home |
Facteurs de pianos en France
1842 |
Brevet de 1842 : "Montal, fit paraître différents systèmes de mécanique
propre à faire répéter la note; consistant dans une petite pièce mobile
soutenue par un ressort, qu'il nommait receveur d'échappement, parce qu'elle
était destinée à recevoir l'échappement lorsqu'il avait quitté le nez.
Le receveur pouvait prendre plusieurs formes et le pivot pouvait occuper différentes places suivant la disposition de la mécanique à laquelle on l'adaptait. Le ressort qui soutenait pouvait être fait en spirale, soit allongé ou plat; lorsque l'échappement échappait par en bas, le receveur et son ressort étaient fixés sur la touche; lorsque l'échappement échappait pareil haut il était fixé après le manche du marteau auprès de la noix du marteau.
Le receveur était toujours fixé de manière à ce qu'une de ses extrémités fût placée au niveau du nez ou à peu près, d'où échappe l'échappement, de manière que à mesure que l'échappement quittait le nez, le receveur cédait et laissait échapper." Organographie : La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, 1861
"2510 M. Montal (Claude), facteur de pianos, demeurant à. Paris, rue Dauphine, n° 36, passage Dauphine, auquel il a été délivré, le 7 mai dernier, le certificat de sa demande d'un brevet l'invention et de perfectionnement de dix ans, pour différents systemes de mécaniques propres à faire répéter la note à toutes les hauteurs de la touche au moyen d'un levier dit receveur." Bulletin des lois de la République française, 07/1842, p. 256 (gallica.bnf.fr)
1846
Brevet de 1846 :
'Piano transpositeur',
cet essai,
appliqué au piano, fut fait par :
ROLLER, à Paris et plus tard, tant des
autres comme
MONTAL en 1846.
Dictionnaire
des instruments de musique,
Jacquot, 1886
"Montal, imagina un piano transpositeur : dans le système employé par cet habile facteur; le mouvement de translation s'opère par un simple levier, dont le mouvement soulève les échappements pendant la moitié de la course et les laisse redescendre sur la touche voisine pendant la seconde moitié. La mécanique est stable et les marteaux restent invariablement sous leurs cordes respectives." Organographie: La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, 1861
"264° Le brevet d'invention de quinze ans, dont la demande a été déposée, le 26 février 1846, au secrétariat de la préfecture du département de la Seine, par le sieur Montal (Claude), pour divers perfectionnements dans la fabrication des pianos ayant pour objet de leur donner la faculté de transposer." Bulletin des lois de la République française, 07/1846, p. 700 (gallica.bnf.fr)
Messieurs, vous avez chargé le comité des
arts mécaniques, sur la demande de M. Montal, facteur de
pianos, aveugle et ancien professeur à l'institution royale
de Paris, d’examiner de nouveaux mécanismes à simple et à
double échappement pour les pianos droits ; un nouveau mode
de transposition, et plusieurs autres améliorations de
détail introduites, depuis quelques années, dans la
fabrication de ces instruments (M. Montal est déjà
avantageusement connu de la Société d'encouragement, en
raison d'un livre fort répandu qu’il publia en 1838 sous le
titre de l‘Art d’accorder soi-même son piano.
Cet ouvrage fut l’objet d’une appréciation
très-favorable de la part de M. Francœur, insérée dans le
Bulletin du mois de mai 1839.
Pour faire apprécier, à cet égard, le mérite
des dispositions particulières de M. Montal, qu’il serait
difficile de saisir à la lecture, nous annexerons encore au
présent rapport un dessin avec une légende et une note
complémentaire expliquant et les formes et dispositions
eorrélatives des barrages verticaux de la caisse, des
sommiers de chevilles et d'accroclze, de la table
d’harmonie, du chevalet et du sillet.
Brevet de 1846 :
"RAPPORT fait par M. Kerris, au nom du comité
des arts mécaniques, sur les nouveaux mécanismes à simple et
à double échappement appliqués par M. Montal aux pianos
droits,- sur un nouveau mode de transposition, et sur
plusieurs autres améliorations de détail introduites dans la
fabrication de ces instruments.
Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie
nationale. - Arts mécaniques. - Pianos.
En nous renfermant aujourd'hui, comme M. Montal, dans la
question spéciale des pianos droits, et en consultantà ce
sujet le Bulletin de la Société, nous n’y trouvons que des
documents peu nombreux et déjà anciens, eu égard aux
perfectionnements notables que cette classe d’instruments a
reçus de l'incessante et louable rivalité des constructeurs
guidés par leur expérience et par le goût des artistes.
