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HERZ Henri
à Paris (°1825)

1829

Fin des associés KLEPFER-HERZ

"M. Klepfer, facteur de pianos, a l'honneur de prévenir Mrs, les marchands, professeurs et amateurs de cet instrument, qu'il vient de transférer son magasin, autrefois rue Fbg.-Poissonnière, n°. 4, et rue du Fbg.-Poissonnière, nos. 1 et 3.

On trouvera toujours chez lui des pianos droits de tous genres, ainsi que des pianos à queue et carrés; et le meilleur témoignage qu'il peut offrir au public de la bonté de ses instrumens, est le certificat que M. Herz lui a délivré, après lui avoir acheté 44 pianos au mois de juillet dernier, sur lequels il n'a pas dédaigné de faire mettre son nom, pour les faire valoir comme sortant de sa nouvelle fabrique.

Certificat de M. Herz. Je certifie par le présent que je trouve les pianos de M. Klepfer supérieurs à tous autres, autant par la beauté et la force du son, que par leur construction, qui est d'une solidité à toutes épreuve.

Aussi me suis-je servi exclusivement de ses pianos à tous concerts de l'hiver dernier, ainsi qu'aux soirées particulières de la cour. Si mon témoignage, réunià celui des plus célèbres pianistes de l'Europe, peut-être de quelque utilité à M. Klepfer, je serai charmé de lui rendre ce service, en marque de mon estime particulière pour son talent. En foi de quoi j'ai délivré et signé le présent. Henri Herz jr. Le constitutionnel : Journal du commerce, politique et littéraire, 8 décembre 1829, p. 4 (gallica.bnf.fr) - Voir KLEPFER

"Paris, le 13 décembre 1829. M. Le rédacteur, j'ai lu dans la partie des Annonces de votre journal du 8 de ce mois, un article inséré par M. Klepfer, sur lequel je dois une explication publique. Elle est tout à la fois l'accomplissement d'un devoir envers ceux qui veulent bien envirronner mon nom de quelque confiance, et une protestation dans mon intérêt privé, contre les insinuations mensongères qui s'y trouvent.

Vers la fin de l'année 1826, M. Klepfer me témoigna de désir de l'établir comme facteur de pianos, mais manquant de resources, il me proposa de l'aider, je mis à sa disposition d'argent qui lui était necessaire pour établir une fabrique de pianos.

Nous formâmes une association. Les excellens ouvriers que nous avions engagés et le choix des matériaux ont donné aux premiers pianos fabriqués sous le nom de Klepfer & Cie, quelque supériorité.

Au printemps de 1828 M. Klepfer fit un voyage en province, et pour lui faciliter la vente de nos instruments je lui donnait un certificat qui n'était que l'expression de mon opinion d'alors.

Vers le commencement de 1829, par la faute de M. Klepfer, les bons ouvriers s'éloignèrent, et la fabrication fut négligée. Je ne voulus pas laisser sortir de mes magasins la plupart des pianos nouvellement fabriqués, que je trouvais défectueux.

Je fis dissoudre la société pour une défaire d'un associé qui me portait préjudice, et pour me couvrir de mes avances je fus obligé de me charger des matériaux de l'établissement, ainsi que de 41 pianos qui portent encore le nom Klepfer & Cie, et qui sont en partie dans mes magasins, en location, ou vendus comme pianos de hasard.

Cépendant M. Klepfer n'a pas craint de publier dans Galignon's Messenger du 24 novembre dernier, en usurpant un titre qui n'est pas le sien, celui de facteur du Roi, que je lui avais acheté 50 pianos, et dans votre journal du 8 de ce mois, que je lui avais acheté 44 pianos au mois de juillet dernier, sur lequels je n'ai pas dédaigné de faire mettre mon nom pour les faire valoir comme sortant de ma fabrique.

Il m'importa de déclarer qu'il y a dans cette assertion trois erreurs volontaires, dont l'une est de nature à blesser ma délicatesse et à compromettre mes intérêts.

