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Facteurs de pianos en France
PARIS - "M. Montal, who is blind, exhibited some excellent instruments of his own special manufacturing." Niles' National Register: Containing Political, Historical, Geographical ..., 1840, p. 89
PARIS - "MONTAL (CLAUDE), breveté d'invention et de perfectionnement pour roulettes et chevalet à trois pointes, nouveau sommier prolongé, etc., etc.; facteur et accordeur de pianos, professeur d'accord, élève aveugle et ancien professeur de musique et de mathématiques à l'Institution royale des jeunes aveugles de Paris, auteur de l'Art d'accorder soi-même son piano ; à Paris, 36, rue Dauphine, passage Dauphine. — Pianos. Par ses études en musique, en mathématiques, en mécanique et en physique, M. Montal, alors qu'il était professeur à l'Institution des jeunes aveugles, s'est vu conduit à faire des recherches sur le tempérament des instrumens à sons fixes, tels que l'orgue, le piano, etc., etc., dans l'espoir de concilier la pratique avec la théorie ; tous les savans, depuis Mersenne, s'étaient occupés de cette question, mais en physiciens seulement, n'étant pas accordeurs. Ceux-ci se déclaraient pour le tempérament inégal, on ne décidait rien et ces dissertations savantes ne jetaient aucune lumière sur la pratique. Les accordeurs n'avaient pas les connaissances suffisantes et spéciales pour lire avec profit ces théories et s'en tenaient souvent à des traditions dont les principes s'entredétruisaient mutuellement, et cela dans la même partition ou opération de l'acord. M. Montal a tranché la question jusqu'à ce jour indécise, en publiant, sous le titre de l'Art d'accorder soi-même son piano, un ouvrage dans lequel la pratique se trouve enfin unie à la théorie ; il a même rendu fort accessible aux amateurs, à la condition de quelques études pratiques, l'accord du piano, considéré jusqu'à ce jour comme un enseignement impraticable. M. Montal ne s'en est pas tenu là. Malgré la cécité complète dont il est frappé, ses connaissances théoriques et pratiques l'on mis à même d'établir une fabrique de pianos, et dans cet instrument il vient d'introduire des perfectionnemens notoires, appréciés par les gens de l'art. Trois pianos, un piano à queue à bascule et à table renversée, un piano droit à cordes obliques, et un pianino à cordes verticales ont été préparés pour l'exposition, mais ils n'ont pu y figurer que l'un après l'autre, vu l'exiguité de l'emplacement accordé à M. Montal. Le piano à queue à sept octaves est construit dans les conditions les plus favorables pour la sonorité et la propagation du son. L'expérience prouve que lorsqu'un corps mince, comme une table d'harmonie, est interposé entre les cordes vibrantes et l'oreille de l'auditeur, le son prend beaucoup plus de volume. On remarque généralement ce résultat à l'occasion 'd'un piano droit quand le public est en face de l'exécutant, c'est-à-dire quand le piano est entendu par derrière; le piano, retourné, fait entendre le son dans sa plénitude. M. Montal a dû spéculer sur l'emploi de ces conditions harmoniques. A cet effet, il a construit son piano à queue tout à l'opposé des pianos à queue ordinaires. La table d'harmonie, les cordes et la mécanique se trouvent placées dessous l'instrument. Par cette disposition le marteau pousse la corde sur le sillet et contre la table d'harmonie, lance le son de bas eh haut par l'intermédiaire de la table d'harmonie, qui se trouve en contact avec la colonne d'air supérieure, et par là l'exécution obtient une qualité de son meilleure, plus-forte, se propageant avec plus d'extension.
De la sorte il obtient les avantages des
pianos à frappemens en dessus, sans avoir l'inconvénient de leur mécanisme,
plus-sujet à se déranger que dans les pianos ordinaires ; ici le marteau
retombant par son propre poids au lieu d'être relevé par un ressort. [...]"
Lucas Al.
Panorama de l'industrie française publié par une société d'artistes
et d'industriels sous la direction de M. Al. Lucas, 1839, p. 111 (gallica.bnf.fr)
M. Montal montrait lui-même les diverses innovations introduites dans ses instruments, et avec tant d'habileté que l'on pouvait douter qu'il fût privé de la vue. Cette scène curieuse avait groupé beaucoup de monde autour des visiteurs." Revue et Gazette Musicale, 1839, p. 208
Si la facture des pianos est un art difficile pour ceux qui jouissent de la plénitude de leurs organes, et qui peuvent voir les détails minutieux d'un instrument aussi compliqué, que dira-t-on d'un facteur, qui, frappé d'une cécité complète, se hasarde dans une carrière où tous ne réussissent pas, bien que disposant du secours de la vue? C'est cependant ici le cas. M. Montal est aveugle; malgré celle infirmité il a entrepris de faire des pianos, et ce qui est plus remarquable encore, il y a réussi. Disons quelques mots sur cet artiste avant de parler de ses instruments. Ce fut à l'âge de cinq ans et demi que M. Montal perdit la vue par suite d'une maladie. Entré plus tard dans l'institution des jeunes aveugles, à Paris il y passa quelques années, et se livra principalement à l'étude des mathématiques et de la musique. Il s'exerça d'abord sur le violon, puis sur le hautbois, qu'il changea enfin contre le piano. Sa curiosité le porta naturellement à connaître tous les détails de cet instrument, et il y parvint, grâce à cette patience qui est le partage ordinaire de ses confrères en malheur.
Ce serait
trop long ici de raconter comment il se procura un vieux
piano qui lui permit de satisfaire ce désir, et dont il
démonta et remonta toutes les parties. Une parfaite
connaissance de la structure de cet instrument fut le
résultat de ces pénibles recherches. [M. Montal a publié, en 1834, un petit Traite sur l'art d'accorder le piano. Cette brochure, qui eut les honneurs d'une traduction allemande, ne fut que l'avant-coureur d'un grand ouvrage dont l'auteur s'était occupé depuis long-temps, et qui parut sous le litre de : l'Art d'accorder soi-même son piano. C'est sans contredit le meilleur ouvrage qui existe sur cette matière.] De cette manière, une grande quantité de pianos de toutes espèces lui passèrent par les mains; il eut l'occasion de se familiariser avec les divers mécanismes, soit français, anglais ou allemands, et d'en examiner tous les détails, ce qu'il fit avec une adresse étonnante; car à le voir démonter un instrument, prendre et remettre les moindres pièces, on ne se doutait guère d'avoir devant soi un homme privé de l'organe qu'on dirait indispensable à cette sorte de travail.
Ce n'est, du reste, qu'un exemple de plus à citer dans
l'histoire des aveugles qui se sont distingués par une
merveilleuse habileté, et nous reviendrons à cet intéressant
sujet dans un article que nous consacrerons à quelques
aveugles qui sont parvenus à construire des instruments de
musique. Il commença en 1833, aidé d'un seul ouvrier, car ses moyens ne lui permetaient pas d'aller trop vite. Bientôt il s'adjoignit un second ouvrier; aujourd'hui il en occupe jusqu'à treize ou quatorze, et le nombre des pianos sortis de son atelier dans l'espace de cinq ans s'élève à 172. Nul doute que son établissement ne prenne une plus grande extension, car il est en bonne voie, et les obstacles contre lesquels il avait à lutter dans l'origine sont vaincus par le succès. Un des plus grands de ces obstacles a dû être sans doute la prévention du public, car un aveugle est peu fait pour inspirer de la confiance au vulgaire lorsqu'il s'agit de la confection d'objets qui demandent de la justesse et de la précision. On devait se métier des pianos construits par un facteur qui n'en pouvait examiner la disposition et le mécanisme qu'en les tâtant du bout de ses doigts. Mais cette prévention s'est évanouie devant les bons résultats que M. Montal a obtenus, et qu'il doit à son intelligence rare, jointe aux soins plus minutieux encore que sa position même lui fait un devoir d'apporter à ses travaux.
Tous ses instruments se
sont rapidement vendus, et il a trouvé dans l'accueil des
amateurs les encouragements que méritaient sa persévérance
et son talent. Il a mieux aimé faire de l'éclectisme en prenant ce que chacun lui semblait avoir de préférable et en y ajoutant des perfectionnements de son invention pour lesquels il s'est fait breveter. Plusieurs essais dont il s'occupe en ce moment n'étant pas achevés, nous ne pouvons parler ici que des trois instruments qui ont figuré à l'exposition. Ce sont un piano à queue, un piano droit à cordes obliques, et un pianino à cordes verticales. Le piano à queue à bascule et à table renversée, présente une différence remarquable avec les pianos à queue ordinaires. La table d'harmonie se trouve placée au-dessus des cordes; elle est, de même que les cordes, située sous une carcasse mobile par des charnières et qui sort de l'enveloppe de l'instrument comme d'un étui, lorsqu'on veut mettre les cordes à découvert. La mécanique seule, logée dans le bas de l'instrument, occupe sa place ordinaire. D'après cette disposition, le marteau, bien que frappant la corde de bas en haut, la pousse contre le sillet et contre la table comme dans les pianos verticaux ou ceux à mécanisme en dessus ; il en résulte un avantage réel pour la sonorité. C'est en considérant la belle qualité de son des pianos verticaux que M. Montal a adopté ce système, inventé par un facteur suisse nommé Kohl. L'expérience prouve, dit M. Montal, que lorsqu'un corps mince, comme une table d'harmonie, est interposé entre les cordes vibrantes et l'oreille de l'auditeur, le son prend beaucoup plus de volume. On remarque généralement ce résultat à l'occasion d'un piano droit, quand le public est en face de l'exécutant, c'est-à-dire quand le piano est entendu par derrière; le piano retourné fait entendre le son dans sa plénitude. La construction du nouveau piano à queue présente les mêmes conditions favorables à la sonorité et la propagation du son ; car le marteau frappant la corde sur le sillet et contre la table d'harmonie, lance le son de bas en haut par l'intermédiaire de cette table, qui se trouve en contact avec la colonne d'air supérieure. La qualité de son devient meilleure, plus forte, et se propage avec plus d'extension. Quant au mécanisme, M. Montal la tâché d'éviter autant que possible les frottements par la suspension du ressort et l'interposition de petites roulettes ou cylindres entre les points de contact.