Ces documentant d'un rapport de M. Francæur sur les pianos
droits de MM. Roller et Blanchet (mai 1832); 2° deux
rapports successifs du même auteur sur les pianos droits de
M. Mercier (juin 1840 et octobre 1841).
Ces rapports sont accompagnés de planches représentant des
mécaniques à simple échappement auxquelles ces facteurs
attribuaient particulièrement les qualités de leurs
instruments, indépendamment des améliorations signalées dans
les dispositions intérieures, dans la forme des Caisses,
etc.
Or, si l‘on compare, soit les mécaniques de M. Roller, soit
celles de M. Mercier avec les mécaniques anglaises de la
même époque, que l’un et l'autre de ces facteurs avaient
cherché à perfectionner, on reconnaît que le temps est loin
d’avoir consacré toutes les modifications proposées;
qu’ainsi les combinaisons de M. Mercier n’ont pas été
reproduites par ses confrères et sont probablement
abandonnées par lui-même et remplacées par d'autres; que
celles de M. Roller ont eu plus de faveur à leur origine,
que depuis elles se sont modifiées, et que, néanmoins, elles
sont aujourd’hui plus rarement imitées en dehors des
ateliers de leur auteur; et enfin que la mécanique anglaise
plus ou moins améliorée, mais respectée dans ses principes
essentiels, compte actuellement, parmi les facteurs, des
centaines de partisans, en regard de quelques antagonistes.
C’est de ce type de la mécanique anglaise que se rapproche,
à certains égards, l’un des systèmes d’échappement de M.
Montal, ainsi qu'il en sera rendu compte dans la suite de ce
rapport, auquel nous nous réservons de joindre des dessins
et légendes explicatives.
Indépendamment de ses études relatives aux mécaniques
proprement dites, françaises ou étrangères, dont une longue
pratique comme accordeur lui a révélé les qualités et les
imperfections, le plus ou moins de solidité et de durée,
etc., M. Montal a mis tous ses soins à l’amélioration de la
caisse et du plan intérieur des pianos droits, afin
d’équilibrer le tirage inégal des cordes et prévenir toutes
les déformations qui en pourraient résulter, etc.
Quelques indications moins sommaires nous semblent
indispensables pour caractériser la supériorité acquise aux
pianos droits du même facteur, par un ensemble de
dispositions neuves que présentent les cordes, les
mécaniques, les marteaux et le clavier.
Cordes.
L'inégalité des sons dans les différentes parties d’un même piano est un défaut assez commun dont M. Montal s’affranchit en employant quatre cordes dans le dessus, trois dans le medz‘um et deux dans la basse, procédé qui concourt avec la disposition particulière de la table d'harmonie, à donner à ce genre d’instruments une puissance, une netteté et une égalité de sons qu’on avait longtemps en vain cherché à obtenir.
L’emploi de quatre cordes au lieu de trois diminue, en la répartissant davantage, la fatigue due au choc des marteaux.
On conçoit aussi que le rapprochement des
cordes dans un espace donné rende les marteaux moins sujets
à se couper, et qu’enfin l’artiste soit moins porté à
attaquer ayec force cette partie de l’instrument, dont les
effets se produisent avec moins d’effort.
L’infériorité des basses a été souvent reprochée aux pianos
droits; c’est dans le but d'y remédier que M. Montal a
imaginé un système de cordes pour lesquelles la longueur est
suppléée par d’autres conditions de vibration qui dépendent
du métal employé, du rapport entre l’âme et le trait enroulé
et de la soudure de ce trait à ses deux extrémités.
Ce perfectionnement, dont M. Montal parait
s’être occupé le premier et qui devient aujourd’hui d’un
usage presque général, a contribué, avec ceux de la table et
du chevalet, à produire des basses d’une force et d’une
puissance fort remarquables, eu égard à la longueur des
nouvelles cordes : on se rend compte, en effet, que
celles-ci doivent être plus fixes sur leurs points d’appui
et plus flexibles à leurs extrémités; que, le trait enroulé
étant plus fort et plus lourd, l’excès de masse de la corde
vibrante augmente à la fois 4° la durée et 2° l’amplitude de
chaque oscillation, d’où résultent, d’une part, plus de
gravité dans le son, et, d’autre part, plus d’intensité,
puisqu’une plus grande quantité d’air se trouve déplacée.
Ainsi les pianos garnis de cordes soudées dans la basse et
de quatre cordes dans le dessus doivent être plus forts de
son et mieux tenir l’accord que les autres; il faut, il est
vrai, un peu plus de temps pour accorder quatre cordes que
trois, mais il n’est pas plus difficile d’accorder la
quatrième corde sur les trois mises à l’unisson que la
troisième sur les deux premières, et finalement l’expérience
a appris que l’accord est beaucoup plus durable.
