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ROLLER & BLANCHET
à Paris (°1826)

1820

Brevet de 1820 : " En 1820, Roller construisit un piano pouvant à volonté changer de ton, c'est-à-dire que chacune de ses notes pouvait, au même instant et d'un seul mouvement, monter ou descendre par degré de demi-ton jusqu'à une octave.

Ce changement avait lieu par le déplacement du clavier, au moyen d'un mécanisme qui, en faisant monter ou descendre un châssis sur lequel était posé le clavier, faisait changer de corde chacun des marteaux.

Le mécanisme se composait d'un arbre vertical dont l'extrémité supérieure portait une forte aiguille, et l'extrémité inférieure était armée d'une roue dentée, engrenant une crémaillère assemblée au châssis qui renfermait le clavier.

De sorte que cette crémaillère pouvait avancer soit à droite, soit à gauche, par l'action de la main qui, en tournant l'aiguille, faisait jouer la roue dentée.

Ce changement était combiné avec une précision concordante avec chacune des divisions de la plate-forme métallique sur laquelle tournait l'aiguille, de manière que la distance d'une division à l'autre, soit en montant, soit en descendant, ne changeait le ton que d'un demi-ton." Organographie : La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, 1861

Piano transpositeur de M. ROLLER.

"Au moyen d'un mécanisme aussi simple qu'ingénieux dont M. Roller est l'inventeur, ce facteur a su faire marcher le clavier sous les cordes de sorte que la touche qui frappait-les cordes qui sonnent l'ut, passe sous l'ut dièse ou re bémol, et donne ainsi un antre système tonal, sans que le doigtier éprouve le moindre changement : pour baisser le ton, il suffit de porter le clavier de droite à gauche et alors, selon le nombre des degrés qu'on lui fait parcourir, la gamme d'ut, et par conséquent le système entier de ce ton, se changent en ceux de si, de si bémol, de la, de la bémol, de sol, de fa dièse, defa. On peut obtenir les mêmes tons à l'aigu.

Le mécanisme qui porte le clavier à droite ou à gauche est mis en jeu par une clef de la nature de celles des pendules. Chaque tour de clef donne un degré de plus si c'est en haut, et un degré de moins si c'est en bas.

Chacun de ces deux degrés est d'un demi-ton, et à quelque degré que l'on s'arrête, le clavier se trouve invariablement fixé. Des signes mis sur le clavier qui change de place, et sur le devant du piano qui est d'une parfaite immobilité, montrent sur-le-champ à ceux qui n auraient pal'oreille assez exercée pour s'en rendre raison, si le clavier est dans sa position naturelle, ou s'il a été porté d'un ou plusieurs degrés à droite ou à gauche.

Il est inutile de faire remarquer que, si la transposition opérée par le clavier mobile porte l'ut à une quarte au dessus, et à une quinte au dessous de son ton naturel, les pianos transpositeurs, dont le clavier représente six octaves, doivent nécessairement en avoir sept en cordes pour pouvoir faire face au clavier, dans quelque position qu'il se trouve.

Ce mécanisme aplanit toutes les difficultés de la transposition. Cet instrument est bien précieux pour les pianistes qui accompagnent sur la partition, et ceux qui exécutent des duos, des trios, des quatuors, etc., avec des instrumens à vent, et doit assurer un succès complet à cette découverte." Tablettes universelles, 1821, p. 150 (gallica.bnf.fr)

1823

Brevet de 1823 : "Roller, en 1823, adapta à ses pianos un sommier de métal ayant l'avantage de donner de l'âme et de la vibration à la partie de la table d'harmonie qui ne pouvait en recevoir d'après l'ancienne disposition, parce que cette table était alors collée sur le sommier des chevilles, et que les vibrations étaient ainsi interrompues à partir de l'endroit collé jusqu'à la paroi latérale de la caisse de l'instrument." Organographie : La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, 1861

Diapason para piano (pdf)

Chromamètre, instrument composé d'un petit corps sonore, avec un long manche divisé par demi-tons, et monté d'une corde sur laquelle on fait glisser un capotasto mobile, qui varie les intonations selon les divisions du manche.