Il a pris un brevet pour cette
invention, destinée à rendre le clavier plus facile et le
mécanisme plus durable; car les frottements y sont presque
annulés. On peut en outre régler toute la mécanique et
déplacer les touches sans retirer le clavier. Ce mouvement simultané produit son effet d'une manière complète, en faisant cesser immédiatement les vibrations de la corde. Une autre amélioration a été introduite dans cet instrument pour en assurer la solidité. M. Montal a mis pour chaque corde trois pointes sur le chevalet, ce qui permet de laisser les cordes droites dans toute leur longueur, et par là de supprimer la charge considérable ainsi que le tiraillement énorme qu'elles font éprouver à la table d'harmonie dans les pianos où l'on n'emploie que deux pointes.
La table étant
ainsi soulagée de la presque totalité de son travail, le
bois ne perd plus de son neuf, et l'instrument doit se
conserver plus long-temps.
A cet effet, une verge de fer se trouve vissée sur
sur le sommier pour chaque note; celle verge de ver vient
aboutir presque jusqu'au chevalet et recevoir les trois
cordes de chaque unisson, ce qui remplace avantageusement le
sommier prolongé.
Le piano droit exposé par M. Montal
se distingue d'abord par l'extérieur; il est décoré dans le
genre de la renaissance, en bois d'ébène, avec des
incrustations en nacre et en cuivre, gravé et orné de
moulures guillochées, avec un clavier en nacre et en écaille.
Le double étouffoir y a été
appliqué également et le chevalet se trouve de même garni de
trois pointes. On voit qu'en construisant un instrument qui
pût être considéré comme un objet d'art, M. Montal n'a rien
négligé pour que les qualités intérieures fussent en rapport
avec l'élégance de l'enveloppe. Nous souhaitons sincèrement à M. Montal la prospérité toujours croissante de l'établissement que son intelligence le rend si apte à diriger avec un plein succès. G.-E. Anders." Revue et Gazette Musicale, 1839, p. 274
PARIS - "MONTAL (n° 360). Le duc et la duchesse d’Orléans se sontaussi arrètés, le même jour, avec le plus vif intéret, dans les salles de l'Exposition de l'Industrie, devant les pianos de Montal, élève des institutions des jeunes aveugles, et aveugle lui-même. La position spéciale et si intéressante de ce fabricant, auteur de livres sur la théorie de l'accord, inventeur de procédés nouveaux et professeur de hautes mathématiques, méritait à tous égards un suffrage aussi distingué. M. Montal montrait lui-même les diverses innovations introduites dans ses pianos, et avec tant d'aplomb que l'on pouvait douter qu'il fût privé de la vue. Cette scène curieuse avait groupé beaucoup de monde autour des nobles visiteurs. Nous reviendrons plus tard sur les perfectionnements apportés pars M. Montal dans les quatre pianos qu'il a exposés." La France Industrielle, 11/07/1839, p. 1
PARIS - "M. MONTAL, à Paris, rue Dauphine, 36, - A exposé des pianos de tous genres, parmi lesquels un piano droit à cordes obliques s'est trouvé placé au cinquième rang, et un piano droit à cordes verticales au treizième rang. Ce facteur distingué confectionne chaque année quatre-vingt-dix pianos. Le jury décerne une médaille de bronze à M. Montal." Rapport du Jury central, Paris Jury central, Imprimerie de Fain et Thunot, 1844, p. 543 PARIS - "181. — MONTAL, facteur de PIANOS, rue Daupbine, 36. Dans le cours dë cette exposition M. Montal présentera tour à tour au jugement du public quelques uns des sept pianos qui sont indiqués ici; quant aux autres, on pourra toujours les voir et les essayer dans ses magasins. 1° Un piano droit à trois et quatre cordes verticales, clavier à bascules, transpositeur d'ut en la. 2° Un piano de plos grand format, à trois et quatre cordes, sept octavés d'ut en ut. 3° Un piano droit, à trois et quatre cordes obliques, d'ut en la et à double échappement. - 4° Un piano à queue verticale ou piano droit de concert, à trois et quatre cordes, sept octaves de la en la, transpositeur, et à double échappement. 50 Un piano carré, à deux et trois cordes, et à double échap' pement, six octaves au sol. 6° Un grand piano carré, à trois cordes et à double échappement, six octaves trois quarts au la. 7° Un grand piano à queue, à trois et quatre cordes, sept octaves de la en la, -et à double échappement. Ces pianos, de la plus grande solidité, sont construits avec des sommiers et barrages en fer d'une nouvelle disposition pour assurer la durée de l'accord et protéger la table d'harmonie. L'emploi des quatre cordes dans la partie supérieure des pianos de M. Montal a pour objet de donner plus de force aux dessus, d'empêcher la rupture des cordes et de contribuer à la durée de l'accord. Le soudage du trait dans les cordes filées de la basse empêche également la rupture des cordes, et leurs permet de se fixer avec plus de précision sur les points d'appui, leur donne de la flexibilité aux extrémités, ce qui augmente considérablement l'ampleur des vibrations, et procure par là plus de force, d'intensité et de rondeur, dans le son. Les mécaniques à double échappement dans les pianos droits, carrés et à queue, inventées par M. Montal, permettent à la touche de produire un son fort ou faible, suivant qu'on laisse plus ou moins relever le doigt, avantage immense pour faciliter l'expression et augmenter les ressources de l'exécution. De nouveaux étouffoirs appliqués aux pianos droits font cesser le son complètement lorsqu'on laisse relever la touche. Tous les enfourchements des mécaniques sont en cuivre pour donner plus de précision et de sûreté dans le coup de marteau; ceux-ci sont garnis avec double feutre, ce qui leur procure plus d'élasticité, et donne à l'instrument plus de puissance et de rondeur dans le son.
Les claviers, garnis dans leurs mortaises, ne font plus de bruit; des
pointes ovales, des vis de pression, y sont adaptées pour les régler
avec facilité et simplifier les réparations.
M. Montal construit, comme on le voit, les différents genres de pianos
avec tous les perfectionnements connus, et beaucoup d'améliorations qui
lui appartiennent."
8e exposition des produits des membres de
l'Académie de l'Industrie, à l'Orangerie des Tuileries en 1845,
p. 82-83 (gallica.bnf.fr)
1846
PARIS -
"18. — MONTAL, facteur de
PIANOS, à Paris, rue Dauphine, 36.
Ses travaux ont été
couronnés d'un plein succès, et la confiance que le public accorde à ses
produits prouve que les nombreux résultats qu'il a obtenus ont été
justement appréciés. Il s'est efforcé de renfermer tous les perfectionnements dans un petit espace, et il a enrichi les pianos des formes les plus gracieuses et les plus élégantes.
Il en fabrique néanmoins
de différentes grandeurs, et ses pianos droits grand modèle sont, de
l'aveu de tous les artistes qui les ont essayés, supérieurs aux pianos à
queue les plus forts.
Ce procédé simple et
naturel donne à ses instruments une puissance et une égalité de son
remarquables; il empêche la rupture des cordes, assure la durée de
l'accord et protége la garniture des marteaux.
Ce qui a beaucoup contribué à populariser cet instrument
est l'invention des pianos droits, dont les dimensions restreintes
s'accordent avec l'exiguïté de nos appartements modernes.
Cependant, la
faiblesse de leur son ne permet de les employer agréablement que pour
accompagner le chant. M. Montal, auteur d'un excellent ouvrage enseignant
l'art d'accorder soi-même les pianos, a cherché, par de savantes
modifications, à douer les pianos droits d'une intensité de sons égale à
celle obtenue par les meilleurs pianos carrés ou à queue.
Dans cette séance,
vous entendrez un des instruments de M. Montal, et vous pourrez, Messieurs,
juger avec quel bonheur il a résolu le problème qu'il se proposait.
Nous
ajouterons que M. Montal est aveugle de naissance. Cette circonstance, si
elle n'a pas influencé la décision de la Société, doit néanmoins augmenter
l'intérêt excité par les travaux, de cet habile facteur.
Sur le rapport de
M. Delaire, fait au nom de la commission, nous décernons à M. Montal notre
plus haute récompense, la médaille d'argent." Expo 1847,
Annales
de la Société libre des beaux-arts, 1847, p. 26 (gallica.bnf.fr)
Cette médaille est accompagnée d'un brevet qui mérite d'être rapporté : « L'Athenée des Arts, après avoir, suivant le désir de M. Montal, facteur de pianos, entendu le rapport qui lui a été fait au nom de sa classe des arts, connaissant que M. Montal a apporté un notable perfectionnement dans la facture de ses pianos droits, tant sous le rapport de la solidite de construction, que sous celui de la sonorité qui les rend supêrieurs aux pianos droits ou carrés d'autres facteurs, et que le nouveau système de transposition est entièrement de son invention, arrête qu'il lui sera décerné une médaille en sa séance publique. » Le présent extrait a été délivré en séance publique, par nous, président et membres du bureau de l'Athénée, M. Laisné, président, Paillet (de Plombières), vice-président, — Taskin, secrétaire, — J. N. Raveaux, secrétaire général, — Durand, trésorier, — B. Lunel, archiviste adjoint. — (Séance publique du 30 août 1847.)" Le Ménestrel, 12/09/1847, p. 3 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "La supériorité des pianos droits de M. Montal vient d'être reconnue par un brevet de l'Athénée des Arts. Une médaille d'argent (maximum de ses récompenses), a été accordée à cet habile facteur." La Presse, 01/12/1847, p. 3 (gallica.bnf.fr)
1849
PARIS -
"M. Montal a exposé des pianos de tous
les modèles. Son piano oblique a obtenu le septième rang au concours, et son
piano droit le huitième; de plus, M. Montal a soumis à l'examen du jury :
M. Montal, connaissant par expérience la difficulté de remettre les cordes
sur les pianos de ce genre de construction, a imaginé de monter le corps
sonore en équilibre sur deux pivots qui lui servent de centre de mouvement,
et sur lesquels on peut le faire balancer pour le relever dans une position
verticale.
