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Facteurs de pianos en France
SAX
à Bruxelles & à Paris
(°1843)
Les premiers sont susceptibles d'une certitude a peu près absolue; les seconds ne comportent qu'une certitude relative. Mais toute science s'appuie essentiellement sur les premiers eux seuls lui donnent une autorité véritable. Par exemple, la physique a pour premières bases des faits généraux elle constate et démontre des phénomènes dont la reproduction est invariable, car ils sont sous les lois de la nature matérielle. C'est dans la première catégorie des faits appartenant spécialement à la physique qu'il faut ranger la belle découverte de M. Sax père. C'est en méditant sans relâche sur les mystères de l'acoustique que cet artiste est parvenu à constater, par une expérience décisive, l'existence d'un principe aussi nouveau qu'important pour la meilleure construction possible des pianos, sous le double rapport du plus grand volume du son et de la conservation de ces instruments. Applique la fabrication des instruments de musique, on ne peut nier que l'acoustique ne soit encore une science incertaine en vain recueille-t elle des multitudes d'observations, elle ne se hasarde que timidement à les généraliser. C'est en recherchant son expression la plus radicale que M. Sax a découvert ce nouveau principe de vibration qui, depuis deux ans environ, tient le monde savant en émoi. Evidemment dans ce principe, il y a une liée unique, il est le fait, non d'une simple abstraction, mais de la puissante généralisation d'idées diverses c'est une entité enfin. M. Sax avait d'abord constaté que la puissance des sons du violon, dont le corps sonore est proportionnellement petit, provient de ce que l'angle formé par les cordes avec le plan de la table, au moyen du chevalet qui les élève, est la cause qui imprime à cette table des vibrations énergiques, d'où résulte l'éclat des sons. La guitare, où les cordes suivent une direction absolument parallèle lui avait aussi démontré qu'on ne pouvait tirer que des sons faibles d'un instrument ainsi construit. Ces premiers faits étant posés d'une manière absolue, il songea à adapter au piano le système d'angles usité pour les cordes du violon, et conclut logiquement que la puissance des sons du piano serait infiniment plus considérable que dans les meilleurs instruments actuels de cette espèce, si la hauteur du chevalet était augmentée dans une proportion convenable. Ici M. Sax rencontra et devait rencontrer dans l'application une immense difficulté. Il était évident que le tirage des cordes sur la table d'harmonie allait s'augmenter en raison de l'élévation du chevalet- Le tirage, qui dans les grands instruments équivaut au poids de cinq mille kilogrammes environ, se trouvait tout à coup multiplié par 4, le chevalet du nouveau système devant être à l'égard des grands pianos actuels dans la proportion de 4 à 1. A cette énorme pression, il demeurait certain qu'aucune table d'harmonie, quelque solidement barrée qu'elle fût, ne pouvait résister. Devant un tel obstacle, tout autre à la place de M. Sax eût reculé, mais M, Sax avait foi dans son œuvre. Il ne chercha point à tout concilier, ce qui eût peut-être laissé tout à refaire; il ne songea point à tourner l'obstacle, il le fit disparaître et, par la plus heureuse conception, il résolut du même coup un problème considéré jusqu'ici comme insoluble, lequel consiste à soustraire la table à l'action du tirage des cordes. Nous expliquerons en peu de mots, et dépouillés de ce qu'ils pourraient avoir de trop spécial pour la généralité de