Une touche de clavier ordinaire fait mouvoir un marteau qui frappe la corde et la fait résonner. Cet instrument, inventé en 1827 par M. Roller, facteur de pianos à Paris, est destine à faciliter l'accord du piano à ceux qui n'en ont pas l'habitude.

1829

Brevet de 1829 : "Le nouvel échappement, construit, en 1829, par Roller et Blanchet, différait de tous ceux faits jusqu'alors. Le pivot de la pièce qui poussait le marteau n'était plus monté sur la touche, mais se trouvait dans la noix du marteau, et l'extrémité, qui échappait, était au bout de la touche, presque sur l'horizontale du point sur lequel elle basculait.

Lorsqu'on posait le doigt sur la touche, la pièce s'élevait et faisait tourner le marteau sur son pivot pour lui faire frapper la corde; elle soulevait en même temps l'équerre, par son extrémité inférieure, qui poussait une autre pièce entraînant avec elle l'échappement qui s'y trouvait fixé, par deux petites toupies, dans une broche taraudée.

L'extrémité inférieure de l'échappement se trouvait alors dans l'entaille et effectuait l'isolement du marteau de la corde. Un ressort repoussait l'échappement à sa première position chaque fois que le doigt quittait la touche." Organographie : La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, 1861

1830

Le piano droit perfectionné

Brevet de 1830 : "piano droit, construit par ROLLER ; c'est celui qui à servi de type à tous ceus que l'on construit maintenant" voyez le brevet et l'image :

Piano droit perfectionné de 1831,
Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie, 1832

"RAPPORT fait par M. Francœur, au nom du Comité des arts mécaniques, sur les piano-droits de MM. Roller et Blanchet, facteurs d'instrumens de musique, boulevart Poissonnière, n°. 1 o, à Paris.

Depuis quelques années, on fait usage de pianos verticaux : on nomme ainsi les pianos dont la table d'harmonie et le plan des cordes sonores sont situés verticalement.

C'est principalement en Angleterre que ces instrumens sont employés. On leur a trouvé un volume de son comparable à celui que rendent les pianos à queue, et on les a jugés moins incommodes à placer dans un salon.

En effet, les pianos à queue ont une forme allongée en trapèze horizontal, et ils occupent une grande étendue dans les pièces où on les place, ce qui rend difficiles l'ordonnance des meubles et la circulation des personnes.

Les pianos à queue sont, par ces motifs, à peu prés exclusivement réservés aux concerts qui se donnent dans des salles très vastes, et où un grand volume de son est indispensable.

En leur substituant les pianos verticaux anglais, on a, il est vrais évité l'emploi d'un meuble de figure non symétrique, mais on a rencontré l'inconvénient de ne pouvoir placer l'instrument que le long d'un mur, à peu près comme un buffet ; attendu que le corps du piano, en s'élevant à plusieurs pieds de hauteur, caché aux musiciens la vue de l'auditoire, lorsqu'on place ce meuble au milieu de la salle.

Ainsi appliqué contre le mur, le piano vertical perd une grande partie du son, et les exécutans sont obligés de tourner le dos au public.

Ainsi, quoique les pianos verticaux fussent d'une forme plus gracieuse et plus commode à placer que les pianos à queue, ils n'ont pas fait fortune en France.

On a préféré les petits pianos carrés pour la musique de salon, et les grands pianos à queue pour celle d'orchestre.

C'est donc un service que MM. Roller et Blanchet ont rendu à leur art que de changer la forme en buffet des pianos verticaux anglais, en celle d'un meuble de très peu d'élévation, d'une forme gracieuse et point gênante, qui est d'un facile transport, soit d'une chambre à une autre, soit de la ville à la campagne, et qu'enfin on peut placer dans tous les salons, sans nuire à l'ordonnance du mobilier.

L'exécutant est tourné devant le public, qu'il voit par dessus l'instrument, comme lorsqu'il se sert des pianos ordinaires.

Dans le piano-droit de MM. Roller et Blanchet, la table d'harmonie et les cordes sont disposées dans une capacité ou boîte verticale placée en avant du clavier et de l'exécutant, de manière toutefois à ne s'élever qu'à 3 pieds au dessus du sol, et à laisser une ouverture en arcade, pour le passage des pieds du musicien et des pédales.

