de l'Industrie -
septième article - Pianos - M. Henri Herz. Parmi les pianos que M.
Henri Herz a exposés successivement, deux surtout ont attiré
l'attention du public : nous voulons parler du petit piano à
queue, dont l'extérieur a quelque chose d'étrange, puisqu'il est
inverse de la forme usitée jusqu'ici pour ce genre
d'instruments, et du piano droit, dont les sons se prolongent au
moyen du vent. C'est ce dernier qui nous a intéressé plus
particulièrement, et par lequel nous allons commencer. L'idée d'appliquer le vent au piano pour
en faire vibrer les cordes n'est pas si nouvelle qu'on pense ou
qu'on voudrait croire, car elle date de plus de cinquante ans.
Ce fut un facteur allemand, nommé Schnell, qui la conçut le
premier et la réalisa à Paris, où il était venu s'établir, en
1777. Comme tant d'autres découvertes, celle-ci était due au
hasard. Le facteur avait suspendu
une harpe à laquelle il ne songeait plus, lorsqu'un jour il
entendit des sons étrangement modulés, qui partaient de cet
instrument. Un courant d'air s'étant établi dans la chambre, le
vent avait fait résonner les cordes. On sait qu'un semblable hasard a
donné la première idée de la harpe éolienne. Frappé du phénomène dont
il venait d'être témoin, Schnell se mit a chercher si les sons
enfantés par le caprice de la nature ne pourraient pas être
produits par un mécanisme qu'un exécutant mettrait en jeu. Il
résolut de construire un piano dans lequel un courant d'air
artificiel remplacerait le coup du marteau. L'idée était simple,
mais elle rencontra de grandes difficultés dans l'exécution, et
ne ce fut qu'au bout de quatre ans, après des essais et des
expériences innombrables, que l'inventeur parvint à terminer son
instrument. Il le nomma anémocorde. Ce fut en 1789 que
Schnell soumit son invention au public. Une nouveauté de ce
genre ne pouvait manquer d'exciter la curiosité; elle amena la
foule des amateurs, des artistes et des savants. Tout Paris s'entretenait du
nouvel instrument. Il attira l'attention de la reine, qui voulut
l'acheter au prix de 150,000 francs. Mais l'achat fut différé,
et toutes les espérances que le facteur avait fondées sur le
succès de sa découverte furent ruinées par suite de la
révolution qui éclata quelques jours après. Schnell lui-même vit
ses jours en danger; incarcéré sous l'accusation de royalisme,
parce qu'il portait le titre de facteur royal de la cour, il ne
dut sa liberté qu'au dévouement de sa femme, et quitta la
France, pour retourner dans sa patrie, heureux de pouvoir
emporter son instrument. Après des essais
infructueux pour rétablir sa fortune, Schnell arriva en 1799 à
Vienne en Autriche. Il y fit entendre l'anémocorde, qui trouva
beaucoup d'amateurs. On ignore s'il se fixa dans cette capitale.
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'en 1811, son anémocorde s'y
montra de nouveau dans un grand concert, où le célèbre Hummel le
toucha et ravit tout l'auditoire par une délicieuse improvisation
appropriée au caractère de l'instrument. Depuis cette époque, plus
de nouvelles ni de l'anémocorde ni de son inventeur. Telle est, en peu de
mots, l'histoire de cette précieuse découverte (Voir, pour plus
d'amples détails, la Gazette musicale de 1836, n. 15). Elle
semblait menacée d'un entier oubli, lorsque tout récemment nous
l'avons vue se reproduire sous la main d'un mécanicien dont nous
nous plaisons à reconnaître la
grande habileté; car ce n'est pas dans l'intention d'amoindrir
le mérite de M. Isoard, ou de l'accuser de plagiat, que nous
avons insisté sur les faits qu'on vient de lire : seulement il
nous a semblé équitable de revendiquer la priorité pour qui de
droit. Le mérite de M. Isoard
sera assez grand; car tout en appliquant le principe de
l'instrument de Schnell, il a apporté dans la construction de
son mécanisme des modifications qui lui appartiennent. On verra
la différence des deux instruments par les détails que nous
allons donner. L'anémocorde avait un
clavier de cinq octaves ; il y avait trois cordes pour chaque
touche. Le vent, fourni par deux soufflets, se distribuait dans
des tubes métalliques dont
l'extrémité aboutissait aux cordes. Des soupapes d'une
construction particulière s'ouvraient
lorsqu'on pressait les touches; et alors le vent, poussé vers
les cordes, les mettait en vibration. Il y avait en outre
quatre registres placés au-dessous du clavier, pour modifier la
force du vent et pour produire le crescendo et decrescendo, que
l'on dit avoir été d'un effet surprenant. Quant a la
construction de tout ce mécanisme, les détails en sont restés
inconnus. A l'extérieur,
l'anémocorde présentait un carré long, de la profondeur de sept
pieds sur une largeur de trois, et une hauteur de quatre et
demi. L'instrument était d'un poids considérable, à cause du
métal qui entrait dans sa construction. Selon le dire de
Schnell, il contenait plus de 300 livres de laiton employé à la
confection des tubes dont nous venons de parler. Les personnes qui ont
entendu l'instrument de Schnell s'accordent à lui reconnaître
une rare suavité. Le pianissimo surtout était ravissant;
c'étaient réellement des sons aériens arrivant a l'oreille comme
de loin, on ne savait d'où, et qui n'avaient rien d'analogue
avec ceux des instruments connus. Dans le crescendo, le son
montait a un degré de force surprenant: seulement les touches ne
partaient pas avec rapidité, et il fallait, dans tout ce qu'on
exécutait, se borner à des
mouvements très modérés. Le
piano que M.
lsoard a construit pour l'exposition de M. Herz n'est pas
son premier essai. Il y a sept ou huit ans que cet habile
mécanicien s'est livré à de
continuelles recherches pour trouver le moyen d'appliquer le
vent aux instruments à cordes. Déjà, en 1836, il offrit
un premier résultat de ses travaux en demandant à l'Académie un
rapport sur un violon éolique, on violon dans lequel un courant
d'air était substitué au frottement de l'archet. Tous les
journaux parlèrent alors de cette découverte, et la Gazette
musicale lui consacra un article auquel nous renvoyons nos
lecteurs (Voir la Gazette musicale de 1825, n. 10). Cet instrument, du reste,
n'était encore qu'a à l'état d'ébauche, et nous ne pensons même
pas qu'il ait été achevé. Mais
si le violon se faisait attendre, M. Isoard ne continua pas
moins de chercher des applications du nouveau principe sonore.
Ainsi l'on vit paraître l'éolicorde, petit instrument à clavier,
destiné à imiter le cornet a pistons. Il se composait d'une
seule corde, laquelle donnait diverses intonations en se
raccourcissant, comme dans la vielle, par suite de la pression
des touches. Bien qu'on ait publié une
méthode spéciale pour cet instrument, afin de le populariser, il
a trouvé peu de partisans. Aujourd'hui il est déjà oublié.
Toutefois ces essais ne furent pas infructueux; car ils
conduisirent M. Isoard à un
instrument établi sur une plus grande échelle: nous voulons
parler du piano à sons soutenus
par le vent. En 1841, M. Isoard soumit
son premier piano de ce genre a
l'Académie, qui en fit un rapport très favorable; cependant
l'instrument présentait des imperfections, dont voici les
principales : L'inventeur, voulant
conserver le caractère du piano
ordinaire à côté des sons
nouveaux, avait combiné le coup des marteaux avec l'action du
vent ; mais cette combinaison était mal disposée. La corde était
d'abord attaquée par le marteau; puis le courant d'air venait
continuer les vibrations de cette corde, ce qui produisait une
association fort désagréable en faisant l'effet de deux
instruments, dont l'un répétait chaque note produite par
l'autre. C'était comme deux hommes parlant ensemble, et dont
l'un répéterait d'une voix différente chaque mot prononcé par
son interlocuteur. Le second défaut
consistait dans la nécessité où se trouvait l'exécutant
d'employer une autre personne pour faire mouvoir une roue
adaptée au bout du piano, et
destinée à mettre en jeu le
soufflet. Par ce procédé, l'expression devenait impossible pour
les sons prolongés. Ces inconvénients étaient
trop sensibles pour que M. Isoard ne songeât pas
à y remédier. Il résolut de
construire un nouvel instrument notablement modifié; mais il
avait épuisé ses ressources en sacrifiant tout pour des essais
dispendieux. Ce fut alors qu'il s'adressa
à plusieurs facteurs pour leur
offrir son invention, et après avoir essuyé plusieurs refus, il
trouva chez M. Herz un accueil empressé. et les moyens
d'exécuter son projet. M. Herz entrevit le parti qu'il pourrait
tirer d'un pareil instrument; il se mit lui-mente
à la recherche des améliorations,
et c'est ainsi que l'habile mécanicien, guidé par les conseils
du célèbre artiste, est parvenu à
construire le nouveau piano que
l'on a vu à l'exposition. Les défauts que nous
avons signalés plus haut ont ici disparu. Le choc du marteau et
l'action du vent s'opèrent simultanément. L'artiste lui-même
fait mouvoir la soufflerie par la pression des pieds, ce qui
lui permet de nuancer son jeu à
volonté. Le premier
piano de M. Isoard était un
piano à queue; celui qui nous
occupe est un piano vertical de
dimension ordinaire; il est à
trois cordes, et le vent n'agit que sur celle du milieu, qui se
trouve placée devant une rainure destinée a donner passage au
souffle. Le mécanisme est combiné de manière à pouvoir attaquer
les cordes seulement par le marteau, ou seulement par le vent,
ou enfin par les deux ensemble. On conçoit la variété qui en
résulte pour l'exécution. Il est a remarquer que
l'air n'est pas poussé contre les cordes comme il l'est contre
les anches libres dans les orgues expressives, mais qu'il les
attaque par aspiration; voici comment : Derrière les cordes se
trouve placée une caisse mobile, divisée en autant de
compartiments qu'il y a de touches. Chaque compartiment
communique avec le porte-vent au moyen d'une soupape.