1. Il est faux que j'aie acheté quarante quatre pianos de M. Klepfer, je me serais bien gardé de faire une aussi mauvaise affaire. On vient de voir que, par suite de la dissolution de notre Société, j'ai été obligé de prendre 41 pianos pour sauver une partie de mes avances.

2. Il est faux que j'ai fait mettre mon nom sur ces pianos; je me serais nui à moi-même en compromettant ma réputation.

3. L'importation d'avoir fait valoir les pianos de M. Klepfer qui me sont restés après la dissolution de la Société comme sortant de ma nouvelle fabrique, est odieuse, puisque c'est me placer aux l'accusation d'avoir voulu tromper le public à l'aide d'une espèce de faux.

Un seul fait est de nature à prouver la mauvaise foi de M. Klepfer : c'est qu'il fait rapporter aux pianos fabriqués par lui depuis la dissolution de la Société, c'est-à-dire depuis le 9 juin 1829, un certificat que je lui avais délivré au printemps de 1828, et qui se rapporte par conséquent aux pianos antérieurement fabriques.

J'ai pu jusqu'à ce jour tolérer les insertions de M. Klepfer dans plusieurs journaux, je n’y voyais que son désir de se relever d’une pontion embarrassee; mais dès qu’elles prennent un caractère calomnieux, et qu’elles tendent à compromettre mon nom et mon crédit, tout en me réservant de porter plainte devant les tribunaux, je me dois à moi-même d’éclairer l’opinion publique.

C’est dans ce but, M. le rédacteur, que je vous prie d’insérer cette lettre dans votre journal, et de vouloir bien informer vos nombreux lecteurs que les pianos portant mon nom sont sortis de mes ateliers, et sont garantis par moi pendant deux annees; que déjà j’occupe trente excellens ouvriers; que tous les bois employés dans la construction de mes instrumens, sont parfaitement secs et de la meilleure qualité, et les autres matériaux choisis avec le plus grand soin; aussi les plus heureux résultats sont obtenus; le son de mes pianos est a la fois fort, pompeux, rond, et, au besoin, plein de charme et de suavité.

Le mécanisme, objet essentiel pour la netteté, la force et la délicatesse de l‘exécution, a été l’objet de mes soins particuliers. La solidité est assurée par tous les prucédes que l‘expérience et l:art ont indiqués, et notamment par un barrage en fer dejonle a l’interieur.

Je me suis de plus imposé le devoir de jouer chaque piano, et de l’examiner avec la plus scrupuleuse attention , avant de le laisser sortir de mes ateliers, afin de m'assurer que l'instrument ne laisse plus rien à désirer. J'ai l'honneur d'être, etc. Henri Herz, compositeur et pianiste du Roi, rue du faubourg-Poissonnière, n°. 5." Le constitutionnel : Journal du commerce, politique et littéraire, 25 décembre 1829, p. 4 (gallica.bnf.fr)

Lettre à Rebecca 20/12/1831

"Avant-hier, j'ai fait des visites musicales : à Cherubini, qui gronde ; à Herz, qui est tout sucre et tout miel. J'avais vu à la maison une grande enseigne où il m'avait semblé lire :

MANUFACTURE DE PIANOS PAR HENRI HERZ
MARCHAND DE MODES ET DE NOUVEAUTÉS

Je crus que cela ne faisait qu'un; je ne m'aperçus point que c'étaient deux enseignes différentes, et j'entrai au rez-de-chaussée, où je tombai sur des cartons de tulle, de blondes et de dentelles, très-effarouché de ne point trouver de pianos.

Au premier, nombre d'écolières, plus sérieuses les unes que les autres. Je me plaçai près de la cheminée, je lus vos chères nouvelles sur l'anniversaire de la naissance du père, et le reste.