Il est encore à remarquer que, dans la partie à quatre
cordes, celles-ci sont doublées et accrochées deux par deux
sur la même pointe, et que, par là, les bouclettes étant
supprimées, il y a moins de causes d’allongement et moins de
chances de dérangement dans les unissons.
Mécaniques.
Après un grand nombre d'innovations ou de
modifications introduites dans les mécaniques des pianos
droits, M. Montal s’est arrêté aux deux modèles dont il a
présenté les dessins et légendes, savoir : la mécaniqueà
échappement simple et celle à échappement double ou continu.
Échappement simple. — La mécanique à échappement simple a du
rapport avec la mécanique anglaise, dont elle est un
perfectionnement, par le talus de l’échappement, par la
bascule et par la lanière qui sert à ramener le marteau et
l’attrape-marteau.
Mais on remarque des différences fort judicieuses dans la combinaison des centres, dans le prolongementd'échappement qui augmente la force du coup de marteau, donne un meilleur toucher sous le doigt, facilite la répétition rapide des notes, et permet d'élever l’instrument à son gré, pour donner plus de longueur de corde dans la basse; c’est d'après ces conditions que M. Montal a établi ses grands pianos droits qui remplacent avantageusement les pianos à queue.
En outre, le constructeur, pour la facilité
des réparations, a voulu que les marteaux, les bascules
d’échappement et les autres articulations importantes
pussent se démonter une à une au lieu d’être enfilées douze
par douze dans des broches suivant le système de la
mécanique anglaise.
La disposition des ressorts a reçu de M. Montal une
modification essentielle.
On sait que, habituellement, chaque ressort consiste en un tilde laiton écroui, replié deux ou trois fois sur lui-même en son milieu, de manière à former une sorte d’anneau, en deux ou trois spires, qui s’appelle l’œil du ressort.
L’une de ses extrémités, la partie inférieure par exemple, fait dormant dans un petit trou de la pièce qui lui sert d'appui et s’y trouvé fixement rivée.
Quand le ressort fonctionne, la flexion se répartit dans l’œil et dans la branche supérieure; celle-ci glisse à frottement dans une encoche longitudinale de la pièce en bois qu’il s’agit de ramener dans sa position normale : or, in la longue et surtout si le fil de laiton est trop écroui, ces frottements et la fatigue du t‘essort près de son extrémité encastrée occasionnent sa rupture, à l’issue de l’œil, avarie qui ne laisse pas d’être importune, quand on n’a pas de facteur à proximité.
M. Montal échappe à cet inconvénient en
enfilant l’œil du ressort sur le pivot même de la pièce
qu’il doit mouvoir, par exemple Sur la goupille qui sert de
centre à l’échappement : de cette manière, les deux branches
du ressort réagissent librement à leur extrémité, l’une
contre l’appui fixe, l’autre contre la pièce mobile; la
flexion se répartit sur une plus grande longueur de métal,
sans fatiguer outre mesure aucun point particulier; et,
comme elle s‘opère autour du même centre de rotation que
celui de la pièce à mouvoir, les frottements de glissement
deviennent fort peu sensibles, et, par suite, les causes
d’avarie disparaissent presque entièrement.
Il importe de mentionner aussi l’addition d’un nouvel
étouffoir sous le marteau.
Cet étouffoir, recourbe en arrière par sa partie inférieure à partir du centre, permet de rapprocher la mécanique très-près des cordes, sans que'elles-ci puissent, en vibrant, toucher cette partie de l’étouffoir quand elle fonctionne.
En raison de ce rapprochement, les têtes de marteaux sont tenues plus courtes, frappent avec plus de force et de précision, et fatiguent moins leur axe ou pivot.
La patte de l’étouffoir, large dans la basse
et allant en diminuant vers le dessus, amortit complétement
le son quand on laisse relever la touche, et, dans des
traits rapides ou dans une suite d'accords plaqués, évite la
confusion des vibrations qui résulte généralement de
l'emploi de l’étoufl'oir ordinaire de la mécanique anglaise.
Celui-ci est léger et situé au-dessus du marteau, de manière
qu’il touche les cordes très-près de leur point d’appui
supérieur, qu’il n’a pas assez d’action sur elles et
qu’elles l’eutraînent dans leurs vibrations peudantpn
instant, lorsqu’on laisse relever le doigt : ce sont ces
petits restes de vibrations qui se reportent les uns sur les
autres et occasionnent la confusion dans les traits dont il
vient d’être parlé.
