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Un siècle de facture de pianos à Nantes

 

par Jean-Marc STUSSI


Plusieurs facteurs - fabricants de pianos ont été actifs à Nantes entre 1795 et 1940, à savoir GAMA, GEIGER, SAUZEAU, SICARD, LÉTÉ-DIDION-VUILLEMIN, BRESSLER, MARÉCHAL, LEROUX et ROUX. Seuls les LÉTÉ, DIDION et VUILLEMIN sont relativement bien documentés, bien que les informations apportées ne soient pas exhaustives. Comme cela apparaîtra, ces facteurs-fabricants ont généralement été aussi marchands de musique et d’instruments, sinon même, avant 1850, fabricants d’instruments et luthiers.

Ils ont tous été installés au centre de Nantes entre les places Graslin et Royale actuelles, à relativement peu de distance les uns des autres. Il n’a pas été possible de cerner la production effective de ces facteurs-fabricants de pianos, car les données qui les concernent ne sont pas aisément accessibles ou n’existent pas. Seules les archives de ces entreprises pourraient les fournir, comme cela a pu être effectué pour Erard, Pleyel et Gaveau, fabricants documentés à partir des registres d’atelier et comptables numérisés.

Il s’avère que dès les premières années du 19° siècle. Nantes est déjà un centre musical actif. Autour de 1850, de nombreux changements s’opèrent parmi les facteurs. Les petits artisans cèdent progressivement la place à des fabricants plus importants (DIDION puis VUILLEMIN-DIDION) à industrialisation croissante. Les ateliers artisanaux se convertissent essentiellement en magasins de vente de musique et d’instruments de musique.

Les facteurs-fabricants nantais ont été documentés à partir des registres d’Etat civil et de recensements numérisés de Nantes, subsidiairement des Vosges et de quelques autres villes (dont Paris), ainsi que par les données et références du site de L. Verbeeck. Des données plus ponctuelles ont été obtenues par consultation d’archives numérisées de la BNF, via Gallica).

 

 

LETE, LETE-DIDION, VUILLEMIN-DIDION
Facteurs-fabricants de pianos à Nantes
 entre 1847 et 1940

La ville de Nantes a connu entre 1847 et les années 1940 une succession de trois manufactures de pianos qui se sont relayées par le biais de relations familiales. La première a été celle de Dominique Joseph LÉTÉ, continuée par son neveu par alliance Louis DIDION, lui-même ayant transmis son affaire à son gendre Charles VUILLEMIN. Ces trois personnages-clés de la facture nantaise, ont conduit, chacun à sa manière et selon ses ambitions, ces manufactures de pianos provinciales.


LETE Dominique Joseph
(1804 - 1871)
Luthier - Marchand de musique
- Facteur-Fabricant de pianos

Dominique Joseph LÉTÉ est issu d’une large famille de luthiers, de fabricants d’instruments, de facteurs d’orgues (d’église, de barbarie) et de marchands de musique de Mirecourt. Il est né en cette ville le 8 mars 1804, fils de Joseph LÉTÉ, marchand d’instruments, et Thérèse Laroche.

Il est le cousin de Nicolas Antoine LÉTÉ (1793-1872), facteur d’orgues d’églises (Mirecourt, Louisiane) puis marchand d’instruments à Paris de la Maison LÉTÉ-Simon. Celle-ci avait été créée, en 1819, par son père Antoine LÉTÉ (1766-1819) époux de Marguerite Simon (216 rue Saint-Honoré, puis 20 rue Pavée Saint-Sauveur et enfin 10 rue du Bouloi), et revenu à Mirecourt pour reprendre la facture d’orgues après 1829 (¹)(²). La généalogie des familles LÉTÉ a été fournie par (¹).

Se destinant à la lutherie, Dominique Joseph LÉTÉ a été l’élève de Charles François Gand à Paris. Des étiquettes de réparations datées de 1827 sont connues de lui à Nantes dès 1827 (¹).

Il n’a alors que 24 ans. Il s’est en effet établi comme luthier à Nantes en 1825. « Sa lutherie est intéressante, mais les bords sont un peu épais. Il est le fondateur de la maison DIDION de Nantes” (¹).

Le 28 décembre 1833, il épouse, à Nantes, Rose Elisa Robina, née le 18 juillet 1814 en cette ville, fille de Jean Marie Louis Robina, peintre, et Rosalie Bastard (domiciliés rue des Constructions, 6°Canton) (³).

Á son mariage, LÉTÉ est déclaré « luthier » résidant rue Crébillon. Parmi les témoins figure Julien Secher (+<1856 Nantes), 27 ans, tailleur, 27a rue de la Fosse, beau-frère de LÉTÉ par son mariage avec Marie Joséphine Robina, soeur de Rose Elisa et père d’Amélie Joséphine Secher (o8/7/1837 Nantes) qui épousera Louis DIDION, négociant puis facteur de pianos. Le couple LÉTÉ-Robina n’aura pas d’enfants.

Dès les années 1840, D. LÉTÉ est installé au 8 rue Crébillon (5° canton de Nantes) avec une annexe au 6 Passage de la Pommeraye et se déclare «facteur d’instruments à cordes et marchand de musique » (4, 5). Peut-être ne s’agit-il que de son magasin, car selon les recensements (⁴) il réside au 7 rue Crébillon puis après 1866 au 15, alors que l’annuaire Didot-Bottin situe son affaire au 15 dès 1851. Il se pourrait qu’il ait transféré son affaire du 8 au 15 dans un ensemble plus spacieux, car à partir de 1851. Au 8 rue Crébillon s’installera le professeur et marchand de musique Testé.

En 1846, il emploie deux luthiers résidant à la même adresse : Desalle Aimé, 26 ans, et Mauchant (ou Mauchamp) François, 22 ans. Comme marchand de musique, LÉTÉ a été client chez Erard auprès duquel il s’est procuré des pianos (par exemple, en 1836, un piano de 3 cordes, 6 ½ octaves, en acajou fin, 2000 Frs avant rabais et frais d’emballage, soit 1560 francs). En 1852, les archives Erard mentionnent la livraison de 4 pianos à LÉTÉ, ainsi que des clés d’accord et des clés de pianos. Le montant de ces achats s’élevait à 9654.-frs (⁶).

Dominique LÉTÉ se met à la fabrication de pianos en 1847 et se déclare officiellement « fabricant de pianos » en 1851 (⁵)(⁷). Son luthier Mauchamp se convertit également en facteur de pianos, Desalle étant remplacé par Jules Marc (31 ans) (⁴).

On ne sait s’il avait d’autres employés non domiciliés rue Crébillon. De 1856 à 1861, LÉTÉ est « marchand de pianos », avec au moins deux employés facteurs de pianos, à savoir Henry Jules, 22 ans, résidant 15 rue Crébillon et Secher Ernest, 28 ans, facteur de pianos résidant rue Crébillon, son neveu par alliance (mère : Marie Joséphine Secher-Robina), ainsi que DIDION Louis, 28 ans, déclaré « gendre » (profession non spécifiée) mais en réalité neveu par alliance de LÉTÉ, car époux de Secher Amélie, 24 ans, fille du couple Secher-Robina, frère d’Ernest et nièce de Rose Elisa l’épouse de LÉTÉ.

Le couple DIDION-Secher a une fille Louise, âgée de 3 ans en 1861 qui deviendra l’épouse de Charles VUILLEMIN (cf. infra). LÉTÉ héberge également sa nièce Amélie Sécher, 19 ans, mais sa profession n’est pas spécifiée (⁴). Facteur de pianos en 1866, LÉTÉ est secondé par DIDION Louis, accordeur.

Entre 1847 et 1871, LÉTÉ produit des pianos sous l’étiquette « LÉTÉ ». Il les vendait dans la région nantaise, en Vendée et en Bretagne. Sa production a été récompensée d’une médaille d’or à l’exposition universelle de Nantes en 1861 où la qualité des instruments, comparée à celle de MANGEOT de Nancy, a été soulignée (⁸). Elle n’a pas été citée à l’exposition nationale de Paris de 1849 à laquelle il a pourtant participé et dont la qualité de ses instruments exposés lui ont valu l’attention de la Revue et Gazette musicale de Paris.

Parallèlement à son activité instrumentale, LÉTÉ disposait également de salons destinés à des concerts dès avant 1847 (⁹). Ce même auteur mentionne également l’installation, comme fabricants de pianos, de SICARD en 1837 et de BRESSLER en 1842 : « BRESSLER ouvre un magasin de pianos, maison Verger, place de la Monnaie avec grand salon pour les concerts comme chez les premiers facteurs de la capitale ».