Ce moyen permet d'arriver librement au plan des cordes. Cette
construction, toute ingénieuse et difficile qu'elle puisse être, n'a pas
paru présenter au jury des résultats favorables sous le rapport de la
sonorité.
2°
M. Montal a présenté un piano droit de grande dimension, pouvant
transposer d'un demi-ton dans les dessus, et de trois demi-tons dans les
basses : la disposition de cette transposition a paru ingénieuse, en ce
qu'elle n'affecte en rien la correspondance directe du clavier à la
mécanique.
3°
Un piano oblique, dont le corps sonore se développe derrière la caisse,
au moyen d'une charnière, de la même manière que le clavier et la mécanique
des anciens pianos obliques se développaient par devant.
Le jury a pensé que le défaut de stabilité que l'on a remarqué dans une
application de ce principe devait nécessairement se reproduire dans une
autre.
4°
M. Montal introduit dans ses pianos droits un mécanisme de sa composition
pour donner à ses claviers l'avantage du double échappement.
5°
M. Montal, ainsi que plusieurs autres facteurs, fait usage dans ses
pianos droits du système de contre-tirage métallique, appliqué derrière le
fond ou châssis de l'instrument connu sous le nom de système Becquet.
Le
jury, prenant en considération le rang qu'ont obtenu les pianos ordinaires
de M. Montal dans deux catégories, lui décerne la médaille d'argent."
Rapport
du Jury Central sur les Produits de l'Agriculture et de
l'Industrie ..., France Jury Central
sur les Produits de l'Agriculture et de l'Industrie, 1849
PARIS - "M. Montal, à qui la Société libre des Beaux-Arts a décerné en 1847 une médaille de 1re classe pour les perfectionnements qu'il avait déjà à cette époque introduits dans la facture du piano droit, est arrivé cette année avec de nouvelles et notables améliorations. Nous avons dit que l'attention des facteurs s'était portée sur un point très-important, la solidité, et qu'ils avaient cherché, par divers systèmes de construction, à paralyser la puissance du tirage des cordes, qui tend constamment à renverser les sommiers en les rapprochant l'un de l'autre.
Le remède à cette
cause de destruction devait nécessairement appeler tous les soins de M.
Montal, et ce facteur, poursuivant la voie que lui ont ouverte ses
connaissances théoriques, combinées avec les études pratiques de son
art, vient d'appliquer aux pianos droits un système de contre-tirage
aussi simple qu'il est puissant.
Ces tringles,
disposées parallèlement aux cordes, ne sont pas continues; elles sont
divisées en deux demi-tringles, placées vis-à-vis l'une de l'autre, et
dont les extrémités, au milieu de la hauteur de l'instrument, sont
taraudées, et réunies ensemble, sans se toucher, par une douille. Cette
douille, suivant qu'on la fait tourner à droite ou à gauche, fait
augmenter ou diminuer l'écartement des deux demi-tringles, et par
conséquent opère un tirage, plus ou moins fort, opposé à celui des
cordes.
On peut donc juger
de la puissance du système de contre-tirage imaginé par M. Montal,
puisque non-seulement il contre-balance parfaitement la force des
cordes, mais encore, l'équilibre étant établi, il peut, si l'on resserre
davantage les tringles, faire monter instantanément l'accord du piano
d'un ou de plusieurs demi-tons. Un inconvénient de là mécanique à échappement simple consiste en ce que l'exécutant est obligé de laisser relever entièrement la touche avant de reproduire un son; avec l'échappement continu cet inconvénient disparaît, et la note peut être répétée sans que la touche se relève entièrement et sans que le doigt l'abandonne.
On peut ainsi
produire le son dans toutes ses nuances, suivant qu'on laisse plus ou
moins relever la touche, avantage capital qu'on n'avait pu encore
obtenir sur cette sorte de pianos.
1851
LONDRES -
"MINIATURE PIANO FORTE. —
MONTAL. We engrave
a little cabinet piano-forte by Montal, as a model of exquisite taste in
ornamental furniture. It is richly embellished in enamel painting, buhl,
&c."
The Crystal Palace, and its contents : being an
illustrated cyclopaedia of the great exhibition of the industry of all
nations, 1851,
p. 368 (archive.org)
Tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il y a progrès
dans la fabrication de ce facteur infatigable. Son mécanisme permet de
modifier les sons à volonté par le rapprochement des touches et des marteaux; il y aura examiner par quel prodédé M. Montal a obtenu ce perfectionnement."
La France Musicale, 1851, (Expo Londres, 1851)
Bien qu'aveugle depuis l'âge de cinq ans, il n'en a pas moins le génie
des mécaniques et la main d'un habile ouvrier. Ce que les yeux lui
refusent est racheté par la finesse du tact et de l'ouïe.
Longtemps il a
dû lutter contre le préjugé soulevé contre ses instruments par son état
de cécité ; mais sa modeste confiance en lui-même, soutenue par une
inébranlable fermeté, ont triomphé des obstacles accumulés autour de lui
par la malveillance.
A son début, M. Montal fut accordeur, et ce fut ainsi qu'il apprit à
connaître tous les systèmes de construction des pianos. Devenu facteur
lui-même, il commença par imiter; mais bientôt après, entraîné dans la
carrière souvent dangereuse de l'invention, il imagina divers
perfectionnements, parmi lesquels il en est trois qui ont été
spécialement récompensés par les jurys des Expositions françaises et par
les Sociétés d'encouragement. Huit médailles ont été décernées à M.
Montal, à diverses époques.
Quatre pianos droits ont été placés par lui
à l'Exposition de Londres; et dans chacun, il a fait usage des
inventions par lesquelles les instruments sortis de ses ateliers se
distinguent.
M. Montal est, je crois, le premier facteur français qui a
fait l'application du mécanisme d'Érard, à double échappement, au piano
droit, en le modifiant en raison du mode inverse de l'attaque de la
corde par le marteau.
Ce mécanisme fonctionne très-bien, et la
répétition de la note à tous les degrés de force s'exécute sans peine
dans tous les instruments du facteur dont il s'agit.
Tous sont
transpositeurs ; mais le système par lequel s'exécute la transposition
appartient en propre à M. Montal.
Dans ce système, le mouvement de
translation s'opère par un simple levier, et ce mouvement soulève les
échappements pendant la moitié de la course, et les laisse redescendre
sur la touche voisine pendant la seconde moitié, en sorte que le clavier
ne peut accrocher ni détériorer les échappements pendant son mouvement
latéral; la mécanique reste immobile, et les marteaux, ainsi que les
étouffoirs, conservent leurs positions en face de leurs cordes
respectives.
Par là se trouve résolu le problème dont M. Mercier avait
cherché la solution par son système de touches brisées, auquel il a
renoncé en le cédant à M. Adisson, de Londres.
Les pianos droits de M. Montal diffèrent aussi de ceux des autres
facteurs par un système de contre-tirage, qui consiste en plusieurs
tringles de fer armées d'écrous, lesquelles sont placées derrière
l'instrument, en face des pièces verticales de la charpente et à une
certaine distance de chacune d'elles.
Ces tringles traversent les
sommiers supérieur et inférieur, agissent sur eux en s'allongeant ou se
raccourcissant par l'eifet des écrous, et, maintenant la caisse dans ses
conditions normales, opposent une résistance proportionnelle au tirage
des cordes, conservent l'élasticité de la table d'harmonie, en la
protégeant contre les fléchissements de la caisse, et enfin prolongent
la durée de l'accord de l'instrument.
Nul doute que ce système,
très-supérieur à la résistance passive du barrage ordinaire, ne soit
destiné à passer dans l'usage général, après l'expiration du brevet de
M. Montal.
Les instruments de ce facteur ingénieux se distinguent aussi par une
pédale d'expression qui, agissant sur les marteaux, les approche
progressivement des cordes et abaissent le clavier dans la même
proportion, de manière à diminuer la puissance d'attaquer et à produire
une sonorité douce qui se combine d'une manière heureuse avec l'effet
produit par la pédale à lever les étouffoirs.
Cette pédale permet de
nuancer les traits par un changement de sonorité sans que les mains
quittent le clavier; ce qui ne peut se faire avec la pédale qui porte
les marteaux sur une corde, parce que ceux-ci pourraient s'accrocher et
se briser, si les doigts restaient sur les touches pendant le mouvement
de translation.
Le premier piano droit, à cordes obliques, de M. Montal, est un très
beau meuble dans le genre de Boule.
Le mécanisme est traité avec
beaucoup de soin, mais les sons du médium sont un peu trop couverts, ce
qui tient à la garniture des marteaux. Un autre instrument de grand
format, à cordes verticales, en bois de rose avec des ornements très
riches, est d'une sonorité plus brillante.
Le troisième, plus petit, est
également à cordes verticales; et enfin, le quatrième est un véritable
piano vertical de l'ancienne forme, à cordes longues.