Les diverses améliorations mentionnées ci-dessus ont déjà
valu à M. Montal les honneurs de l’imitation de la part d’un
certain nombre de confrères, et il s'empresse lui-même de
reporter à son fabricant spécial de mécaniques, M. Rhoden,
le mérite d'avoir arrêté deux détails principaux, savoir :
le bouton à faire échapper à pas contraires et la fourche en
cuivre qui a été adoptée par tous les facteurs.
Double échappement ou échappement continu. — Un inconvénient
de la mécanique à échappement simple consiste en ce que
l’exécutaut est obligé de laisser relever entièrement la
touche avant de reproduire un son, afin que l’échappement
rentre sous le nez de la noix; de sorte qu’il faut laisser
parcourir à la muche la même distance pour jouer fort ou
piano, et qu'on n’obtient cette différence de nuance qu’en
modérant plus ou moins sa force musculaire, ce qui exige une
longue pratique et retarde les progrès des étudiants.
Dans l’origine du piano, le marteau était poussé vers la
corde par un seul pilote fixe sur la touche, et ce pilote
toujours placé sous le marteau ; en sorte que celui-ci ne
cessait de répondre directement à la touche ou au doigt, et
que la touche le lançait fort ou faible, suivant qu’on la
laissait plus ou moins se relever.
Il en résultait aussi que la répétition
rapide de la même note s‘effectuait avec facilité ; mais
cette mécanique manquait de force et d’énergie.
Stein, facteur allemand, remédia à ce manque de force en
imaginant l'échappement dont la propriété est d’abandonner
le marteau dans sa course, en augmentant considérablement
son impulsion.
Ce nouveau mécanisme fut remanié de bien des
façons, car les artistes avaient de la peine à s’y habituer,
à cause de la lourdeur qu’il donnait au clavier et de
l’inconvénient de n’avoir pas toujours la note sous le
doigt; cependant l’échappement fut perfectionné, et il
prévalut à cause de la puissance de sons qu’il donnait aux
instruments.
Sebastien Érard prit les choses en cet état et chercha, vers
1808, à concilier les deux systèmes : après beaucoup de
temps et de peine, et seulement en 1823, il résolut le
problème dans les pianos à queue, en imaginant son mécanisme
à double échappement, qui, en conservant la note sous le
doigt, permet à l’artiste de jouer fort ou faible, suivant
qu’il laisse plus ou moins relever la touche, et favorise
conséquemment les nuances et l’expression.
Mais, pendant longtemps, on tenta vainement d’appliquer ce
système aux pianos droits; ce n’est qu’à force de
persévérance, de recherches et d’essais que M. Montal
y est parvenu.
Le modèle présenté, pour lequel il a été pris un brevet, est très-léger au toucher et permet à la touche de produire avec facilité un son fort ou faible, suivant qu’on laisse plus ou moins relever le doigt, avantage capital qui abrège l’étude de l’indépendance des doigts, favorise l’expression et augmente les ressources de l’exécution sur une espèce d’instrument qui est destiné à remplacer généralement ceux qui ont une autre forme.
Marteaux.
Les marteaux, dans les pianos droits de M. Montal, sont garnis avec une peau préparée d’une manière particulière et recouverte de double feutre, ce qui leur procure plus d’élasticité et accroît encore la puissance et la rondeur du son.
Clavier.
Toutes les personnes en possession de pianos datant de quelques années ont pu remarquer ces bruits désagréables qui se produisent dans le fonctionnement du clavier et que cause le choc du bois contre les pointes servant de guide aux touches, lorsque les mortaises ont pris un peu de jeu.
M. Montal, comme beaucoup de ses devanciers,
adapte, dans ces mortaises, des garnitures qui absorbent
complètement le bruit ; il fait également usage de pointes
ovales ou plates et de vis de pression pour rétablir
suffisamment les contacts, dispositions auxquelles il a
apporté quelques améliorations particulières.
Afin de satisfaire aux exigences diverses des exécutants qui
demandent plus ou moins d’enfoncement au clavier, M. Montal
a fixé sur la touche une bascule flexible qu'on élève ou
qu’on abaisse à l’aide d’une vis de pression traversant la
touche, et qui, d’un simple coup de tournevis, permet de
changer l'enfoncement à son gré.
Au-dessous du prolongement d’échappement se trouve aussi fixée une autre bascule qui, à l’aide d’une vis de rappel, sert à régler facilement et avec précision la hauteur de l'échappement sous le nez de la noix, et procure par là un moyen simple et solide de faire disparaître les tassements qui s’opèrent, avec le temps, dans les garnitures de la mécanique.
