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Facteurs de pianos en France
(Vienne, 6 janvier 1803 -
Paris, 5 janvier 1888)
à Paris (°1825)
"M. Herz n'en est pas seulement on excellent maître, mais aussi un facteur habile. Frappé, comme tous les exécutants, des défauts qui existaient dans la fabrication des anciens pianos, il avait résolu d'y mettre un terme et s'était associé pour cela avec un facteur intelligent, M. Klepfer. Ensemble, ils firent de nombreux essais, et, à l'exposition de l'industrie française de 1839, la fabrique de M. Herz se fit remarquer par ses pianos à queues, plus chantants, plus pleins que les autres. Il perfectionna aussi le clavier en adoptant le système anglais, afin de rendre les attaques plus promptes et plus sures. Il ne s'en tint pas là, et donna de l'extension au clavier ordinaire en lui faisant comporter sept octaves complètes." Encyclopédie des gens du monde: répertoire universel des sciences ..., Volume 13, 1840, p. 780
HENRI HERZ "Les artistes de la valeur de M. Henri Herz sont des espèces de météores qui apparaissent de loin en loin dans le ciel de l'Art, afin d'y répandre leur lumière divine et civilisatrice tout à la fois. A peine adolescent, ce grand artiste, qui possède au même degré le génie de l'art et celui des affaires, comprit que la fabrication du piano avait besoin d'une direction plus artistique, et, abandonnant à l'empirisme des procédés usés, il se mit résolument à l'œuvre. Mais, aussi circonspect en affaires qu'impétueux devant le clavier, l'artiste, que son amour pour le progrès allait transformer en l'un de nos plus habiles facteurs, marcha avec prudence de perfectionnements en perfectionnements ; aussi, remporta-t-il deux fois la médaille d'or, à l'Exposition de 1844 (rapport du célèbre Savart), et, enfin, la grande médaille dhonneur à l'Exposition universelle de 1855 ; Fétis, rapporteur ). Mais n'anticipons pas; voyons l'ordre chronologique des faits. Né à Vienne (Autriche), en 1807, d'un riche négociant de cette ville, M. Henri Herz dut à la bonne et intelligente direction que son père donna à ses études, d'être déjà cité avec éloge à l'âge où tant d'enfants riches sont encore confiés aux soins des femmes. A huit ans, M. Henri Herz, qui avait reçu les premières leçons de Hünten, habile organiste de Coblentz, se fit entendre avec succès dans cette jolie ville rhénane. Contrairement à la plupart des enfants prodiges, le jeune artiste, grâce à l'exquis bon sens de son père, continua ses études avec beaucoup de soin; et Beethoven, qui l'entendit à cette époque, prédit ce qu'il serait un jour. M. Herz père, qui venait de doter l'Allemagne de la création des sociétés d'assurances mutuelles contre l'incendie, et qui, avec le bronze des canons devenus muets en Europe, après 1815, avait fait circuler un nombreux numéraire dans l'Autriche épuisée, désirait que son fils Henri fût admis au Conservatoire de Paris, à cette première école du monde dont il est de bon goût de médire lorsqu'on n'a pas l'honneur d'y avoir étudié; ou, ce qui est encore plus envié, d'y asseoir une réputation de grand professeur. M. Herz désirait donc cette faveur qu'il obtint pour son fils, malgré sa qualité d'étranger. Ce fut dans la classe de piano du célèbre Pradher que H. Herz fut admis en 1818, et, au bout d'une année d'études, il remporta, quoique très souffrant d'une cruelle maladie, le premier prix à l'unanimité ! Un jour lui avait suffi pour étudier le concerto mis au concours. En 1825, M. Henri Herz se fit entendre dans un concert public à Paris, et justifia la brillante réputation que son récent succès au concours du Conservatoire lui avait si bien commencée. Ce fut également à cette époque qu'il fonda, dans la capitale, une manufacture de pianos. L'étude de l'harmonie, du contrepoint, de la fugue et de la composition idéale, qu'il fit sous la direction de M. Dourlen et du fameux Reicha, l'initia aux secrets de l'art d'écrire. Ses débuts, comme compositeur, furent des coups de maître. Il faudrait écrire un volume si l'on voulait analyser les innombrables productions