Celui-ci se fait
remarquer par une grande puissance sonore, par son égalité et par la
légèreté du mécanisme. Tous ces instruments sont transpositeurs. -
Fétis."
Revue et gazette musicale de Paris: journal des
artistes, des amateurs et ..., 1851, p. 337
Mais on n'a pas pu voir sans émotion un aveugle, M.
Montal, fabricant de pianos, qui, pour monter les gradins qui
conduisaient à l'estrade, était guidé par un jeune enfant de sept à huit
ans.
Le président a voulu lui-même attacher la croix de
chevalier à la boutonnière de l'honorable industriel dont l'infirmité
semblait encore relever le mérite.
M. Montal a été salué de plusieurs
applaudissemens."
La Presse, 26/11/1851, p. 1-2 (gallica.bnf.fr)
Tout ce que nous pouvons affirmer, c'est que depuis longtemps Sa Majesté a fixé son choix sur un magnifique piano exposé a Londres par M. Montal qui a mérité à ce facteur, avec médaille de prix, la croix de la Légion-d'Honneur. Cet instrument est placé à l'Elysée, où il a fait l'admiration de tous connaisseurs, non seulement par sa richesse artistique, mais encore par la perfection de son mécanisme et sa sonorité, tout à la fois agréable et puissante." La Presse, 02/03/1853, p. 2 (gallica.bnf.fr)
LONDRES - "Il signor Montal va a fianco del signor Jaulin, superbo de' suoi quattro piano-forti, dei quali uno fu intarsiatura e di meravigliosa ricchezza, un altro del genere Boule, che non ha il suo pari per ornamenti.Tutti s'accordano a riconoscere che questo infaticabile fabbricatore ha ottenuto dei miglioramenti: il suo meccanismo permette di modificare i suoni a volontà per il ravvicinamento dei tasti e dei martelli: resterà a vedersi per qual processo il signor Montal abbia ottenuto questo miglioramento." L'Italia musicale, Volume 3, 1851, p. 172
LONDRES - "C. Montal, aus Paris, hatte aufrecht stehende Instrumente gesendet, alle zum Transponieren eingerichtet, eine Semi Cottage von 4-chörigem Bezuge.Eine Vorrichtung zum Spannen des Resonanzbodens und überhaupt zur Bilanzierung des Saitenzuges war gleichfalls angebracht, wobei der Ton wenigstens nichts gewann. Bei einem Cottage-Piano wurde das Piano dadurch bewirkt, daß die Hämmer den Saiten näher gerückt werden. Ihr Weg zur Saite ist deshalb kürzer und der Fall der Taste geringer; die Kommission sprach ihm eine Preismedaille zu." Amtlicher Bericht Über Die Industrie-Austellung Aller Völker Zu London Im 1851 1852, p. 872
1855
Il a de plus construit, d'après les principes de M. Boisselot, de Marseille, un piano à sons contenus." Album de l'Exposition universelle, Léon Brisse, 1855, p. 426
PARIS - "Arrivant aux pianos, nous vous citerons ceux de M. MONTAL, de M. KRIEGELSTEIN, fournisseurs l’un et l'autre de S. M. l’Empereur. Sans rien enlever aux mérites et à la haute renommée bien acquise des facteurs de pianos que l'Europe proclame, et dont les instruments sont aussi chers que vuntés, nous dirons que ces deux facteurs ont été assez heureux pour fabriquer des pianos qui peuvent par leurs hautes qualités, résonner dans les palais impériaux, et meubler les appartements de la petite propriété." Guide général dans Paris pour 1855, suivi d'une visite à l'Exposition, 1855, p. 123
PARIS - "Quelques compositeurs, au moment où ils vont terminer une symphonie ou une ouverture, s'amusent à faire reparaître tout à coup un motif qu’ils ont déjà amplement traité, comme pour recommander à l'auditoire de ne pas l'oublier, parce qu'ils n'auront plus à y revenir. J'en vais faire autant, et j'espére qu'on ne m'en saura pas mauvais gré. Il s'agit de reparler encore un instant des pianos. Un de nos plus habiles facteurs, et l’un de ceux qui ont toujours offert au public, non-seulement de bons pianos, mais des pianos d'une grande beauté et d'un excellent goût, a le malheur d'être aveugle. Assurément il aurait fallu l'être plus encore que lui pour ne pas remarquer cette année son exposition vraiment magnifique et aussi riche en nombre qu'en qualité. Aussi l'avais je bien vue, quoique le nom de M. Montal fût omis dans le Catalogue à la place où l'on aurait du le trouver; je voulais en parler avec étendue, et pour avoir attendu trop longtemps, je me vois aujourd'hui privé de cette satisfaction. M. Montal est un de nos facteurs modernes qui ont le plus cherché les perfectionnements de tout genre et porté leurs soins leur à tour sur toutes les parties de l'instrument. Les pianos droits étant devenus d'un usage général et s'adaptant mieux que tous les autres à des appartements réduits au plus extrême point de rétrécissement, tels que le sont les nôtres, c'est surtout à perfectionner leur construction que M. Montal s'est appliqué. Il a d'abord cherché à remédier par divers moyens de contre-tirage à l'effet de tension des cordes, qui réagit sur les parties les plus essentielles de l'instrument. Il s'appliquait en même temps à trouver l'égalité du son en adoptant pour les basses, l'usage des cordes enroulées, et il apportait à la construction de celles-ci des précautions de soudure d'une importance plus grande qu'on ne le pense. C‘était déjà un moyen de suppléer au défaut de longueur; M. Montal en a trouvé un autre dans la disposition des mêmes cordes en éventail. où, droites dans les dessus, les cordes vont en obliquant progressivement jusqu'à la basse, de manière a donner à la dernière la plus grande longueur possible. A l'égard de la mécanique, M. Montal a modifié l'échappement simple et l'échappement double, de façon à diminuer le nombre des parties qui entrent dans la construction et il a employé le cuivre pour les enfourchements. Il a tâché aussi que ses pianos transpositeurs conservassent une parfaite solidité dars toutes leurs parties. En somme. et comme résultat général, M. Montal atteignait déja le hutqu'il semblait poursuivre, à savoir: d'élever les qualités du piano droit au niveau de celles du piano demi-queue. Il avait en même temps porté ses idées sur un autre point : il voulait donner aux cordes du piano toute l'expression dont elles sont susceptibles et en prolonger le son autant que possible. Une application nouvelle du système de M. Pape, qui consiste à diminuer le parcours des marteaux, et, par conséquent, à obtenir l'affaiblissement du son, a été obtenue au moyen d'une pédale d’expression. En parlant, il y a quelque temps, de la pédale expressive de, M. Mercier, je m'étonnais qu’il n'eût pas préféré le système de jalousie usité dans l'orgue a l'ouverture entière et tout d'une pièce de la partie postérieure du piano; j'ignorais alors que M. Montal faisait précisément usage du moyen que j’indiquais, et qu'il avait construit des pianos accompagnés d'une pédale-jalousie. A ces deux pédales M. Montal en ajoute une troisième pour obtenir le son prolongé sur une ou plusieurs notes, sans être obligé de laisser les doigts sur la touche. Ainsi que je le disais en commençant, son exposition ne pouvoit être plus riche : il a offert a l'admiration des visiteurs dix pianos qui malheureusement sont dispersés, ce qui fait disparaître en partie ce qu'une telle réunion aurait en d’imposant. J'ai vu avec un extrême plaisir que, parmi les instruments exposés par M. Montal. il s’en trouve en bois de diverses sortes non employés jusqu'à présent dans la fabrication des pianos; tels sont l'ébène vert de la Guadeloupe et la racine d’olivier d’Algérie, outre le thuya, qui a déjà fait quelques efforts pour faire concurrence au palissandre et à l’acajou. Et franchement. je voudrais bien voir des couleurs un peu gaies devenir à la mode. Nos meubles sont aussi tristes que nos habits, et nos habits aussi tristes que nos personnes. L'acajou n'était déjà pas trop éclatant; on lui a substitué le palissandre, qui est infiniment plus sombre; je le préfère cependant à ces placages de mauvais goût dans lesquels on veut faire revivre des formes usées, et surtout à certains ornements modernes qui annoncent des habitudes de servile adulation, et montrent, dans les pianos mêmes, jusqu'où peut aller la dégradation de l'espèce humaine." Quinze visites musicales à l'Exposition Universelle de 1855, Juste Adrien Lenoir de Lafage, 1855, p. 157-159 et dans Revue et gazette musicale de Paris: journal des artistes, des amateurs et ..., 1855, p. 359
PARIS - "M. Montal a exposé un piano à sons soutenus. Au moyen d'une pédale, une note attaquée séparément peut à volonté vibrer, quoique l'ensemble des étouffoirs agisse sur les autres notes." Le travail universel : revue complète des oeuvres de l'art et de l'industrie exposées à Paris en 1855, p. 602 (gallica.bnf.fr)
Médaille de 1855, PARIS - "Claude MONTAL. - Pianos. - Tu le sais, Anaïs, dit la Jeune Aveugle de Léo Lespès, lorsque le Créateur nous prive d'une de nos facultés, il semble, pour nous consoler, rendre plus précises toutes Jes autres. L'aveugle a l'ouïe plus exercée que celui dont les regards percent l'espace. C'est en quelque sorte un vieil adage que répète ici le romancier. Les aveugles ont été cités bien des fois pour la finesse du tact et la merveilleuse sensibilité de l'ouïe. Quelques-uns même, comme Du Puizeaux, Saunderson, Paingeon, Gauthier, ont excellé à diverses époques dans les sciences, les mathématiques et la musique; mais il était réservé à notre siècle de voir deux aveugles, Sylvain Physmy et Montal, pratiquer l'horlogerie et la facture des pianos. M. Montal, le seul dont nous puissions nous occuper ici, nous inspire en vérité tout l'intérêt qui s'attache à une vie aussi pénible, aussi pleine de travail, et couronnée d'aussi beaux résultats.