nos lecteurs, le moyen aussi rationnel que victorieux imaginé par l'habile inventeur. Une corde étant donnée, elle pèsera sur le chevalet comme un poids de dix kilogrammes mais voici sa correspondante qui passe en dessous et soulève le chevalet par une pression égale à la pression opérée par la première corde puis toutes deux s'étendent horizontalement vers le point où elles seront percutées. De la sorte la pression se trouve rejetée vers le point d'attache, et n'a plus aucune action sur la table d'harmonie. Celle ci, délivrée des doubles et triples barrages de chêne ou lie fer, vibrera désormais en toute liberté elle pourra impunément vieillir et s'améliorera même en vieillissant; car, comme la table du violon, elle doit acquérir plus d'élasticité par un usage fréquent, d'où il suit que la rapide destruction doit cesser, et que par l'effet du temps la sonorité doit augmenter de volume et de pureté. Telles sont fort sommairement les bases sur lesquelles M. Sax fit une première expérience. Persuadé de l'exactitude de sa théorie, il l'appliqua d'abord a un ancien petit piano droit, instrument d'une sonorité sourde et courte. M. Fétis, le savant théoricien, dans un rapport adressé à l'académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, rend compte de la manière suivante de l'effet que produisit le nouvel instrument lorsqu'on l'entendit pour la première fois. « C'est avec un piano droit de Lichtenthal, tout-à-fait défectueux, que M. Sax voulut réaliser ses vues. Ayant fait disparaître la table, il la remplaça par une autre qui n'a que la moitié d'épaisseur de celles dont on fait généralement usage, et n'y adapta aucun barrage; puis il établit son chevalet, suivant les principes que j'ai expliqués précédemment, tendit ses cordes, rajusta tant bien que mal le vieux mécanisme de Lichtenthal et enfin un des fils intelligents de cet homme de génie se mit à jouer de ce piano fait à si peu de frais. A l'instant les passants s'arrêtèrent dans la rue, et cherchèrent à deviner où pouvait être le grand orchestre qu'on entendait. Ce fut une rumeur. Plusieurs artistes se hâtèrent d'aller faire eux-mêmes l'expérience du nouvel instrument, et furent frappés d admiration. Ce qui surtout les étonnait, c'était la longue portée des sons vigoureux et purs, et la puissance des basses dans un petit piano droit de la plus minime dimension. Ces résultats avaient été obtenus du premier coup, sans tâtonnements, et avec la certitude que donne un principe à toute haute intelligence. Qu'ajouterons-nous? A l'heure qu'il est, le nouveau piano de M. Sax est en pleine voie de prospérité il a été joué dans diverses réunions par nos plus célèbres pianistes; sa supériorité a été reconnue d'une commune voix. Nous-mêmes, nous avons voulu l'examiner et le toucher; et disons-le, notre impression a été d'autant plus vive que pourquoi ne l'avouerions-nous pas ? nous sommes porté par notre nature à nous défier des nouveaux systèmes en matière de piano. Nous ne nous laissons pas fasciner aisément, et il nous semble que le défaut le plus commun aux inventeurs, c'est la précipitation qu'ils mettent à tirer des expériences auxquelles ils se livrent, des conséquences trop générales pour ne point être hasardées. Et puisque nous sommes en veine de franchise, disons la vérité tout entière: nous ne connaissons le nouveau piano de M. Sax que depuis quinze jours environ. Quelle n'a pas été notre surprise, notre admiration, lorsque pour la première fois nous nous sommes trouvé en présence de ce merveilleux instrument, et lorsque, grâce aux bienveillantes explications