Arrive l'ami Herz, qui donne audience à ses écoiières. Nous nous faisons mille amitiés, nous parlons du bon vieux temps, nous nous accablons mutuellement d'éloges. Il y a sur ses pianos :

Médaille d'or. Exposition de 1827;

cela me parut imposant.

J'allai de là chez Erard ; j'essayai ses instruments et remarquai qu'il y a dessus en grosses lettres:

Médaille d'or. Exposition de 1827.

Voilà mon respect affaibli. Chez moi, j'ouvre mon piano de Pleyel... que vois-je, en grandes lettres :

Médaille d'or. Exposition de 1827 !

Cela ressemble à notre titre allemand de conseiller de cour ; mais c'est une distinction.

On dit que la Chambre va discuter prochainement la proposition suivante : Tous les Français du sexe masculin ont, dès leur naissance, le droit de porter l'ordre de la Légion d'honneur, et qu'il faudra un mérite hors ligne pour avoir le droit de paraitre dans les rues sans les insignes de l'ordre.

De fait, on n'y voit guère d'hommes qui n'aient quelque bout de ruban. Que devient la distinction ? " Revue germanique, publiée par MM. Ch. Dollfus et A. Nefftzer, 1862, p. 74 (gallica.bnf.fr)

"Comme j'allais entrer, j'aperçois un énorme écusson portant en lettres d'or : Manufacture de pianos de Henri Herz, marchand de nouveautés et de modes.

A vrai dire, il y avait deux écussons l'un sur l'autre, mais je ne m'en aperçus pas d'abord, et me précipitai dans un magasin du rez-de-chaussée, où je tombai en plein parmi les fleurs, la gaze et le tulle.

J'y faisais sotte figure, et de jolies blondes se mirent à me rire au nez, quand je voulus opérer ma retraite, en demandant après le facteur de pianos. J'obtins pour tant les renseignements demandés et parvins jusqu'à une salle où des demoiselles, munies de cahiers de musique, attendaient l'œil sévère et l'arrivée du professeur.

En attendant qu'il parût, à je m'installai le dos au feu et me mis en devoir de lire les aimables comptes rendus dans lesquels vous me décrivez la manière dont vous avez célébré l'anniversaire de naissance du père. Enfin la porte s'ouvrit, et le sourire sur les lèvres, et tout rayonnant, entra le petit Cœur. (Herzchen, diminutif de Herz, qui en allemand signifie cœur.)

Il commença par donner audience à ses élèves, puis à moi-même. Nous nous fîmes réciproquement des mamours, nous nous cassâmes l'encensoir sur le nez, rappelâmes le temps passé, les bons jours d'autrefois, etc. J'avais vu sur ses pianos : Médaille d'or, Exposition de 1827, ce qui m'en imposa.

J'allai de là chez Érard, où j'essayai des pianos sur lesquels je vis également : 1827, Médaille d'or. Mon respect baissait déjà. Enfin, de retour chez moi, je me dépêchai d'ouvrir mon propre piano, un piano de Pleyel, sur lequel on lisait également : Médaille d'or, 1827.

J'en conclus que c'était là pour les pianos quelque chose comme un titre de conseiller aulique chez nous pour les hommes, un titre purement honorifique et qui n'oblige à rien." Revue nationale et étrangère, politique, scientifique et littéraire, 1865, p. 416-417 (gallica.bnf.fr)

1837

"Nous apprenons par la voie des journaux anglais que M. Henri Herz, pour donner une plus grande extension à sa manufacture de Pianos, vient de faire l'acquisition d'un grand hôtel, rue de la Victoire, à Paris, et que son intention est d'y faire construire de vastes ateliers et une salle de concert." Le Ménestrel, 21/05/1837, p. 4 (gallica.bnf.fr)

1838

HERZ CLUESMAN

"La Gazette des Tribunaux a eu déjà l'occasion d'entretenir ses lecteurs du procèsen contrefaçon intenté à M. Cluesman par M. Hertz. L'objet de cette instance, c'est le dactylion, mécanisme appliquable aux pianos et pour lequel M. Hertz s'est fait breveter le 6 mai 1836.