L'action
du soufflet est réglée de manière à
produire le vide dans la caisse.
La pression des touches
fait ouvrir les soupapes, et alors l'air atmosphérique, se
précipitant dans ce vide, vient frapper les cordes qui se
trouvent sur son passage. Par suite de cette ingénieuse
combinaison, les cordes sont attaquées dans la même direction
par le marteau et par le vent.
Ce piano est à six octaves
et demie; mais les sons prolongés ne s'obtiennent pas sur toute
l'étendue du clavier, le vent n'agissant que sur quatre octaves et
demie,à partir du second fa de la basse jusqu'au dernier ut du dessus.
Le génie de M. Isoard triomphera, nous n'en doutons pas, des obstacles
qui empêchent de faire vibrer les cordes graves; en perfectionnant son
système de soufflerie, il donnera aussi à l'exécutant les moyens de
soutenir à pleines mains des accords, que l'insuffisance du vent ne
permet pas encore de pratiquer.
Aux efforts que font les
facteurs pour améliorer le piano sous le rapport de la sonorité, se
joignent les tentatives plus ou moins heureuses d'en varier l'extérieur.
Où s'arrêteront ces transformations ? Dieu le sait. Voici un petit piano
à
queue qui est l'inverse des pianos de ce genre; car le côté gauche est
devenu le côté droit.
Cela pourra convenir aux personnes dont
l'appartement se trouve mal disposé pour recevoir un piano à queue
ordinaire, et que l'on serait obligé de placer contre le jour.
Il faut des instruments
pour tous les goûts et pour toutes les circonstances ; sous ce rapport
cette innovation n’est peut-être pas à rejeter.
Mais une autre question
se présente, celle de la solidité ; et nous craignons fort qu'elle ne
puisse être résolue affirmativement; du moins, le tirage des cordes,
placées obliquement, ne s'opère pas dans le sens favorable à une
construction solide. Le temps montrera si les craintes que nous
exprimons à ce sujet sont fondées.
M. Herz a construit dans
des proportions un peu plus grandes, un autre piano à queue, dont
l'extérieur présente également un aspect nouveau. Tandis que les pianos
à queue ordinaires ont un seul côté cintré, on voit ici le cintre
symétriquement répété des deux côtés, ce qui donne a l'instrument une
forme régulière et gracieuse.
Malheureusement; elle
exige aussi la position oblique des cordes, que nous ne saurions
approuver. Ajoutons toutefois qu'ici cette obliquité est moins prononcée
que dans le piano précédent.
Parmi les instruments exposés par cet artiste, un piano à queue de petit
format et un piano carré à deux cordes ont obtenu au concours d'être placés
au premier rang; un piano droit à cordes obliques a été mis au second rang;
un piano carré à trois cordes, au troisième rang; un piano droit à cordes
verticales, au quatrième rang.
Ce résultat du concours, bien que favorable à
M. Henry Herz, n'était pas de nature à lui faire accorder une récompense de
l'ordre le plus élevé, s'il n'eût en même temps présenté un piano dont les
sons se prolongent et se nuancent à volonté.
Cet instrument remarquable,
dont la construction est fondée sur un principe nouveau imaginé par M.
Isoard, fait l'objet d'une autre partie du rapport, où l'on peut voir qu'il
a mérité toute l'approbation delu commission. Le jury décerne une médaille
d'or à M. Henry Herz."
Rapport
du Jury central, Paris Jury central, Imprimerie de Fain et
Thunot, 1844, p. 537
Exemple d'un piano
à queue n° 2105 ca. 1844,
Maihaugen, Norvège
Ce rapport signé : AURER, HALÉVY, CARAFA, SPONTINI,
baron SÉGUIER, RAOUL ROCHETTE, ONSLOW, porteur, contenait entr'autres
paragraphes interessans, cette courte description de l'instrument :
Nous
avons reconnu que, dans le mode de construction de ces nouveaux pianos, le
corps de l'instrument était comme renversé sens dessus dessous, c'est-à-dire
que le barrage se trouvait au dessus des cordes, que celles-ci étaient
placées sous la table d'harmonie, et que les marteaux les attaquaient par
dessous.
Si une telle disposition n'est pas nouvelle, et si déjà d'autres
facteurs se sont efforcés d'établir des pianos dans ces conditions, pour
obtenir plus d'intensité dans les sons, nous devons dire que jamais le
problème de la puissance du son avec la diminution du volume de l'instrument
n'a vait été résolu par d'aussi heureuses combinaisons de toutes les parties.
En effet, dans ces petits pianos à queue, la diminution de la longueur de la
caisse, réduite à un mètre soixante-sept centimètres, n'influe pas sur celle
des cordes ; celles-ci traversent dessous, et obliquement, la table
d'harmonie pour venir s'enrouler sur des chevilles implantées dans un
sommier fortement consolidé immédiatement au dessus du clavier :
la position
de ce sommier, en tête dé l'instrument, et celle des marteaux, qui font retour sur eux-mêmes vers le clavier pour frapper la corde, n'ont pas le
seul avantage de procurer une plus grande longueur de cordes; la surface de
table d'harmonie s'en trouve augmentée, et les marteaux, en frappant les
cordes plus près du sillet et du chevalet, produisent un son d'une pureté
et d'une rondeur irréprochables. [...]"
Le Ménestrel, 30/06/1844, p. 1 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"Mais voici bien une autre intention! Il s'agit dun nouveau piano droit dont
les sons se prolonguent et se nuancent à volonté.
C'est M. Henri Herz qui a
résolu ce difficile problème. De tout temps les facteurs avaient senti que
perfectionnement le plus important à apporter au piano était de lui donner
la faculté de prolonger et de nuancer les sons c'est dans ce but que furent
construits les differens systèmes de pianos-orgues.
Mais aucune de ces
tentatives ne produisit de résultat satisfaisant, et il en devait être ainsi,
à cause de la diversité de timbre qui existe entre une corde. mise en
vibration par un coup de marteau, et le son rendu par un jeu d'anches ou de
tuyaux d' orgue.
Cette combinaison présentait encore une autre difficulté
insurmontable celle d'obtenir un parfait accord entre le piano et le jeu
d'anches. Aussi, après maints essais infructueux, s'est-on vu forcé de
l'abandonner l'instrument que M. Henri Herz prérente aujourd'hui est basé
sur des principes tout autres, et aucun des défaut que je viens de signaler
ne peut s'y produire.
En effet, la prolongation des sons est ici due aux
vibrations continuées de la corde même mise en mouvement par le coup de
marteau; ainsi c'est le vrai son du piano qui se prolonge et se nuance à
volonté; il ne peut donc y avoir désaccord dans l'instrument entre les sons
naturels et ceux que l'on veut prolonger.
L'exemple de la harpe éolienne
devait tôt ou tard donner l'idée d'un courant d'air artifie! dirigé sur des
cordes tendues. C'est M. Isoard, mécanicien et constructeur de machines à
vapeur, qui l'a conçue et mise en pratique le premier.
Mais lorsqu'en 1841
M. Isoard vint ourir son invention à M. Herz, elle était dans un état fort
incomplet; car non seulement le piano qui contenait le nouveau mécanisme
était entièrement construit en fer, ce qui le rendait très mauvais et d'un
poids énorme; mais il fallait de plus outre le
pianiste, une deuxième
personne chargée de faire mouvoir la roue adaptée au bout du piano, pour y
introduire le vent, ce qui excluait de l'exécution toute espèce d'expression.
En outre on ne pouvait faire entendre qu'alternativement les sons prolongés
et les sons frappés et tante combinaison des deux timbres était impossible.
L'instrument que M. Henri Herz présente aujourd'hui, et auquel il a appliqué
l'invention de M. Isoard, est tout simplement un piano droit; mais il se
préte à des effets si neufs et si inattendus par le mélange des sons
ordinaires du piano avec les sons prolongés et nuancés par le vent, et son
exécution onre si peu de difficulté, qu'un artiste habile ne peut manquer d'y
trouver une mine inépuisable de richesses inconnues.
Grâce à cette invention,
l'art du pianiste, déjà poussé si toin, semble destiné à recevoir encore une
impulsion nouvelle sur une route aussi attrayante qu'inexplorée.
Il faut
désigner encore à l'attention du public les nouveaux pianos à queue à petit
format et à cordes oblique et que vient d'exposer M. Herz. Ces instrumens,
approuvée cet Mver par les grands virtuoses et sur l'on desquels Liszt a
obtenu le plus éclatant de ses triomphes, ont l'avantage de fournir, avec
une dimension beaucoup moindre, un volume et une qualité de son égaux à ceux
des grands pianos à queue.
Et cette réduction dans les proportions de f
instrument, en diminuant de beaucoup les frais de construction, a amené
nécessairement une diminution dans son prix. La section de musique de
l'Institut a fait de ces Nouveaux pianos une mention très honorable."
Journal des débats politiques et littéraires,
23/06/1844, p. 1-2 (gallica.bnf.fr)
M. H. Herz n'a point reculé devant les difficultés que présentaient
l'exécution d'un projet qu'il a conçu depuis longtemps, et qui consiste à
réduire la forme du piano à queue, le ramener à des proportions raisonnables
et telles qu'il puisse être admis dans les plus petits salons parisiens; à
réduire également le prix de l'instrument et en faciliter l'achat à toutes
les personnes qui, naguère, ne pouvaient acheter qu'un piano droit ou un
piano carré, pianos qui ne répondent qu'imparfaitement, aux exigences de
l'artiste, et qui ne sont que des interprètes incomplets quand ?
Il s'agit de
rendre ces compositions si compliquées d'eefets, que nos grands exécutans
ont mises à la mode. Nul mieux que M. H. Herz n'était en état d'entreprendre
un travail aussi difficile.
Comme artiste, il connaît toutes les ressources
du piano, à l'étude duquel il a consacré sa vie entière; comme facteur, il
sait tout ce qui s'est fait, non seulement en France, mais dans le monde
entier; il a pu comparer entre eux les différens systèmes, les modifier
selon ses vues, et en faire les plus judicieuses applications.