La largeur de l'instrument entier n'est que de 17 pouces, sa longueur de 4 pieds. Un volume aussi peu considérable suffit pourtant à loger les cordes des six octaves, la mécanique, le clavier, les pédales, etc.

Lorsqu'on est obligé de remettre une corde cassée, on sépare la partie du fond de celle d'avant, c'est à dire le clavier, les marteaux et la mécanique, du système de la table d'harmonie, des cordes, du chevalet, des chevilles, etc.

Cette séparation se fait par un mouvement de rotation à charnière analogue à celui d'une devanture d'armoire. On rattache les cordes cassées, puis on referme le piano, et on tend ces cordes au degré voulu, en tournant avec une clef les chevilles d'acier qui y correspondent; le tout conformément à ce qu'on fait d'ordinaire.

Les chevilles de tension sont disposées horizontalement en face de l'accordeur, en sorte que l'accordage est extrêmement facile à faire.

On doit remarquer ici que, quoique le piano-droit soit léger et peu volumineux, il rend des sons qu'on peut comparer en force à ceux des pianos ordinaires.

Vous vous êtes interdit, Messieurs, d'examiner les inventions qu'on vous présente sous le rapport qu'elles ont avec les beaux-arts.

Mais ici notre jugement n'a pas pu être induit en erreur, car, dans un rapport fait à l'Académie des beaux-arts, le 28 du mois dernier, par M. Berton, et signé de MM. de Prony, président, Chérubini, Lesueur, Auber et Paer, on trouve ces mots :

« La qualité de son est pleine, bien nourrie ; son timbre ressemble à celui que pourrait avoir un instrument de grande dimension ; la durée de ses vibrations, sans diminuer sensiblement, peut remplir les plus longues tenues, etc. »

Nous ne croyons pas devoir nous arrêter ici aux éloges que MM. les Commissaires ont donnés aux piano-droits : il nous suffira de dire qu'ayant entendu jouer cet instrument par M. Staudt, artiste d'une grande habileté, nous regardons ce piano comme bien supérieur à ceux de même genre qui ont été faits depuis plusieurs années, tant par M. Roller que par ses imitateurs, soit pour la douceur et l'éclat dessons, soit pour la facilité que trouve l'artiste à le toucher.

Mais ce qu'il importait surtout aux membres du Comité des arts mécaniques, c'était d'examiner le piano-droit sous le rapport de l'appareil qui fait communiquer le clavier aux cordes, et de juger si les fonctions s'exécutent avec facilité et si l'instrument promet ume longue durée. Nous avons reconnu que le mécanisme appelé échappement, à l'aide duquel les marteaux exercent leur percussion, est conçu sur des principes judicieux, et que ce mécanisme se met en jeu avec une telle facilité, que les plus rapides successions de sons ne peuvent gêner l'artiste.

M. Roller est connu favorablement du public par la belle fabrique de pianos qu'il a établie.

Dès 1823, le Jury de l'exposition française l'avait placé immédiatement après M. Erard, pour l'invention d'un piano transpositeur.

Ses mécaniques diffèrent de celles des pianos anglais ou allemands. Le système des deux cent seize cordes du piano droit à six octaves et à trois cordes n'a pu se loger dans la boîte verticale, et conserver aux cordes des tons graves la longueur nécessaire, qulen disposant toutes ces cordes obliquement.

Il en résulte que les têtes des marteaux sont dirigées en plans inclinés parallèles ; mais la mécanique n'agit obliquement que sur les étouffoirs qui se placent sur la corde un peu plus bas que le point de percussion. Nous reconnaissons que cette fonction s'exécute avec une grande précision dans les pianos neufs de ce genre.

Le Comité des arts mécaniqures pense que les piano-droits de MM. Roller et Blanchet sont conçus sur une forme gracieuse, qu'ils sont d'un emploi commode, d'un transport facile, et que les sons ont la douceur et le moelleux des pianos carrés.

Il vous propose d'insérer le présent rapport au Bulletin; d'y représenter, par une figure, le mécanisme de l'échappement; et enfin d'écrire une lettre aux auteurs pour les féliciter de leur esprit d'amélioration dans l'art qu'ils exercent.

Approuvé en séance, le 7 mars 1832 - rapporteur

Description du piano-droit de MM. Roller et Blanchet.