de M. Sax, nous avons pli nous rendre compte de la théorie si simple et si féconde d'api es laquelle il a été construit. Parfaitement édifié à ce sujet, nous pouvons le dire hautement aujourd'hui la découverte de M. Sax est toute une révolution dans la facture des pianos; elle tranche, comme nous l'avons dit plus haut, des questions jusqu'à ce jour pendantes et qui faisaient le désespoir des plus habiles facteurs. On la peut résumer par trois formules : - Sonorité quadruplé. - - Solidité. - - Amélioration successive. – Ces qualités primordiales se subdivisent elles-mêmes en d'autres qualités relatives, non moins dignes d'être constatées. Ainsi à la première se rattache l'étonnante précision et la beauté des sons. Dans les harmonies les plus serrées et les plus opposées, dans les traits les plus rapides et les plus vigoureusement exécutés ces sons offrent toujours le même caractère de clarté et d'homogénéité. La puissance des basses et la facilité qu'on éprouve à en varier la sonorité est surtout remarquable dans le piano que nous avons touché. Construit entièrement sous la direction de M Sax, cet instrument réalise toutes les perfections imaginables; il peut lutter avec l'orchestre, dont il résume les éléments complexes et la sonorité touché par des mains légères et habiles, il chante coir me la voix huitaine, ou s'élance diatoniquement ou chromatiquement en notes étincelantes. Tel est le nouveau piano de M. Sax, telle est cette précieuse découverte, résultat de faits généraux dont la démonstration est évidente. Le principe devait surgir de l'ensemble des faits, dira- t -on oui, et c'est chose si simple, ces bases étaient si faciles à poser, qu'on s'est à bon droit étonné que personne n'ait songé à rien de semblable avant M. Sax. Mais il en est de cela comme de toutes les grandes inventions, comme de la découverte de l'imprimerie, et comme de l'œuf de Christophe Colomb. Nul doute que la théorie de M. Sax ne soit relativement aussi féconde en résultats que l'ont été ces faits puissants, qui ont changé la face du monde en reculant les limites de l'esprit humain et en ajoutant au bien-être moral et matériel des peuples. Le piano est aujourd'hui l' instrument plus populaire c'est le propagateur usuel de la musique qui chaque jour, tend à pénétrer pins profondément au sein des masses. Or, M. Sax, eu appliquant au piano sa découverte, a rendu a l'art musical un service dont personne ne saurait méconnaître l'étendue. Quelle sera sa récompense ? nous ne savons; toujours est il que la reconnaissance publique lui est déjà acquise et c'est, on en conviendra, une couronne qui en vaut bien une autres." L'Europe-artiste, Adolphe Giacomelli, 1853, p. 113 (Gallica) - Voir LICHTENTHAL (°1823)
DAS SAX PIANO
Als Anwalt und Einführer derselben in die musicalische Welt trat namentlich Fétis, Sax's Landsmann, auf. Seitdem ist die Sache durch Zeitungs-Anpreisungen, Commissions-Berichte mit grossen Namen u. s. w. bis zu einer Actien-Unternehmung getrieben worden. Wir geben desshalb obigen Artikel (aus dem Album du grand monde für Literatur, Kunst und Industrie), welcher, obwohl in scherzhafter Einkleidung, dem Dinge auf den Grund zu gehen scheint, und der uns von ehrenwerther Hand zugegangen ist. Die Redaction.) Unsere Zeit ist die Zeit der Wunder! Wer daran zweifelt, nehme nur die Zeitungen zur Hand und lese – die Anzeigen. Wenn einst jede Spur unserer Civilisation verschwunden sein wird und ein künstiger Champollion ein Blatt aus unseren Tagen, das sich zufällig in irgend einer Krypta erhalten hat, entdeckt und dessen Hieroglyphen