Ce moyen de réglage se combine avec la
position bien calculée du balancier, pour donner aux
claviers de M. Montal les avantages d’une facilité et d'une
précision de toucher qui sont justement appréciées par les
artistes.
L'étendue ordinaire des pianos de ce facteur est de
quatre-vingt—deux notes ou six octaves trois quarts, d’ut en
la.
Les pianos de grand modèle ont quatre
vingt-cinq notes ou sept octaves pleines, d'ut en ut, ou de
la en la.
L’étendue des sept octaves d’ui en ut paraît correspondre
aux bonnes limites du piano, quoique cependant on puisse
aller au delà; mais alors les sons deviennent moins
appréciables.
M. Montal a obtenu dans ses pianos droits les
dernières notes aiguës de la septième octave si, ut, tandis
que les facteurs s’arrêtent généralement au sol ou au la,
craignant de ne pas réussir en faisant monter l’instrument à
l’ut.
Transposition. — Il nous reste à mentionner un dernier objet
fort digne d'attention dans les pianos de M. Montal, savoir
: le système particulier de transposition pour lequel ce
facteur a pris récemment un brevet.
Nous avons essayé, dans une note additionnelle jointe au
présent rapport, de rappeler les ressources diverses que
peut offrir aux artistes un mode de transposition de quelque
étendue, et nous avons décrit, autant qu’il est possible de
le faire sans figure, les détails d’exécution du système de
M. Montal.
Nous nous bornerons à constater ici que ce système paraît
réunir les con ditions de la simplicité et de la solidité;
qu'il permet à volonté, et sans plus de complication, de
hausser ou de baisser l’instrument d’un ou de plusieurs
demi-tons; qu'il est fondé sur ce principe, savoir, que les
mêmes cordes doivent être frappées par les mêmes marteaux;
que le châssis porteur de la mécanique proprement dite doit
demeurer fixement arrêté dans la caisse de l’instrument; que
le soulèvement simultané de toutes les bascules et des
prolongements d'échappement au moyen d’une barre
transversale additionnelle suffit pour éloigner
momentanéme‘nt du clavier toutes les parties du mécanisme,
et qu'en même temps le clavier est susceptible de recevoir
un monvcment de translation latéral, équivalant à un ou à
plusieurs intervalles de touches, ce qui produit l’élévation
ou l’abaissement d'autant de demi-tons.
Pour juger selon leur valeur l’importance et l’efficacité
des divers détails d’exécution etdes perfectionnements dont
il vient d’être rendu un compte fort sommaire, le rapporteur
a dû réitérer, à plusieurs reprises, ses visites dans les
ateliers de M. Montal; quelques-uns de MM. les membres du
comité ont bien voulu l’y accompagner une dernière fois pour
apprécier par eux-mêmes les qualités des instruments de
différent modèle soumis à leur examen.
Par suite de toutes ces informations, le comité des arts
mécaniques, vu les nombreuses améliorations introduites par
M. Montal dans la facture des pianos droits et les
propriétés remarquables des instruments qui sortent des
ateliers de ce facteur, a l’honneur de soumettre au conseil
les propositions suivantes :
1° De remercier M. Montal de ses intéressantes
communications;
2° D'insérer au Bulletin le présent rapport, en y joignant
les dessins, légendes et notes explicatives qui y sont
annexés.
Signé Krams, rapporteur.
Approuvé en séance, le 8 juillet 1846.
Explication des figures de la planche 998.
Fig. 1. Mécanique à échappement simple.
Fig. 2. Mécanique à double échappement.
Fig. 3. Plan intérieur du piano.
A, touche.
B, pivot sur lequel bascule la touche.
C, guide de la touche.
D, bascule qui règle la hauteur de l’échappement. a, vis régulatrice de cette pièce. E, prolongement de l’échappement dont le centre de mouvement est sur la broche
E,- cette broche s’appuie sur une petite plaque de cuivre c fixée par une vis.
F, guide du prolongement E, mobile sur la broche (1 et articulé par la broche e avec la fourche en cuivre
G, vissée contre la barre
H. 1, bascule d’échappement mobile sur la broche f, sur laquelle s’appuie la petite plaque de cuivre g.
J, fourche de cette bascule.
K, échappement qui pivote sur la broche h.
L, fourche de l’échappement adaptée à la pièce I. i, talus ou plan incliné servant à faire échapper. j, ressort qui fait rentrer l'échappement sous le nez m de la noix M du marteau. k, bouton pour faire échapper. 1, vis à pas contraire destinée à faire avancer ou reculer ce bouton. n, pivot de la noix
M, maintenu par la plaque 0.