de sa féconde imagination. Ses brillantes fantaisies — genre dont il est le créateur — de la Violette et de Ma Fanchette est charmante, ont fait le tour du monde musical ; et sa méthode de piano est le seul ouvrage de ce genre qui ait balancé, en le complétant, celui de Louis Adam, le patriarche de l'école du piano en France. Tout se réunissait pour faire de M. Henri Herz le pianiste à la mode : ses manières aristocratiques, son jeu brillant, chaleureux, la forme si neuve et si mélodique de ses compositions, empreintes de toutes les splendeurs d'une science qui se cache sous les fleurs de l'inspiration. Ce premier rang conquis par notre grand artiste, il a su s'y maintenir depuis plus de trente ans ! Après avoir parcouru en triomphateur les principales villes de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, M. Henri Herz revint à Paris ; et, en 1839, il fit construire, rue de la Victoire, la belle salle de concert qui porte son nom. Cette salle est le splendide sanctuaire que l'éminent artiste a élevé en l'honneur du piano. Elle abrite l'une des plus grandes manufactures que possède la capitale. Après la tourmente de 1848, M. Herz s'exila encore une fois volontairement, et alla demander au Nouveau-Monde des applaudissements que la vieille Europe, trop distraite par l'émeute, ne pouvait plus accorder à sa muse. L'honorable et habile professeur M. Marmontel, fut chargé de l'intérim de sa classe de piano, au Conservatoire de musique. De retour à Paris en 1851, M. Henri Herz donna une nouvelle impulsion à sa manufacture de pianos, puis, il entreprit de nouveaux voyages dans le midi de la France, en Espagne, en Hollande et en Belgique. Quelque temps après, le Roi des Belges, S. M. Léopold Ier, ayant entendu M. H. Herz à Bruxelles, se rappela que le grand artiste avait été le professeur de son épouse bien-aimée, la Reine Louise, et il lui conféra le titre de chevalier de son ordre royal. M. Henri Herz se propose de visiter de nouveau la Russie, où il a laissé de glorieux souvenirs. Si, dans la force de l'âge et du talent, il travaille comme s'il avait encore à faire sa réputation, c'est que les véritables artistes savent qu'il faut toujours marcher en avant pour n'être pas dépassé. Dans le concert annuel qu'il a donné cet hiver, M. Henri Herz a prouvé, en faisant entendre son magistral 6e concerto, dont le finale est enrichi d'un chœur vocal très pittoresque, qu'il était toujours le Herz de 1825, le grand pianiste-compositeur et facteur, qui, en 1855, avait obtenu la grande médaille d'honneur avec l'instrument même qui vibrait sous ses étreintes passionnées ! C'est à l'initiative de M. H. Herz, que les contrefaçons étrangères indignaient, que les compositeurs et les éditeurs de la France doivent la publication et la mise en vente simultanées, en Allemagne, en Angleterre, en Belgique et en Italie, d'une œuvre publiée originairement en France. C'est aussi à son génie inventif que les pianistes doivent le dactylion, petit instrument d'une très grande utilité pour le déliement et la fortification des doigts. Plusieurs morceaux des œuvres du grand artiste ont été composés en société des célèbres violonistes Lafont et de Bériot, mais la plupart sont originaux. 10 Œuvres didactiques et pratiques ; Plein de bienveillance pour tous ceux qui ont le bonheur de l'approcher, M. Henri Herz n'a jamais refusé ni ses conseils, ni sa bourse aux artistes qui se montraient dignes d'intérêt par leurs dispositions ou leur talent déjà formé. Que de fois il a offert l'hospitalité de sa belle salle de concert à des œuvres qui, sans cet abri tutélaire, seraient encore inconnues ! Ecrivain ingénieux, M. Henri Herz a publié, dans la France musicale, sous forme de lettres, une relation de ses voyages d'outre-mer ; ces lettres sont un modèle d'éloquence et d'atticisme. Pianiste, il a fait école; compositeur, il a créé un genre et un style nouveau pour le piano ; professeur, il a, depuis plus de vingt ans, doté la haute société et le monde artiste d'une foule d'amateurs et de professeurs distingués ; facteur de pianos, il s'est placé à côté des Erard et des Pleyel ; enfin, par la grande médaille d'honneur si loyalement méritée, - ainsi que nous l'avons dit précédemment, M. Henri Herz a mis le comble à la réputation de la manufacture qu'il a fondée à Paris, en 1825. Au moment où nous écrivons ces lignes, il envoie ses splendides produits dans les cinq parties du monde, où ils ont été précédés par les œuvres musicales de M. Henri Herz, ces brillants et mélodieux éclaireurs. - A. ELWART, Professeur au Conservatoire impérial de Musique." Archives biographiques et nécrologiques, 1858, p. 33-40 (gallica.bnf.fr)