Il s’agit ici de BRESSLER père dont le fils ouvrira par la suite une manufacture de pianos. Ceci montre que la création de l’atelier de fabrication de pianos de LÉTÉ s’inscrit dans un contexte déjà en partie occupé par d’autres fabricants, et qu’il devait y avoir possibilité d’extension d’ateliers.

BRESSLER Fils ayant tenu ses ateliers jusque dans le dernier quart du 19° siècle, LÉTÉ, puis DIDION son successeur, devaient nécessairement être en concurrence avec lui. Il resterait peu d’instruments de LÉTÉ, du moins d’après ce que l’on peut déduire du faible nombre de pianos « LÉTÉ » proposé actuellement à la vente.

D. LÉTÉ est décédé le 24 mai 1871 en son domicile rue Crébillon. Le déclarant a été Louis DIDION, 39 ans, facteur de pianos. Á son décès, sa veuve est déclarée « propriétaire », ce qui signifie qu’elle détient l’immeuble ou partie de l’immeuble et/ou les ateliers et le magasin (³), et explique également la future raison sociale de la manufacture « LÉTÉ-DIDION ».

Sur ce site : LÉTÉ Dominique-Joseph (° 1847)

 

DIDION Louis
(1832 - 1902)
Marchand de musique - Facteur de pianos

À la suite du décès de Dominique LÉTÉ, la manufacture LÉTÉ passe par une période où elle sera dénommée « DIDION Neveu successeur de LÉTÉ », pour devenir ensuite « LÉTÉ-DIDION » probablement autour de 1875. En 1889, à l’Exposition de Paris, « LÉTÉ-DIDION » est classé « Hors concours Expert adjoint au Jury ».

Une autre plaque d’adresse non datée, mentionne cependant aussi « Pianos et Orgues DIDION Nantes ». Louis DIDION est dynamique et ambitieux, car il développe son affaire au 15 rue Crébillon où elle restera, par l’intermédiaire de ses successeurs, jusque vers 1940. Ateliers et manufacture ne sont nécessairement à cette adresse. En 1894, la manufacture était située au 2 rue d’Erlon à Nantes.

Etapes de son activité :

Louis DIDION est originaire de Charmes (Vosges) où il est né le 30 mai 1832, fils de DIDION Isidore, négociant, et d’Anne Jacquemin née à Epinal en 1805 (décédée le 15 juin 1897 à Chantenay-sur-Loire). Il épouse à Nantes le 11 novembre 1856, Amélie Joséphine Secher, née le 8 juillet 1837 à Nantes, fille de Julien Pierre Marie Secher, tailleur rue Lekain (5° canton), et Marie Joséphine Robina née à Nantes le 27 février 1802 (²)(³).

L’acte de mariage a été dressé par Charles Secher, 36 ans, employé de mairie, oncle maternel de l’épouse, domicilié place du Commerce ; parmi les témoins se trouve Charles Louis Secher, marchand de nouveautés, 35 ans, cousin de l’épouse, demeurant rue de Feltre. Amélie Secher est décédée à Nantes le 10.12.1924 à l’âge de 87 ans. Le couple aura deux filles (³) :

Amélie Louise, née le 11.3.1858 à Nantes. Elle épousera Charles Marie François Louis VUILLEMIN, capitaine puis chef d’escadron au régiment d’artillerie de marine, le 10.12.1879 à Nantes (5° canton). Celui-ci assurera la suite de la manufacture de pianos de DIDION Louis. Décédée le 15/12/1956 à Clisson.

Elisabeth Emilie Joséphine née le 6.6.1866. Elle épousera le 10.9.1889 à Chantenay/Loire  Jean Eugène Alexis Auvray (15.1.1852, Cherbourg - 27/8/1922 Paris), médecin de 1° clase, Professeur à l’école de médecine navale, chevalier de la Légion d’Honneur (³).

Louis DIDION arrive à Nantes entre avant 1856 (3 ; 4) car il s’y marie cette année-là, devenant ainsi le « neveu» par alliance de LÉTÉ. À son mariage, il se déclare négociant, domicilié chez sa mère (à Charmes ou à Nantes plus probablement ?). En 1861, il est domicilié 15 rue Crébillon. Il n’est pas exclu que son arrivée dans cette ville ne soit pas tout à fait étrangère aux activités de Charles DIDION (1803 Charmes -1882 Paris), un petit-cousin de Charmes, ingénieur de Polytechnique, qui s’est beaucoup investi dans le développement des chemins de fer entre Paris et Orléans puis Nantes. Il a été président de la Compagnie d’Orléans.

En 1866, Louis est accordeur, puis facteur de pianos. Peu avant 1888, il va résider à Chantenay-sur-Loire, d’abord à Ville-Neuve-la-Lande en Chantenay, puis Avenue Joncourt où il hébergera différents membres de sa famille. Pendant toutes ces années, DIDION ne s’est jamais qualifié de fabricant de pianos, alors qu’il en produisait, sans que l’on puisse cependant affirmer qu’il élaborait la plupart des éléments nécessaires aux instruments comme le faisait un autre fabricant provincial, Jean STAUB, à la même époque. La qualification de « facteur » s’étend de ce fait à celle de « fabricant ».

Contrairement à l’époque de LÉTÉ, aucun autre employé ne réside rue Crébillon, hormis et brièvement, le facteur de pianos STAUB Jacques, venu de Paris après la fermeture de son atelier de facture de pianos « J. STAUB et Cie » avenue de Clichy. Celui-ci n’y restera cependant que très peu de temps, car, dès 1874, il va s’installer à son compte au Mans où il ouvre magasin de musique et atelier (¹⁰). La résidence de Jacques STAUB à la rue Crébillon est attestée par l’acte de naissance de sa fille Marie Eugénie (³).

Outre la vente de sa production d’instruments, DIDION s’approvisionnait, comme LÉTÉ, chez Erard (12 pianos en 1880-1881 : grands ½ obliques à 1050.-frs, pianos à queue à 2200.-frs) et d’autres fabricants parisiens, Pleyel, Herz, Gaveau, comme en attestent ses publicités dans l’Ouest-Eclair de l’époque.

Sa production a été récompensée par diverses médailles : d’une médaille d’agent à l’exposition universelle de Paris en 1878, médaille d’or Exposition nationale Angers 1895, Expert adjoint au Jury et hors concours à Paris en 1889. Il disposait de succursales à Saint-Nazaire, Fontenay-le-Comte, La Roche-sur-Yon, Pontivy, Lorient, Cholet, Vannes et Quimper. Louis DIDION a été actif jusqu’en 1898, année au cours de laquelle il cède la manufacture à son gendre Charles VUILLEMIN. Elle prend alors la raison sociale de VUILLEMIN - DIDION. Pendant son activité, il organisait des concerts dans ses « beaux salons », pérennisant la tradition créée par LÉTÉ.

Après 1885, il assurait sa publicité « Pianos et Orgues - L. DIDION » dans la Gazette artistique de Nantes (¹¹). Voici ce que dit Pierre Constant en 1893 de sa production (¹) : « A Nantes, nous trouvons J. LÉTÉ, marchand de pianos dès 1827, devenu fabricant en 1847. Les succès régionaux lui suffirent, mais M. L. DIDION, son successeur depuis 1871, fut plus ambitieux et la chance le favorisa d’une médaille d’argent en 1878, et, en 1889, il fit partie du juré en qualité d’expert.

Hors concours, ce facteur exposa des pianos droits à cordes obliques, établis pour résister aux influences atmosphériques du voisinage de la mer. La majeure partie des pièces ayant servi à la fabrication de ces instruments était de provenance parisienne, lisons-nous dans le rapport de M. Thibouville-Lamy, ce qui veut dire, en d’autres termes, que ce facteur ne construit pas entièrement ses pianos. Ils possèdent cependant un caractère de facture spécial, ajoute le susdit rapporteur.”

Louis DIDION est décédé après 1901 (il est encore enregistré à Chantenay en 1901), mais ni à Nantes ni à Chantenay-sur-Loire. Après son décès, sa veuve reviendra résider au 15 rue Crébillon entre 1906 et 1911 (⁴).