Si quelqu'un
pouvait donc résoudre le système d'un piano à queue de petit format et d'un
prix modéré, c'était M. H. Herz; théoricien et praticien en même temps,
artiste trop célèbre pour attacher son nom à une invention incomplète,
facteur trop expérimenté et trop consciencieux pour hasarder une innovation
qui n'aurait point de chances de durée.
Avant de rendre son invention
publique, M. H. Herz l'a fait examiner par les hommes, les plus compétens.
Elle est sortie victorieuse de cet examen, et elle peut affronter
aujourd'hui le grand jour de la publicité.
Il faudrait plusieurs pages pour
analyser les moyens intelligens à l'aide desquels M. H. Herz est parvenu à
renfermer dans un piano, qui n'a que les deux tiers des pianos à queue
ordinaires, tout ce mécanisme compliqué indispensable à la bonté des
meilleurs instrumens de ce genre.
Qu'il nous suffise de constater que non
seulement le nouveau piano de M. H. Herz a tous les avantages, quant à la
force et à l'intensité du son, des meilleurs pianos a queue, mais son
clavier est d'une douceur sans pareille; il s'anime sous les doigts de
l'artiste habile,et il interprète avec une facilité étonnante tous les
sentimens de la musique moderne, de cette musique si variée dans ses effets,
et pour l'exécution de laquelle il fallait en quelque sorte un instrument
nouveau qui pût lutter avec l'orchestre.
Nous avons entendu-toucher le
nouvel instrument, et nous le proclamons avec conviction, il nous a paru
irréprochable et d'une supériorité marquée. On ne distingue plus, comme dans
la plupart des pianos, le frappement du clavier ou le bruit du mécanisme.
Les cordes agissent si librement, si bellement sur la table d'harmonie, que
les sons, semblent se prolonger, augmenter ou diminuer à la volonté de
l'exécutant.
Et quand on songe que ce charmant instrument, si élégant, si
coquet de formes, si solidement, construit et si commode, ne coûte que la
moitié d'un piano à queue ordinaire, on se demande si, dans quelque temps,
il existera encore des pianos droits et carrés"
Le Ménestrel, 03/03/1844, p. NP (gallica.bnf.fr)
Il fait les pianos et les
airs. Cette grande entreprise ne fut pas sans succès, car à l'exposition de
1839, ses pianos ont été déjà très remarqués.
M. Herz semble semble
aujourd'hui s'être jeté dans une nouvelle voie de construction après avoir
long-temps cherché à résoudre le problème qu'il s'était proposé, il est
parvenu a réduire excessivement les proportions gigantesques du grand piano
à queue, tout en lui conservant ses belles qualités sonores.
Voilà le
nouveau but vers lequel se dirige M. H. Herz, et son début a été un succès,
puisque le nouvel instrument, sorti de ses ateliers, lui a mérité le rapport
favorable de l'Académie des Beaux-Arts.
Il y aurait sans doute témérité de
ma part à vouloir contredire les termes de ce rapport si flatteur pour M. H.
Herz, et il y aurait également présomption à essayer de dire mieux que MM.
Auber, Halévy, Carufa Spontini, Séguler, Onslow.
Nous ne pouvons donc faire
mieux que leur emprunter quelques lignes. M. Herz a aspiré à l'avantage
d'obtenir, avec une dimension beaucoup moindre, un volume et une qualité de
son égaux à ceux des grands pianos à queue ordinaires.
Cette réduction dans
les proportions de l'instrument devait également s'appliquer à son prix, en
diminuant de beaucoup les frais de fabrication; ce double but a été atteint
de la manière la plus satisfaisante.
L'examen du petit piano à queue de M.
Herz, fait comprendre par quelle combinaison de toutes les parties, ce
facteur est parvenu a réunir, dans un instrument de dimension réduite les
qualités de son qui ne se rencontrent d'ordinaire que dans les pianos
exécutés sur de plus grands patrons.
Dans le mode de construction de ces
nouveaux pianos, le corps de l'instrument est comme renversé sens dessus
dessous, c'est a dire que le barrage se trouve au-dessus des cordes, que
celles-ci sont placées sous la table d'harmonie, et que les marteaux les
attaquent par dessous.
Si une telle disposition n'est pas nouvelle, et si
déjà d'autres facteurs se sont efforcés d'établir des pianos dans ces
conditions, pour obtenir plus d'intensité dans les sons, on doit dire que
jamais le problème de la puissance du son avec la diminution du volume de
l'instrument n'avait été résolu par d'aussi heureuses combinaisons de toutes
les parties.
En effet, dans ces petits pianos à queue, la diminution de la
longueur de la caisse, réduite à un mètre soixante-sept centimètres,
n'influe pas sur celle des cordes :
celles-ci traversent dessous et
obliquement la table d'harmonie pour venir s'enrouler sur des chevilles
implantées dans un sommier fortement consolidé immédiatement au dessus du
clavier la position de ce sommier, en tête de l'instrument, et celle des
marteaux, qui font retour sur eux-mêmes vers le clavier pour frapper la
corde, n'ont pas le seul avantage de procurer une plus grande longueur de
cordes; la surface de la table d'harmonie s'en trouve augmentée, et les
marteaux, en frappant les cordes plus près du sillet et du chevalet,
produisent un son d'une pureté et d'une rondeur irréprochables.
Si on
compare les anciens pianos ordinaires avec les nouveaux pianos à queue de M.
Herz il résulte de cet examen que les derniers l'emportent évidemment sur
les premiers par le volume et la qualité du son.
Chaque note, attaquée avec
une force extrême, conserve tonte la pureté de son accord, et sans aucun
frisement des trois cordes.
Les touches se prêtent à la répétition la plus
rapide de la même note, et l'exécutant peut passer du forte le plus puissant
à l'extrême pianissimo, sans trouver le moindre obstacle dans la manière
d'attaquer l'instrument.
Nous ajouterons encore que la disposition oblique
des cordes permet à M. H. Herz de donner de la régularité à ses formes, qui
deviennent gracieuses par le double centre que l'on peut leur appliquer. Le
patron du piano à queue, vu sa petitesse, a pu être utilisé par M. H. Herz
pour la construction des pianos droits, qui acquièrent ainsi les belles
qualités du piano à queue que l'on cherche vainement dans les pianos droits
ordinaires.
Mais la facture est un art et
non pas un métier; et un instrument de nouvelle création, d'un nouveau
système, tel que le nouveau piano de M. H. Herz, a besoin de repasser
souvent sous l'œil du maître il y trouve pendant longtemps sinon toujours,
quelque chose de mieux à y faire.
Quant au nouvel instrument présenté par M.
H. Herz, dit à prolongement de son, et dont l'idée première appartient a M.
Isuard, nous croyons qu'il est nécessaire que le temps et l'expérience
viennent confirmer le succès réservé à cet instrument, qui semble si bien se
prêter à tous les mouvemens de l'âme et dont un artiste aussi habile que M.
Herz saura, j'en suis certain tirer un grand parti.
Les sons obtenus par la
corde, mise en vibration par le marteau et contenus, nuancés par lèvent,
sont magnifiques; il y a de la harpe éolinine, du violoncelle, de la flûte.
M. Isoard a travaillé bien long-temps; mais il est récompensé, puisqu'il a
trouvé un homme qui a su l'apprécier et qui l'a aidé à mener a bien sa
création.
La facture de M. H. Herz a bien grandi durant ces cinq années. MM.
Listz, Thalberg, Doehler ont joué tour a tour sur les instrumens et dans la
salle de MM. H. Herz.
Plus de doute maintenant que tous les artistes, sans
exception, n'agissent de même car les artistes, ne leur en déplaise, sont un
peu comme les moutons de Panurge."
La France Musicale, 1844, p. 220 (gallica.bnf.fr)
Cependant, la pensée heureuse, laissée à l'état informe dans l'instrument
soumis primitivement à l'examen de l'Institut, est en voie d'application.
Nul doute que la persévérance ne lève les obstacles qui s'opposent au succès
de l'association de l'invention Isoard (sons prolongés) avec le mécanisme du
piano droit."
Archives du Commerce ..., Volume 36, 1845,
p. 394-395
&
Gazette nationale ou le Moniteur universel, 26/04/1844, p. 5
(retronews.fr)
Pourquoi ne pas le dire,
puisqu'ils sont en train de perdre cette réputation, s'ils ne l'ont perdue
tout-à-fait ?
De fâcheuses préoccupations d'intérieur de famille, un double
talent de compositeur à la mode et de virtuose à soutenir, entretenir, ne
permettaient point à M. Henri Herz de soigner de visu et d'essayer lui-même
tous les instruments qui se fabriquaient sous son nom dans sa maison, rue de
la Victoire.
Il a échappé à cette fausse situation, en allant exploiter sa
réputation et retremper sa renommée d'artiste aux États-Unis; et, pendant ce
temps-là, son frère, Charles Herz, artiste distingué, est revenu des
États-Unis lui-même, et s'est mis à la tête de la maison de son frère Henri,
et il a relevée, et il fait fabriquer d'excellents instruments dits petits
pianos à queue.
C'est ce qui est arrivé à la maison Henri Herz, régénérée par
son frère Charles Herz, maison en voie de se relever, de s'élever très-haut
par ses nombreuses relations avec les États-Unis.
Ses pianos à queue (petit
format) se distinguent surtout à l'exposition de 1849, comme ils avaient été
distingués, du reste, à l'exposition de 1844.
La forme extérieure en est
élégante et commode, comme l'intérieur satisfait à toutes les exigences
artistiques par la rondeur, la puissance et la suavité du son."
Revue et gazette musicale de Paris, Volume 16,
1849
Les
pianos à queue fabriqués par M. Henry Herz sont d'une construction
particulière : le mécanisme repose sur le parquet du clavier, comme dans les
pianos à queue ordinaire, mais le corps sonore, avec le plan des cordes qui
y sont attachées, est renversé sur les marteaux.