S'il est tant d'individus aujourd'hui qui se disent fils de leurs
œuvres, et qui se targuent vaniteusement de quelques années de
labeur et de patience, que sera-ce de cette lutte, on peut le dire,
exceptionnelle, que sera-ce donc de toute cette existence consumée
dans une veillée sans fin, au milieu de mille obstacles suscités par
la nature d'abord, puis, qui le croirait 1 par de mesquines et
tristes inimitiés ! Qu'on se figure en effet un homme doué de toutes les heureuses dispositions dont une cécité subite vient arrêter l'essor, rejeté dès ce moment dans la nuit et l'obscurité éternelles, et réduit avec ces désavantages à se frayer seul la route que tant de privilégiés de la nature se frayent parfois si difficilement. Là se développe, dans les premières années, une force, une énergie, une application étonnante depuis son entrée à l'institution des Jeunes Aveugles jusqu'à sa sortie, c'est-à-dire de 1817 à 1830, nous le voyons constamment poursuivre une idée fixe, qu'il poursuivra plus tard plus librement; ses études, ses méditations, ses lectures, les patientes lectures d'on aveugle! sont toujours dirigées vers l'art musical; il apprend à jouer le violon, le hautbois, le piano; Il devient bientôt maître et fait de très-bons élèves.
L'accord et la fabrication des instruments de musique ne tardent pas
à le préoccuper vivement; et les pianos qu'il monte et remonte ne
font que développer en lui l'instinct des idées nouvelles et des
sûrs perfectionnements. Toutefois, les accordeurs, un instant remplacés par cette méthode si simple et si économique, se liguèrent contre lui, et faillirent compromettre à tout jamais son avenir. Ils l'attaquèrent comme l'avaient tout d'abord attaqué les facteurs, fort surpris et surtout fort inquiets de voir entrer dans leurs rangs ce nouveau venu qui, malgré son état de complète cécité, faisait des pianos aussi bien que les plus clairvoyants d'entre eux.
Mais tels étaient les titres que M. Montal avait acquis dès les
commencements à la confiance et à l'estime générale tels étaient les
témoignages des juges les plus compétents, c'est-à-dire presque les
seuls désintéressés, que sa maison s'était accrue peu & peu comme
d'elle-même et poussée par la seule garantie de ses produits. Qu'ajouterons-nous que tout le monde ne sache ? Après tant de déboires et, nous pourrions dire, de misère noblement supportée, la fortune, tout humble et toute modeste qu'elle soit encore, est venue visiter M. Montal. La lutte, la concurrence, le rapprochement rival des expositions ont prouvé ses rares facultés théoriques et pratiques; la supériorité de ses produits est actuellement un fait notoire et désormais incontestable. Les médailles nationales de l'industrie se sont réunies pour lui à celles de diverses sociétés particulières; la décoration de l'ordre de la Légion d'honneur, ainsi que le brevet de fournisseur impérial, ont suivi de près sa brillante exposition de Londres. Cette année, son exposition se compose d'une série d'instruments qui résument toutes les études faites jusqu'à ce jour par M. Montal. Ce qu'il y a de curieux dans cette exposition, c'est la suite de procédés ingénieux, d'inventions et de perfectionnements qu'on y voit avecétonnement, tantôt appliqués à la fois à un seul et menu; instrument, tantôt se divisant par des applications isolées sur des instruments de différents formats procèdes dont la plupart sont tombés dans le domaine public et qui reviennent presque de droit à cet atelier, qui, le premier, les a émis et popularisés.
C'est comme un répertoire où chaque invention se trouve classée,
sinon par rang de date et d'origine, du moins selon l'ordre
d'importance et le degré d'amélioration; c'est là,– nous pouvons le
dire avec d'autant plus de franchise que nous ne dissimulons
nullement nos sympathies pour cette personnalité intéressante, c'est
là, ajoutons-nous, une somme de résultats qui attestent au plus haut
point une intelligence véritablement privilégiée, en raison inverse
des autres caprines de la nature; et nous la saluons avec tout le
respect qu'inspire le talent, vainqueur de tout.
Nous nous arrêterons d'abord devant deux pianos à queue le premier,
de concert, lo second, de moyenne dimension, avec pédale
d'expression et pédale de prolongement. L'ancienne pédale dite céleste, telle que beaucoup de facteurs l'appliquent encore, offre de graves inconvénients. Elle agit, comme on sait, soit en reculant les marteaux à droite ou à gauche, afin que chacun d'eux ne touche qu'une ou deux cordes, soit on faisant interposer de petites languettes de foutre entre les marteaux et les cordes. Le premier procédé est vicieux, en ce qu'il fausse l'instrument et en altère le son, chaque marteau agissant sur une seule corde et à faux; le second n'est pas meilleur, car il est sujet à de fréquents dérangements et communiquo au piano un son désagréable. Ces moyens, d'ailleurs, ne permettent pas la répartition rationnelle et graduée de la nuance, ou ne l'établissent qu'imparfaitement. Tout autre est la pédale d'expression de M. Montal. Elle modifie à volonté, et par la pression graduée du pied, la course des marteaux, et diminue dans les mêmes proportions l'enfoncement des touches et la résistance du clavier. Ainsi, l'on peut graduellement, en partant du son naturel, arriver au dernier degré du pianissimo. En outre, la dureté et l'enfoncement de la touche devenant moindres à mesure que l'on joue plus piano, il en résulte qu'on a moins besoin de modérer l'action musculaire des doigts : leur indépendance n'est plus alors la condition inséparable d'un jeu pur et égal. La pédale d'expression, employée simultanément avec la pédale forte, modère l'effet de cette dernière dans la même proportion qu'elle modère le son naturel du piano. Adroitement mise en œuvre, elle ouvre une voie toute nouvelle aux inspirations de l'artiste, elle le provoque pour ainsi dire, en écartant les mille obstacles inhérents à l'ancien système et qui arrêtaient les plus habiles.
En un mot, et à ne voir que le côté matériel de l'idée, elle
substitue un système aussi ingénieux que simple et rationnel à un
procédé certainement barbare, et si bien reconnu pour tel, que, ne
trouvant pas le moyen d'y remédier, beauroup de facteurs ont renoncé
à l'employer, tranchant ainsi la difficulté en supprimant totalement
son objet. N'ayant pu suffisamment observer le mécanisme particulier qu'elle met en jeu, nous ne parlerons guère que du résultat obtenu. Il nous a paru toutefois que ce mécanisme fonctionne au moyen d'un échappement d'arrêt qui agit à volonté sur un seul ou sur plusieurs étouffoirs à la fois.
Nous serons plus explicite quant à l'effet de istte péJuIo, et nous
ne croyons pas nous hasarder en assurant qu'elle est, sinon la
solution complète et définitive du problème concernant la
prolongation des sons du piano, du moins un grand pas on avant dans
cette voie où commencent à s'aventurer les facteurs.
Il n'y aurait qu'un moyen, selon nous, de trancher les graves
difficultés qu'il comporte, un moyen à peu près semblable a celui
qu'ont imagine certains {acteurs pour obvier aux défectuosités de la
pédale céleste ce serait de supprimer le piano. Communiquer aux cordes une vibration plus longue, faire en sorte que ces vibrations puissent se produire isolément ou simultanément, au gré de l'exécutant, tel est le but qu'il s'est proposé, ot ce but il l'a atteint.
La seule action du pied sur la pédale, au même moment où l'on
frappe,la note ou les accords que l'on veut prolonger, permet ces
divers résultats.
Il suffit pour obtenir cet effet de relever les doigts de dessus les
notes à détacher, et de presser dans le même instant sur la pédale.
En ceci surtout le système de M. Montal l'emporte sur les tentatives
avec lesquelles il pourrait offrir quelque analogie. La transposition dans les instruments de cet habile facteur consiste dans le déplacement du clavier à l'aide d'un levier qui fait jouer chaque touche sous l'échappement de la touche voisine. En même temps que ce déplacement a lieu, des plans inclinés adaptés au châssis du clavier font lever, au moyen d'une barre, tous les échappements, qui viennent se poser ensuite sur la touche de droite ou de gauche, suivant que la transposition se fait en montant ou en descendant.
Ce procédé est extrêmement ingénieux, et bien supérieur à l'ancien
système, où tous les marteaux suivaient le mouvement du clavier.
Cet instrument, d'une excellente qualité de son, est à cordes
obliques. Son exposition parmi les produits de l'Algérie et des colonies n'est pas moins remarquable. Nous croyons inutile de redire ici en vertu de quelles considérations MM. les ministres de la guerre et de la marine ont fait une place spéciale aux facteurs de pianos dont les instruments sont construits en bois originaire de l'Algérie et des plus lointaines colonies françaises; mais nous insisterons sur la part exceptionnelle qui a été réservée à M. Montal dans cette catégorie. L'ébène vert de la Guadeloupe et lo thuya ont été mis à sa disposition, et de ces matières, livrées brutes, il a extrait des meubles qu'on admirerait parmi les plus splendides produits de l'ébénisterie nationale. Le piano en ébène vert, avec frise en bois de rose, est une véritable merveille d'élégance et de bon goût. C'est en outre un excellent instrument, ainsi que tous les pianos de la même exposition, et au nombre desquels nous devons encore citer un piano en bois d'olivier, un autre en thuya avec frise on ébène; un autre encore du même bois avec ornements en style arabe et mauresque. Si l'on songe aux frais considérables, aux efforts de toutes sortes qu'ont entrainésces deux belles expositions, on ne peut s'empêcher de reconnattre, au facteur qui n'a pas reculé devant de pareils sacrifices, non-seulement les plus hautes qualités Industrielles, mais en outre le sincère amour de son art et le plus complet désintéressèment. Sans faire ici de réclame on faveur de M. Montal, sans qu'il entre dans notre pensée de rien solliciter pour lui, ce qui deviendrait d'ailleurs inutile, puisque les opérations du jury sont terminées, il nous sera permis tout au moins de souhaiter que tant dataient et de travail trouvent, à la suite de l'Exposition universelle, leur juste récompense. Nous nous reposons, au reste, de ce soi, sur la haute impartialité qui a présidé, dit-on, aux délibérations du jury.