N, fourche du marteau et de l’étouffoir fixée sur la barre
O. P, marteau garni de cuir et de drap.
Q, queue du marteau.
R, barre garnie de drap sur laquelle repose la queue Q.
S, attrape-marteau. T, contre-attrape. p, lanière pour ramener le marteau par le poids de la bascule d’échappement. q, crochet de cette lanière.
U, étouffoir. r, pivot sur lequel il bascule. .9, vis régulatrice de cette pièce. U’, patte de l’étoulfoir.
V, barre de l'étouffoir. t, ressort qui presse l’étouffoir contre la corde
X. lorsqu’on laisse relever la touche.
Y, levier contre lequel s’appuie la queue de l’étouffoir garnie de drap.
Z, tringle du forté qui règne dans toute
l’étendue du clavier; elle est suspendue par des fils de fer
à de petits pitons. C’est au moyen de cette tringle, qu’on
faitagir par la pédale, que tous les étoufl'oirs sont levés
à la fois.
A', fig. 2, nez supportant l’échappement. u, plaque pour
a‘ssujettir le pivot de l’échappement à l’aide d'une vis.
B’,. levier ou receveur de l’échappement servant à faire
m0nter le marteau lorsqu’on laisse relever la touche. a,
pivot de ce levier. ne, ressort servant à relevier ce lever
par une lanière. v, bouton pour régler la hauteur du levier.
C’, bouton à faire échapper. 3, vis servant à faire avancer
ou reculer ce bouton. D’, colonne portant cette vis ainsi
que le ressort du levier receveur.
Fig. 3. E', table d’harmonie. F’, chevalet. G', sillet. H’,
sommier des chevilles. I', sommier des pointes d’arcroche.
J’, sommier en fer faisant suite au sommier des pointes
d’accroche. K', remplissage limitant l’étendue de la table.
L’, barrage en fer en forme de triangle pour protéger la
table d’harmonie en résistant au tirage des cordes. M’,
portion oblique de ce barrage recourbé à sa partie
inférieure pour résister obliquement à l’excédant du tirage
d’une partie des cordes sur l’autre et empêcher la caisse de
gauchir. N’, troisième portion du barrage pour maintenir
l’écartement des deux autres. 0', jonction de la partie
verticale et oblique recourbée pour entrer dans une partie
solide de la caisse au-dessus de la table d’harmonie. a',
pointes d’accroche et bouclettes pour accrocher les cordes.
6’, pointes d’accroche et cordes doublées pour les accrocher
par deux dans la partie à quatre cordes. 6', chevilles pour
monter et descendre les cordes. d’, pointes du sillet
servant de points d’appui aux cordes. e', pointes du
chevalet, autres points d’appui des cordes. f’,
contre-pointes du chevalet servant à contrarier le tirage
des cordes. P', diapason ou partie vibrante des cordes.
NOTE complémentaire sur le plan intérieur des pianos droits.
Barrages verticaux de la caisse. — Sommier de chevilles. — Sommier d’accroche.
Le plan intérieur des pianos droits de M. Montal présente plusieurs particularités dignes d’attention.
Les barrages verticaux de la caisse sont en trois épaisseurs collées ensemble qui, mieux qu’une pièce unique, opposent de la roideur et de la résistance au tirage des cordes.
A chaque extrémité du système, haut et bas, il existe un enfourehemeut dans lequel s’introduit une pièce horizontale en bois dur.
Les deux pièces semblables composent, avec le pied de droite et celui de gauche du piano, un encadrement solide.
Dans les intervalles de ces barrages, à leurs extrémités devant et derrière, on rapporte des pièces de remplissage. Sur le devant, le sommier de chevilles, en bois de hêtre sur maille, est collé et doublé d’une épaisseur de 9 à 10 millimètres de bois debout pour contre-tenir le renversement de la cheville et empêcher le sommier de se fendre. Ce doublage est recouvert d’un placage.
Derrière le barrage, sur la face opposée au sommier de chevilles, une épaisseur de bois dur, chêne ou hêtre, forme encadrement tout autour, pour donner de la consistance au collage et lier ensemble les parties de bois transversales.
Ces diverses combinaisons ont pour objet
d’empêcher la caisse de gauchir sur son travers, par suite
de l’excédant de tirage d’une partie des cordes sur l’autre.
Cette rigidité de la caisse, qui importe essentiellement à
la tenue de l’accord, préserve la table d'harmonie de
refoulement sur ses bords : celle-ci demeure droite sans
être sollicitée à s’enfoncer ou à se briser.
Le sommier d’accroche, autre partie importante de la caisse,
est doublé d’une épaisseur de bois dur et d’un placage dans
le fil des cordes, afin que les pointes soient arc-boutées
contre du bois debout.