Sur ce site : DIDION Louis

 

VUILLEMIN Charles
(1848 - 1939)
Marchand de musique
- Facteur-fabricant de pianos

VUILLEMIN Marie François Louis Charles  (prénoms usuels les plus courants: Marie et Charles) est né le 12 juillet 1848 à Nossoncourt (Vosges ; entre Baccarat et Rambervillers), fils de Jean VUILLEMIN, Percepteur des Contributions Directes à Rambervillers (1878 ; 59 ans à cette date), et de Anne Schwartz (54 ans en 1878) (²). Il n’a pu être établi que sa famille est en relation avec les VUILLEMIN luthiers et/ou marchands d’instruments à Mirecourt, ce qui pourrait expliquer des relations avec les LÉTÉ (le patronyme VUILLEMIN est fréquent dans les Vosges).

Issu de Polytechnique, il entre dans l’artillerie de marine le 10.8.1866 (il a alors 18 ans !), est sous-lieutenant le 10.8.1870, Lieutenant en second le 10.8.1872, en premier le 11.6.1873, Capitaine en second le 21.7.1875, en premier le 24.2.1877.

Á partir du 1.1.1881, il est en service à Lorient comme professeur (d’école militaire ?). Á 37 ans, il est capitaine au régiment d’artillerie à Lorient (1878) ; il devient ensuite Chef d’escadron. Comme un de ses fils est né à Paris en 1879, il est vraisemblablement déjà en poste dans la capitale comme le confirme les naissances de ses fils Jean et Pierre en 1882 et 1887 (3, 4).

Le 10 décembre 1878 à Nantes, il épouse Louise Amélie DIDION, née le 11 mars 1858 à Nantes, fille de DIDION Louis, fabricant de pianos (1878), et Amélie Secher. Parmi les témoins se trouve Louis Césaire Legrand, 34 ans, professeur de musique, demeurant Quai Port Maillard, oncle maternel de l’épouse par alliance. Entre 1881 et 1886, la famille de Charles VUILLEMIN vient s’installer au 15 rue Crébillon (venant peut-être de Paris, Ch. VUILLEMIN conservant un pied à terre dans la capitale, rue de Lyon en 1789) (⁴).

 

 

Descendance : De cette union naîtront six enfants (3, 4 , 12) :


VUILLEMIN Louis né le 19 décembre 1879, violoncelliste et compositeur, critique musical, conférencier, décédé le 2 avril 1929 à Paris ; marié à Ne Pelletier. Une avenue lui est dédiée à Nantes. Il était compositeur breton, collabora à "La Lanterne", à "Comoedia", au "Courrier musical", et a été l’auteur d'études sur Fauré, Roussel, Gounod, Aubert. Parmi ses oeuvres: "Soirs armoricains", "Carillons dans la baie", "En Kerneo".
VUILLEMIN Jean Charles Ernest, né le 24 juin 1882 à Chantenay ; +9.11.1961 à Châtillon (Ile de France), Industriel, facteur de pianos.
VUILLEMIN Pierre, né le 30.8.1887 à Chantenay. Décédé le 30.12.1974 à Saint-Nazaire;
VUILLEMIN Jacques, né en 1890 à Paris. Il assurera la suite de l’affaire de Chantenay :
1906 : écolier
1911-1912 : employé de commerce chez son père
Ca. 1920 : épouse Madeleine Rodes, née à Saint-Nazaire en 1897 ; fille de Augustine Rodes (o1873 Saint-Nazaire) et Launay.
1921, facteur de pianos, patron, 15 rue Crébillon ;
1922 : naissance de VUILLEMIN Claude ;
1924 : il seconde son père dans la construction de la nouvelle manufacture à Nantes-Chantenay, avenue Joncourt. Des cartes postales de cette époque ont présenté le chantier et la salle d’exposition du 15 rue Crébillon (Delcampo.net).
1926, industriel, patron, 15 rue Crébillon
1931, fabricant de pianos, 15 rue Crébillon. Les familles VUILLEMIN ne sont donc pas allées s’installer à proximité de la nouvelle manufacture.
1936, industriel, 15 rue Crébillon. Dernier enregistrement disponible des VUILLEMIN à cette adresse.
VUILLEMIN Anne Marie née le 23 novembre 1893 à Nantes.
VUILLEMIN Suzanne Amélie, née le 11 mars 1899 à Nantes, sa mère étant « propriétaire » ; témoin : Louis DIDION, 66 ans, demeurant à Chantenay-de-Nantes. Décédée le 10.2.1900 à Nantes (3, 4).

 

 

Eléments de son activité :

La carrière de Charles VUILLEMIN qui succèdera à Louis DIDION en 1898 et qui sera à l’origine de la manufacture VUILLEMIN - DIDION, est très étoffée, Charles paraissant disposer de grandes capacités intellectuelles et pratiques (3, 4) :

1878 : Capitaine au régiment d’artillerie de marine à Lorient ;
1882 - 1889 (au moins) : en poste à Paris, domicilié 15 rue Guitton puis rue de Lyon ;
- 1886 et 1891  : Chef d’escadron, 15 rue Crébillon ;
- 1896 : Retraité en 1896 à Nantes, 15 rue Crébillon
- 1898 : Succède à Louis DIDION à la tête de la manufacture qui devient « VUILLEMIN-DIDION » ; le changement de raison sociale intervient au moment de la retraite de Louis DIDION, ce dernier cédant la direction de la manufacture à Charles VUILLEMIN (association, prise de participation ?)
- ca1899 : VUILLEMIN est Conseiller municipal. Par la suite, il deviendra adjoint au Maire ;
- 1893: chevalier de la Légion d’Honneur; Officier de l’Instruction publique (à la déclaration de naissance d’Anne Marie);
- 1901 : Commerçant à Nantes, 15 rue Crébillon ;
- 1906 : la maison VUILLEMIN-DIDION a un représentant à Saint-Nazaire chez Porcheret rue Thiers ;
- 1906 : Facteur de pianos, patron (Marie François) ; la qualité de « facteur » revêt ici évidemment une signification de « fabricant » patron de l’entreprise.
- 1911 : Facteur de pianos, patron (Charles). Á cette date, il a comme accordeur de pianos Vaudey Adrien (né en 1852 à Vaulay) ; le fils de celui-ci, né en 1888 à Nantes, est facteur de pianos chez Gaudin à Saint-Brieux. Ils résident 15 rue Crébillon.
- 1921 : Fabricant de pianos, patron, 15 rue Crébillon, Nantes ;
- 1924 : le développement de sa production conduit Charles VUILLEMIN à la construction de 6000m2 de nouveaux bâtiments pour la manufacture avenue Joncourt à Chantenay-sur-Loire (banlieue ouest de Nantes). Ce fut certainement une décision courageuse dans une période d’après-guerre encore incertaine comme le montreront les crises économiques ultérieures. Au magasin rue Crébillon, son épouse paraît avoir été active, assurant en autres la billeterie pour spectacles, galas et manifestations diverses.
- 1926 : Commerçant, 15 rue Crébillon, patron (Marie Charles) ;
- 1927 : les publicités insérées dans Ouest-Eclair de Nantes indiquent que l’affaire commerciale s’est étendue au 7 rue Santeuil, par l’acquisition du magasin de musique détenu auparavant par Mme Beledin (13, 14). Le magasin de vente se trouve au 7 rue Santeuil (rez-de-chaussée), les salons d’exposition au 1° étage du 15 rue Crébillon. Ces deux adresses seront signalées pour les locations de billets et retrait de cartes.
- 1931 : Facteur de pianos, 15 rue Crébillon ;
- 1936 : domicile de Charles VUILLEMIN, Industriel, 15 rue Crébillon (Marie Charles) ; il a alors 88 ans. Mais à cette date, c’est son fils Jacques qui tient la manufacture.
- 1939 : décès de Charles VUILLEMIN à Nantes à 91 ans.

Bien que n’ayant eu aucune formation initiale en facture de pianos, il a apparemment très bien mené, comme gestionnaire avisé, la manufacture qu’il a largement développée. Sa formation à Polytechnique, gage de ses capacités, lui ont certainement permis de comprendre très rapidement les subtilités de la facture de pianos, mais considérant les nombreuses activités administratives qu’il assumait, il devait aussi s’appuyer sur une solide équipe de spécialistes en facture de pianos.

Il a déposé plusieurs brevets dont l’un concerne la facture de piano. L. Verbeeck (⁷) signale une adresse 5 rue du Port en 1913 qui pourrait être celle des ateliers de fabrication ; comme il y a plusieurs rues du Port à Nantes et que les usines et ateliers ne sont généralement pas répertoriés, il n’a pu être déterminé à quoi correspond précisément cette adresse. Une adresse de 1925 est signalée au « 19 rue de Rennes à Nantes (Loire-inférieure), fabrique de pianos », sur la sortie nord de Nantes : il semble bien s’agir de l’adresse de la manufacture avant qu’elle ne s’installe à Chantenay (¹³).