Cette disposition, toute
ingénieuse qu'elle est, n'a pas paru produire un résultat complet sous le
rapport de la sonorité; le son manque de force quoiqu'il soit harmonieux.
Parmi les instruments que cette maison a exposés, le grand piano à queue et
le petit piano à queue ont mérité d'être classés au troisième rang, dans
leurs catégories; le piano droit à cordes obliques a été mis au sixième
rang.
Le jury, prenant en considération le classement des pianos à queue, grand et
petit format, de la maison Herz au concours, lui décerne une médaille
d'argent."
Die Absicht dabei mochte sein, durch Schräglegung der Saiten, das
Instrument zu verkürzen, was allerdings hierdurch erreicht wurde, aber
diesen Flügel annähernd in die Nachtheile der Tafelpianoforts verfepte.
Der Aussteller ist Besißer der unter seinem Namen betriebenen
Fabrik, und er selbst in der musikalischen Welt als der Compositeur und
Clavier-Spieler Henri Herz sehr berühmt.
Das Gewicht welches man deßhalb seiner Empfehlung als
Sachverständigen bei Ankauf von Clavieren beilegte, mochte ihn bewogen
haben, selbst eine Fabrik anzulegen; aber ein berühmter Doctor befindet sich
meistens besser dabei, Arzneien zu verschreiben, als solche selbst zu machen
und Apotheker zu werden; Deshalb mochte auch Herr Herz seine Apotheke in
Paris gelassen, und sich nach Amerika begeben haben, welches ihm ein neues
Feld zum verschreiben biethen soll."
Verhandlungen des niederösterreichischen
Gewerb-Vereins, 1849, J. B. Streicher, p. 350-351
LONDRES - "Unter flügelförmigen Instrumenten find die von H. Herz aus Paris zu erwähnen. Er hat die Saiten diagonal gelegt, wodurch der Körper verkürzt wird. Eben so liegt der Resonanzboden unten. Der Bau wird dadurch etwas höher, der Ton ist indeffen gut und voll, obwohl er etwas bedeckt erschien. Herz erhielt durch die Jury ehrenvolle Erwähnung. Namentlich hatten sich die Franzosen bemüht, in ihren Pianofortekörpern das Holz durch Eisen zu verdrängen, und zwar nicht immer zum Vortheil des Tons." Amtlicher Bericht Über Die Industrie-Austellung Aller Völker Zu London Im ..., 1852, p. 871
LONDRES
- "Henry
Herz, der bekannte Clavier-Componist, hat, wie Kalkbrenner und Pleyel, in
Paris eine Clavierfabrik errichtet, und war auf der Ausstellung mit einem
großen, einem Stutzflügel und einem Piano-eulien erschienen.
Er hat die Saiten diagonal gelegt, wodurch der Körper verkürzt wird. Eben so liegt der Resonanzboden unten. Der Bau wird dadurch etwas höher, der Ton ist indeffen gut und voll, obwohl er etwas bedeckt erschien.
Herz
erhielt durch die Jury ehrenvolle Erwähnung."
Amtlicher Bericht Über Die Industrie-Austellung Aller
Völker Zu London Im ..., 1852, p. 871
The grand and semi-grand are constructed on a principle patented many years ago in England by Mr. Wornum, and already alluded to in page 37. The keys and action are in the usual position; but the framing and sound-board are placed above the strings, by which the effect of a downstriking blow is obtained: the system may indeed be described as a down-striking instrument turned upside down. Many pianos were made in England on this plan ; but it was ultimately abandoned by its inventor as too inconvenient for general use. M. Herz introduces however a novelty, in placing the strings obliquely, with the view of gaining length for the bass notes, without increasing the size of the case. This causes a variation in the form ;—the semi-grand is of a triangular shape, somewhat like the ordinary ones, but with the long side on the right hand of the player; the grand is curved symmetrically on both sides. The “piano-éolien” contains an addition to the piano-forte, the object of which is to sustain and graduate the tone, without having recourse to pipes, reeds, or any vibrating bodies other than the string. The principle (an invention of M.’ Isoard, an engineer and mechanician) consists in causing a current of air to act on the string immediately on its being struck, which prolongs its vibration somewhat on the principle of an eolian harp. For this purpose there is an opening opposite to each string, through which a stream of air passes from a bellows, when a valve, corresponding to the given note, is opened by the key. The bellows are moved by pedals, in the same manner as those of a seraphine. It is stated that the sound will continue as long as the valve remains open; and that, by giving to the pedals a greater or less degree of pressure, any nuances of forte or piano may be given to the tone. The string here serves the place of the reed of a scraphine, with the difference that it is fixed at its two extremities, instead of being free: the advantage over any combination of the reed with the piano is, that the two sounds, the struck and the sustained one, must always remain in perfect unison. (We give this description from a pamphlet published by the maker, as, the instrument itself being locked up, we could not obtain the opportunity of examining it. The same has been the case in other instances; and we cannot help remarking, that this practice of sending articles to the Exhibition, and refusing to exhibit them, is evidently a gross violation of the pzrivilege granted to exhibitors ; — it tends to defeat the main object of the exhibition — to deprive it of its catholic and instructive character — and to prostitute it into a more vehicle for puffing advertisement.
The
provisional registration adopted by the government, renders this
narrow-minded policy utterl inexcusable; and we think it deserves the severe
censure of the Roy Commission.)"
Newton's London Journal of Arts and Sciences, 1851,
p. 38-39 - et -
The London journal of arts and sciences (and repertory
of patent inventions ..., 1851, p. 38
1855
PARIS - "S'il entrait dans notre plan d'adjuger ici la première place à ceux qui ont su la conquérir dans cette vaste arène où tous les genres de mérite ont été conviés, nous aurions dû commencer par les pianos de la maison Henri Herz. C'eût été rendre hommage aux glorieux efforts de l'éminent artiste qui dirige ce vaste établissement, et à la persévérance qu'il a déployée, avec une rare énergie, pour arriver à l'éclatant résultat qui trouvera sa mention au chapitre des récompenses. Nous ne parlerons pas de l'immense talent de M. Herz comme pianiste et comme compositeur. Tout ce qui a pu être écrit et dit à ce sujet, d'autres l'ont écrit et dit avant nous. Nous passerons donc sous silence les compositions de M. Herz qui ont été jouées dans toutes les parties du monde, les progrès qu'il a fait faire à l'art du piano, la fondation de sa salle de concerts où, depuis seize ans, toutes les célébrités musicales se sont fait entendre. Nous voulons seulement nous occuper des produits de l'industrie, et, comme tels, c'est aux pianos de la maison H. Herz, que sont réservés tous les honneurs. En effet, M. H. Herz est arrivé aujourd'hui au plus haut degré de perfection dans la facture, et cela, après des efforts inouïs, et une persistance sans égale. En faisant par lui-même, en parcourant pendant cinq années toutes les Amériques, il a reconnu les inconvénients de tel et tel genre de fabrication, et, à son retour en France, malgré toutes les dépenses faites déjà pour les recherches d'inventions, il a changé tous ses plans, changé les modèles de ses pianos, changé sa méthode de fabrication. Aussi, cette fois, le succès le plus complet couronnera ses efforts, et il n'aura pas à regretter des sacrifices qui l'honorent aux yeux de tous. Le piano à queue grand format de M. H. Herz a une puissance, une rondeur et aussi une qualité de son dont rien n'approche, et qui se retrouve dans tous les pianos sortis de sa Manufacture. M. H. Herz a fondé, en 1828, son établissement, qui se compose aujourd'hui d'ateliers immenses. Ses pianos sont expédiés dans toutes les parties du monde, et même en Californie, où il s'est créé lui-même un immense dépôt. La facture des pianos a fait, on le voit, de merveilleux progrès depuis 1830. C'est par les perfectionnements de détail, par la précision du travail, par l'entente plus complète du mécanisme et du rôle de chaque partie de cet instrument, que les facteurs se sont généralement fait remarquer. Cette remarque s'applique surtout aux noms qui vont suivre." Histoire illustrée de l'exposition universelle, 1855, Charles-Joseph-Nicolas Robin, 1855, p. 106
D'abord l'augmentation de volume sur le plus
grand piano exposé n'est que de 4 centimètres, et le piano à que est de
petit format, n°38, dont la supériorité sonore est également hors de
doute, est-plus petit que ses concurrents de plus de 30 centimètres.
En
second lieu, le Jury s'est convaincu dans ses expériences que, loin
d'être supérieurs par le son, les plus grands pianos étaient souvent les
plus défectueux. Enfin, s'il était vrai qu'on pût avoir de plus beaux
sons en augmentant les dimensions de l'instrument, il n'y aurait pas à
hésiter sur la nécessité d'employer ce moyen de succès.
On a dit aussi
que les instruments qui se sont produits avec tant d'avantage à
l'Exposition ont été faits exprès par M. Herz pour cette circonstance,
et que les instruments! sortis de chez lui en temps ordinaire leur sont
inférieurs.
Les auteurs de cette objection n'ont pas songé à sa portée;
car s'il y a des procédés connus pour construire d'excellents pianos,
comment se fait-il donc qu'on ne les emploie pas toujours?
Que pour
exposer un beau meuble, un beau carrosse, de belles étoffes, on fasse
des sacrifices d'argent, de temps et de patience, cela se comprend,
parce que le résultat est certain; mais donner à un instrument de
musique, et surtout au piano, toutes les qualités désirables, c'est pour
chacun un problème à résoudre.
Pour que la solution soit telle qu'on la
désire, il faut ou posséder une théorie complète des phénomènes, ou une
expérience pratique qui ne se laisse pas mettre en défaut, et qui dès
lors, doit être toujours en état de refaire ce qu'elle a fait une fois."
Exposition
universelle de 1855 : Rapports du jury mixte international', Volume 2,
Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte
C'était là une réussite complète,
jusqu'alors inconnue des plus habiles facteurs, et d'autant plus méritoire,
que dans toutes les conditions possibles d'emplacement et de distance les
instruments de M. Herz conservent la puissance sans bourdonnement, la
douceur sans mollesse, et l'éclat sans sécheresse.