[ Voir toutes les IMAGES (cum.cnam.fr)]

Ce piano représenté vu sur ses différentes faces, fig. 1, 2 et 3, pl. 510, est d'une forme élégante et commode ; il occupe peu de place et se transporte facilement d'un lieu à un autre de l'appartement.

Quoique d'une dimension beaucoup plus petite que celle des pianos ordinaires, puisqu'il n'a que 3 pieds de haut sur 4 de large et 17 pouces de profondeur, il a cependant la même étendue de clavier; sa qualité de son est pleine, bien nourrie, et son timbre ressemble à celui que pourrait avoir un instrument de grande dimension.

Le système d'échappement que M. Roller a appliqué à ses piano-droits, et pour lequel il a obtenu un brevet d'invention de cinq ans, le 10 février 1829, est supérieur à ceux des pianos verticaux anglais.

Dans ceux-ci, l'échappement est fixé sur la touche, et fonctionne dans une entaille faite à la noix du marteau, près de son pivot. Par le frottement d'un bouton sur une partie coupée en pente, cet échappement, au fur et à mesure qu'il monte en poussant le marteau vers la corde, se renverse peu à peu, quitte entièrement l'entaille, et le laisse retomber à son point de repos.

Ce décrochement est sensible sous le doigt qui met en mouvement la touche, ainsi que le frottement du bouton sur la pente de l'échappement.

Dans le système de M. Roller, au contraire, le jeu de l'échappement
h se fait sur la touche a par l'extrémité opposée; l'autre est fixée à la noix k du marteau l, près du pivot, par une goupille sur laquelle il peut tourner.

Un petit équerre p, mobile sur son angle, est placé l'angle ouvert en dedans, derrière le bas de l'échappement, à une distance nécessaire à son jeu seulement, de telle sorte qu'une branche est parallèle à cet échappement, et lui est unie par un petit fil de cuivre.

Presqu'au bout de la touche est une entaille i et une vis à tête ronde g, qu'on peut hausser ou baisser pour régler le jeu du marteau. En posant le doigt sur la touche, l'échappement h est soulevé; en même temps, par la vis à tête ronde g, la branche horizontale de l'équerre l'est pareillement.

Par ce mouvement, la branche parallèle à l'échappement se renverse, l'attire à elle par le petit fil de cuivre qui y correspond, et lorsqu'il est arrivé au bout de sa course, après avoir fait frapper le marteau l sur la corde D, il retombe par son poids et celui du marteau dans l'entaille i pratiquée au bout de la touche.

Deux petits ressorts, l'un av placé devant le marteau, l'autre r derrière l'équerre, ramènent immédiatement toutes les pièces en place après leur effet.

On voit que, par ce moyen, le marteau doit arriver sur la corde avec toute la vivacité que peut lui imprimer la touche, puisque la partie de l'échappement qui l'y pousse reste toujours fixée à la même distance du point d'appui, qui est le pivot; que le quart de cercle qu'il parcourt ne s'agrandit point, et que cet échappement, en fonctionnant, n'est contrarié dans sa marche par aucun frottement. On peut en dire autant de la force; rien de l'impulsion donnée à la touche n'est affaibli ou modifié.

- > Voir toutes les IMAGES (cum.cnam.fr)

Fig. 1. Elévation vue de face du piano droit à échappement de MM. Roller et Blanchet.
Fig. 2. Coupe sur l'épaisseur du même piano, montrant le système des cordes.
Fig. 3. Coupe sur la largenr du même.
Fig. 4. Le mécanisme intérieur du piano vu en coupe et dessiné sur une échelle double de celle des fig. 1, 2 et 3.
Fig. 5. Les marteaux et les étouffoirs vus par derrière. Fig. 6. Les mêmes vus par devant.
Fig. 7. La pédale du piano vue de côté.

Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.