"HERZ (Henri), pianiste allemand, facteur à Paris, né à Vienne vers 1803, de parents Israélites, commença, sous la direction de son père, l'étude du piano. Doué de ces dispositions précoces si communes chez les musiciens, il exécutait, à huit ans, en public, les variations de Humniel. Pour corriger la faiblesse relative de sa main gauche, ilétudiale violon. En 1816, il entra au Conservatoire de Paris, et après une année d'études sous Pradher, il obtint le premier prix de piano. Il eut pour professeurs Dourlen et Reicha, et écrivit dès 1818 son Air tyrolien varié et son Rondo alla cosacca, qui eurent du succès. L'arrivée de
Moschelès a Paris eut sur lui une grande influence. Il dut à ce maître plus
d'élégance, de légèreté et d'éclat. Pendant douze ans ses compositions pour
le piano, chèrement payées par les éditeurs, eurent une vogue immense. Ses
fantaisies sur Otello, Guillaume Tell, la Norma, le Pré-aux-Clercs,
Euryante, etc., etc., ont été gravées dans toute l'Europe. Il a fait aussi un voyage en Amérique, où il a
rencontré la même laveur. Plus récemment, il s'est fait applaudir en
Espagne. M. Herz est professeur au Conservatoire. Comme pianiste, il si;
fait remarquer par un jeu habile et délitât : comme compositeur, il a plus
de mélodie et de fraîcheur que d'originalité. Il fonda d'abord avec Klepfer la fabrique de pianos à sept octaves, dont il prit seul ensuite la direction. Il a ouvert à Paris une grande salle de concerts qui porte son nom." Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les ..., 1858, p. 874
"HERZ (Henri), né à Vienne, en Autriche, le 6 janvier 1806 (suivant les renseignements qui m'ont été fournis par cet artiste, ou en 1803, d'après les registres du Conservatoire de Paris), commença ses études musicales à Coblence, sous la direction de son père, et à l'aide de quelques livres élémentaires. Ses progrès furent si rapides, qu'à l'âge de huit ans il put exécuter dans un concert public les variations de Hummel (op. 8), et se faire applaudir.A cette époque, sa main gauche, plus faible que la droite, semblait devoir opposer des obstacles au développement complet de son talent; son père, homme de sens, bien que médiocre musicien, imagina de corriger ce défaut par l'étude du violon, et son expédient eut un plein succès. L'organiste Hunten, qui était à 1a fois et son maître de piano et son professeur de composition, l'exerça de bonne heure à écrire ses idées, et le jeune Henri Herz avait à peine huit ans et demi lorsqu'il composa sa première sonatine pour le piano : il n'avait pas alors reçu plus de trois mois les leçons de Hunten. Le père de Herz, prévoyant dès lors l'avenir de son fils, ne songea plus qu'à le placer dans les conditions les plus favorables au développement de ses heureuses dispositions. Il le conduisit à Paris, et obtint son admission au Conservatoire de cette ville, le 19 avril 1816. Pradher y devint son maître, et dès les premiers jours il s'attacha à son élève, dont il aperçut toute la portée. Déjà, il le considérait comme l'espoir du premier concours de piano, lorsque la petite vérole vint, au moment décisif, interrompre les études du jeune virtuose. Cependant quatre jours avant le concours le malade quitte son lit pour aller au piano, et après une préparation si courte, il obtient le premier prix dans l'exécution du 12e concerto de Dussek et d'une étude de démenti. A dater de ce moment son talent prit de l'essor, sa réputation se forma et son nom devint bientôt populaire. Pendant