entziffert, welch ein Staunen wird dann seine Zeitgenossen ergreisen! „Was für Menschen“ – werden die Geschichtschreiber, Redner und Philosophen der Zukunst ausrusen – „lebten in jenem auf ewig entschwundenen Zeitalter! Die tiefsten Geheimnisse der Natur lagen vor ihren Augen enthüllt ! Seht da, welche Weisheit, welche Erfolge! „Keine grauen Haare mehr“ – „Ewiges Lebenswasser“ – „Lob – Rob – Du Barry““ welche Namen! sie wiegen Jahrhunderte ärmlicher Forschungen auf! Jene Menschen waren unsterblich; da war nichts, Auge, Zahn, Fuss, Brust, was sie nicht ersetzten, wenn es verloren ging, oder umtauschten, wenn es nicht taugte. Die Wissenschaft, die Kunst, und vor Allem die Industrie hatte sie zu Herren ihres Schicksals gemacht. O, warum hat nicht ein einziges lebendes Wesen die grässliche Katastrophe überlebt, welche jene Vorwelt verschlungen hat! Besässen wir nur wenigstens noch die Geheimnisse, mit welchen jene Titanen der Civilisation sich die träge Materie unterthan machten zu lebendigem Gebrauche und zur Genossin der eigenen Unsterblichkeit! Ist uns ein derartiges Wunder nicht durch das Dasein jenes kolossalen Pianoforte bewiesen, des Werkes von Sax, der allein mit seinem Instrumente mehr Lärm machte, als ein ganzes Orchester? O Himmel, wenn wir so glücklich wären, ein einziges Exemplar davon auszugraben! Da es sich, wie wir lesen, nicht abnutzte, sondern täglich an Festigkeit und Tonfülle gewann, was für ein Wunder von Klang und Akustik müsste das jetzt nach 4000 Jahren geworden sein!“ So wird man einst unsere Geschichte schreiben! Aber wir sind leider noch nicht da, wo uns die antiquarische Forschung nach 4000 Jahren hinstellen wird. Aufgewachsen unter den Anpreisungen der öffentlichen Blätter, haben wir im täglichen Umgang mit der Lobhudelei und ihren Vertretern durch Erfahrung gelernt, dass die Dinge in der Wirklichkeit ganz anders aussehen, als auf dem glänzenden Annonciorama der Zeitungen. Wir befinden uns also für unsere Personen in einer weit ruhigeren Lage als die zukünstige Welt zum Urtheilen über die Wunder unserer Industrie, und wenn z. B. das Sax-Piano, wie es heisst, das Vorrecht hat, auf die fernste Nachwelt zu kommen, so haben wir nur den bescheidenen Wunsch, dass der Erbauer desselben ein einziges Exemplar dieses gegenwärtigen Artikels in den Leib des Instrumentes einschliesen möge, damit auch wir für die Nachwelt geschrieben haben! Man muss übrigens gestehen, dass, wenn der Erfinder, der gelehrte Akustiker die Kunst, zu hören, versteht, er auch eben so geschickt ist, von sich hören zu machen. Eine verführerische Theorie, auf eine entfernte Aehnlichkeit mit dem Bau der Violine begründet und selbst der Menge leicht verständlich, eine so genannte kinderleichte Anwendung des Systems auf jedes gute oder schlechte Instrument, Empfehlung durch grosse Namen, die man nur gar zu willfährig in Paris findet, Prüfungen, welche die besten Bürgschaften, wenigstens in den Commissions-Berichten, zu geben scheinen, endlich noch gar der Reiz des Spiels und des Gewinns bei einer Actien-Gesellschaft – wahrlich, wenn das alles in unserer Zeit der Speculation nicht den Erfolg sichert, was soll es denn sonst auf aller Welt thun ? Freilich, bliebe noch irgend einem Zweifel an dem Werthe der Erfindung Raum, so könnte man einmal die Herren Meyerbeer, Adam, Thomas u. s. w. auf ihr Gewissen fragen, ob es ihre Meinung sei, durch ihre Unterschristen die Ueberlegenheit des neuen Piano's über alle bisherigen ausdrücklich zu verbürgen, oder ob ihre Namen nur die nothwendige Zuthat zu einem Protocoll, zu einer Maassregel der Staats-Verwaltung