Ses pianos demî-obliques,
particulièrement, jouissaient d'une incomparable supériorité sur ceux des
autres exposants; ils possèdent, grâce à une ingénieuse disposition de leur
charpente, une solidité exceptionnelle, de première utilité pour de pareils
produits, sans cesse soumis aux rudes labeurs des études.
Le Jury
international a voté à M. H. Herz la Médaille D'honneur"
Album de l'Exposition universelle, Léon
Brisse, 1855, p. 425-426
Le conseil des présidents parait
ne pas vouloir la voter. Le motif de cette résolution serait, dit-on, que ni
Erard ni Pleyel n'ont de médailles d'honneur.
Or, il est bon que vous
sachiez comment Herz a été désigné pour la médaille d'honneur.
Le jury,
placé dans la loge de l'administration du Conservatoire, ne connaissait pas
le nom des facteurs dont il entendait les pianos. Chaque piano avait un
numéro. Chaque juré, après une audition, donnait son opinion sur le piano
désigné par ce numéro.
A la fin de chaque séance, un membre du jury, un
Anglais, descendait sur le théâtre de la salle du Conservatoire, écrivait le
nom du facteur à côté du numéro du piano sur chaque bulletin et cachetait
chaque bulletin.
Cela s'est passé ainsi pendant les treize séances qu'a duré
le travail d'examen des pianos.
Le jury avait divisé les pianos en quatre
catégories pianos à queue, pianos carrés à cordes horizontales, pianos
droits à cordes verticales et pianos droits à cordes obliques.
Dans les
quatre divisions, le dépouillement des bulletins a montré que, de l'avis de
tous, Herz a dépassé de bien loin tous les concurrents.
Son piano à queue
est un instrument hors ligne et qui n'a jamais eu de pareil.
Aucune médaille n'a été plus justement méritée. Le dépouillement de ces
bulletins, au reste, a placé Vogelsang , un de vos compatriotes, en
quatrième ligne; Florence, un autre de vos compatriotes, en sixième ligne, et un
nom comme Pleyel ne venait qu'en dixième ligne.
Il est donc bien difficile
de donner à Pleyel une médaille d'honneur. Demain, le jury de la
vingt-sixième classe se réunit de nouveau. Quatre membres de ce jury sur
sept sont décides à donner leur démission si la médaille de Herz ne passe
pas.
L'un d'eux, forcé de partir pour la campagne, l'a même écrite et signée
d'avance, chargeant un de ses collègues de la remettre si la médaille est
rejetée."
Le
Figaro 04/11/1855 (article de l'Indépendence) (gallica.bnf.fr) - Voir
VOGELSANGS
Certes, si pour bien construire un instrument il suffit d'en connaître et
d'en faire valoir les ressources, qui mieux que cet éminent artiste avait
qualité pour réussir?
Dans le piano à queue de Herz, il y a une admirable pondération
qui, régnant dans toute l'étendue du clavier, produit un son homogène. Ce
son a une puissance réelle qu'il ne faut pas attribuer à l'outrance de
l'attaque du marteau.
Le son est profond sans
bourdonnement et donne à l'exécution une clarté qu'on ne peut trop
apprécier. Il a fallu, pour obtenir ce beau résultat, renverser bien des
idées enracinées, et l'on ne peut assez encourager les efforts qui tendent à
sortir de la routine.
Ce procédé paraît
avoir l'inconvénient de nuire aux sons; car, bien que la table d'harmonie
soit en apparence le seul agent dont les vibrations participent à celles des
cordes, il est démontré qu'il y a comme une solidarité de résonnance entre
toutes les parties du piano, surtout celles qui avoisinent la table
d'harmonie.
Mais il est un autre point de vue sous lequel Henri Herz mérite d'être
apprécié, nous voulons parler des services importants qu'il a rendus à la
facture instrumentale.
Grâce à une surveillance active et à des soins assidus apportés dans tous les
détails de la fabrication, d'heureux perfectionnements ont été sans cesse
signalés dans les produits de cette maison, que le jury des diverses
expositions a jugé digne des plus hautes récompenses.
A propos
de ces instruments, nous lisons dans le rapport de M. Fétis, les
appréciations suivantes :
« Il y avait un problème complexe à résoudre : produire dans toute l'étendue
du piano un son à la fois nourri, large, plein, moëlleux et clair, qui dans
quelque condition que ce soit, de près comme de loin, dans un salon comme
dans une vaste salle, ait de la puissance sans bourdonnement, de la douceur
sans mollesse, et de l'éclat sans sécheresse. Ce système a été résolu de la
manière la plus complète et la plus heureuse par M. Henri Herz. »
1858
Le rapport officiel du jury de l'Exposition universelle confirme notre
opinion par l'extrait suivant :
Plusieurs épreuves de comparaison furent faites, et toujours le même
instrument emporta les sufTrages unanimes du jury. Il portait le numéro
9.
Le résultat des diverses épreuves auxquelles ce piano fut soumis lui
conserva toujours le premier rang, à l'unanimité des votes du jury. Il
portait le numéro 28.
A l'ouverture des listes qui suivit le concours, on reconnut, que les
quatre pianos dont il vient d'être parlé sortaient des ateliers de M.
Herz.
En présence d'un si beau succès, le jury, dans sa séance du 31 août, a
accordé, A L'UNANIMITÉ, à cet habile industriel, le premier rang du
concours sous le rapport du volume et de la qualité du son."
La Presse, 04/03/1858, p. 3 (gallica.bnf.fr)
1860
1861
Du reste, les amateurs qui ont assisté, il y a deux ans, au
concert du facteur célèbre où il joua lui-même un de ses plus beaux
instruments doivent rendre justice à la sincérité de l'éminent
rapporteur et peuvent encore aujourd'hui, plus que jamais, s'en
convaincre en examinant les cinq pianos de M. Herz exposés :
1° un
grande queue;
Quant à M. Herz, dont les painos sont également hors ligne, il
dirige, lui aussi une maison puissante, jouissant d'une réputation
universelle et ne livrant que des produits parfaits."
Exposition de l'Industrie à Nantes, 1861,
p. 146
METZ - "1255. Herz (Henri), 48, rue de la Victoire, Paris.
Pianos."
Exposition universelle de 1861 sous le patronage de S. M. l'Impératrice ...,
Ville de Metz, 1861, p. 158
1862
LONDRES -
Cet artiste , dont la célèbrité est répandue dans le monde entier, ne
s'est pas borné à cultiver l'art seul, il a voulu que l'industriee qui
s'y rattache profitât de ses études spéciales : aussi ses instruments
ont-ils obtenu la grande médaille d'honneur à l'Exposition universelle
de 1855.
L'impression produite sur le jury, à l'audition de ces
instruments, est constatée dans l'extrait du rapport officiel qui suit :
«A l'audition des grands pianos exposés, faite dans la salle des
concerts du Conservatoire, un de ces instruments frappa le Jury
d'étonnement et fixa particulièrement son attention.
Plusieurs épreuves de comparaison furent faites, et toujours la même
instrument emporta les suffrages unanimes du Jury. Il portait le n° 9.
«Dans la séance suivante, consacrée à l'examen et à l'audition des
pianos à queue de petit format, un instrument de cette espèce se
distingua aussi des autres, sous le rapport de la sonorité, par une
supérioré incontestable.
Le résultat des diverses épreuves auxquelles ce
piano fut soumis lui conserva toujours le premier rang, à l'unanimité
des votes du Jury. Il portait ne n° 28.
Enfin, dans la séance du 17 août, pendant laquelle les pianos
demi-obliques de diverses dimensions furent entendus et examinés, les
deux instruments numérotés 30 et 40 obtinrent, à l'unanimité des
suffrages, la première et la cinquième place dans la première série, sur
73 pianos de cette espèce.
A l'ouverture des listes qui suivit le concours, on reconnut que les
quatre pianos dont il vient d'être parlé sortaient des ateliers de M.
Herz. En présence d'un si beau succès, le Jury, dans sa séance du 31
août, a accordé, à l'unanimité, à cete artiste industriel, le premier
rang du concours, sous le rapport du volume et de la qualité du son.»"
Exposition Universelle de 1862 à Londres, section
française. Catalogue Officiel, 1862
LONDRES -
"Emile Prudent part pour
la Belgique, où de brillants engagements l'attendent. L'éminent artiste
a choisi, pour se faire entendre le magnifique piano de la maison H.
Herz, qui, à l'Exposition de Londres, a été placé en 1re ligne, et que
tous les artistes ont reconnu comme le piano de concert le plus
parfait."
La Presse, 24/12/1862, p. 2 (gallica.bnf.fr)
Lorsque, en 1855, il obtint la
grande médaille d'honneur, ce fut à la suite d'une audition des grands
pianos exposés.
Après trois séances d'épreuves, le jury accorde à
l'unanimité, à cet artiste industriel, le premier rang du concours, sous
le rapport du volume et de la qualité du son.
Depuis, M. Herz a eu un
suffrage aussi précieux par la valeur de l'homme qui l'a donné. M. Fétis,
le savant directeur du Conservatoire de Bruxelles a ainsi caractérisé
son exposition actuelle. Il y a dans ses instrumems quelque chose de
plus pur encore, de plus brillant, de plus sympathique que dans le piano
vainqueur de 1855."
La
Presse, 10/08/1862, p. 2 (gallica.bnf.fr)
L'instrument exposé a
une sonorité remarquable et une docilité de clavier qui doit faire le
bonheur de tous les exécutants. Le son en est pur et sympathique.
Il y a
vingt-cinq ans on louait la salle de concert de la rue de la Victoire
avec la condition de n'être pas obligé de jouer sur un piano de cette
maison; aujourd'hui elle se loue aux premiers pianistes de notre époque,
qui font de l'adjonction du grand piano de concert de M. Henri Herz une
condition obligatoire.