La maison VUILLEMIN-DIDION assurait elle-même la vente de sa production auprès des clients, et s’appuyait sur la publicité dans le quotidien nantais « Ouest-Eclair » (¹⁴). Celle-ci nous apprend également que VUILLEMIN-DIDION avait des représentants à Lorient (Porcherat, 65 rue du Port), de même qu’à Fontenay-le-Comte (magasin de musique et d’instruments Lussaud H., 9 rue des Loges), et à Saint-Nazaire (magasin de musique et d’instruments Javelet 4 rue Thiers, et Mme Henry 23 rue Thiers) (¹⁴)(¹⁵).

D’après certaines publicités, VUILLEMIN-DIDION se définissait comme le seul fabricant de pianos assurant la totalité de ses instruments de l’ouest de la France. Comme ses prédécesseurs, il drainait essentiellement la Bretagne, la Vendée et la région de la Loire. Outre la vente de sa production, il vendait également des pianos, dont des pianos à queue qu’il ne fabriquait pas des fabricants parisiens, parmi lesquels Erard (environ 25 instruments entre 1901 et 1904).

La manufacture VUILLEMIN-DIDION a passé non sans quelques difficultés, comme d’autres fabricants de pianos, la période de la guerre de 1914-1918 par la diminution de ventes et le manque de matières premières et d’employés mobilisés. En 1917, il relate, l’Ouest Eclair (¹⁴), les difficultés rencontrées par les fabricants pour la vente et surtout pour l’approvisionnement en matières premières. Il est néanmoins optimiste pour l’avenir de la facture de pianos, car, en ancien militaire avisé, « la guerre n’est pas éternelle ».

 

 

PRODUCTION

À défaut de données plus précises, le nombre d’instruments sortis de la manufacture et la date de fermeture de celle-ci est très incertain. Á partir de quelques rares éléments, on peut estimer la production globale entre 1847 et 1940 à environ 15 à 18000 instruments (un instrument de VUILLEMIN-DIDION portant le n°14672 daterait des années 1935 d’après le placage « art déco » en « soleil » du panneau supérieur), parmi lesquels ceux de LÉTÉ et DIDION en représentent environ 3000 à 3500.

De cette dernière estimation, la production de LÉTÉ et de DIDION devait être de l’ordre 50 au début à 150 instruments par an vers 1895. Les meubles paraissent de très belle facture et finition, équipés de bougeoirs jusque dans les années 1930. VUILLEMIN-DIDION lance le modèle « Armor » qui fera longtemps date dans sa production. Les instruments les plus récents sont à un seul panneau supérieur délimité par des moulures droites, cintrées ou galbées.

La construction de nouveaux ateliers et bâtiments à Chantenay en 1924 devait certainement se justifier par une augmentation de la demande et d’une intensification de la démarche commerciale. La manufacture semble avoir existé jusque que vers 1940 et le magasin rue Santeuil est encore mentionné en 1940 (¹⁴) pour la location de spectacles. A-t-elle passé le cap de la guerre 1939-1945 ? A-t-elle subi des dommages de guerre trop importants qui l’ont empêchée de reprendre en 1945 ?

 

VUILLEMIN-DIDION   Mécène

La famille VUILLEMIN était très ouverte au monde musical, en particulier par Louis VUILLEMIN, tant à Nantes que dans d’autres villes de Bretagne. À Lorient, une salle de concert portait le nom de VUILLEMIN-DIDION sans doute en souvenir de ses fonctions dans cette ville avant 1880. « La Société philharmonique de Lorient a donné samedi soir et dimanche après-midi en matinée un concert salle VUILLEMIN-DIDION au profit des réfugiés belges » (¹⁴).

 

VUILLEMIN-DIDION   Editeur et co-auteur

VUILLEMIN-DIDION a également été éditeur de musique, en particulier avec J. Rowies, 8 rue Pigalle à Paris, en 1910, pour les « Paillettes roses de Marie Charlotte Baudry (¹³).

 

Autres fonctions :

Parallèlement à la direction de la manufacture de pianos, Charles VUILLEMIN s’est beaucoup investi dans la vie publique, dans le commerce et les affaires nantais (3, 4, 16):

Conseiller municipal à la fin des années 1890 (dont 1897) puis adjoint au maire de Nantes.
Membre du Conseil de réserve des Chemins de fer de l’Etat ; industriel (fabrique de pianos) ;
Vice-président puis président de la Chambre de Commerce de Nantes  ;
Membre de la Chambre Syndicale des instruments de musique et des industries qui s’y rattachent, 8, rue des Pyramides, Paris.
-Officier de l’Instruction Publique (par ses fonctions d’enseignant dans les écoles marines : Lorient, Paris?). Chevalier de la Légion d’honneur.

Brevets : d’après les brevets déposés ci-dessous, Charles VUILLEMIN devait avoir un esprit ingénieux et créatif notable (¹⁷) ; mais J.-C.-E. VUILLEMIN est-il réellement Charles Marie VUILLEMIN ou y-a-t-il eu une confusion dans les prénoms ? Le fait que figure un élément destiné au piano laisse et l’adresse 15 rue Crébillon conduisent à penser qu’il s’agit bien de Charles Marie :

1904 : n°343432 - Brevet de 15 ans, 28 mai 1904. VUILLEMIN (J.-C.-E.) rue Crébillon n° 15 à Nantes (Loire Inférieure). Machine à imprimer à châssis oscillant.
1906 : n°352282 - Brevet de 15 ans, 11 mars 1905 - VUILLEMIN (J.-C.-E.) rue Crébillon n°15 à Nantes (Loire Inférieure). Fourche pour mécanique de pianos.
1908 : n°374588 - Brevet de 15 ans, 13 février 1907 - VUILLEMIN (P.M.) rue Crébillon n°15 à Nantes (Loire Inférieure). Etui à cigarettes distributeur.

Patrimoine immobilier : L’immeuble 15 rue Crébillon devait être un grand immeuble bourgeois du centre-ville comprenant outre le magasin de LÉTÉ, puis de DIDION et VUILLEMIN-DIDION, de nombreux appartements locatifs. En 1906, l’immeuble héberge 14 familles de 2 à 6-8 personnes. Les grandes familles (dont DIDION et VUILLEMIN) emploient un ou deux domestiques.

Il n’a pu être établi si les familles LÉTÉ-DIDION-VUILLEMIN en ont été propriétaires. Au décès de Louis DIDION, sa veuve est dite « propriétaire » sans spécification s’il s’agit de l’immeuble et/ou de la manufacture. Dans les années 1920, les bureaux et salles d’exposition se trouvaient au 1° étage de l’immeuble. Au début des années 1900, VUILLEMIN-DIDION a acquis le magasin de musique de Mme Beledin situé 7 rue Sauteuil dans une rue voisine et dont l’arrière de l’immeuble pouvait probablement communiquer avec celui de la rue Crébillon.

Il le destine à la vente de ses instruments. Les ateliers de fabrication n’ont pu tous être localisés. En 1894, ceux de DIDION se trouvent au 2 rue d’Erlon. D’autres adresses sont connues. En dernier lieu (1923-124), Ch. VUILLEMIN et son fils, investissent dans la construction de nouveaux bâtiments à Chantenay-sur-Loire.

Sur ce site : VUILLEMIN Charles

 

ÉPILOGUE

L’essor amorcé en facture de pianos par LÉTÉ et ses concurrents locaux grandira avec la prise en main de l’affaire de LÉTÉ par Louis DIDION, neveu par alliance de LÉTÉ. Celui-ci fera de l’affaire une petite manufacture, largement développée à partir de 1898 par C. VUILLEMIN, le gendre de L. DIDION.

Cette manufacture familiale a quasiment dominé sur la facture de pianos à Nantes et dans l’ouest de la France pendant près d’un siècle. Cette grande maison nantaise a pu résister à une concurrence locale représentée par plusieurs facteurs-fabricants de pianos qui, bien que dans l’ensemble d’importance moindre, se sont progressivement installés à Nantes.

Ces ateliers et manufactures ont cependant conféré à Nantes un rôle important en facture de pianos dans l’ouest de la France, comparable par exemple, un temps, au pôle nancéien avec STAUB, MANGEOT, KEISER, FOLTZ et BARTHELEMY, METZNER et JACQUOT parmi lesquels tous n’étaient cependant pas des fabricants attitrés.