und Patent-Commission sind. Was uns betrifft, so sind wir zu misstrauisch gegen unsere persönliche Kenntniss der Sache, und finden in der Einsicht und Erfahrung der Männer von Fach, der Fortepiano-Bauer von Paris, wenn ihre Rechtlichkeit und Aufrichtigkeit in Anspruch genommen wird, hinreichende Bürgschaften für ein richtiges Urtheil. Wir haben alle Achtung vor den oben genannten Namen; allein die grössten Componisten können sehr mittelmässige Instrumentalisten, schlechte Akustiker und ganz schlechte Instrumentenbauer sein. Desshalb haben wir uns an diese letzteren gewandt und sondern ihre Meinungen in zwei Theile. Ihre Aussprüche betreffen erstens die Erfindung an sich, die geringere oder vollkommnere Richtigkeit des theoretischen Grundsatzes, dessen Ursprünglichkeit, die Leichtigkeit oder Schwierigkeit der Anwendung u. s. w., – zweitens die wirklichen zu Tage liegenden Ergebnisse der Erfindung. In der ersten Beziehung haben wir natürlich aus einander gehende Ansichten, je nach Verschiedenheit der einem Jeden eigenen Anschauungsweise, gesunden, womit wir die Leser nicht langweilen wollen; in der zweiten aber eine Uebereinstimmung Aller, was denn doch den Stempel der Wahrheit zu tragen scheint. Wozu nützt es, Herrn Sax den Ruhm des ersten Entdeckers der neuen Theorie zu bestreiten? Die neue Theorie soll ganz neue Klangwirkungen hervorbringen. Leistet sie das wirklich? Das ist die ganze Frage. Und bei der Entscheidung derselben kommt es nicht darauf an, ob das erste Instrument, an welchem Sax seine Erfindung anbrachte, gut oder schlecht war, sondern das gegenwärtig fertige, ganz und in allen Theilen aus dessen Werkstatt hervorgegangene Piano muss dem Urtheil zu Grunde gelegt werden, um so mehr, da nach diesem Muster den Actionären ihre Instrumente nach und nach geliefert werden sollen. Nun hat es sich aber gezeigt, dass dieses Instrument die darauf gesetzten Hoffnungen keineswegs rechtfertigt. Die folgenden Zeilen sind der kurzgefasste Inhalt der Urtheile aller bedeutenden Clavierbauer in Paris. Wir machen ihn bekannt, weil Keiner von ihnen uns entstehen wird, wenn wir in den Fall kommen sollten, unsere Angaben beweisen zu müssen. Dieses Piano, um wenigstens zehn Centimeter höher als die gewöhnlichen Instrumente, zeigt nur in dem Bass eine Ueberlegenheit an Kraft und Stärke des Tones. Allein diese tiefen Töne sind so in einander brausend und so metall- oder messingartig, dass sie zugleich wie Trommel- und Tamtam-Ton klingen und einen ausfallenden Gegensatz zu den mittleren Octaven, dem singenden, mithin wichtigsten Theile der Claviatur, bilden. Diese mittleren Octaven, mit denjenigen der gewöhnlichen Instrumente absolut verglichen, sind merklich schwächer als diese, und die Octaven des Discants sind verhältnissmässig noch schwächer und ermangelnder reinlichen Zierlichkeit und der Schwingung des Tons.
Die Mechanik ist unter dem Mittelmässigen und zeugt von grosser Unerfahrenheit
in der Arbeit; der Anschlag ist schlecht und die Abdämpfung nicht gut. [Das
Erstere dürfte nun wohl zu beseitigen sein – das Letztere scheint uns aber,
so viel sich die Sache aus den Beschreibungen beurtheilen lässt, ein schwer
abzustellender Uebelstand. Uebrigens muss dieser Fehler an dem neuen Piano
arg sein, weil ihn die französischen Clavierbauer rügen, deren Instrumente,
gegen die der deutschen Fabrication gehalten, alle schlecht abdämpfen. Die
Red.] Endlich ist jeder namhafte Fabricant in Paris bereit, unter loyalen
Bedingungen ein jedes seiner gewöhnlichsten Instrumente gegen das Sax'sche
in die Schranken zu stellen. Paul Mouriez."