En 1855, le grand piano exposé par M. Herz fut
regardé comme un des meilleurs pianos de l'Exposition : aujourd'hui il a
fait mieux encore. Voilà le résultat d'un travail incessant."
Douze jours à Londres : voyage d'un mélomane à travers
l'Exposition universelle, 1862, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant,
p. 139
Son piano à queue petit format et son piano droit ont paru dignes de la
réputation que M. Herz a conquise par trente années de travaux
persévérants."
Rapports des membres de la section française du
jury international sur l'ensemble de l'exposition. M. Michel Chevalier,
Exposition universelle de Londres de 1862, p. 207 (gallica.bnf.fr)
They exhibit two grands, one in ebony inlaid with brass, and handsomely
ornamented, the other in a plainer case. The iron bracing is composed of
four bars parallel to the strings in the middle of the strings, and the
action is a simplification of the Erard mechanism. The upward bearing of
the strings, at the front end, is made directly upon the transverse
suspension bar, and not, as in English instruments, upon eyes screwed
into the wrest plank.
They also exhibit a smaller grand, and an upright with obli ue strings,
in a handsomely-carved oak case."
Reports by the Juries on the subjects in the
thirty-six classes into which ..., 1862, p. 147
1863
NÎMES -
"282 HERTZ [sic],
id.[Paris] (827), deux Pianos : un à queue et l’autre droit."
Exposition de l'industrie : livret, Exposition. Nîmes. 1863, p.
51 (gallica.bnf.fr)
1864
BAYONNE -
"Herz
(Henri), Paris, 48, r. de la Victoire. Méd. d'hon., prize medal, 0.* -
Pianos."
Exposition Internationale Franco-Espagnole sous le
patronage de l'Empereur ..., 1864, p. 139
Entre autres choses, le jury, après avoir constaté là
supériorité marquée des pianos droits et des pianos à queue de la maison
Henri Herz, a décidé que ces instruments seraient mis hors concours et a
décerné le grand diplôme d'honneur à M. Henri Herz.
Cette décision, du
reste, n'est que le couronnement très légitime des succès antérieurs,
car tout le monde se rappelle que la même maison a obtenu les premières
médailles aux expositions de Londres et de Paris."
Le
Figaro, 22/09/1864, p. 7 (gallica.bnf.fr)
1865
PORTO -
"La supériorité marquée des Pianos de la maison Henri Herz vient d'être
de nouveau proclainée à l'Exposition universelle de Porto, où ces
instruments ont obtenu la grande médaille d'honneur. S.M. le roi de
Portugal a daigné sanctionner cette haute récompense en conférant à M.
Henri Herz le brevet de fournisseur de la
maison royale."
La Presse, 01/12/1865, p. 3 (gallica.bnf.fr)
1867
Le but principal vers lequel tendent tous les facteurs dans la
construction des instruments, est d'imiter le mieux possible la voix
musicale de l'homme.
La musique n'étant pas un art plastique, elle
ne saurait, sans le secours des paroles, rien décrire de palpable,
ainsi que le font le langage, la sculpture, la peinture; mais elle
sait définir à l'aide des sons, les diverses sensations de l'âme.
L'aptitude de la musique sous ce rapport est en exacte proportion
avec les qualités humaines de ses tons. Si une voix manque de
qualité sympathique, si elle est inexpressible, monotone, elle ne
représente pas alors l'humanité, elle est une exception, une sorte
de monstre dont les fibres du cœur, insensibles, sont incapables de
captiver les auditeurs.
Aussi nous apercevons nous souvent que la
voix ne suffit pas toujours pour exprimer la passion d'une façon
lyrique.
Eh bien, il en est de même du piano qui n'est pas appuyé de
paroles et qui n'a que des sons pour traduire les sensations de
l'exécutant. Ce qu'il faut donc rechercher et examiner avant tout
dans un piano, c'est la propriété vocale, et cette propriété je l'ai
reconnue grande et belle dans les instruments exposés par M. H. Herz.
Il y a dans la personne de M. H. Herz trois individualités bien
distinctes : l'exécutant, le compositeur et le facteur. Je ne
m'arrêterai pas à vouloir vous faire apprécier ni le compositeur ni
l'artiste; car les œuvres de l'un sont dans les bibliothèques de
toutes les personnes qui s'occupent du piano, et la réputation de
l'autre, professeur au Conservatoire, est depuis longtemps
solidement et glorieusement établie.
Nous ne nous occuperons donc
ici que du facteur de la rue de la Victoire, qui s'est trouvé, comme
membre de la commission d'examen, mis hors de concours.
Cette situation spéciale imposée à quelques exposants était la plus
grande et la plus honorable récompense que la commission impériale
ait eu le pouvoir de leur décerner, car en appelant ces exposants à
être juges de leurs confrères, elle a reconnu publiquement
l'excellence de leurs œuvres et la supériorité de leur mérite.
Il
était beau pour un établissement industriel d'être si dignement et
si justement apprécié, mais M. Henri Herz ne pouvait pas espérer une
récompense inférieure à celle de 1855 et à celle obtenue à Londres
en 1862, avec cette appréciation spéciale : Perfection de toutes les
parties du piano, puissance et égalité de sons, précision du
mécanisme et solidité.
La fabrication des pianos est devenue, comme nous le prouve
l'Exposition de 1867, une industrie généralement répandue dans le
monde entier.
Jadis un piano était regardé dans un ménage comme un
meublé de luxe, aujourd'hui que l'étude de cet instrument est entrée
partout comme une partie indispensable de l'éducation des jeunes
filles, l'acquisition d'un piano est un besoin.
Le piano s'est donc
introduit partout; il a fait invasion dans toutes les maisons,
riches ou pauvres; du rez-de-chaussée aux combles, on entend le
piano à tous les étages.
Les propriétaires ont beau s'opposer à
cette invasion sonore, en rétrécissant chaque jour les appartements,
les locataires, aidés des facteurs, parviennent à y faire tenir non
pas seulement un piano droit, mais encore un de ces petits pianos à
queue qui ont acquis tant de vogue par la belle et bonne
construction de ceux que M. H. Herz présenta à l'Exposition de 1855
et dont le jury constata par diverses épreuves la grande étendue de
la sonorité et la supériorité de la construction.
Ajoutons, pour mémoire, que tous les instruments sortis des ateliers
de M. H. Herz et présentés au jury de 1855 obtinrent un succés si
brillant, que le premier rang du concours fut, sous le rapport du
volume et de la qualité du son, accordé à l'unanimité à M. H. Herz.
Si les instruments de M. H. Herz étaient déjà excellents en 1855,
que sont-ils donc aujourd'hui ? Car on ne s'arrête pas dans cette
maison, on perfectionne sans cesse.
Aussi reconnaissons nous que le
son de ses instruments s'est perfectionné : à sa qualité, brillante
et sympathique se trouve jointe aujourd'hui une certaine rondeur,
une sorte d'élasticité qui, manquant à la sonorité de tant
d'instruments, leur donne de la sécheresse.
D'où provient cette perfection à laquelle tend continuellement M. H.
Herz ?
De sa supériorité comme musicien, sans nul doute. Pénétré, des
exigences de son art, sachant ce que désire rencontrer un exécutant
dans l'instrument qui lui sert d'interprète, M. H. Herz s'est
efforcé, comme facteur, de prévenir les vœux de l'artiste.
Aussi ce
que vous pouvez admirer dans les pianos exposés, c'est l'égalité et
surtout la légèreté du clavier, dont les touches répètent facilement
à tous les degrés de leur enfoncement.
Au nombre des instruments exposés par M. H. Herz se trouve un
magnifique piano. Beau à l'extérieur et excellent à l'intérieur, il
enchante les yeux tout en ravissant les oreilles, car, comme le
corbeau de la fable, son ramage se rapporte à son plumage.
Il y a
dans les galeries du Champ-de-Mars une foule de pianos dont on a
cherché à augmenter l'importance par les détails extérieurs, fort
riches, j'en conviens, mais rarement de bon goût.
Il faut laisser
ces grandes œuvres exceptionnelles aux maisons de premier ordre, il
serait fâcheux que la masse des facteurs se lançât dans cette voie.
Hors les instruments d'une construction tout exceptionnelle, comme
ceux de la maison Erard et celui de M. H. Herz, rien n'est plus
convenable et plus beau pour un piano que la simplicité et même la
nudité.
Le public, depuis quelques jours, s'entasse devant le piano de M. H.
Herz, il semble oublier qu'il existe d'autres instruments dans la
galerie; mais aussi il mérite la sensation qu'il fait chaque jour,
car ce n'est pas seulement la richesse et la magnificence qu'il faut
admirer dans cet instrument, mais c'est l'art de la peinture,
imitation heureuse de celle du siècle passé en ce qu'elle a de plus
séduisant et de plus élégant.
Le style de l'ornementation rappelle
la fin de Louis XV avec tant de vérité que, si nous ne savions pas
sa récente origine, on pourrait supposer ce piano provenir du
château d'Étiolles et du salon de madame de Pompadour ou, si vous
aimez mieux, avoir été construit pour le pavillon de Louveciennes,
par ordre de madame Du Berry, pour l'aider à réjouir son royal
adorateur.
La caisse est recouverte d'un fond blanc gris perlé, rehaussé de
légers filets d'or. Sur les côtés des éclisses, des groupes-
d'oiseaux, des gerbes et des guirlandes de fleurs sont parsemés et
peints par M. Gontier, avec une touche heureuse et délicate à la
fois; les couleurs s'y mélangent sans rudesse.
Le dessus du
couvercle est occupé par un groupe d'instruments divers fort
artistement dessiné; quelques colombes voltigent dans l'espace azuré.
Sur le devant du clavier, des amours dignes du crayon de Boucher se
jouent dans une atmosphère vaporeuse, avec des oiseaux au plumage
varié et entremêlés à des fleurs de toutes les nuances.
Le dedans de
l'instrument a reçu sur toutes ses parties, même le barrage, une
légère couche de dorure, et par-dessus a été dessiné et finement
peint un léger semis de fleurs des champs; semis qui se trouve
également reproduit avec légèreté sur la table d'harmonie.