 

RÉFÉRENCES

(¹) - www.luthiers-mirecourt.com et www.luthiers-mirecourt.com /jacquot2.htm
(²)- Archives départementales des Vosges, état civil numérisé : Mirecourt, Charmes, Nossoncourt.
(³) - Archives municipales de Nantes, Etat civil numérisé de Nantes et Chantenay-sur-Loire 1830-1902.
(⁴) - Archives municipales de Nantes, Recensements 1836-1936, numérisés. Source d’une grande partie des informations familiales et d’activité.
(⁵) - Annuaire Didot-Bottin. In : Gallica.bnf.fr
(⁶) - Archives comptables des maisons Erard et Pleyel, in : archivesmusee.citedelamusique. fr/archives.html
(⁷) - Verbeeck L. - Le piano français. www.lieveverbeeck.eu/index.htm/
(⁸) - Le Menestrel, Paris, 1861/17/28/279
(⁹) - Libaudière Felix - 1900. - Histoire de Nantes sous le règne de Louis-Philippe (1830-1848).
(¹⁰) - Stussi J.M. - 2013. - Notice biographique sur Jacques STAUB, fabricant de pianos au Mans. In : www.lieveverbeeck.eu
(¹¹) - La Gazette artistique de Nantes 1889/10/10/8. In : Gallica.bnf.fr
(¹²) - Geneanet : gw.geneanet.org/pdelaubier et gw.geneanet.org/rivault.
(¹³) -Annuaire des Artistes et de l’Enseignement dramatique et musical, 1893, 1920-1936. Annuaire Industriel. Répertoire de la production française, 1925. In : Gallica.bnf.fr
(¹⁴) - Collection Ouest-Eclair 1910-1944. In : Gallica.bnf.fr
(¹⁵) - Musique. Adresses Universel, 1913. In : Gallica.bnf.fr
(¹⁶) - C. Delagrave, Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains, Vol. 3, 1924.
(¹⁷) - Bulletin des lois de la République, 1904, 1906, 1908. In : Gallica.bnf.fr

 

PRECURSEURS ET CONTEMPORAINS DE LETE ET DIDION

 


SAUZEAU René Jean et Auguste
Luthiers - Marchands de musique

René Jean SAUZEAU semble assurer la transition entre l’Ancien Régime et la période napoléonienne et fait donc partie des premiers facteurs d’instruments et de pianos et marchands de musique de Nantes au début du 19° siècle. Son fils SAUZEAU Auguste, professeur de musique, puis compositeur de musique, lui succèdera au magasin comme marchand de musique.

SAUZEAU René Jean. Il est né en 1765 ou 1766 à Nantes paroisse de Sainte-Croix, fils de SAUZEAU Nicolas et de Boulay Marie Marthe (ca1734 Tours - 21/7/1817 Nantes). Nicolas SAUZEAU se déclare « Marin Mineur décrété » à son mariage le 16 novembre 1764, mais « maître de danse » à la naissance de son fils Pierre le 4 novembre 1769 (¹). Cette derrière qualité paraît peu compatible avec celle de Marin Mineur et est peut-être due à un temps de service militaire. Elle peut expliquer le devenir ultérieur de son fils René Jean.

Lors de son mariage avec Anne Marie Raimbaud le 17 octobre 1797 à Nantes, René Jean est luthier, établi au quai de la Fosse. Il tient certainement encore cette qualité en 1822, mais l’a élargie, comme beaucoup d’autres facteurs d’instruments, à celle de marchand de musique et d’instruments de musique (²). Les luthiers étant encore à cette époque très polyvalents, il a pu aussi fabriquer des forte-pianos, dont il ne reste cependant pas de témoin.

Il aura deux fils : René, né le 3 octobre 1798, qui deviendra musicien et restera célibataire (+19/4/1858) et Auguste, né le 22 novembre 1801, qui a tout lieu d’être considéré comme le successeur de son père dans l’affaire du magasin de musique. René Jean est décédé le 21 février 1834.

SAUZEAU Christophe (1708 - 10 sep 1768 Nantes) (x) PINEAU Marie
|__ SAUZEAU Nicolas ( - avant 1797) (x) (16 nov 1764 Nantes) BOULAY Marie Marthe (1734 Tours -21 juil 1817 Nantes)
|__ SAUZEAU René Jean (1766 Nantes - 21 fév 1834 Nantes), Luthier, (x) (17 oct 1797 - Nantes) RAIMBAUD Marie Anne (1775 Nantes - > 1834)
| |__ SAUZEAU René (3 oct 1798 Nantes - 19 avr 1858 Nantes), Musicien
| |__ SAUZEAU Auguste (22 nov 1801 Nantes - 8 jan 1846 Nantes), Marchand de musique, Professeur de musique, Compositeur,
(x) LANGLAIS Louise Augustine
| |__ SAUZEAU Marie Augustine (3 oct 1827 Nantes - )
| |__ SAUZEAU Auguste Louis (29 mai 1829 Nantes - ), Clerc de notaire, (x) (20 déc 1852 Nantes) Richer Mathilde Clémence (13/4/1827 Nantes), Propriétaire
| |__ SAUZEAU Alphonse (27 juin 1830 Nantes - )
|__ SAUZEAU Marie Cécile (14 nov 1767 Nantes - )
|__ SAUZEAU Pierre (4 nov 1769 - Nantes | - )
|__ SAUZEAU François Julien (13 nov 1770 - Nantes | - )

SAUZEAU Auguste (fils) se destine à la carrière musicale, car il est Professeur de musique en 1827. Par la suite, il devient Marchand de musique au Quai de la Fosse (1829-1830) et enfin Compositeur de musique (année de son décès) (1, 2, 3). On ne sait si à cette date il tenait encore le magasin de musique. La mention de « SAUZEAU Fils » en 1837 (²) semble de ce fait bien correspondre à Auguste. De son mariage avec Louise Augustine Langlais (*ca1804), sont issus trois enfants : Marie Augustine (*3/10/1827), Auguste Louis (*29/5/1829) devenu clerc de notaire, marié à Richer Mathilde Clémence le 20/12/1852, et Alphonse (*27/6/1830). Auguste SAUZEAU est décédé le 8 janvier 1846, ayant probablement renoncé depuis quelques années au magasin de musique dont il n’est plus fait mention dans l’Annuaire Didot-Bottin dès 1840 (⁴).

 

RÉFÉRENCES

(¹) - Archives municipales de Nantes. Registres paroissiaux et Etat civil numérisés de Nantes 1760-1860.
(²) - Verbeeck. Le piano français. In : www.lieveverbeeck.eu
(³) - Archives municipales de Nantes. Recensements 1836-1936, numérisés.
(⁴) - Annuaire Didot-Bottin. In : Gallica.bnf.fr

Sur ce site : SAUZEAU

 

LES GAMA
Facteurs de pianos

 

  Signature de Gama Jean

 

Les origines de la famille GAMA sont à chercher à Fontoy (ca10 km ouest de Thionville en Moselle) où Jean GAMA est né le 22 octobre 1767, fils de Louis GAMA et Jeanne Raimond. Jean est venu s’établir à Nantes avant 1801, car en cette année il y épouse, le 1. Mars, Marie Anne Françoise Petit, tailleuse, née le 20/10/1775 à Nantes. Il se déclare alors menuisier résidant au Quai de la Fosse (5° canton) (¹). En tant que tel, il travaille peut-être chez un facteur de forte-pianos.

La famille aura trois enfants : Ossian Edouard (o31/1/1802), Gustave Armand (o17/8/1805) qui se consacrera à la facture de pianos, et Charles Henri (o15/10/1807) qui deviendra chirurgien Major (1845). Ce dernier sera, en 1845, à l’origine d’une demande de rectification du patronyme « GAMAS » en « GAMA ». Jean GAMA développera son activité de facteur de pianos au 6 et 8 rue Jean-Jacques Rousseau où il décèdera le 1. janvier 1840 (1, 2).

Parmi ses collaborateurs il comptera son fils Gustave Armand et Lazare Joseph Guilbaud, facteur de pianos, 31 ans en 1840. Selon L. Verbeeck (³), Jean GAMA a déposé plusieurs brevets et a créé le « Plectroeuphone (1827) (⁴), qui n’aura pas eu beaucoup de succès, sans doute faute de relations suffisantes dans les cercles parisiens.

Gustave Armand GAMA deviendra également facteur de pianos et prendra la relève de son père en 1840. Il tiendra l’affaire jusqu’en 1850. La maison pourrait avoir été reprise par Filliaux père et fils établis au 9 rue J.J. Rousseau à partir de 1851, mais ce magasin disparaît en 1852 (⁵).