Niederrheinische Musik-Zeitung für Kunstfreunde und
Künstler, 1853, p. 156-157
Monsieur le rédacteur, Il attribue la supériorité du violon h. la disposition des cordes qui, sur cet intrument, forment un angle avec la table. Ce raisonnement est beaucoup plus spécieux que juste; et d'abord on ne saurait raison tellement établir une comparaison entre ces deux instruments sur lesquels le son se produit par des moyens différents le premier est un instrument à artliel, le second un instrument à cordes pincées. Or, il y a ceci à remarquer, qui est justement le contraire de ce qu'on a prétendu à propos do la découverte de M. Sax c'est qu'en pinçant les cordes du violon ou obtient beaucoup moins de son qu'en plaçant celles de la guitare qù, pourtant, les cordes sept disposées parallèment au plan de la table. Maintenant est-ce également en observant le violon que M. Sax a découvert le svstème du contre-tiruge qu'il a appliqué à son piano ? J'en doute, car il n'existe aucune trace de ce système dans les instruments à archet qui d'ailleurs, n'en ont que faire mal ? je suis assez disposé à croire qu'avant de l'imaginer, M. Sax a dû beaucoup observer tous les systèmes analogues mis en oeuvre depuis longtemps dan» quelques maisons dé Paris ou de Londres.
Moi-même, j'ai inventé que'que chose de semblable, il y a cinq ou
six ans et à l'heure qu'il est, on peut encore voir dans mes magasins un
piano construit d'après un procédé de contre-tirage identique à celui
dont M. Sax se dit l'unique et récent inventeur. Comment ne pas comprendre qu'étant fortement tirée par en haut et par en bas, cette table ne peut avoir l'élasticité qui lui est nécessaire, et que, dans les conditions, elle ne peut donner que des vibrations sèches et courtes ? On m'objectera la sonorité puissante du piano-Sax. Mais tout le monde sait de quelle façon ce piano est touché les jours d'audition publique.
C'est à grand renfort de bras et de poignet qu'on en extrait la
sonorité suffisante à l'ébahissement des auditeurs. Or, le plus mauvais
instrument ne se refuse pas absolument à un pareil service; il n'y a que
les gens de goût et les artistes de latent qui recherchent dans les sons
d'un piano l'ampleur, le velouté et la continuité nécessaires à
l'expression mélodique.
Telle est la force de l'argumentation à l'aide de laquelle on espère
soutenir une semblable énormité. J'ai déjà prouvé qu'elle subsistait la compression, bien loin d'être atténuée dans le piano-Sax, est double de ce qu'elle est dans les pianos ordinaires. Quant au barrage, M. Sax en a si peu reconnu l'inutilité qu'il a fort bien eltrès solidement barré son piano. Le barrage d'ailleurs n'a jamais été un obstacle à la vibration de la table, et il faut ignorer les plus simples éléments de la facture pour assurer qu'elle est la sourdine sur le violon, le rhume sur le gosier du chanteur. Quant à la question d'amélioration successive, si .M. Sax voulait s'en rapporter à l'expérience autant qu'à la science, il pourrait au moins douter. Ainsi un des facteurs les plus distingués de Paris est à même de lui montrer une centaine de pianos fabriqués depuis quinze ans environs d'après un système semblable au sien, mais appliqué dans des limites raisonnables. La table de ces pianos, quoique ayant de grands rapports avec celle du piano-Sax, n'est nullement comprimée, et le temps ne lui a fait subir aucune alteration. Cependant, je ne sache pas que les sons de ces instruments aient gagné, pis plus que ceux des pianos construits à la même époque, dans la même maison et d'après les procédés usuels. Passe encore pour la table d'harmonie; mais les claviers, la mécanique, les marteaux dans les piano-Sax, s'amélioreront-ils aussi en vieillisant ?