le cours de ses études de piano, il apprit la théorie de l'harmonie sous la direction de Donrlen, et plus tard il devint l'élève de Reiclia pour la composition. Ses deux premières productions furent l'Air tyrolien varié, op. 1, qui eut deux éditions, et le Rondo alla Cosacca; elles plurent en 1818; le public les accueillit avec faveur, malgré la grande jeunesse de l'auteur. L'arrivée de Moscheles à Paris, et les concerts qu'il y donna, exercèrent beaucoup d'influence sur le talent de Herz, qui s'attacha a la manière de ce maître et changea la sienne. Son jeu acquit dès ce moment plus d'élégance, plus de légèreté et de brillant. Les plus grands succès du jeune artiste datent de cette époque. Il est assez remarquable que tandia que Herx s'appropriait la manière de Moscheles, celui-ci changeait la sienne ; car peu de temps après son arrivée à Londres, c'est-à-dire dans la même année où il s'était fait entendre à Paris, son jeu prit un caractère plus large, un style plus élevé. Le succès des œuvres de Herz pour le piano a surpassé celui de toute la musique du même genre pendant douze ans environ, et ce succès fut tel, que les éditeurs payèrent ses manuscrits trois ou quatre fois plus cher que ceux des meilleurs compositeurs pour le piano. On en fit de nombreuses réimpressions en Belgique, en Allemagne, en Angleterre et même en Italie. Le nombre des œuvres de cet artiste célèbre s'élève en ce moment (1861) à deux cents. En 1831, Herz et le célèbre violoniste Lafan firent un voyage en Allemagne, y donnèrent plusieurs concerts et y tirent admirer leur lubileU et le fini de leur ensemble dans de brillante duos pour piano et violon. En 1838 et 1839 ils visitèrent ensemble la Hollande et la France méndionale, mais leur dernier voyage se termina t d'une manière funeste, Lafont ayant été tué dans la chute d'une voiture publique.
En 1834 Herz visita l'Angleterre, et y obtint un succès d'enthousiasme. A Dublin il donna onze concerts, où le public se pressait en foule; à Édimbourg il ne fut pas moins bien accueilli. Entré dans une association pour la fabrication de pianos avec Klepfer, ancien facteur de Lyon établi depuis quelque temps à Paris, Henri Herz y perdit de l'argent, parce que les instruments de ce facteur n'eurent pas de succès.
Il rompit bientôt cette association, et fonda lui même une manufacture de pianos, établie dans un hôtel qu'il avait fait construire et dans lequel il y avait une salle de concert, qui est encore la plus jolie et la plus recherchée par les artistes.
Occupé de son art, et forcé de confier ses intérêts à des mains étrangères, il vit dissiper la plus grande partie de ses économies. Voulant réparer le désordre qu'on avait mis dans ses affaires, Herz prit la résolution de se rendre en Amérique, où déjà sa musique lui avait fait une grande célébrité : il partit dans l'été de 1845.
Trois fois il parcourut les États-Unis dans tous les sens, et le nombre de concerts qu'il donna à New-York, Boston, Philadelphie, Baltimore, Chailestown, la Nouvelle-Orléans, la Jamaïque, dépassa quatre cents. Ensuite il se rendit à la Havane, à la Vera-Cruz et enfin à Mexico, où il donna aussi beaucoup de concerts.
A la demande au général Herrera, alors président de la république mexicaine, il composa un hymne dont la poésie avait été mise au concours et qui depuis lors est devenu le chant national. Après avoir parcouru le Mexique, traversé les Cordillères à dos de mulet et visité le Pérou et le Chili dans toute leur étendue, il s'embarqua à San-Blas pour la Californie, qui depuis une année environ avait été envahie par la multitude des chercheurs d'or.
Il y arriva en 1849, et y trouva une population peu occupée des beautés de la musique : néanmoins ses concerts eurent de nombreux auditeurs. Le premier qu'il y donna fut marqué par des circonstances singulières et presque grotesques.
Au moment de se faire entendre, Herz s'aperçut que l'instrument indispensable, le piano, n'était pas dans la salle. Personne n'y avait songé, et il n'y en avait pas un seul dans la ville naissante de Sacramento. Que faire ?