Gustave Armand épousera le 16 mai 1849 à Nantes, Julie Françoise Cousseau, rentière, dont il aura au moins un fils, Charles Henri né le 9 juin 1845 (reconnu en 1849). Un certain Jean François Cousseau, menuisier, témoin à la déclaration de décès en 1823 d’un fils de Jean GEIGER, autre facteur de pianos de Nantes, pourrait être en parenté avec Julie Cousseau. Gustave Armand GAMA serait décédé en dehors de Nantes à une date indéterminée (¹).

GAMA Louis (x) RAIMOND Jeanne
|__ GAMA Jean (22 oct 1767 Fontoy - 1er jan 1840 Nantes) (x) (1er mars 1801 - Nantes) PETIT Marie Anne Françoise (20 oct 1775 Nantes - )
|__ GAMA Ossian Edouard (31 jan 1802 Nantes - )
|__ GAMA Gustave Armand (17 août 1805 Nantes - ) (x) (16 mai 1849 - Nantes) COUSSEAU Julie (11 jan 1810 Nantes - )
| |__ GAMA Charles Henri (9 juin 1845 Nantes - ) (x) (26 nov 1866 Nantes) BAFFE Victoire Mathurine (21 août 1845 Nantes - )
| |__ GAMA Charles Joseph Marie (4 nov 1867 Nantes - )
| |__ GAMA Victoire Anne Marie (26 juil 1869 Nantes - )
| |__ GAMA Marie Joséphine Augustine (27 sep 1872 Nantes -)
|__ GAMA Charles Henri (15 oct 1807 - Nantes | - ), Chirurgien Major

Charles Henri GAMA, fils de Gustave Armand, épousera, le 26 novembre 1866 à Nantes, Victoire Mathurine Baffé, tailleuse, née à Nantes 21 août 1845, fille de François Mathurin Baffé, menuisier (48 ans en 1866 et Victoire Bouret, lingère. Le couple aura trois enfants : Charles Joseph Marie (o4//1867), Victoire Anne Marie (o26/7/1869), et Marie Joséphine Augustine (o27/9/1872).

Charles Henri se dit marchand (1867), puis menuisier (1869). La qualification de facteur de pianos n’a pu être établie ; elle supposerait que la maison GAMA soit restée active bien après 1850, ce qui ne semble pas être le cas d’après les données de L. Verbeeck (³) et l’annuaire Didot-Bottin (⁵).

 

RÉFÉRENCES

(¹) - Archives municipales de Nantes. Etat civil numérisé de Nantes 1793-1860.
(²) - Archives municipales de Nantes. Recensements 1836-1936, numérisés.
(³) - Verbeeck L. Le piano français. In : www.lieveverbeeck.eu
(⁴) - Laurant Auguste et Lescadieu Alfred (1836). Histoire de la ville de Nantes, suivie de l'histoire des guerres de la Vendée, 1836, p. 218-219 . In : Gallica.bnf.fr
(⁵) - Annuaire Didot-Bottin 1840-1860. In : Gallica.bnf.fr

Sur ce site : GAMA

 

Jean Michel LUPPERGER
(1765 - 1829)
Ébéniste - Facteur de pianos - facteur d’instruments

Jean Michel Lupperger réside déjà depuis quelques temps à Nantes lorsqu’il s’y marie le 21 mai 1806 avec Perrine Letourneux (*7.4.1812 à Nantes). Il était originaire du Duché de Bade où il était né le 16 mai 1765 à Knielingen (près de Karlsruhe), fils de Jean Michel Lupperger et Jacobine Bechtold (¹).

Jusqu’en 1812, il est menuisier-ébéniste et marchand de meubles (1806 ; activité qui permet de vivre dans une période post-révolutionnaire encore difficile). Il semble qu’il ait cependant exercé ses talents d’ébéniste soit seul soit auprès d’un facteur d’instruments, car après 1812, il se dit facteur d’instruments (1815, 1829), ainsi que facteur de pianos (1820) et luthier (1826). Il a souvent changé d’adresse : rue D’Argentré, rue de la Juiverie, Place Impériale, quai Duguay-Trouin, rue Duquesclin (¹).

De son mariage avec Perrine Letourneux, il aura trois enfants (1 ; 2) :

Michel né le 2 juin 1806 qui deviendra Professeur de musique (1824). Serait-ce lui qui est l’interprète de la soirée musicale du 13 mars 1828 donnée sur le « plectroeuphone » de GAMA en 1828 à Paris ? (³).

Julie née le 16 septembre 1809, décédée le 22 avril 1879 à Paris 18°, 13 rue de Maistre. La déclaration a été faite par son neveu par alliance Paul Hecquet-Brucker, 44 ans, négociant, neveu de Marie Virginie Hecquet, épouse de Michel Lupperger, professeur de musique).

Marchande en 1830 (dans l’affaire du père ?), elle tiendra un cabinet littéraire à Nantes, puis aura, à partir de 1835, une brillante carrière de comédienne à Paris, Orléans, Versailles, Brest, Bruxelles (pseudonyme Melle Anna Luther : pourquoi ce pseudonyme alors que protestante d’origine elle s’était convertie au catholicisme ?).

Sa fille naturelle Julie Amélie «dite « Amédine Luther » (*3.7.1830 à Nantes), épouse de Raphaël Felix, deviendra également une actrice renommée (Comédie-Française, Gymnase) ayant débuté dès l’âge de 14 ans dans les traces de sa mère, mais décèdera prématurément le 26 juillet 1861 (⁴).

Elle a été inhumée au cimetière du Père Lachaise à Paris (⁵), ce dont on peut déduire qu’elle appartenait réellement au monde des artistes de talent.

Pierre Joseph Ferdinand né le 23 mars 1812. Á son décès le 7 février 1868 à Paris 18°, 1, rue des Rosiers, il est marchand de journaux. La déclaration de décès a été faite par Anatole Hippolyte Maubert, 56 ans pasteur de l’Eglise évangélique (luthérienne), Grande rue de la Chapelle 39 (⁶).

Quelques jours après la naissance de Pierre Joseph Ferdinand, Perrine Letourneux décèdera. Jean Michel Lupperger se remariera le 3 juin 1815 avec Rose Marguerite Chateau (6.1.1773 à Nantes), tailleuse, qui décèdera prématurément le 24 avril 1820. Un troisième mariage aura lieu le 6 juin 1829 avec Marie Andrée Chauvin (*9.4.1781 à Chartres), veuve Lemaire.

De ces deux re-mariages on ne connaît pas de descendants. L’annuaire Didot-Bottin de Paris signale, en 1849, un « cabinet de lecture » tenu par la veuve Lupperger au 50 Grenelle-Saint-Germain (⁷): serait-ce Andrée Chauvin, 3° épouse de Jean-Michel Lupperger ou une homonyme parisienne?

LUPPERGER Jean Michel (x) BECHTOLD Jacobine (couple résidant à) Knielingen (Bade)
|__ LUPPERGER Jean Michel (16 mai 1765 Knielingen (Bade)) (x) (21 mai 1806 Nantes) LETOURNEUX Perrine (10 avr 1772 Rennes - 7 avr 1812 Nantes)
|__ LUPPERGER Michel (2 juin 1806 Nantes, Professeur de musique, ) (x) HECQUET Marie Virginie
| |__ LUPPERGER Jean Michel (28 avr 1825 Nantes - )
| |__ LUPPERGER Ferdinand (16 juin 1826 Nantes - )
|__ LUPPERGER Julie (16 sep 1809 Nantes - 22 avr 1879 Paris) (x) INCONNU
| |__ LUPPERGER Julie Amélie (3 juil 1830 Nantes - 26 juil 1861 Paris)
|__ LUPPERGER Pierre Joseph Ferdinand (23 mars 1812 Nantes - 7 fév 1868 - Paris)
|__ LUPPERGER Jean Michel (16 mai 1765 Knielingen (Bade)) (x2) (3 juin 1815 - Nantes) CHATEAU Rose Marguerite (6 jan 1773 Nantes - 24 avr 1820 - Nantes)
|__ LUPPERGER Jean Michel (16 mai 1765 Knielingen (Bade)) (x3) (6 juin 1829 - Nantes) CHAUVIN Marie Andrée (9 avr 1791 Chartres - )

Selon Geneanet (²), Jean Michel Lupperger serait décédé après 1829 à Knielingen, sa ville d’origine. En quittant Nantes à une date indéterminée alors qu’une grande partie de sa famille s’est installée à Paris, il aura donc fait, un peu plus tôt, ce que le facteur de pianos GEIGER de Nantes avait également fait quelques années après.