C'est au sujet de cet instrument que Dantan a représenté sou auteur avec une souricière dont le piège consiste en un anneau suspendu à une corde, et semble, en effet, avoir pu faire naître l'idée du dactylion.

La plainte de M. Hertz est du mois de juin 1836, et, dès le mois de mai précédent, la Revue el Gazette Musicale de Paris, dans son numéro du 15, avait contesté et le mérite de l'invention et lu mérite de l'instrument.

Elle rapportait mêmeà cesujet une anecdote assez piquante, suivant laquelle ce serait M. Meyer-Dalembert qui aurait d'abord communiqué à M. Hertz un appareil de son invention pour faciliter l'étude du piauo, appareil que celui-ci se serait approprié; et, sur les plaintes de l'auteur, M. Hertz lui aurait répondu :

« Monsieur, je ne me rappelle pas que vous îu'ayez parlé du dactylion ; mais, en tous cas, c'est une vieille invention que mon père a déjà vue autrefois en Allemagne, et qui n'est pas plus de vous quedemoi, etc., etc. M. le juge de paix du deuxième arrondissement de Paris, saisi en premier lieu de la contestation, a désigné MM. Adam et Zimmerman pour examiner le dactylion et lui en donner avis.

Ces artistes distingués ont fait un rapport favorable à M. Hertz, dont l'instrument, n'ayant pas d'ailleurs le même objet, leur a paru présenter des avantages notables sur d'autres créés antérieurement, el qui semblaient avoir à ce lui beaucoup d'analogie.

En conséquence, M. le juge de paix, faisant droit à la demande de M. Hertz, a déclaré valable la saisie pratiquée à sa requête, et condamné M. Cluesmann à lui payer 800 francs de dommages-intérêts; l'a condamné à 200 francs d'amende, et ordonné l'insertion de son jugement dans trois journaux.

Appel a été interjeté de cette décision, et la cinquième chambre avait à en apprécier le mérite. Me Marie, dans l'intérêt de M. Hertz, a fait valoir, indépendamment des pièces qu'il avait précédemment produites, un rapport fait à l'Académie royale des beaux-arts, au nom de la section de musique, sur le nouvel instrument de M. Hertz. Ce rapport est ainsi conçu :

« Le dactylion est un petit instrument à reporto, destiné à délier et fortifier les doigts, à les rendre indépendante les uns des autres, et surtout à donner à leur jeu l'égalité nécessaire et indispensable pour acquérir une belle exécution sur le piano.

A des époques diverses, des artistes célèbres, tels que Clementi, Dussek, Steïbelt, Wolf, etc., se sont servis de différents moyens mécaniques pour obtenir cette égalité d'exécution que l'on remarque dans leur jeu; mais nul d'entre eux n'a jugé à propos de faire connaître les procédés qu'il employait. »

Le chiroplaste de M. Auger et le guide-main de M. Kalkbrenner n'ont pour but que d'indiquer la position que doivent avoir au piano les mains et l'avant-bras, mais aucun moyen pour donner de la force, de l'agilité ou de l'égalité aux doigts, n'avait été connu jusqu'à ce jour.

Selon nous, M. Hertz a atteint ce but ar l'invention de son dactylion. Nous en sommes autant plus convaincus, qu'il nous a affirmé que lui-même n'était parvenu à acquérir cette vélocité, cette égalité, qui sont les bases de son beau talent, qu'en faisant, de son enfance et encore maintenant, usage de son dactylion. Nous nous dispenserons donc d'en faire ici l'éloge, car nous croyons que, pour toute persoune qui a joui du plaisir de l'entendre, il est au bout de ses doigts! »

Nous pensons donc, messieurs, qu'un grand talent, qu'un grand arsiste tel que M. Hertz, lorsqu'il consent à dévoiler, à publier tous les secrets de son art, est digne de mériter les suffrages de l'Académie. »

Signé à la minute : Cherubini, Lesueur, Auber, Paër, Reicha et Berlon, rapporteur. Nonobstant une autorité si importante, M. Cluesmann a demandé à prouver que le dactylion n'était qu'une copie d'instruments semblables existants depuis longtemps.