— Chantez-nous une romance française ! s'écrièrent plusieurs personnes: et Herz les satisfit... sans accompagnement. Pendant ce temps, quelques auditeurs s'étaient décidés à aller chercher, a un ou deux milles de là, une espèce de clavecin qu'ils apportèrent sur leurs épaules. Une seule octave de l'instrument avait des cordes passablement accordées : ce fut sur cette octave que l'artiste dut s'escrimer.
Tout le monde, y compris le pianiste, avait allumé des cigares, et la soirée se termina à la satisfaction générale, avec la demande d'un second concert, pour lequel Herz lit venir un piano de San-Francisco. De cette ville il retourna à Valparaiso et à Lima, où il donna une nouvelle série de concerts, et enfin, après une absence de plus de cinq années, il arriva à Paris, au commencement de 1851. La fabrique de pianos de M. Herz n'avait pas prospéré pendant sa longue absence : à peine de retour chez lui, il y donna tous ses soins, et par des recherches persévérantes, par des essais multipliés, il parvint, à l'aide d'un très-bon chef d'atelier, à la réalisation de ses vues pour la construction des instruments les plus parfaits possibles, au point de vue de la qualité des sons. A l'Exposition universelle des produits de l'industrie, en 1855, les grands pianos sortis de sa fabrique ont produit une vive impression sur le jury, qui leur a décerné la plus haute récompense. La manufacture de pianos de M. Herz est aujourd'hui une des trois premières de la France. Toutefois ses succès dans la lai turc des instruments ne lui onl pas fait négliger l'art auquel il est redevable de sa renommée populaire. Dans les dernières années, il a fait plusieurs excursions en Espagne; il a visité la Belgique, la Hollande, les provinces Rhénanes, la Russie, la Pologne, et dans ses concerts à Madrid, à Bruxelles, à Pétersbourg, à Moscou, à Varsovie, il a retrouvé les succès de sa jeunesse. Parmi les compositions de M. Herz pour le piano, on compte : 1° Six Concertos avec orchestre, œuvres 34 (en la majeur), 74 (en ut mineur), 87 (en ré mineur), 131 (en mi majeur), 180 (en fa mineur ), 192 (en la mineur); Quatorze Rondos, avec ou sans orchestre, œuvres 2, 11, 14, 27, 33, 37, 44, 61, 69, 73, 103 ; Études, œuvres 119, en 2 livres, 151, 152, 153, 179 ; Grande Sonate de bravoure, op. 200; Grand Trio pour piano, violon et violoncelle, op. 54 ; Duos pour 2 pianos, op. 72 et 104; une multitude de Fantaisies et de Variations sur des thèmes d'opéras; Duos pour piano et violon, en collaboration avec Lafont, sur des thèmes d'opéras, op. 73, 75, 96, 110; Caprices, Nocturnes, Divertissements, Morceaux de salon, Marches, Valses, Contredanses variées, Galops, Mazurkas; Thèmes originaux variés : Méthode complète de piano, 2me édition, œuvre 100." Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de ..., Volume 3, François Joseph Fétis, 1862, p. 316-317
HENRI HERZ - HENRI HERZ -
"TOUS nos lecteurs, sans exception, se rappellent l'impression causée
récemment par la mort d'un de nos virtuoses les plus populaires et les
plus justement admirés, et tous ceux qui portent un intérêt quelconque
aux questions musicales ont applaudi aux paroles émues prononcées par
Oscar Commettant sur la tombe de notre regretté Henri Herz.
NÉCROLOGIE
Henri Herz, le pianiste distingué,
le virtuose élégant, le compositeur fécond qui fut, à partir de 1830, le
lion des concerts parisiens, est mort jeudi dernier, à l'âge de 84 ans,
laissant, un excellent souvenir à tous ceux qui ont pu le connaître et
l'approcher. Herz était né à Vienne en 1803. Élève de son père et de
Hunten dans sa patrie, de Pradher au Conservatoire de Paris, sa
carrière, on le sait, fut brillante et constamment heureuse.
Nous
n'entreprendrons pas de la retracer ici, de rappeler ses voyages, ses
triomphes, les ovations dont il fut partout l'objet, non seulement en
France, non seulement par toute l'Europe, mais jusqu'en Amérique, où il
excita un enthousiasme indescriptible. Artiste distingué sous tous les
rapports, Herz fut aussi un professeur recherché, et l'on sait que sa
classe au Conservatoire de Paris a produit un grand nombre d'élèves
remarquables.