 

RÉFÉRENCES

(¹) - Etat civil numérisé Nantes 1800-1892 et Paris (1840-1879).
(²) - Geneanet.org : « Musinantes » , « garric », « rachelfelix ».
(³) - Le Figaro, Paris, 1828/03/13 n°74 p.4. In : Gallica.bnf.fr
(⁴) - H. Lyonnet, 1912, Dictionnaire des Comédiens français, p. 379-380, Genève.
(⁵) - J. Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise. (>1900).
(⁶) - Etat civil numérisé de Paris.
(⁷) - Annuaire Didot-Bottin, Paris, 1849.

Sur ce site : LUPPERGER

 

Jean Baptiste GEIGER
Facteur de pianos

Jean Baptiste GEIGER est originaire de Sonthofen (ca 70 km SSW Augsburg) en Bavière où il est né le 1 janvier 1785, fils de Jean GEIGER et Agathe Merklin. Il est à Nantes avant 1815 car il y épouse le 21 juin de cette année, Louise Victoire Aubry, née le 1 septembre 1784 à Varades (Loire atlantique), lingère.

Á son mariage, il est déclaré facteur de pianos, par la suite facteur de forte ou forte-pianos. Il est installé d’abord à la rue Duquesclin (4° canton), puis au 13 rue de la Contrescarpe (5° canton) jusqu’en 1843. Il a eu trois enfants nés à Nantes : Louise Henriette (o3/7/1816), Hippolite Jean Théophile (o1818 - 3/12/1823), et Henri Hippolite (o8/9/1822) qui deviendra assureur maritime puis négociant (¹).

GEIGER Jean (x) MERKLIN Agathe
|__ GEIGER Jean Baptiste (1er jan 1785 Sonthofen (Bavière) - ) Facteur de pianos, Fabricant de pianos, (x) (21 juin 1815 Nantes) AUBRY Louise Victoire (1er sep 1784 Varades - )
|__ GEIGER Louise Henriette (3 juil 1816 Nantes - )
|__ GEIGER Hippolite Jean Théophile (1818 - 3 déc 1823 Nantes)
|__ GEIGER Henri Hippolite (8 sep 1822 Nantes - ) Assureur Maritime, Négociant, (x2) ORIOL Marie Suzanne Isidore (1843 - )
|__ GEIGER Clélie Isidora (3 fév 1867 Nantes - 9 fév 1961 Nantes)
|__ GEIGER Jeanne Louise Marguerite (3 sep 1868 Nantes - )
|__ GEIGER Patrice Edouard (14 mars 1870 - Nantes | - )
|__ GEIGER Maurice Raphaël (17 mai 1872 Nantes - )
|__ GEIGER Henri Hippolite (8 sep 1822 Nantes - ) (x1) MME GEIGER
|__ GEIGER Henri Jean Charles (1845 - ), Commis négociant.


Selon L. Verbeeck (²) et (³), il a obtenu des médailles de bronze aux expositions de Nantes en 1827 et 1830. Á partir de 1845, on trouve à la même adresse 13 rue de la Contrescarpe la maison Rochet Frères, facteurs d’instruments et marchands de musique et d’instruments (⁴).

Comme on ne note pas d’enregistrement de décès de Jean Baptiste GEIGER à Nantes et Chantenay, ni à Varades, entre 1840 et 1882, il semble qu’il ait quitté la ville pour une destination inconnue. La maison Rochet Frères semble avoir eu une existence assez courte, car elle ne figure plus à cette adresse en 1859 où on trouve la maison Petit au 6 et 8 rue de la Contrescarpe (⁴).

 

RÉFÉRENCES

(¹) - Archives municipales de Nantes. Etat civil numérisé de Nantes 1800-1860.
(²) - Verbeeck L. Le piano français. www.lieveverbeeck.eu
(³) - Guépin A. (1832). - Deuxième Exposition de Nantes 1827. Essais historiques sur les progrès de la ville de Nantes.
(⁴) - Annuaire Didot-Bottin 1840-1860. In : Gallica.bnf.fr

Sur ce site :GEIGER

 

Jean François SICARD
Marchand papetier
Marchand de Musique - Facteur de pianos

Parmi les plus anciens marchands de musique et de pianos de Nantes, on note, entre 1820 et 1849, la présence de Jean-François SICARD, marchand papetier, puis marchand de musique et de pianos, voire facteur et fabricant de pianos.

Jean François SICARD est né le 5 avril 1801 à Nantes, fils de Jean SICARD, libraire et de Jeanne Adelaïde Gallet (ou Gallé). Le 30 juillet 1825, il épouse à Nantes Eulalie Martin née le 11 février 1807. Celle-ci décèdera peu après, le 7 janvier 1828. Jean François se remarie le 16 juillet 1828 à Nantes avec Marie Henriette Richard, née le 27 juillet 1807 à Nantes qui décèdera avant 1842. De ce couple naîtra Jean Charles SICARD (o ca1831) qui deviendra professeur de musique et épousera le 23 avril 1851 à Nantes Adeline Pauline Rival (o19/11/1824 en mer à bord du Jean Prosper).

François Charles s’est expatrié à Haïti où il est décédé le 5 août 1862 à l'âge de 33 ans. En troisièmes noces, Jean François SICARD épousera le 10 février 1842 à Nantes Adèle Joséphine Monnier (* 21 novembre 1822 à Nantes) (¹).

En 1825, Jean François est installé comme marchand papetier à la rue de la Fosse. On apprend par Libaudière (²) qu’il s’établit comme fabricant et/ou marchand de pianos en 1837, mais en fait dès 1831, au décès de sa fille Mélanie, il se dit déjà Marchand de musique à cette adresse. Selon L. Verbeeck (³), il serait facteur de pianos en 1842, qualité confirmée par l’annuaire Didot-Bottin de 1846 (20 rue de la Fosse où il semble n’avoir que son affaire car il n’y réside pas).

Il aurait également été fabricant de pianos, sauf à considérer que la qualité de « facteur de pianos » ne concerne que le travail d’entretien et accords. On ne connaît pas de plaque d’adresse à son nom. S’il a créé un atelier de fabrication, celui-ci précède de peu celui créé en 1846 par Dominique Joseph LÉTÉ au 15 rue de Crébillon, jusque là luthier et marchand de musique. En 1847, la raison sociale en est SICARD et Cie, ce qui suppose la participation de tiers dans son affaire.

Jean François SICARD est décédé le 27 juin 1849 à Nantes à l’âge de 48 ans en son domicile 12 Place du Commerce, adresse à la quelle il a dû arriver entre 1846 et 1849 (⁴) ayant apparemment transféré son affaire ou une partie de son affaire au passage de la Pommeraye où LÉTÉ disposait aussi d’un second point d’activité. Au 20 rue de la Fosse, son affaire, apparemment encore active en 1851, est reprise par la maison Robin à partir de 1852-1853 (⁵).

 

RÉFÉRENCES

(¹) - Archives municipales de Nantes. Etat civil numérisé de Nantes 1800-1860.
(²) - Libaudière Felix - 1900. - Histoire de Nantes sous le règne de Louis-Philippe (1830-1848).
(³) - Verbeeck L. Le piano français. www.lieveverbeeck.eu
(⁴) - Archives municipales de Nantes, Recensements 1836-1936, numérisés.
(⁵) - Annuaire Didot-Bottin, Paris,1840-1860. In : Gallica.bnf.fr

Sur ce site : SICARD

Jean Gustave ROUX
(1826 - 1900)
Facteur et Fabricant de pianos
Marchand de Musique

Gustave Roux s’installe à Nantes entre 1856 et 1861 comme marchand de musique et de pianos, plus précisément en 1859 selon Robert (1886). Il aurait été formé chez des facteurs de pianos parisiens.

L’attribution de récompenses aux expositions de Nantes en 1861 et 1882 (médaille d’or), de Voltri en 1878, Niort en 1882, Vannes 1883 et l’attribution de diplômes d’honneur, indique qu’il avait commencé la fabrication de pianos dès son arrivée à Nantes où il s’est installé 5 rue Boileau, soit 15 ans après la création de la manufacture de D. Lété et quelques années après celle de l’atelier de François Joseph Bressler, développée par son fils Napoléon Bressler. Les critiques considèrent qu’il n’a rien à envier à son concurrent direct Lété-Didion. En facture de pianos, Robert (1886) mentionne qu’à l’exposition de Nantes il a présenté quatre types de pianos droits se différenciant par leurs dimensions et le décor.