Vers la basse et le medium, ce sommier en bois est remplacé par un sommier en fer en forme d’équerre, lequel prend la caisse en dessous et s’y fixe par de fortes vis. La partie droite du devant de ce sommier vient s’appliquer sur le sommier d’accroche, pour en faire partie, et s'y trouve également fixée par de fortes vis.
Un barrage triangulaire, en fer, fondu d’un seul morceau, recourbé à ses trois extrémités, vient encore soutenir le sommier en fer, afin que la table d’harmonie, toujours préservée de l’influence du tirage des cordes, puisse vibrer en pleine liberté.
Une portion de ce triangle, placé verticalement sur la gauche du piano, pénètre, par son extrémité inférieure et recourbée, entre le sommier en fer et le dessous de la caisse.
L'extrémité supérieure s’introduit dans une autre partie solide de la caisse, au-dessus de la table d’harmonie.
De ce dernier point part une seconde partie oblique du triangle précité, laquelle se raccorde avec l’autre extrémité du sommier en fer par une partie recourbée qui pénètre également entre le sommier et la caisse, pour concourir à équilibrer l’excédant de tirage d’une partie des cordes sur l’autre.
Une troisième barre lie ensemble les deux côtés du triangle pour en maintenir l’écartement. Par ce moyen, les cordes et la table d’harmonie se trouvent entre deux parties résistantes, savoir : le derrière du piano et le triangle en fer, qui sont situés dans des plans parallèles; et, si le tout est exécuté avec précision, on a toute garantie pour la parfaite tenue de l’accord.
Table d’harmonie. — Chevalet. — Sillet.
M. Montal a beaucoup varié les dimensions de la table d’harmonie dans les pianos droits. Elle doit être épaisse dans le dessus et mince dans la basse, c’est-à-dire diminuer insensiblement d'épaisseur de l’une de ces parties à l'autre. On obtient plus de roideur dans le dessus que dans la basse, en employant pour cette première partie un bois à grains plus serrés.
Autant que possible, la table doit être de même largeur, de chaque côté du chevalet, mais beaucoup plus étroite dans le dessus que dans la basse.
Quand la disposition du plan oblige de la
tenir un peu plus large d’un côté du chevalet que de
l’autre, il faut la tenir un peu plus épaisse dans la partie
large, et la barrer plus fort dans cette partie, afin
d'équilibrer la flexibilité devant et derrière le chevalet.
Le chevalet doit être fait en bois dur, tel que de l’érable
ou du platane. M. Montal donne au chevalet la forme de
crémaillère devant et derrière, ce qui facilite le placement
des pointes de manière que les cordes d’une même note aient
la même longueur, condition importante pour la pureté du son
et la conservation de l'accord dans les unissons.
La partie inférieure du chevalet de M. Montal est très-large
et évidée pardessous, de façon que la corde ait le plus de
longueur possible dans la basse et que le chevalet soit
cependant collé en pleine table, c'est-à-dire éloigné de ses
bords, et qu’il corresponde ainsi à une partie élastique qui
lui communique beaucoup de vibrations.
Le barrage de la table d’harmonie est dans le sens des
cordes et prend en travers le fil du bois de la table; il
croise à peu près par derrière le chevalet. Chaque barrage
est aminci aux deux extrémités; il est maintenu plus fort
dans le dessus que dans la basse, afin de ménager plus de
force au-dessus de l’instrument. M. .Montal ajoute,
au-dessous du chevalet, derrière la table, une barre en
travers des autres, laquelle suit à peu près la partie
supérieure du chevalet.
Le sillet est fait en deux épaisseurs de bois de cormier
collées l’une sur l’autre, ayant le fil du bois croisé, pour
éviter les fentes entre les trous des pointes qui sont
extrêmement rapprochées et qui supportent une fatigue
constante au coudage des cordes.
Le sillet est à crémaillère comme le chevalet, afin que le marteau frappe les cordes de la même note qui ont même longueur, à égale distance de leur point d’appui. Les pointes, en fer blanchi ou en acier, résistent mieux que celles en cuivre.
Description du mode de transposition de M. Montal.
On sait quel intérêt les artistes ont toujours attaché à une combinaismn qui, sans nuire à la simplicité et à la solidité du mécanisme, et tout en permettant de maintenir le piano au ton du diapason, aurait pour objet de faire produire à chaque touche une note plus haute ou plus basse de 1, de 2, de 3..., ou d’un plus grand nombre de demi-tons.