Une enquête a été ordonnée; elle a amené un résultat tout différent de celui que semblait présager le rapport de M. Berton. Un grand nombre de témoins, presque tous artistes, sont venus déposer que, dès 1835, c'est-à-dire antérieurement au brevet de M. Hertz, ils avaient vu et s'étaient servi de l'instrument mécanique de M. Cluesmann, qui ressemble beaucoup à celui de M. Hertz et a été' imaginé dans le même lieu.

Seulement les anneaux de l'un sont en fer, ceux de l'autre en caoutchouc.

L'instrument de M. Cluesmann a, de plus, une mobilité qui permet de parcourir le clavier.

Me Lafargue, armé de cette enquête, a combattu victorieusement son adversaire, et le tribunal, après en avoir délibéré, réformant la sentence du premier-juge, a déclaré M. Hertz déchu du bénéfice de son brevet d'invention, a fait main-levée de la saisie-pratiquée, condamné Hertz à payer à Cluesmann 200 fr. à titre de dommages-intérêts, plus 50 fr. d'amende, et l'a condamné en outre aux dépens du procès.

Mais aussi pourquoi M. Henri Hertz s'est-il attiré un procès certes le dactylion n'en valait pas la peine. Ce procès nous rappelle une anecdote.

M. Félis montrant ce singulier instrument, à Bruxelles, à un célèbre pianiste, «Il me paraît, lui dit-il, que le dactylion n'est bien que pour attraper les souris; non, répondit M. Kalkbrenner, M. Henri Hertz l'a fabriqué pour attraper les sots. »" Revue et gazette musicale de Paris, Volume 5, 14/08/1838, p. 337 - Voir CLUESMAN (°1823) et Gazette des Tribuneaux, 02/10/1838, p. 4

"Changement de domicile. M. Henri Hertz [sic] demeure maintenant rue de la Victoire, 38, Chaussée d'Antin, où sa manufacture de Pianos a été transférée." La Presse, 06/06/1838, p. 4 (gallica.bnf.fr)

1839

PROGRÈS DE LA MUSIQUE EN FRANCE.

"École spécial de piano de MM. Herz Frères.

A peine avait-on en France l'idée du piano eu 1784. Des clavecins aigres et discordans suffisaient pour des oreilles encore bien peu sensibles aux charmes de la mélodie.

En 1819, le jury de l'Exposition n'eut à décerner que deux médailles; en 1834, quarante-huit concurrens se présentèrent; en 1839 on comptait à l'Exposition cent vingt pianos ils occupaient près d'un arpent !

Le public possède, en France bien au-delà de cent vingt mille pianos à queue, carres verticaux.

Afin de complêter le nombre des maisons particulières où cet instrument est adopté, il faut, tant est grande la division des fortunes, descendre très bas. Néanmoins nous restons encore bien y en arrière de l'Angleterre et de l'Ecosse où chaque fermier possède un piano pour ses filles.

La construction des pianos a fait d'admirables progrès entre les mains d'habités artistes français; mais il fallait que l'étude de cet instrument se développât en même temps, et que l'art de jouer le piano ne fût plus le privilége d'un très petit nombre de personnes.

Ce progrès a eu lieu, et nous en attribuerons la meilleure part à M Henri Herz, qui, comme professeur puissamment contribué par ses ouvrages et par ses leçons à propager goût du piano, et qui, comme facteur, a obtenu pour ses instrumens une réputation non moins bien méritée.

Depuis vingt ans, ce maître quoique jeune encore, a formé de nombreux élèves, qui, répandus dans tout les parties de l'Europe, y font revivre les meilleures traditions de l'art, graçe aux leçons de M. Herz et à la sûreté de la méthode qu'il a créée.