A, Corps du piano.
B, Clavier.
C, Pédale.
D, Cordes tendues obliquement.
E, Sommier en fonte de fer de la table d'harmonie.

a, Touche blanche mobile sur la broche b, et ayant par devant un guide c.
d, Touche noire mobile sur la broche e, et entrant dans le guide f.
g, Vis à tête ronde fixée sur le bout de la touche. v
h, Échappement s'appuyant par sa partie inférieure sur une entaille i faite à la touche.
j, Lame de plomb qui fait remonter la touche.
k, Noix du marteau.
l, Marteau mobile sur le point m.
n, Pièce attachée au marteau, et qui est soulevée par une autre pièce
o, fixée sur la touche.
p, Équerre soulevée par la vis à tête ronde et mobile sur le point q.
r, Pièce qui réunit l'équerre p à l'échappement h, par l'intermédiaire d'une vis taraudée s,
t, Ressort qui presse cette pièce.
u, Point sur lequel bascule l'étonffoir.
v, Ressort qui presse sur l'étouffoir.
w, Autre ressort qui tient le marteau écarté des cordes.
x, Tige de la pédale.
y, Pièce en équerre à laquelle est attachée la tige.
z, Ressort qui presse contre la lame F.
Trente et unième année. Mai 1832. 22

Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie, 1832, p. 153-159

1831

Brevet de 1831 : "Roller, construisit un piano droit qui a servi de type à tous ceux que l'on fabrique maintenant. Dans ce piano, la table d'harmonie et les cordes étaient disposées dans une capacité ou caisse verticale placée en arrière du clavier et en devant de l'exécutant, de manière toutefois à laisser une ouverture pour le passage des pieds du musicien et des pédales. La longueur de l'instrument n'était que de 0 M 46, et sa longueur de 1 M 30.

Un volume aussi peu considérable suffisait à loger les cordes des dix octaves, la mécanique, le clavier et les pédales. Le système d'échappement était fort ingénieux et disposé de manière que le marteau arrivait sur la corde avec toute la vivacité que lui imprimait la touche (B. F.)" Organographie: La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement', Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, 1861

"Rapport fait par M. Francœur, au nom du Comité des arts mécaniques, sur les piano-droits de MM. Roller et Blanchet, facteurs d'instrumens de musique, boulevart Poissonnière, n°. 10, à Paris. Depuis quelques années, on fait usage de pianos verticaux : on nomme ainsi les pianos dont la table d'harmonie et le plan des cordes sonores sont situés verticalement.

C'est principalement en Angleterre que ces instrumens sont employés. On leur a trouvé un volume de son comparable à celui que rendent les pianos à queue, et on les a jugés moins incommodes à placer clans un salon.

En effet, les pianos à queue ont une forme allongée en trapèze horizontal, et ils occupent une grande étendue dans les pièces où on les place, ce qui rend difficiles l'ordonnance des meubles et la circulation des personnes.

Les pianos à queue sont, par ces motifs, à peu près exclusivement réservés aux concerts qui se donnent dans des salles très vastes, et où un grand volume de son est indispensable.

En leur substituant les pianos verticaux anglais, on a, il est vrai, évité l'emploi d'un meuble de figure non symétrique; mais on a rencontré l'inconvénient de ne pouvoir placer l'instrument que le long d'un îriur, à peu près comme un buffet; attendu que le corps du piano, en s'élevant à plusieurs pieds de hauteur, cache aux musiciens la vue de l'auditoire, lorsqu'on place ce meuble au milieu de la salle.

Ainsi appliqué contre le mur, le piano vertical perd une grande partie du son, et les exécutans sont obligés de tourner le dos au public.

Ainsi, quoique les pianos verticaux fussent d'une forme plus gracieuse et plus commode à placer que les pianos à queue, ils n'ont pas fait fortune en France. 

On a préféré les petits pianos carrés pour la musique de salon, et les grands pianos à queue pour celle d'orchestre.

C'est donc un service; que MM. Roller et Blanchet ont rendu à leur art que de changer la forme en buffet des pianos verticaux anglais, en celle d'un meuble de très peu d'élévation, d'une forme gracieuse et point gênante, qui est d'un facile transport soit d'une chambre à une autre, soit de la ville à la campagne, et qu'enfin on peut placer dans tous les salons, sans nuire à l'ordonnance du mobilier.

L'exécutant est tourné devant le public, qu'il voit par dessus l'instrument, comme lorsqu'il se sert des pianos ordinaires.

Dans le piano-droit de MM. Roller et Blanchet, la table d'harmonie el les cordes sont disposées dans une capacité ou boîte verticale placée en avant du clavier et de l'exécutant, de manière toutefois à ne s'élever qu'à 3 pieds au dessus du sol, et à laisser une ouverture en arcade, pour le passage des pieds du musicien et des pédales.