La
décoration de l'instrument, fort élégante et d'un goût parfait, est
due à M. Bardoux, qui s'est distingué surtout par une riche
simplicité dans les accessoires. L'instrument que j'ai entendu
plusieurs fois, me paraît avoir une grande valeur musicale.
Les
notes graves ont beaucoup d'ampleur et une belle qualité de son, les
notes élevées sont sonores sans sécheresse, mais la partie que je
préfère entre toutes, c'est celle du médium, où l'instrument chante
avec une suavité délicieuse, de façon à contenter les oreilles les
plus difficiles. Il faut entendre M. H. Herz faisant courir ses
doigts sur ce clavier, pour en faire apprécier l'obéissance et la
légèreté; on ne sait vraiment ce qu'il faut le plus louer, l'artiste
ou l'instrument.
L'usage de peindre les éclisses des clavecins, ainsi que les parties
extérieures et intérieures, de leur couvercle, est fort ancien; on
peut en admirer un précieux spécimen dans le beau clavecin de Rouker
[Ruckers], déposé au musée instrumental du Conservatoire.
Il serait
à désirer que la mode nous ramenât cet usage, qui procurait à
quelques peintres un moyen d'existence. Combien de chefs-d'œuvre ont
peut-être été détruits avec les clavecins. Le piano de M. H. Herz
aura, je l'espère, un meilleur sort.
Comme œuvre d'art, il est impossible de rien imaginer de plus
agréable à l'œil et de mieux fait pour l'ouïe. Dans les différentes
peintures tout est gai, tendre, voluptueux et aérien; voilà un
travail véritablement beau et bon, produit par l'union de deux arts
faits pour s'entendre, la peinture et la musique."
La musique à l'Exposition universelle de 1867,
Louis-Adolphe le Doulcet Pontécoulant,
p. 80-84
C'était HERZ ?
Il vient de s'en tirer d'une
façon qu'il a crue sans doute fort adroite eu faisant publier dans
tous les journaux étrangers qu'il est le seul de son industrie qui
ait reçu une récompense honorifique à l'Exposition universelle.
Le moyen est peut-être bon
pour le facteur de pianos, mais ses confrères ne goutent pas ce
procédé, et on dit qu'un gros procès va s'engager à ce sujet."
Journal du Loiret, 22/12/1867, p. 3
(Aurelia.Orleans.fr)
PARIS -
Sein Piano eolien besass die nicht mehr unbekannte Vorrichtung, vermittelst, welcher nach dem Anschlag ein Luftzug über den Saiten das An- und Abschwellen der Töne bewirkte. Die mit jeder Taste in Verbindung stehende Klappe zur Leitung des Luftzuges wurde durch den Anschlag geöffnet und die Winderzeugung durch Bälge bewerkstelligt, welche man mit den Füssen trat. Das Anemo-Corde Schnell's in Paris 1789, mit welchem dieser sich 1795 aus der Revolution rettete, mit dem er 1799 in Wien vor das Publicum trat und auf dem Hummel 1811 in Wien improvisirt haben soll, scheint zur Construction jenes Herz'schen Instrumentes die Grundlage geboten zu haben, nachdem der mit Hers bekannte Mechaniker Isoard manche Verbesserungen erdacht hatte." Geschichte des Claviers vom Ursprunge bis zu den modernsten Formen dieses Instruments nebst einer Uebersicht über die musikalische Abtheilung der Pariser Weltausstellung im Jahre 1867, Oscar Paul, p. 160 (archive.org)
PARIS - "Pianoforti a coda. - [...] L'antica casa di Herz (Henry), anche di Parigi, aveva un gran pianoforte di forma antica Luigi XVI, dipinto bianco con filetti e marchetteria in diversi colori anche dipinti sul fondo bianco; insomma il mobile era di gusto antico e ben fatto. In quanto allo strumento, non abbiamo potuto raccogliere troppe lodi; attesa la grandezza del pianoforte, anche a noi la voce sembrava piccola ; non abbiamo potuto toccarlo, perchè era sempre chiuso. Alla nostra preghiera di aprirlo fu risposto, che il Sig. Herz non voleva che si toccasse da altri fuorchè da quelli da lui mandati per suonarlo tre volte alla settimana alle 4 p. m. - Vi era un Signore presente, che, veduto noi sollecitare la grazia di aprire il pianoforte, osservava con ragione che un espositore come sig. H. Herz dovrebbe essere superbo di mostrare i suoi lavori a persone del mestiere, anzichè tenerli sempre sotto chiave, da parere che egli temesse di vederli giudicati, ma fu tutto inutile; all'ora e giorno indicato l'abbiamo inteso un'altra volta, suonato dal suo suonatore. Diverse note erano bastantemente scordate; del resto aveva voce regolare, piuttosto sottile, ma sonora. Questa firma era fuori concorso." Il Pianoforte, guida pratica per costruttori, accordatori, etc., Sievers, 1868, p. 217-218
1872
Même supériorité incontestée dans les produits de la maison
Herz, qui expose deux pianos à queue et plusieurs pianos droits; chez les
uns et les autres, on constate l'excellente qualité des sons. -
1877
"LE MELOPIANO - PIANO
À SONS PROLONGÉS. - C'est une tradition bien
établie dans le monde musical que celle de virtuoses ou de compositeurs
célèbres associant leur nom, confiant leur fortune aux chances heureuses
ou aléatoires d'industries artistiques :
Clementi, Cramer, Kalkbrenner,
Pleyel-Wolff, Herz, Tulou, bien d'autres encore, ont donné l'autorité de
leur talent, la consécration de leur expérience à des industries
artistiques spéciales, à la facture des instruments de musique, qu'ils
avaient déjà illustrés par leur talent.
Henri Herz occupe dans ce groupe
une place éminente; sa maison, depuis longtemps l'émule et l'égale des
plus célèbres, n'a jamais cessé d'affirmer sa haute position par de
nouveaux succès, d'incessantes améliorations.
L'invention nouvelle, dont
l'idée première est due à l'habile ingénieur-mécanicien Luigi Caldera,
de Turin, et que Henri Herz a déjà appliquée à quelques-uns des pianos
de sa manufacture, marque un perfectionnement de la plus grande
importance, car l'accroissement de sonorité, la vibration prolongée des
notes tenues, ne modifient en rien l'attaque usuelle du clavier.
Le
Melopiano a résolu victorieusement le problème posé depuis longtemps :
la tenue du son prolongé, vibrant sans discontinuité après l'attaque des
cordes par le marteau.
Cette tenue du son, qui peut atteindre au
fortissimo et diminuer au pianissimo, comme les sons filés par un habile
chanteur, est obtenue grâce à la répercussion très-rapide des cordes
primitivement attaquées, qui vibrent librement sous l'action d'un
système aussi ingénieux que délicat, leur donnant cette puissance de
sonorité, vainement cherchée jusqu'ici.
On avait cru la trouver en
superposant deux claviers pouvant faire agir simultanément ou séparément
l'harmonium et le piano, mais le peu d'homogénéité qui existe entre le
timbre de ces deux instruments et l'impossibilité de les maintenir
d'accord an même ton ont fait abandonner cette combinaison par les
artistes.
Il n'en est pas de même du Melopiano, qui, tout en conservant
le caractère du piano et permettant à l'exécutant d'obtenir les effets
si nombreux produits par la variété d'attaque et de toucher, ajoute
encore des effets nouveaux comme puissance, sonorité, combinaisons
mélodiques et harmoniques.
Quelques intimes seulement, jusqu'à ce jour,
ont été invités à juger du mérite de ce nouveau piano; mais il suffit
d'une audition pour apprécier les résultais multiples que virtuoses et
compositeurs peuvent obtenir de cet instrument.
Ce n'est pas seulement
l'accroissement de la sonorité, mais encore la facilité, de mieux
chanter, la variété de nuances et de timbre qui viennent s'ajouter à
l'attacque usuelle, déjà si riche d'accentuation, du piano ordinaire.
Je
n'ai pas à décrire les procédés mis en oeuvre par l'inventeur, M.
Caldera, secondé dans son entreprise par les conseils d'Henri Herz.
Je
me contente d'affirmer que le nouvel instrument réalise un problème
resté insoluble jusqu'à ce jour ; soutenir, prolonger, augmenter et
diminuer l'intensité du son. quelle que soit l'attaque première.
Le
piano, devenu instrument chantant, module le son tout aussi bien que les
instruments à vent ou à archet; le pianiste peut, sans crainte de
confusion harmonique, obtenir des effets de tenues prolongées tout en
parcourant la plus grande étendue du clavier, et reproduire ainsi les
divers effets de l'orchestre, du chant et des choeurs.
Henry Herz a tenu
à honneur d'attacher son nom à l'invention qui introduit dans le domaine
de l'industrie artistique un progrès immense, sans modifier en rien la
construction moderne du piano, d'une si admirable simplicité, d'un si
parfait mécanisme.
Nous croyons fermement à la vulgarisation de ce
nouvel instrument, et nous souhaitons aux heureux inventeurs tout le
succès que mérite la précieuse découverte, fruit de leurs patientes et
longues recherches. A. MARMONTEL."
Le
Ménestrel, 14/10/1877, p. 364 (gallica.bnf.fr) - Voyez
CALDERA
1878
Pourquoi modifier ce qui est
bien ? Trop souvent, de notre temps, la facture instrumentale n’a changé de
procédés que pour le seul plaisir du changement; et qu’a-t-elle gagné
parfois à ces modifications ?
A faire moins bien qu’auparavant. M. Henri
Herz a voulu prouver cependant qu’il obéit à des convictions raisonnées, et
que, s’il conserve les plans qui ont assuré la fortune de son établissement,
il n’est pas un esprit rétrograde. Il a donc tenu a présenter aussi quelque
chose de nouveau, et il à exposé un piano de concert auquel il a appliqué la
mécanique Caldera-Brossa.
Ce mécanisme est ingénieux, nous le reconnaissons.