Après avoir acquis une profonde expérience de renseignement, M. Henri Herz a reconnu qu'il lui restait quoique chose à faire pour divulguer plus promptement, et sur une plus vaste écheite sa méthode et ses principes.

Il a donc ouvert, dans la magnifique salle de concert qu'il a fait élever, un cours ou plutût une école spéciale de piano, destinée à devenir pour l'art le centre d'une active propagation, cette idée devait être d'autant; plus féconde en heureux résultats, que M. Henri Herz s'associait pour ce cours M. Jacques Hertz [sic], dont la réputation de professeur est si bien établie et qui allait poursuivre ainsi dans, ces leçons collectives le succès de ses leçons isolées.

Aussi, l'Ecole de MM. Herz est-elle depuis une année le point de réunion de tous les jeunes pianistes, de ceux qui se destinent au professorat aussi bien que des simples amateurs. Quelques mots sur l'enseignement tel que MM. Herz le mettent en application justifieront la faveur qui doit s'attacher à cette École spécial de piano.

Les coûts sont organisés de telle manière que chaque é'ève, indépendamment des morceaux d'ensemble exécutés en commun, reçoit des leçons particulières de MM. Henri et Jacques Herz.

Ainsi, par une méthode rationnelle, sagement appliquée, les élèves trouvent dans ces cours tous les avantages de la leçon particulière et de la leçon collective dans toutes deux l'action directe du professeur s'exerce toujours.

Il convient d'ajouter encore que l'enseignement simultané, appliqué au piano, a le grand avantage d'exciter l'émulation, ce levier puissant'du progrès en toutes chosee, et de donner l'assurance nécessaire aux pianistes qui peuvent avoir l'occasion de se faire entendre.

En établissant sa salle de concert, M. Henri Herz connaissait à l'avance l'heureux parti qu'il pourrait en tirer pour ses éièves.

Dans le courant de l'hiver et à divers intervalles, il la met à leur disposition, et là, en présence des professeurs de piano les plus distingués, en présence de leurs parens, de leurs amis, les élèves les plus avancés peuvent mettre en évidence le talent qu'ilss ont acquis.

Nous nous rappelons les séances musicales qui ont eu lieu.

L'année dernière, et nous sommes convaincus que ces brillantes reunions de famille exercent les plus heureux résultats sur les études en devenant pour chaque élève un noble but d'émulation. Enfin, un concours général et public, présidé par les plus celèbres pianistes, termine les travaux de l'année.

Toutes les branches de l'art musical feraient, sous le rapport de l'exécution, des progrès rapides, si elles avaient pour appui des cours spéciaux semblables à ceux dont MM. Herz ont si heureusement doté l'étude du piano." La Presse, 28/11/1839, p. 3 (gallica.bnf.fr)

1843

Concert H. HERZ

"Nous ne vous parlerons pas du concert Herz, l'infortuné facteur de ce nom a voulu prouver qu'il avait été autrefois un célèbre pianiste.

Hélas H. Herz, courez plus que jamais le cachet, et enseignez aux autres ce que vous ne savez plus faire vous-même.

Il est vraiment triste de se survivre ainsi à soi-même, voilà ce que se disaient avec stupeur les pauvres auditeurs déçus, en cherchant la cause de ce fiasco.

M. Herz a vieilli comme pianiste. C'est une réputation cliente de M. Gannal. Peut-être a-t-il eu tort de s'imposer, ainsi qu'aux autres artistes, les méchants pianos qu'il fabrique." La Tribune dramatique : revue théâtrale, artistique, littéraire et des modes, 23/04/1843, p. 587 (gallica.bnf.fr)

1844

"Le roi, à la dernière visite a l'exposition a adressé du complimens a M. H. Herz sur ses petits pianos à queue.

Ces pianos l'ont vivement intéressé ; l'instrument, sur lequel a joué M. Herz était tout ouvert de dorures et de la plus grande magnificence.