Les titres qu'apportaient M. Montal au concours étaient nombreux,
mais aucun d'eux n'a pu échapper à la perspicacité des juges. Nous
les résumerons ici finalement. Enfin, il est l'auteur de la pédale d'expression, de la pédale de prolongement et du nouveau système de transposition. Pour chacune de ces inventions, M. Montal a pris brevet à diverses époques. Ses archives industrielles sont, à elles seules, presque toute l'histoire de la facture moderne des pianos, et le catalogue des progrès qu'elle a réalisés depuis vingt ans environ. M. Montal a obtenu jusqu'ici une médaille de bronze à la suite de l'exposition de 1844 une médaille d'argent en 1849, puis un price-medal à l'exposition universelle de Londres, en 1851. C'est à la suite de cette dernière, qu'il a reçu la croix de la Légion d'honneur, des mains de Son Altesse Impériale le Prince-Président, dans la séance solennelle de la distribution générale des récompenses accordées à l'industrie française, qui eut lieu au Cirque des Champs-Élysées, en novembre 1851. A. Giacomelli." La France Musicale, 1855, p. 281-283 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "Montal, d'abord, par la seule habileté de ses mains, aidée ensuite d'un génie inventif, a laissé derrière lui la masse des facteurs de pianos. et s'est placé à la hauteur des plus renommés. On n'arrive là par le chemin que Montal fut obligé de suivre c'est-à-dire en gravissant pas à pas le sentier qui, prenant au bas de la montagne, mène, d'escarpement en escarpement, jusqu'au sommet, qu'au moyen de travaux peu communs." L' Instituteur des Aveugles : journal mensuel, 1856, p. 102
PARIS - "CLAUDE MONTAL. - Le 28 juillet 1800 naissait à La Palisse, petite ville du Bourbonnais, un enfant qui souriait comme tous à la lumière, et qui ouvrait aux clartés du ciel des yeux que la maladie devait bientôt fermer pour toujours. A cinq ans Claude Montal devenait aveugle : à cette heure de joie et de rayonnement pour l'insoucieuse enfance, commençait pour lui la nuit éternelle, c'est-à-dire une carrière de résignation, de maux et de souffrances. Un de ses petits camarades de classe, son camarade et son cousin, lui avait appris l'alphabet et les chiffres, au moyen de cartes piquetées à l'épingle et figurant ces signaux de la pensée.
A sept ans, il aidait déjà son père, vieux soldat devenu bourrelier, et
conditionnait à merveille une foule de petits jouets achetés par les
clients de la maison paternelle. A partir de ce moment, on le voit constamment poursuivre une idée fixe, que plus tard il complétera d'une façon plus large, plus libre et plus indépendante. Ses études, ses méditations, ses lectures, les patientes lectures d'un aveugle, sont principalement dirigées vers l'art musical. Il apprend le violon, le piano, le hautbois, devient maître et fait de bons élèves.
L'accord et déjà même la fabrication des instruments de musique le
préoccupent : il monte, démonte et remonte constamment des pianos, ce
qui ne fait que développer en lui le germe d'idées nouvelles et
l'instinct des perfectionnements. Il comprit qu'il y avait une meilleure route à suivre, et il résolut de faire servir les connaissances qu'il avait en acoustique et en musique à l'étude méthodique du tempérament, ou système de tolérance dans l'accord des instruments à sons fixes.
Il se mit donc consulter les ouvrages qu'il pût se procurer sur la
matière ; il appliqua toutes les théories et chercha à les concilier
dans la pratique en imaginant une manière nouvelle de faire la
partition.
Les gens du monde et les facteurs en renom lui confièrent le soin de
leurs instruments, et il sortit enfin de l'ornière où l'avaient d'abord
jeté l'incrédulité des uns, la défiance des autres, et la jalousie du
plus grand nombre.
Elle était, disait-on, d'un aveugle, ce qui fit sensation : l'auteur, en
effet, n'était autre que M. Montal. Deux ans après, il complétait ce
remarquable travail par un Traité complet de Vaccord du piano, depuis
édité maintes fois et traduit en plusieurs langues. Privé de l'élément de réussite et de succès le plus nécessaire à l'homme, M. Montal est sorti d'un cercle étroit pour conquérir un rang élevé parmi les grands noms de l'art et de l'industrie. Mais ce que nous voyons encore dans cette carrière si féconde et si bien remplie, c'est le service rendu à la société qui retrouve ainsi le concours de membres précieux et d'intelligences supérieures, jusqu'ici condamnées à l'isolement et à l'inactivité ; la ressource offerte à toute la classe des aveugles; la carrière nouvelle qui leur ouvre a tout jamais le domaine de la musique et les voies de l'industrie." Annuaire musical : institut, conservatoires, théâtres lyriques, associations des artistes, 1857, p. 190-196 (gallica.bnf.fr)
PARIS - "Le piano à sont soutenus, présenté par M. Montal de Paris, à l’Exposition universelle, est construit à peu près dans les mêmes conditions, et semble une imitation de l’idée réalisée par MM. Boisselot en 1844. La même idée, reprise par M. Gaudonnet de Paris, est sensiblement modifiée, en ce que la pédale, après avoir produit son effet. est abandonnée par le pied, devenu libre comme la main pour agir sur une autre pédale à volonté, pendant que le son isolé ou les sons collectifs sont soutenus. Si l’effet doit cesser, le pied refrappe la même pédale, et ce mouvement, qui a fait lever les étouffoirs, les fait retomber. Ce mécanisme est fort ingénieux; mais, en son état actuel. on peut lui reprocher un peu trop de complication. M. Gaudonnet a reconnu lui-même ce qu‘il y a de fondé dans cette objection et se livre en ce moment à de nouvelles recherches pour simplifier la combinaison des mouvements." Rapports du jury mixte international: Exposition Universelle de 1855, Volume 2, 1856, p. 700 - Voir BOISSELOT (Expositions) et GAUDONNET (Expositions)
1859
Médaille de 1859 ( Exposition de Bordeaux, organisée par la Sté Philomatique ) où C. MONTAL, fut le seul avec PLEYEL à recevoir le Diplôme d'Honneur, c'est à dire la plus haute récompense. Collection Pierre DESMARAIS BORDEAUX - "On a remarqué pendant l'exposition de Bordeaux des pianos extraordinaires, tant pour leurs perfectionnemens que pour leur richesse artistique.
Ces pianos sur les grandes
qualités desquelles la presse bordelaise a été unanime sortent des
ateliers de M. MONTAL, facteur de pianos de LL. MM. l'Empereur et
l'Impératrice, 31, boulevart Bonne-Nouvelle, à Paris."
Journal
du Loiret, 09/11/1859, p. 3 (Aurelia.Orleans.fr)
1862
Je ne saurais donner un nom à ce
sixième sens dont est éminemment doué M. Montal. Son instrument aétéappécié,
mais aussi il le mérite.
On remarquait surtout son clavier qui, par une
ingénieuse combinaison de la pédale, s'abaisse à volonté pour modifier la
force de la sonorité. Sonorité, je le dis à regret, qui ne me charme pas;
elle pêche par un point que je sens, mais que je ne saurais définir."
Douze jours à
Londres: voyage d'un mélomane à travers l'Exposition universelle, 1862,
Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, p. 135
LONDRES -
"740.
MONTAL, fabricant à Paris, boulevard Bonne-Nouvelle, 31. — Emploi du
bois de thuya de l'Algérie. Un grand piano droit, nouveau modèle en bois
de thuya avec riche marqueterie en élain et moulure en ébène, d'une
grande puissance de son, à trois cordes en éventail, transpositeurs avec
trois pédales, expression, accrochements et forte."
L'Algérie à l'exposition universelle de Londres
1862: Gouvernement ..., 1862, p. 219
Aussi ces instruments lui ont-ils valu les plus hautes
récompenses et vont encore, cette année, figurer dans le salon H. L, à
l'Exposition de Londres, avec une supériorité incontestable. Pour tous
les faits non signés, L. LEGAULT."
Le Temps, 18/05/1862, p. 3 (gallica.bnf.fr)
J'aurai à parler
en particulier des instruments de MM. Blanchet, Boisselot, Kriegelstein,
Montal, Woelfel, et de leur donner de justes éloges; mais avant tout je
dois proclamer le succès complet, incontesté, de deux grandes maisons de
Paris qui se sont placées, dans cette exposition, à la tête de cette
belle facture française, et qui n'ont trouvé d'égale en Angleterre que
dans la maison Broadwood." Revue et gazette musicale de Paris : journal
des artistes, des amateurs et ..., 1862, p. 203 et dans
Le guide musical : Revue hebdomadaire des
nouvelles musicales de la Belgique, 03-10/07/1862, p. 107
Mon cher collaborateur,
Parmi les facteurs qui ont soutenu l'honneur de la fabrication française
des pianos à l'exposition de Londres, je dois citer d'abord ceux qui se
livrent à la construction de tous les genres d'instruments, grands et
petits.