Dans le mélopiano (ainsi se nomme le nouvel instrument), une série de petits
marteaux sont mis en mouvement par un mécanisme d’horlogerie et maintiennent
par des chocs très rapides les cordes en vibration, en les attaquant près du
sillet.
C’est au moyen d’une pédale spéciale que le pied gradue l’action de
ce mécanisme; mais la répétition des notes, si rapide qu’elle se fasse par
ce procédé mécanique, ne cause point la sensation que donne un son soutenu
et ressemble plutôt à une sorte de roulement, à un tremolo."
Chouquet,
Rapport sur les
instruments de musiques à l'exposition universelle de 1878
Ce
meuble d'art produit dans son ensemble un effet hors ligne; les amateurs le
placent parmi une des plus belles choses de l'Exposition. Comme curiosité
nouvelle et comme preuve des progrès que l'on cherche à réaliser, il y a le
Ce qu'on
reproche aux instruments à cordes et à clavier, c'est leur sécheresse et
leur défaut de ne point soutenir les sons; le Melopiano a résolu
victorieusement le problème posé depuis longtemps : la tenue du son, vibrant
sans discontinuité, après l'attaque des cordes par le marteau.
Cette tenue
du son, qui peut atteindre au fortissimo et diminuer au pianissimo, comme
les sons filés par un habile chanteur, est obtenue grâce à la répercussion
très-rapide des cordes primitivement attaquées, qui vibrent librement sous
l'action d'un système, aussi ingénieux que délicat, leur donnant cette
puissance de sonorité vainement cherchée jusqu'ici.
On avait cru la trouver
en superposant deux claviers pouvant faire agir simultanément ou sépa rément
l'harmonium ou le piano, mais le peu d'homogénéité qui existe entre le
timbre de ces deux instruments et l'impossibilité de les maintenir d'accord
au même ton, les ont fait abandonner par les artistes.
Il n'en est pas de
môme du Melopiano, qui, tout en conservant le caractère du piano et
permettant à l'exécutant d'obtenir les effets si nombreux produits par la
variété d'attaque et de toucher, ajoute encore des effets nouveaux comme
puissance, sonorite, combinaisons mélodiques et harmoniques.
Ce piano,
devenu instrument chantant, module le son tout aussi bien que les
instruments à vent ou à archet; le pianiste peut, sans crainte de confusion
harmonique, obtenir des effets de tenues prolongées, tout en parcourant la
plus grande étendue du clavier, et reproduire ainsi les divers effets de
l'orchestre, du chant et des choeurs.
Le Melopiano, perfection sous la
direction de M. Henri Herz, et dont l'idée première est due à l'habile
ingénieur-mécanicien Luigi Caldera, de Turin, offre des ressources
entièrement nouvelles aux virtuoses et aux compositeurs."
L'Exposition universelle de 1878, p. 784 (fragment) (gallica.bnf.fr)
Ce mécanisme intitulé
melopiano a été inventé par M. Caldera de Turin.
Il est adapté à un grand
piano à queue avec lequel il peut confondre ses sons ou les faire entendre
séparément.
Il consiste en une série de petits marteaux emmanchés sur un
ressort d'acier qui par leurs coups précipités sur les cordes, 20 ou 25
coups à la seconde, produisent presque la sensation du son continu. Ils sont
mis en mouvement par une pédale qu'on presse avec le pied comme celle d'un
rouet.
Les suites d'accord dans le style vocal conviennent particulièrement
très-bien au mèlopiano et font un contraste avec les sons plus durs du
piano. On peut ainsi obtenir des effets assez nouveaux et agréables à
l'oreille."
Journal officiel de la République française,
30/10/1878, p. 1005 (gallica.bnf.fr)
1880
MELBOURNE -
"French pianos are exhibited hy Henri Herz, the once fashionable
pianist who so early as 1851 began the manufacture of his favourite
instrument. At the Exposition in 1855 he obtained the highest medal, and his
pianos now rank with those of the best makers. H. Herz has one grand and
five cottage pianos under the gallery in the eastern nave. Aucher Freres
have bent four cottage pianos."
The Sydney Morning Herald, 09/12/1880, p. 7
(trove.nla.gov.au)
MELBOURNE -
"GRAND
PIANOS. [...]
HERZ, H. - The concert grand piano of this maker is a very powerful
instrument, constructed according to the plans long since adopted by him,
and which have established his fame.
The tone is clear and
brilliant or soft and sweet at the will of the performer, and can be
modified by the touch, which is exceedingly delicate, the keyboard being
well regulated throughout. M. Herz, like many other makers, seeks to impart
to his instruments the sostenente.
In this piano he has
obtained, by a judicious arrangement of the sounding-board, and a careful
attention to the action of the dampers, a well-sustained sound throughout,
without any of the extra appliances of other makers. The instrument is of
solid construction and excellent finish. First award. [...]
COTTAGE
PIANOS. [...]
HERZ, H., Paris. —
This maker exhibits some excellent upright pianos, of moderate price, the
actions of which are carefully finished. The quality of the tone is
remarkably sweet, clear, and brilliant.
M. Herz is one of the
French makers who have preferred securing solidity in the disposition of the
wood to adopting the American system. Like all French instruments, the
outward appearance of the cases is that of simplicity and neatness; nothing
is sacrificed to show. First award."
Official Record: Containing Introduction, History
of Exhibition, Description ..., 1882, p. 47-50
1882
PARIS -
"141. Herz (Henri), facteur de pianos. 48, rue de
la Victoire. Paris, 1867. M. O. hors concours. - 1878. R. M. O."
Catalogue des oeuvres et des produits modernes, exposés dans le Palais
de l'industrie : Le bois, les tissus, le papier. 7e exposition, 1882,
p. 77 (gallica.bnf.fr)
1885
-
1 Piano à
queue, grand format de concert,
-
1 piano à queue, petit format de concert,
-
1
piano à cordes obliques, grand format riche,
-
1 piano à cordes obliques,
-
1
piano à cordes verticales,
5 pianos.
Grande médaille d'honneur, en 1855,
Paris. Prize Medal eu 1862, Londres. Hors concours, membre du jury, 1867,
Paris. Médaille d'or (rappel), 1878, Paris. Deux médailles d'or. 1881.
Melbourne."
Exposition d'Anvers, 1885, p. 21
1888
Il assignait Mme Henri
Herz, la veuve du célèbre facteur de pianos, pour la forcer d'exposer, ou de
lui payer le montant de l'emplacement et s'entendre condamner à deux mille
francs de dommages et intérêts.
Il est de fait que Mme Herz, qui avait
d'abord, voulu exposer, s'est ensuite désistée pour des raisons à elle
connues."
L'Univers illustré, 04/08/1888, p. 482 (gallica.bnf.fr)
BARCELONE -
"Herz (Henri), 48, rue de la Victoire, Paris. - Un piano à cadre vertical;
deux pianos à cordes obliques, un piano à queue."
Catalogue officiel de la section française : Exposition universelle
de Barcelone, 1888, p. 130 (archive.org)
1889
Nomenclature des pianos exposés.
- Mod. 9. Grand piano à queue, de
concert, palissandre, du sol grave au la aigu.
- Mod. 8. Piano ½ queue, bois noir
dépoli, style Louis XVI.
- Mod. C. Piano 1/4 de queue, bois noir,
filets en cuivre.
- Mod. E. Piano à queue, petit format,
palissandre.
- Mod. 7. Piano grand modèle, à cordes
obliques, style Louis XV, riche.
- Mod. 4. Piano à cordes obliques
palissandre.
- Mod. 1. Piano à cordes verticales bois
noir.
Récompenses : 1836, Chevalier de
la Légion d'honneur. 1846, Chevalier de l'Ordre de Léopold. 1855 Paris,
Médaille d'honneur. 1862 Londres, Prize Medal, Officier de la Légion
d'honneur. 1867 Paris, Hors concours et Membre du Jury. 1873, Paris; rappel
de Médaille d'or. 1880 et 1881, Melbourne, 2 Médailles d'or. 1888 Barcelone,
Médaille d'or."
Catalogue général officiel de l'exposition universelle
de 1889, p. 6 (gallica.bnf.fr)
Manufacture de pianos, fondée en 1825. Paris 1855, Médaille
d'Honneur ; Paris 18ô~, Herz, Membre du Jury, Hors Concours; Paris
1878, Médaille d'or (rappel); Pans 1889, Médaille d’or ; Londres
1862, Première Médaille ; Melbourne 1880, 2 Médailles d’or ; Anvers
1885, Diplôme d’Honneur ; Barcelone 1888, Médaille d’or ; Chicago
1893, Hors Concours.
M. Herz fondateur. Officier de la Légion d'Honneur (1863). M.
Thibout, directeur."
Catalogue général officiel. Tome troisième,
Groupe III : instruments et procédés généraux des lettres, des
sciences et des arts : classes 11 à 18, 1900, p. 521
(archive.org)
1905
Dans le piano
à queue en noyer ciré frisé mesurant 1 m. 55 de long, avec cadre de fonte
coulé et cordes croisées, le Jury a été frappé de la sonorité parfaitement
homogène et réellement digne d'un piano à queue.
M. Amédée THIBOUT,
directeur actuel de cette célèbre maison, n'a pas hésité à faire appel au
merveilleux talent de l'artiste RUPERT CARABIN pour étudier et exécuter le
chef-d'oeuvre de sculpture enveloppait un de ses pianos droits en noyer
massif.
Certains qui pu critiquer le modernisme de ces sculptures
allégoriques; pour notre compte, nous trouvons là un effort artistique digne
de tous les encouragements et si les facteurs s'adressaient plus souvent au
talent des artistes modernes, ou arriverait peut-être, d'une façon pratique,
à faire de cet instrument rébarbatif un instrument plus agréable à voir, si
ce n'est a entendre."
Rapport [instruments de musique], par G. Dutreih ;
Exposition universelle et internationale de Liège, 1905, Section française,
Classe 17, 1909, p. 37 (gallica.bnf.fr)
1909
HERZ Henri
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