Puisque l'Institut se mêle de faire des rapports sur les pianos, notre éloge à propos des brillans instrumens de M. H. Herz aurait bien peu de valeur. En toutes choses, les répétitions élogieuses sont du superflu." La France Musicale, 1844, p. 174 (gallica.bnf.fr)

"Sur la demande de M. le ministre de l'interieur, l'Institut a nommé une commission composée de MM. Auber, Carafa, Halévy, Onslow et Spontini, afin d'examiner nn piano a queue d'un très petit format et d'un système nouveau, présenté par M. Henri Herz.

La commission s'est adjoint M. le baron Seguier, de l'Académie des sciences, et a nommé M. Onslow son rapporteur.

Dans la séance du samédi 18 mai, M. Onslow a eu un rapport des pins natteurs sur l'importance et les avantages de cette invention.

MM. les meaSses de l'Institut, après avoir entendu toucher le nouveau piano par M. Henri Herz lui-même, ont approuvé à l'unanimité les conclusions du rapport.

Une seule observation quel est le piano qui ne doive paraître excellent et même excellentissime entre les mains de M. Henri Herz ?" La Presse, 24/05/1844, p. 3 (gallica.bnf.fr)

"La vogue s'attache aux nouveaux pianos de M. Henri Herz, qui ont figuré avec tant d'avantage et qui ont été l'objet, d'un rapport des plus favorables à l'Institut, dans sa séance du 18 mai.

Ces pianos sont touchés aujourd'hui de préférence par les grands pianistes.

Ce sont en même temps des instrumens de concert et des instrumens de salon." La Presse, 14/07/1844, p. 8 (gallica.bnf.fr)

1860

"Je pars demain pour Cardenas, charmante petite ville de l'île, dont le port est presque aussi florissant que celui de la Havane. La Société philharmonique de Cardenas a acheté un superbe piano d'Èrard, de Londres, grand format, qui lui a coûté 6,900 francs, et organisé un concert auquel J'ai été engagé me faire entendre.

A propos de pianos, j'ai joué dernièrement d'un instrument de mon illustre confrère Henri Herz; c'est une véritable merveille. Il n'a pas coûté moins de quinze mille francs et a été fabriqué expressément pour S. Exc. M. de Larrinaga, l'un des plus opulents propriétaires de l'île.

Le meuble en est d'ébène sculpté avec ornements en relief de bronze doré et ciselé comme un bijou;

J'ai d'autant plus admiré ce superbe instrument que généralement, dans ces sortes de pianos, les exigences du luthier sont sacrifiées à celle du tapissier, du sculpteur et de l'ébéniste; dans celui-ci, la magnificence du meuble égale à peine la splendeur du son dans les basses, l'éblouissante limpidité des octaves hautes et l'égalité du clavier.

Ce beau piano a été mis gracieusement à ma disposition pour mes prochains concerts. J'ai été appelé dernièrement à juger deux suberbes pianos à queue, de Bord, dont le nom et les instruments sont déjà populaires dans toutes les Amériques et dont la fabrication est digne d'entrer en parallèle avec celle d'Érard, de Pleyel et de Herz; [...]" Gottschalk, La France Musicale, 1860, p. 426 (gallica.bnf.fr)

"Prudent vient de quitter Paris pour donner une série de concerts dans les départements; il se fera entendre sur l'un des magnifiques pianos de la maison Herz, instruments si justement recherchés des grands artistes, et qui ont valu à M. Herz l'honneur d'être placé le premier au grand concours de l'Exposition universelle de 1855."  La Presse, 03/01/1860, p. 3 (gallica.bnf.fr)

"Nous avons rapporté récemment, dit le Droit, les nombreux vols commis au préjudice des marchands de meubles par un adroit aventurier qu'on n'a pu encore mettre en arrestation. Ces commerçants sont maintenant exploités par un autre chevalier d'industrie non moins habile, qui emploie le procédé suivant :

Il se présente chez des marchands de meubles en annnonoant l'intention d'acheter des articles de luxe; il se dit commerçant et déclare qu'il soldera en billets, soit de la maison Herz, fabricant de pianos, soit de la maison Godillot, entrepreneur des fêtes publiques et d'équipements militaires. On accepte l'arrangement.

