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Facteurs de pianos en France
SAX
à Bruxelles & à Paris
(°1843)
PARIS - "Cause de la sonorité dans les pianos. -
Un même piano peut avoir beaucoup ou peu de son, selon qu'il est bien ou
mal accordé; voici ce qui se passe : quand les trois cordes d'une même
note sont parfaitement à l'unisson, les vibrations sont isochrones, les
nœuds et les ventres coïncident et s'entr'aident au lieu de se
contrarier et de s'étouffer mutuellement ; cette propriété de l'accord
n'agit pas seulement sur les cordes à l'unisson et sur les octaves; mais
elle réagit encore sur toutes celles qui se trouvent en rapport
harmonique avec la note frappée; dans le cas contraire les autres cordes
ne répondent point à l'appel; les vibrations du son et des ondulations
de l'air n'ayant plus lieu symétriquement ou se faisant en sens
contraire, la durée des sons diminue ainsi que leur intensité; une corde
fausse dans un piano est comme un orateur qui parle à une foule qui ne
partage point ses sentiments.
C'est bien dommage que M. Sax ne puisse donner à sa fabrication tout le
développement dont elle serait susceptible, s'il habitait Londres,
Vienne ou Paris; mais au milieu du fracas de ces Babylones, il n'eût
peut-être pas trouvé le temps de réfléchir et d'essayer tous ses
perfectionnements, dont un seul ferait la réputation et la fortune d'un
autre inventeur.
Nous déclarons, en conscience, que jamais
nous n'avons entendu de sons plus purs, de sons plus longtemps
prolongés; c'est que l'air contenu dans la vessie entrait en vibrations
et ne gênait aucunement celles de la règle, qui se trouvait ainsi comme
suspendue au milieu de l'air; mais il y eut frôlement et diminution
considérable de son dès que la vessie fût sèche. Prenez deux longues boites semblables à celles de dominos, sans couvercle; placez au fond, du muriate de soude et de l'eau; recouvrez cette boite d'une bande de baudruche non tendue, mais collée hermétiquement sur les bords, ou plutôt serrée par un cadre; insufflez de l'air par un petit robinet et fermez.
L'air fera bomber la
baudruche ou lanière d'intestin refendu; sur ces deux coussins, vous
disposerez les lames d'acier, de fer ou de verre de votre échelle
chromatique, qui alors sera parfaite.
1855 PARIS - "Enfin, M. Sax père, persuadé que l'ébranlement de la table d'harmonie doit augmenter d'énergie en raison de la plus grande élévation du chevalet, de laquelle résulte un angle plus prononcé des cordes; mais comprenant d'ailleurs que, par l'effet de l'agrandissement de l'angle, le poids de la tension des cordes tendrait à la destruction de la table, M. Sax, disons-nous, a imaginé d'opposer à cet effort un effort en sens inverse, par le placement alternatif des cordes en dessus et en dessous du chevalet, dans le but d'obtenir un équilibre suffisant pour protéger la table d'harmonie contre l'effet d'une traction trop violente. Par ce moyen, M. Sax a donné à ses pianos un volume de son plus intense que celui qui se produit par la construction ordinaire des instruments du même genre. On a objecté contre ce système que deux forces égales qu'on oppose l'une à l'autre s'annulent mutuellement, d'où l'on doit conclure qu'il n'y a plus de mouvement vibratoire dans la table, et ronséquemment plus de son. On pourrait se contenter de répondre à cet argument parle fait même du son des pianos de M. Sax; mais, sans recourir à ce moyen, il est une explication du phénomène à laquelle on n'a pas songé; à savoir que la force d'impulsion des marteaux sur les cordes rompt instantanément l'équilibre par un effort violent, auquel succède un effort de réaction; effet alternatif qui se répète en s'affaiblissant par degrés, jusqu'à ce que l'équilibre se rétablisse. Il est une autre objection plus sérieuse, parce qu'elle lire sa force du fait même; c'est que le son volumineux produit par ce système manque de timbre et de clarté. Le phénomène mérite d'être étudié, car il faut examiner si des vibrations perpendiculaires au plan de la table, rendues trop énergiques, n'empêchent pas la production d'autres vibrations longitudinales et transversales nécessaires pour l'émission d'un son pur." Exposition universelle de 1855 : Rapports du jury mixte international, Volume 2, p. 694
PARIS - "M. Sax père a imaginé un système de chevalet plus élevé que de coutume, et qui supporte alternativement en sens inverse le poids des cordes faisant angle sur ce chevalet. Il est évident que M. Sax a obtenu un accroissement de sonorité." Le travail universel : revue complète des oeuvres de l'art et de l'industrie exposées à Paris en 1855, p. 602
SAX
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