Il n'en faut pas douter, si M. Sax invente pour la garniture des
marteaux, pour tous les m iteriaux qui entrent dans la fabrication d'un
piano, et dont l'importance ne saurait être révoquée en doute, un
procédé qui les boustraie également à l'action de l'image. Agréez, monsieur, mes salutations empressées. A. Bord, Facteur de pianos." L'Europe-artiste, 06/02/1853, p. 3-4 (Gallica)
M. Sax est un révolutionnaire qui a bouleversé toutes les règles, toutes les lois ordinaires de l'acoustique; c'est un oseur, un artiste plein de surprises, qui a fait pour l'art du son ce qu'Alexandre Dumas a fait pour la littérature, Horace Vernet pour la peinture, et dernièrement ce que Feuchère réalisait pour la sculpture; M. Sax a agrandi, développé, étendu les domaines du son en multipliant les ressources de ses vibrantes mélodies. Et il ne s'en tient pas aujourd'hui aux instruments de cuivre qu'il a patronés; il révolutionne aussi, avec l'aide de son père, toute la fabrique de pianos; les facteurs sont en émoi comme étaient naguère les fabricants de hautbois et de clarinette. Grâce à M. Sax, le piano repose sur d'autres principes, le piano devient un véritable orchestre, et ses vibrations ont centuplé de force et de puissance; Enfin l'ancien piano n'est plus au piano de Sax que ce que le modeste hautbois est au retentissant et magistral saxhorne. Voilà pourquoi M. Sax de Bruxelles, père du celèbre inventeur de tant d'admirables instruments, qui rendent à l'art de si précieux services, a fondé une Société en commandite pour la fabrication des pianos, d'après le système Sax, au capital social de trois millions de francs; Paris et Londres qui desservent depuis quarante il ans l'univers musical, doivent donc aujourd'hui accueillir l'dée de M. Sax, idée qui est plutôt une création qu'un perfectionnement; ils le doivent dans l'intérêt de l'art musical et en raison des exigences qui leur sont imposées parleur suprématie. L'éloge de ces pianos a été faite par des juges compétents, par des voix assez accréditées pour qu'il en soit ainsi. La supériorité des pianos Sax sur tous les autres pianos est frappante surtout par la sonorité, dont l'homme le plus étranger à l'art musical peut être convaincu, grâce au simple essai comparatif avec les pianos des meilleurs facteurs actuels; par ses vibrations, qui ne sont plus, comme pour les autres pianos, des vibrations partielles, soumises aux contractions étrangères, grâce à sa table isolée, qui, au lieu de se détériorer en peu d'années, s'améliore avec le temps; et qui comme celle du violon acquiert plus d'élasticité par un usage fréquent; enfin par sa solidité, dont les causes sont toutes dans la composition nouvelle de sa table d'harmonie. Avions-nous donc tort de dire plus haut que le système Sax est toute une révolution dans le monde nombreux des facteurs de pianos ? Et maintenant l'exploitation de cette découverte, par une société en commandite formée à Paris au capital de trois millions, n'était-elle pas aussi dans l'intérêt de l'art d'une nécessité absolue?... L'idée qui préside à la formation de cette société indique aussi combien l'auteur a hâte de populariser son système régénérateur; et cette fois, pour ne pas fausser l'esprit de la lettre, nous mettons à jour la pensée tout entière de cette compagnie. [...]" Le Tintamarre. Critique de la réclame, satire des puffistes, Journal d'industrie, de littérature, de musique, de modes et de théâtres, 1853 (Gallica)
The guitar, on the other hand, proved to him that if chords are stretched
parallel to the surface, they are incapable of imparting vibrations to the
whole, and that, therefore, only feeble sounds can be obtained from an
instrument constructed on this principle. Hence, Mons, Sax came to the
conclusion that the sounds emitted from a piano would be much more powerful
than at present, if the height of the bridge were properly increased.
Thanks to a most happy idea, not only has M. Sax avoided this risk, but, in
the most complete manner, resolved a problem which has hitherto been
considered as admitting of no solution; he has freed the sounding-board from
the strain of the strings, and, consequently, succeeded in giving the
instrument the necessary amount of solidity, and introducing improvements
without having recourse to the usual method of iron bars. The following is
the mode of proceeding, as simple and rational as it is successful, invented
by this skilful acoustician.