Le mentant des billets que donne en, paiement l'aventurier dépasse ordinairement le total de la facture, de sorte qu'il se fait remettre comme différence une somme assez notable.

C'est toujours par le chemin de fer du Nord qu'il charge les marchands d'expédier les meubles, à destination d'Amiens, d'Abbeville, ou d'autres localités du parcours, dans lesquelles il a sans doute des recéleurs.

Ce n'est qu'au bout de quelque temps que l'on s'aperçoit que les billets, dont l'imitation est parfaite, sont l'œuvre d'un faussaire.

Parmi les marchands qui ont été victimes de ce nouveau genre d'escroquerie, nous citerons M. Billard, marchand de meubles; M. Demouchy, fabricant de pianos, rue Jacob; M. Siot, fabricant de chaises, rue de Charenton, etc.

L'individu est un homme d'environ trente-cinq ans, ayant des cheveux chatains, de fortes moustaches et des favoris bruns. Il est invariablement vêtu'd'un paletot marron et d'un pantalon noir. Il se donne le nom d'Anquetin et déclare demeurer boulevard de Batignolles." La Presse, 27/01/1860, p. 2 (gallica.bnf.fr)

1863

Henri HERZ Philippe HERZ neveu

"Henri Herz, de beroemde pianist en pianofabriekant had twee zijner werklieden aangeklaagd, plannen en teekeningen van pianos te hebben ontvreemd en aan zijn neef, die ook eene piano-fabriek bezit, te hebben gegeven; hij eischte daarvoor 25,000 fr. schadevergoeding.

De beide werklieden dienden daarentegen eene aanklagt van laster tegen hem in. Deze zaak is aldus afgeloopen; aan Henri Herz is de eisen ontzegd; de aanklagt der werklieden is voor gegrond verklaard en Herz is veroordeeld tot het geven aan ieder van eene schadevergoeding van 2000 francs." Nieuw Amsterdamsch Handels- en effectenblad, 04/09/1863, p. ?  - Voir Marcus KNUST

'Affaire Henri Herz contre MM. Knust et Alexis Soibinet ses anciens contremaîtres' [qu'il a accusés de détournement de plans pour la fabrication des pianos, accusé lui-même par eux de dénonciation calomnieuse.]. Extrait de la "Gazette des tribunaux" du 31 août et 1er Septembre 1863, impr. Renou et Maulde, 1863, 22 pp.

1864

"M. Litolff vient de faire une tournée artistique en Belgique, dont lesuccès a été des plus éclatants. Partout le célèbre artiste s'est fait entendre sur un des magnifiques pianos delà maison Henri Herz, dont la supériorité marquée a été si souvent proclamée parle public et par la presse tout entière." La Presse, 14/04/1864, p. 2 (gallica.bnf.fr)

1874

"Vu la similitude de nom, et afin d'éviter toute confusion dans l'esprit du public, M. Henry Herz nous prie d'annoncer que sa fabrique de pianos, fondée en 1839, rue de la Victoire, 48, n'a absolument rien de commun avec celle incendiée rue Marcadet." Le Figaro, 18/10/1874, p. 3 (gallica.bnf.fr) -  Voyez HERZ Philippe Henri (°1863).

1875

"UN INCENDIAIRE FOU - On a souvient de l'incendie de la fabrique de pianos de M. Herz, incendie qui fut aliumé par un ouvrier de l'usine, du nom de Gonthier. On n'a pas oublié non plus que Gonthier avait été conduit à Mazas." Le Figaro, 11/02/1875, p. 2 (gallica.bnf.fr)

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Pour les références voyez la page
Pianos français 1800 - 1829


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