Dans l'industrie de Paris, je trouve MM. Kriegelstein, Montal et
Bord; à Marseille, M. Boisselot, qui, tous, ont exposé des pianos à
queue, et des pianos-buffets à cordes obliques et verticales. On se
souvient que ces noms ont été honorés par une médaille de première
classe à l'exposition universelle de Paris, en 1855.
Depuis cette époque, les efforts de M. Kriegelstein pour le
perfectionnement de ses instruments ne se sont pas ralentis. La sonorité
de ses grands pianos est puissante et claire. Son système de répétition
du marteau par le plan incliné fonctionne bien et a de la simplicité.
Dans son piano à queue, le plan incliné est mobile: la sûreté du
mouvement de l'échappement est garantie par un ressort court d'une
très-bonne conception. Dans tous les détails de la fabrication de ce
facteur, on reconnaît autant d'intelligence que d'expérience.
M. Montal, non moins remarquable par l'activité de son esprit que par la
dextérité de ses mains, auxquelles semblent attachés les yeux dont
l'usage lui a été refusé par la nature; M. Montal, dis-je, qui, de
simple accordeur, est devenu le chef d'une maison considérable, se
montre ingénieux, comme toujours, dans les instruments qu'il a mis à
l'exposition; peut-être même l'est-il trop, en ce qu'il semble plus
préoccupé de la production d'effets nouveaux ou exceptionnels, que des
conditions essentielles réclamées par les pianistes pour les besoins de
leur exécution.
Sa pédale qui modifie l'intensité du son par
l'abaissement du clavier est une jolie curiosité; mais loin d'être utile
à un artiste habile, dont le talent n'a pas besoin de cet accessoire
mécanique, elle ne pourrait que lui être nuisible.
Du reste, la
fabrication de M. Montal est bonne, et son mécanisme à échappement
simple, avec un ressort agissant sur la queue du marteau pour le retenir
et aider à la répétition, est bien conçu. La sonorité du grand piano ne
manque pas d'éclat et ne laisse désirer qu'un peu plus de distinction."
Revue et gazette musicale de Paris: journal des artistes, des amateurs
et ..., 1862, p. 225
LONDRES -
M. Montal sait également discuter les mérites de ses instruments avec
science et habileté.
Le jury a reçu les explications les plus complètes
sur son système trauspositeur, l'un des meilleurs connus, sa pédale
d'expression, sa pédale de prolongement et son système de contre-tirage,
inventions dont les idées fondamentales étaient déjà trouvées, mais que
M. Montal réalisées dans des conditions nouvettes de construction et
d'emploi.
M. Montal a montré au jury un piano grand oblique et un piano à queue
construits avec soin et agréables à jouer. Le clavier du piano à queue
doit sa légèreté à un système de ressorts qui équilibre eu partie le
poids du marteau, et qui avait déjà été employa dans la maison Pleyel.
Les instruments de M. Montal ont surtout le mérite de la puissance."
Rapports des membres de la section française du
jury international sur l'ensemble de l'exposition. M. Michel Chevalier,
Exposition universelle de Londres de 1862, p. 209-210 (gallica.bnf.fr)
Aussi ces instruments lui ont-ils valu les plus hautes récompenses, et vont encore cette année figurer dans le salon II. L, à l'Exposition de Londres, avec une supériorité incontestable." La Presse, 14/05/1862, p. 2 (gallica.bnf.fr)
BORDEAUX - "L'industrie parisienne a été très dignement représentée à l'exposition de Bordeaux en ce qui concerne la facture des pianos. On lit en effet dans le rapport qui vient d'être publié sur cette exposition : DIPLÔME D'HONNEUR. [...] « M. Claude Montal, de Paris, boulevart Bonne-Nouvelle, 31, était dans le même et heureux cas que les précédens exposans. Ses succès antérieurs lui ont valu, comme à eux, l'honneur d'être mis hors concours, avec diplôme spécial. Ses pianos en tous genres ont servi au jury de termes de comparaison, et à ce titre encore des remerciemens sont dus au facteur hors ligne qui a bien voulu apporter à notre exposition sa part si méritée d'illustration." Journal du Loiret, 22/01/1862, p. 3 (Aurelia.Orleans.fr)
LONDRES -
"MONTAL,
facteur de pianos, boulevard Bonne-Nouvele, 32, à Paris. Préparé des études sérieuses ayant porté sur les sciences exactes, la musique, sur l'accordage des piano et l'examen comparatif des différentes factures, tant françaises qu'étrangères, M. Montal, s'établit, en 1830, dans un modeste atelier, sans autres ressources que la conscience de ses forces et de son intelligence, jointe à une incessante activité. Un Traité de l'accordage des pianos le fait conntaître à l'Exposition de 1834. A celle de 1839, il se fait remarquer par un piano combiné avec un orgue expressif, à clavier unique isolant ou réunissant à volonte le jeu des deux instruments. En 1844, M. Montal obtient au concours le titre de facteur de l'institution des jeunes aveugles de Paris. A l'Exposition de 1844, il figure avec des pianos de tous formats, munis d'un système breveté de mécanisme à double échappement, et obtient une médaille de bronze. En 1846, il reçoit : 1° une médaille d'argent, de l'Athénée des arts ; 2° une médaille d'argent, de la Société libre des beaux-arts ; 3° une médaille de platine, de la Société d'encouragement (nouveau système de transposition ; divers mécanisme à double et simple échappement, etc.) ; 4° une médaille d'or, de la même Société (nouveau système de contre-tirage ; chevalets et table d'harmonie perfectionnés, etc.). L'année d'après, il remporte la médaille d'or à l'Académie de l'industrie. En 1849, M. Montal présenté à l'Exposition de magnifiques pianos droits et un piano à demi-queue, à table renversée, avec de nouveaux mécanismes et des perfectionnements importants ; il obtient une médaille d'argent. En 1851, il ajoute à ses précédentes inventions sa pédale d'expression, si appréciée des artistes, et fait figurer à l'Exposition universelle de Londres quatre pianos droits. La prize-medal lui est décernée, et, de retout en France, il reçoit la croix de la Légion d'honneur de la main même de l'Empereur. En 1853 et 1854, il reçoit le titre de fournisseur breveté de S. M. l'Empereur et Imprératrice des Français et celui de fournisseur de S. M. l'Empereur de Brésil. A l'Exposition universelle de Paris, en 1855, M. Montal présente neuf pianos à queue, demi-queue et droits, et obtient la médaille de 1re classe. En 1856, il reçoit de Sa Majesté le roi de Hanovre, acquéreur d'un piano ayant figuré à l'Exposition de Londres, la médaille d'or dite médaille de mérite.
En 1859, M. Montal
obtient, à l'Exposition de Bordeaux, le Diplôme d'honneur, la plus haute
récompense de cette Exposition. M. Montal présente aujourd'hui à l'Exposition de Londres universelle, tant dans la XVIe classe que dans les sections de l'Algérie et des colonies, quatre pianos renfermant les inventions et les perfectionnements de sa fabrication, et dont nous allons donner une description sommaire : 1° Grand piano à queue, en palissandre, avec filets et moulures en cuivre doré, dans lequel il convient de remarquer principalement : un sillet en cuivre perfectionné pour les dessus ; un perfectionnementde la mécanique ayant pour résultat de rendre le clavier plus léger et plus docile, de faciliter la répétition des notes, et d'augmenter la puissance du coup de marteau, tout en empêchant le contre-coup, qui produit un effet si désagréable sous le doigt de l'artiste. Ce piano renferme de plus la pédale d'expression, et une pédale d'accrochement pour soutenir les sons à volonté. 2° Piano droit, en ébène mouchetée, avec moulures et bronzes dorés. Ce piano, construit sur un nouveau plan, est à cordes obliques en éventail, avec division plus large dans la basse qeu dans les dessus ; il présente comme notables perfectionnements : un système de contre-tirage avec chappes en fer, ayant pour résultat de maintenir les sommiers et de prolonger la duréé de l'accord ; un mécanique transpositeur. Il contient, en outre, avec la pédale de forté, la pédale d'expression, la pédale d'accrochement et la pédale-jalousie. 3° Piano droit, en thuya d'Algérie, à cordes obliques en éventail ; nouveau modèle décoratif avec marqueterie et incrustations en métal blanc. Mêmes perfectionnements que ci-dessus. 4° Piano droit, en ébène verte de la Guiadeloupe, avec frises en bois de rose et filets en cuivre, style Louis XV. Mécanisme transpositeur et pédale d'expression. Les inventions et les perfectionnements appliqués dans ces instruments et énumerés ci-dessus sont consagrés par l'expérience et appréciés par les artistes les plus éminents.
M. Montal est aujourd'hui
placé au premier range dand la facture française.