La largeur de l'instrument entier n'est que de 17 pouces, sa longueur de 4 pieds. Un volume aussi peu considérable suffit pourtant à loger les cordes des six octaves, la mécanique, le clavier, les pédales, etc.

Lorsqu'on est obligé de remettre une corde cassée, on sépare la partie du fond de celle d'avant, c'est à dire le clavier, les marteaux et la mécanique, du système de la table d'harmonie, des cordes, du chevalet, des chevilles, etc. Cette séparation se fait par un mouvement de rotation à charnière analogue à celui d'une devanture d'armoire.

On rattache les cordes cassées, puis on referme le piano, et on tend ces cordes au degré voulu, en tournant avec une clef les chevilles d'acier qui y correspondent; le tout conformément à ce qu'on fait d'ordinaire.

Les chevilles de tension sont disposées horizontalement en face de l'accordeur, en sorte que l'accordage est extrêmement facile à faire. On doit remarquer ici que, quoique le piano-droit soit léger et peu volumineux, il rend des sons qu'on peut comparer eu force à ceux des pianos ordinaires. [... lire la suite] dans Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie, 1832, p. 153, 154, 155, 156, 157 et l'image !

1839

Brevet de 1839 : "Roller, chercha à augmenter la puissance de la sonorité dans le piano de manière à ce qu'il devînt un instrument d'orchestre dans un vaste local.

Il tâcha d'arriver à cette solution par deux moyens : 1° dans un piano à queue, à table renversée (trois cordes), il fit attaquer les marteaux en dessous du sillet.

Il plaça ensuite, le plus près possible du plan des cordes, le pivot au centre du marteau, afin de rapprocher, autant que possible, de la perpendiculaire à la corde la direction du dernier élément de l'arc décrit par le marteau; ce qui lui permit d'utiliser une partie d'autant plus grande de la force d'impulsion transmise parle mécanisme.

Le second moyen par lequel Roller crut arriver à résoudre le problême, ce fut le piano à double queue à trois cordes sur (une et l'autre table).

Au moyen d'une pédale on pouvait en jouant, isoler à volonté l'un et l'autre système de marteaux, en conservant au clavier la facilité ordinaire, et ajoutant aux ressources de l'exécutant pour nuancer ses effets." Organographie : La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, 1861

Brevet de 1839 : Mécanisme de piano perfectionnéee, voyez le brevet.

"Piano octaviant, ce système fut employé dans les pianos par PAPE en 1840; Blondel en 1855; BLANCHET en 1839."  Dictionnaire des instruments de musique, Jacquot, 1886

1844

"Piano à double table d'harmonie, inventé par ROLLER, en 1844." Jacquot, Dictionnaire des instruments de musique Jacquot, 1886 -

"Piano à Double Table d'harmonie. — Roller, construisit en 1844 un grand piano à queue, de concert, ayant double rang de cordes, et double table d'harmonie, c'était à peu près deux pianos renversés l'un sur l'autre, un seul clavier faisait résonner les deux instruments, indépendants cependant l'un de l'autre à la volonté de l'artiste." Organographie : La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, 1861

"Piano enharmonique et chromatique, VINCENT, de l’Institut, et Bottée de Toulmont, imaginèrent ce piano et le firent construire par ROLLER et BLANCHET.

Il est à deux claviers et comprend deux octaves. Chaque clavier est muni de quinze touches; le premier sert de terme de comparaison; les notes fixes donnent les sons du genre diatonique moderne ou diatonique ditonique.

Les cordes du deuxième clavier sont accordées à l’unisson du premier; elles ont une variété de longueur; les sons s’élèvent de l’unisson de la corde la plus grave à celui de la corde la plus aiguë. La variation est donc d’un ton et demi ou de deux tons."  'Dictionnaire des instruments de musique, Jacquot,1886

"Piano transpositeur, cet essai, appliqué au piano, fut fait par : ROLLER, à Paris et plus tard, tant des autres." Jacquot, 'Dictionnaire des instruments de musique, 1886

Pour voir le brevet original
voyez le site
INPI
(13)

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pianos français 1800 - 1829


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