Il avait, depuis 1874, renoncé à cet enseignement, après
avoir, quelques années auparavant, publié sous ce titre :
Mes Voyages en
Amérique (Paris, Faure, 1866, in-12), un récit assez curieux de ses
impressions de voyage, récit qui avait, paru précédemment dans les
colonnes du Moniteur universel.
On sait que cet artiste, très actif,
très laborieux, avait fondé naguère une manufacture de pianos qui prit
aussitôt une grande extension et porta son nom dans les deux mondes.
Comme compositeur, il ne laisse pas moins de deux cents oeuvres de tout
genre, consistant en concertos, airs variés, fantaisies, transcriptions,
études, etc. dont le succès en un temps fut vraiment prodigieux.
Sous
divers rapports, Herz a été l'un des artistes les plus remarquables et
les plus remarqués des deux premiers tiers de ce siècle. — Les obsèques
ont été célébrées hier samedi, à l'église Notre-Dame-de-Lorette, où
notre grand chanteur Faure a chanté le Pie Jesu. Grande affluence de
notabilités musicales."
Le
Ménestrel, 08/01/1888, p. 6 (gallica.bnf.fr)
"Nous apprenons la mort de M. Henri Herz, le célèbre pianiste, devenu
plus tard fabricant de pianos. M. Herz avait quatre-vingt-six ans.
Né à
Vienne au commencement du siècle, de parents Israélites, il étudia le
piano et le violon de bonne heure et entra, en 1816, au Conservatoire de
Paris, où il obtint le premier prix de piano en 1818. Il devint bientôt
célèbre à Paris et dans l'Europe entière par une série de compositions
originales qui eurent une vogue retentissante.
De 1830 à 1840, Henri
Herz voyagea dans les deux mondes et obtint partout de grands succès.
Nommé professeur au Conservatoire en 1842, il n'a pris sa retraite qu'en
1874. Il s'était fait naturaliser Français en 1835 [?].
Grand artiste
exécutant, il fut nommé chevalier, puis officier de la Léglon-d'Hoiîneur
pour son talent.Il a fondé à Paris la saile de concerts de la rue de la
Victoire qui porte son nom.
Les obsèques de M. Herz auront lieu
aujourd'hui samedi, à midi précis, rue de la Victoire, 48. Le grand
drame inédit qui sera prochainement créé au Théâtre de Belleville et
dont le titre provisoire était Pro Patria, s'appellera définitivement.
Pour la Patrie. Les répétitions sont poussées avec la plus grande
activité et la première représentation reste fixée au samedi 14
courant."
Le
Petit Parisien, 08/01/1888, p. 4 (gallica.bnf.fr)
18
Sa participation l'établissement d'une fabrique de pianos (Klepfer)
l'entraina dans des pertes financieres ; il se retira de ('association,
mais l'établissement d'une propre fabrique, avec salle de concerts («
Salle Herz »), ne suftlt pas pour le remettre flots.
Il entreprit alors, en 1845, une grande tournée de concerts à travers
les deux Ameriques, et, à son retour (1851), s'occupa avec tant de zele
de sa fabrique qu'il la rendit très prospere. Ses pianos remporterent à
l'Exposition universelle de 1855 le premier prix et la maison H. devint,
à côté de celles d'Erard et de Pleyel, la plus renommée de Paris.
En 1842, H. avait été nommé professeur de piano au Conservatoire ; il
abandonna ce poste en 1874.
Ses oeuvres sont : 8 concertos de piano, une quantity de thèmes varies
(qui, à l'en croire, étaient un régal pour le public parisien), des
sonates, rondos, sonates de violon, nocturnes, danses, marches,
fantaisies, etc. (le tout écrit d'une plume brillante et facile, mais
sans fonds sérieux, et pour cette raison déjà aujourd'hui entièrement
oublié), une Méthode complète de piano (op. 100), beaucoup d'études,
d'exercices, etc.
Il a décrit son voyage en Amérique, dans le Moniteur universel » (tirage
à part sous le titre : Mes voyages en Amérique, 1866)."
HERZ Henri
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