LONDRES - "M. Montal, non moins remarquable par l’activité de son esprit que par la dextérité de ses mains, auxquelles semblent attachés les yeux dont l’usage lui a été refusé par la nature; M. Montal, dis-je, qui, de simple accordeur, est devenu le chefd’une maison considérable, se montre ingénieux, comme toujours,dans les instruments qu’il a mis à l’exposition; peut-être même l’est-il trop, en ce qu’il semble plus prénocupé de la production d’effets nouveaux ou exceptionnels, que des conditions essentielles réclamées par les pianistes pour les besoins de leur exécution. Sa pédale qui modifie l’intensité du son par l’abaissement du clavier est une jolie curiosité; mais loin d’être utile à un artiste habile, dont le talent n'a pas besoin de cet accessoire mécanique, elle ne pourrait que lui être nuisible. Du reste, la fabrication de M Montal est bonne, et son mécanisme à échappement simple, avec un ressort agissant sur la queue du marteau pour le retenir et aider à la répétition, est bien conçu. La sonorité du grand piano ne manque pas d’éclat et ne laisse désirer qu’un peu plus de distinction." Le Guide Musical, 31/07/1862, p. 90
LONDRES - "M. Montal. (1678) exhibits a grand, and an oblique upright, containing some ingenious novelties. The most important is a soft pedal or, as the inventor calls it, a “pédale d‘expression," which acts on an entirely novel principle, namely, by diminishing the range of the key and the hammer. When the foot is placed on the pedal, the keys are gradually pressed down, and the hammers gradually rise, so that the range of motion of both is lessened in proportion. The mechanical arrangement by which the motions of the keys and hammers are proportioned respectively to each other, so as to preserve the perfection of the touch, has required great ingenuity to devise and great care to carry out; but it has been effectually accomplished. The action of the mechanism is perfect, and the direct is extraordinarily beautiful, as the tone may be diminished to the faintest audible sound, while the facilities of execution are perfectly well preserved. It is by far the most perfect means of reducing piano and graduated efi'ects that has yet been evised for the instrument. A second invention of M. Montal's is what he calls a “pédale de prolongement," by which the sound of any notes or chords struck may be prolonged after the fingers have lefl; the keys, while the whole of the rest of the instrument dumps perfectly. It is a well-known defect in the use of the ordinary loud pedal that the sound not only of the chords first struck, but also of all other notes, while the pedal remains dowmare prolonged, producing so great confusion on the car, as seriously to injure the effect produced. M. Montal‘s invention removes this, as by means of peculiar mechanism the pedal acts-only on the dampers of the chord first struck, all the others being left free. The pedal requires some little practice to manage, but the effect is good. The other improvements consist in a spring for relieving the key of a portion of the weight of the hammer, and of some modifications in the position and construction of the dampers, to improve their action and facilitate their adjustment. The upright piano has a transposing apparatus, is constructed with a slightly modified arrangement of the stringing, and has moveable Venetian louvre boards at the back, acted on by the loud pedal, so as to bring out or graduate the tone on that side.
An additional interest attaches to M.
Montal's ingenious inventions, and to his large and successful
manufacture of pianos, from the fact that he is blind. M. Mental is
awarded a Medal."
Reports by the Juries on the subjects in the
thirty-six classes into which ..., 1862, p. 148
1864
Cette collection, la plus riche et la plus remarquable qui ait jamais été
exposée, présente tous les genres de décorations extérieures, et renferme
les perfectionnements les plus avancés de la facture moderne, qui ont valu à
M. Montal les plus hautes récompenses aux diverses Expositions françaises et
étrangères.
- Les professeurs et !os amateurs peuvent visiter et jouer librement ces
magnifiques instruments dignes du plus haut intérêt. Des artistes sont à la
disposition des personnes qui désireraient les faire essayer."
La Presse, 23/12/1864, p. 3 (gallica.bnf.fr)
Mais que les clients de M. Montal se consolent, la maison Montal n'est pas
éteinte; elle se redresse et se relève sous le nom de Montal-Tessereau.
Ce
successeur, après avoir travaillé pendant seize ans dans la fabrique, s'est
rendu acquéreur du fonds et de la clientèle à la vente après décès du
créateur de l'établissement.
Nouveau comme patron dans la facture, les
titres de M. Tessereau ne sont pas encore nombreux, mais les instruments
qu'il a successivement soumis au publie pendant la durée de l'Exposition,
prouvent, par les bonnes qualités de fabrication et de sonorité, que le
nouveau patron ne laissera pas péricliter la réputation de la maison Montal.
Il saura faire aussi bien et nous en avons la preuve daus le nouveau piano
nouvellement exposé, malheureusement trop tardivement pour être soumis à
l'appréciation du jury.
M. Tessereau veut faire bon et beau, mais il ne
sacrifie rien au luxe inutile. Aussi il vous donnera un bon piano droit à
sept octaves, en palissandre, pour 800 fr., dont il vous garantira la durée.
Je crois, dans l'intérêt que je porte à M. Tessereau, comme à tout ouvrier
qui par son travail et ses économies parvient à s'établir, devoir examiner
les travaux de Montal, car l'honneur en rejaillira sur le successeur.
M.
Montal, malgré sa cécité, ne laissait rien échapper quand il s'agissait de
la construction du piano; il voyait, en palpant, les défauts des
instruments, et son intelligence savait y apporter remède. Il était un des
facteurs modernes qui ont le plus cherché à perfectionner l'instrument,
surtout le piano vertical.
Ses premières recherches eurent pour objet de
remédier, par divers moyens de contre-tirage, à l'effet de la tension des
cordes. M. Montal, de même que Debain, adopta une disposition des cordes en
éventail; droites dans le dessus, elles allaient en obliquant
progressivement jusqu'à la basse, de manière à donner à la dernière la plus
grande longueur possible.
M. Montal avait aussi essayé le système de
jalousie usité dans l'orgue, et que nous retrouvons aujourd'hui dans les
galeries du Champ-de-Mars sur l'instrument de M. Roz, nommé piano orphéon.
La prolongation du son sur une ou plusieurs notes fut aussi un des objets de
recherche de M. Montal, et il trouva, en
Nous avons vu chez M. Montal, en
1848, un piano dont le corps sonore se renversait sur la
mécanique. Le corps sonore était monté sur deux pivots qui lui servaient de
centre de mouvement.
M. Montal perfectionna, en
1851, le piano transpositeur; la mécanique était
stable, les marteaux restaient invariablement sous les cordes respectives;
le mouvement de translation s'opérait par un simple levier qui soulevait les
échappements pendant la moitié de la course, et qui les laissait redescendre
sur la touche pendant la seconde moitié."
Catalogue
général, H. Welter (Firm : Publisher : Paris, Jules Rainal
Frères, Paris), E. Dentu, 1867
Mais
que les clients de M. Montal se consolent, la maison Montal
n'est pas éteinte; elle se redresse et se relève sous le nom de
Montal-Tessereau. Ce successeur, après avoir travaillé pendant seize ans
dans la fabrique, s'est rendu acquéreur du fonds et de la clientèle à la
vente après décès du créateur de l'établissement.
Nouveau comme patron dans la facture, les titres de M. Tessereau ne sont
pas encore nombreux, mais les instruments qu'il a successivement soumis
au publie pendant la durée de l'Exposition, prouvent, par les bonnes
qualités de fabrication et de sonorité, que le nouveau patron ne
laissera pas péricliter la réputation de la maison Montal.
Il saura
faire aussi bien et nous en avons la preuve daus le nouveau piano
nouvellement exposé, malheureusement trop tardivement pour être soumis à
l'appréciation du jury.
Je crois, dans l'intérêt que je porte à M. Tessereau, comme à tout
ouvrier qui par son travail et ses économies parvient à s'établir,
devoir examiner les travaux de Montal, car l'honneur en rejaillira sur
le successeur.
M. Montal, malgré sa cécité, ne laissait rien échapper quand il
s'agissait de la construction du piano; il voyait, en palpant, les
défauts des instruments, et son intelligence savait y apporter remède.
Il était un des facteurs modernes qui ont le plus cherché à
perfectionner l'instrument, surtout le piano vertical.
Ses premières recherches eurent pour objet de remédier, par divers
moyens de contre-tirage, à l'effet de la tension des cordes.
M. Montal, de même que Debain, adopta une disposition des cordes en
éventail; droites dans le dessus, elles allaient en obliquant
progressivement jusqu'à la basse, de manière à donner à la dernière la
plus grande longueur possible.
M. Montal avait aussi essayé le système de jalousie usité dans
l'orgue, et que nous retrouvons aujourd'hui dans les galeries du
Champ-de-Mars sur l'instrument de M. Roz, nommé piano orphéon.
La prolongation du son sur une ou plusieurs notes fut aussi un des
objets de recherche de M. Montal, et il trouva, en
En
1846,
il construisit un piano qui transposait, en faisant mouvoir le clavier
et en l'isolant de la mécanique.
Nous avons vu chez M. Montal, en 1848, un piano dont le corps sonore se
renversait sur la mécanique. Le corps sonore était monté sur deux pivots
qui lui servaient de centre de mouvement.
M. Montal perfectionna, en
1851,
le piano transpositeur; la mécanique était stable, les marteaux
restaient invariablement sous les cordes respectives ; le mouvement de
translation s'opérait par un simple levier qui soulevait les
échappements pendant la moitié de la course, et qui les laissait
redescendre sur la touche pendant la seconde moitié.
À l'Exposition de
1844,
une Médaille De Bronze fut accordée à M. Montal pour piano droit à
cordes obliques (5e rang), piano à cordes verticales (13° rang).
M. Montal fit partie des exposants de Londres en
1851,
et il y reçut une Médaille De 2e Classe.
A l'Exposition universelle de Paris 1855, une Médaille De 1" Classe fut
attribuée à M. Montal, et à celle de Londres en 1862, la Prize Médal lui
fut décernée avec cette mention spéciale : Bonne fabrication de piano.
Une récompense toute spéciale était venue trouver M. Montal . Il fut
nommé chevalier de la Légion d'honneur, en 1851.
M. Tessereau a bien fait d'exposer tous les titres de son prédécesseur;
il a par là dressé une barrière qui l'empêchera de reculer, car ce
tableau honorifique, sans cesse présent à ses yeux, lui rappellera ce
qu'il doit faire pour conserver intacte la réputation de la maison.
Pour son entrée dans la voie des Expositions, M. Tessereau a reçu une
mention honorable, mais en conscience je crois qu'il méritait mieux."
La musique à l'Exposition universelle de 1867,
Louis-Adolphe le Doulcet Pontécoulant, 1868, p. 147-149
Autres commentaires sur
l'exposition de 1867,
MONTAL
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Pour les références voyez la page pianos français 1830 - 1839 © Copyright all rights reserved
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