Les meubles sont très bien soignés. Roux a travaillé à l’amélioration de la sonorité, de la puissance, la résonnance et à l’homogénéité du mécanisme (à échappement libre à talon d'Erard). Il aurait inventé un système d’étouffoir plus efficace que la sourdine par lequel seul l’exécutant entend ce qu’il joue.


Gustave Roux est né en 1826 à Mouriès (Bouches-du-Rhône). Il a épousé Elisabeth Devret (même âge), originaire d’Avignon, dont il a eu quatre filles (âge en 1866): Ernestine 14 ans, Juliette 11 ans, Fernande 6 ans, Marie 5 ans. Décédé à Nantes le 16 décembre 1900, l’affaire est continuée par son épouse et sa fille Marie, au moins jusqu’en 1913 selon les données de L. Verbeeck.

 

 

  Commentaire sur l’exposition de Nantes de 1882 dans l’ "Officiel-Artiste”

 

 

RÉFÉRENCES

(¹) - Verbeeck L. Le piano français. www.lieveverbeeck.eu
(²) - Archives municipales de Nantes. Etat civil numérisé de Nantes 1850-1902.
(³) - Annuaire Didot-Bottin. In : Gallica.bnf.fr
(⁴) - Archives municipales de Nantes. Recensements 1836-1911.
(⁵) - Robert E. (1886). – Le Panthéon industriel, 1886/08/01, p. 243.
In : Gallica.bnf.fr

Sur ce site : ROUX Gustave (°1859)

 

 

Félix Alexandre MARÉCHAL
(1838 - 1897)
Facteur-Fabricant de pianos

D’importance apparemment similaire à celle de ROUX et de DIDION du moins avant 1880, la maison Felix Alexandre MARÉCHAL était installée 8 rue Jean-Jacques Rousseau (5° canton) entre 1864 (date confirmée par une plaque d’adresse de piano) et ca1925. En 1886, elle a partagé avec la maison ROUX les mêmes éloges à l’Exposition de Nantes selon lesquels elle ne déméritait pas par rapport à DIDION “hors concours” (¹).

Félix Alexandre MARÉCHAL (plus généralement prénommé Alexandre), est né le 24 janvier 1838 à Nantes, fils de François Théodore MARÉCHAL (1802 Haguenau -1877 Nantes), menuisier puis ébéniste, résidant 3 rue Santeuil, et de Joséphine Julie Guinel (1807- ?) (2, 3). On ne connaît rien de sa formation comme facteur de piano, peut-être influencée par le voisinage de LÉTÉ établi au 15 rue Grébillon, rue voisine de la rue Santeuil.

En fait, il se déclare « professeur de piano », en 1861, comme son frère aîné Louis Théodore (1835-1899), résidant rue Santeuil. Il abandonne bientôt l’enseignement musical en 1863 pour se consacrer à la facture de pianos et au commerce de la musique.

Il tiendra ces activités jusqu’à son décès le 17 juin 1897 (2, 4). On ignore le nombre de pianos qu’il a pu fabriquer dans son propre atelier ou s’il achetait des instruments chez d’autres fabricants auxquels il apposait son nom. Il ne s’est jamais qualifié de fabricant de pianos comme d’autres facteurs-fabricants de pianos.

L’enseigne MARÉCHAL est continuée entre 1897 et ca1914 par sa veuve Stéphanie Lequentrec (né le 4/4/1846 Chantenay-sur-Loire) comme facteur de pianos puis marchande de pianos, peut-être avec sa fille Marie Adélaïde (*28/4/1886 Nantes), parallèlement à son activité de professeur de piano. La fabrication de pianos s’est peut-être arrêtée peu après le décès de Félix Alexandre MARÉCHAL. Son gendre Henri Arthur Cheminant (*17/6/1868 Paris 17°), époux de Laurence Joséphine MARÉCHAL (*27/5/1870 Nantes) est sans doute aussi dans l’affaire (2, 4).

En effet, celui-ci se dit « propriétaire » lors de son mariage (18/1/1897), ce qui suppose qu’il n’a pas suivi de formation en facture de piano, mais se qualifie peu après « facteur de pianos » à la déclaration de décès de Félix Alexandre en juin 1897 ; il serait « sans profession » en 1901. Il tient l’affaire en 1922 sous la raison sociale « Cheminant-MARÉCHAL » (¹), l’associé « MARÉCHAL » étant très probablement son épouse Laurence Joséphine. Le fils d’Alexandre MARÉCHAL, Stéphane Adolphe (*20/*11/1868 Nantes), est devenu accordeur de pianos (1891), mais ne résidant plus J.J Rousseau, on ne sait s’il s’occupe aussi de l’affaire.

 

RÉFÉRENCES

(¹) - Verbeeck L. Le piano français. www.lieveverbeeck.eu
(²) - Archives municipales de Nantes. Etat civil numérisé de Nantes 1850-1902.
(³) - Archives départementales Bas-Rhin. Etat civil numérisé, Haguenau, 1800-1820.
(⁴) - Archives municipales de Nantes. Recensements 1836-1901.

Sur ce site : MARÉCHAL  (°1864)

 

Les Frères LEROUX

Fernand Jacques Frédéric LEROUX (*6.6.1862 Nantes), enregistré en 1896 au 3 rue de Bréa comme Réparateur de pianos, et son frère (? Auguste Henri Marie LEROUX 17.6.1859, comptable) s’installent comme réparateurs puis facteurs de pianos en 1864 sous la raison sociale « LEROUX Frères, Facteurs de pianos » (1, 2, 3). Á Nantes, ils auront successivement diverses adresses : 11 et 14 Place Royale (1903, 1905, 1908), 7 rue du Calvaire (1907, 1910), 6 rue Copernic, 10 Cassini (1913, 1915, 1929) et 23 rue Racine près de l’Apollo (1913).

Les frères LEROUX produiront et vendront des pianos sous leur nom « LEROUX Nantes » ou « Fernand LEROUX », présumant que Fernand est le principal acteur de la maison. En 1901, il se dit « Industriel », 11 Place Royale, tandis qu’en 1915, il se qualifie comme « Facteur, accordeur, lutherie, musique, vente, location. Atelier de réparation pour pianos, lutherie et autres instruments.

Conditions spéciales pour les membres des Amicales de l’Union fraternelle ». Dès 1897, les LEROUX ont une succursale à Saint-Nazaire au 19 rue de l’Amiral Courbet, ville dans laquelle L. DIDION dispose également d’un représentant chez Danays, rue Thiers.

A une date indéterminée présumée >1920, Jacques LEROUX (4.2.1896 - 16.4.1964 Nantes), fils de Fernand, marié le 8.7.1922 à Paris 16° avec Edith Edmée Moyanat, prend le relais car il est mentionné « Jacques LEROUX Successeur, facteur de pianos, élève de Gabriel Gaveau, ex-accordeur de la maison Erard ».

Jacques LEROUX ne résidait pas au domicile familial en 1921, laissant supposer qu’il était alors à Paris, travaillant chez Erard ou Gaveau, ce qui explique aussi son mariage dans la capitale en 1922. Il tenait encore la maison en 1922 sans que l’on sache cependant s’il fabriquait encore des pianos (¹).

 

RÉFÉRENCES

(¹) - Verbeeck L. Le piano français. www.lieveverbeeck.eu
(²) - Archives municipales de Nantes. Etat civil numérisé de Nantes 1850-1902.
(³) - Archives municipales de Nantes. Recensements 1836-1901.

 

 

ÉPILOGUE

Nantes et ses alentours constituent dès l’aube du 19° siècle une région précocement marquée par une vie musicale intense qui a permis un essor notable en facture de pianos. Ebauché par ses précurseurs (SAUZEAU, GEIGER, GAMA), cet essor est accentué par LÉTÉ et surtout ses successeurs Louis DIDION, puis Charles VUILLEMIN, qui transformera l’atelier en une véritable manufacture. Celle-ci a quasiment dominé la facture de pianos dans l’ouest de la France pendant plusieurs décades.

Les autres facteurs-fabricants qui ont exercé leurs talents à Nantes à la même époque étaient sans doute plus modestes et ont eu un rayonnement moins important, sans pour autant démériter dans leur activité. Le pôle nantais se place de ce fait parmi les provinces les plus productives en facture de pianos du pays et ce malgré une prééminence de la facture parisienne.

Sur ce site : LEROUX  (°1894)

 

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