A straight line, drawn from the points of support of the strings to the
extremities of the instrument, extends perfectly parallel to the
soundingboard in all grand pianos.
The points of support of the wires are connected, as we are all aware, with
the sleepers. The problem to be resolved was: how to prevent the immense
strain of the strings, raised out of the plane in which they were by a
considerable elevation of the bridge, from immediately destroying the
slender sounding board by which they were supported. The solution sought
was: how to do away with this strain and throw it upon the points where the
strings are fastened.
As soon as the solution was reduced to this simple condition, it was
immediately effected by Mons. Sax, who expressed it in the following formula
:
In order to destroy the pressure of the strings upon the bridge, and of the
latter upon the sounding-board, two equal forces must be made to act in
opposite directions. If, therefore, a string exerts upon the bridge a
certain strain proportioned to its tension and the angle it describes,
another, describing an equal angle in the opposite direction, will sustain
the bridge in its proper position, and both of them being again conducted to
tho horizontal plane towards the place where they are struck by the hammer,
will exert no strain save at the points where they are made fast.
What is true of two strings is also true of all contained in the instrument,
if they are divided into two sets, and made to act in different directions.
This -is the reason why, if you place your hand on the sounding-board of a
piano, at the instant that a note is struck, you will find that there are
certain points of the board which do not vibrate. The vibrations are only
partial.
This being premised, it is evident that the mechanism, like everything else
subjected to friction, must deteriorate by use, but the tone, both in volume
and quality, ought to be improved by the elasticity of the sounding-board.
It is, therefore, plain, that a fine grand piano, well constructed, would
always remain in its primitive state, provided the mechanism were simply
renewed; but such is not the case, because the system hitherto pursued must
necessarily involve the progressive deterioration of the vibratory qualities
of the instrument as well as of those connected with the touch.
He adopted the most simple method; that was: to apply his system to a little
old upright piano, by LichtenthaL, an instrument with an abrupt low tone,
mechanism completely worn out, and furnished with hammers that were too
short and which shook about without exactitude or the slightest firmness;
and lastly, with a keyboard made up of keys in a continual state of
oscillation, and chattering under the touch.
It was with this instrument that the artist determined to realise his plans.
Having removed the old sounding-board, he supplied its place with another,
only half as thick as those generally in use. He used no kinds of bars in
it. He then fixed his bridge on the principles which
I have already explained, stretched his strings, and re-adjusted, as well as
he could, Lichtenthal's old mechanism. One of the clever sons of this man of
genius then sat down to play upon this piano, constructed at such a small
outlay. Immediately he did so, the persons who were passing in the street,
stood still and endeavoured to discover where the grand orchestra was which
they heard.
Thanks to the no less luminous notion of maintaining the equilibrium of two
forces between two points of support, he has relieved the sounding-board of
the weight of the wires, so that, if the board could be withdrawn, the
bridge would still remain suspended, and still support its burden.
Being perfectly free and lightened of the superincumbent weight, the
sounding-board is freed also from the system of crossbars which checked its
vibrations, and the latter become so strong that if the hand is placed upon
any part of the surface it can feel them most plainly, whatever the note
struck. From the circumstance of its elasticity having full play, the
Bounding-board can no longer warp or become deteriorated.
On the contrary, its vibratory powers must continue gradually to improve,
and from this it follows, as a necessary consequence, that pianos will no
more wear out so rapidly, but that age will only tend to augment the volume
and purity of their tone.
It is very important that this discovery should be public property, for if
the Belgian manufacturers applied it to the construction either of grand or
upright pianos, they could advantageously enter into competition with the
best French and German makers.
The recompense awarded to Mons. Sax might be joined with the proviso that he
should give up to the Belgian makers the rights he enjoys in virtue of his
patent,"
SAX
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