On aurait ainsi toute facilité pour mettre le
piano d’accord avec des instruments d'accompagnement,ou avec
les diverses voix des chanteurs, sans éprouver la nécessité
de transposer à vue l’accompagnement écrit : on aurait aussi
la ressource de ménager la fatigue de l’instrument en
l’attaquant à des hauteurs différentes quand il sert à des
études qui exigent la fréquente répétition de certains
passages, pour vaincre des difficultés d'exécution, etc.
Pour se rendre compte de la manière dont M. Montal effectue
la transposition, il faut observer d’abord que, sur le
derrière du clavier, l’ensemble des touches représente une
série de réglettes parallèles, équidistantes et nui—
formément larges de 43 millim. 5 ; que, d’un autre côté, le
même parallélisme et la même éqtiidislün0e se retrouvent
dans la série des éléments de la mécanique, c’est-à-dire des
appareils propres à faire fonctionner les marteaux.
Cela posé, pour fixer les idées, imaginons qu’un! piano de
M. Montal ayant sept octaves complètes ou quatre-vingt-cinq
notes, avec un clavier correspondant, soit privé des six
touches les plus bassesde ce clavier.
Les six notes inférieures deviendront
muettes, et l’on conçoit cependant que, si le clavier
raccourci était transporté parallèlement à lui-même vers la
base, de 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 intervalles de touche, les notes
muettes de la basse se réduiraient à 5, 4, 3, 2, 1 et 0,
tandis que d’une manière inverse 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 notes
seraient ramenées au silence dans le dessus de l'instrument;
ce qui revient à baisser ce dernier de 1, 2, 3, 4, 5 et 6
demi-tons.
C’est ce transport latéral du clavier que M. Montal réalise
d’une manière simple et précise, par l’action d'un levier
qui se pousse horizontalement vers la droite ou vers la
gauche du piano, et à l’aide des dispositions et précautions
suivantes :
Supposons le clavier poussé à l’extrémité droite du piano,
et laissons, par conséquent, six notes muettes à la basse.
L’extrémité gauche de ce clavier est terminée obliquement par une crémaillère dont les échelons, au nombre de six, ont 43 millim. 5 de hauteur et moitié, par exemple, de base.
Ces échelons se trouvent en prise avec les échelons symétriques d'une autre crémaillère qui doit servir de buttoir au clavier.
Cette seconde pièce est susceptible d'obéir
par glissement latéral à la pression d’un bouton extérieur
qui lui fait parcourir à volonté 1, 2, 3, 4, 5 ou 6
intervalles égaux à la base de chaque échelon, en sorte que,
pour chacune de ces positions, le point d’arrêt contre le
déplacement horizontal du clavier se trouve reculé sur la
gauche de 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 intervalles de touche.
Or il faut observer que la peau garnissant la bascule située
sur l’extrémité de chaque touche tasse plus ou moins suivant
le travail; que, n’étant pas d’égale hauteur, elle
accrocherait les notes de la mécanique en passant de l’une à
l’autre, au moment où l’on ferait mouvoir le clavier, et
risquerait d’en déranger ou briser quelques-unes.
Ainsi, pendant le déplacement du clavier, il est nécessaire de l’isoler, c’est-à-dire de l’éloigner de la mécanique.
Rien n’est plus aisé quand le piano a un clavirrà bascule, c’est-à-dire ayant la faculté de se fermer comme l’abattant d’un secrétaire; car alors on lève un peu le clavier, comme si on voulait le fermer, et, dans cette position, ou le fait glisser du nombre de demi-tons dont on veut le transposer, puis on le. laisse rabattre pour jouer.
Lorsque, au contraire, le clavier est horizontal et ne peut que glisser sans pivoter, comme cela se voit dans le plus grand nombre de pianos, M. Montal place, sous les bascules d'échappement et au-dessus du clavier, une barre qui règne de droite à gauche, tout le long de la mécanique; cette barre est armée, à chaque bout, d’un petit loqueteau en fer dirigé verticalement et arrondi par sa partie inférieure qui glisse dans des guides en fer.
Le clavier porte, vers chaque extrémité, six grains d’orge en fer, formés chacun par deux plans inclinés symétriques, dont l’écartement de sommet en sommet ou d’un creux à l'autre est précisément égal à la longueur d’une touche.
Les loqueteaux situés à chaque bout de la barre viennent butter au bas de cessillons, et, lorsqu’on fait glisser le clavier à l’aide du levier placé sur son plateau, les loqueteaux montent sur l’un des versants inclinés, puis redescendent par l’autre en entraînant la barre et tous les échappements dans ce double mouvement, en sorte que le clavier a marché d’un intervalle de touche, qu’ainsi chaque touche se trouve transportée, sans accident, au-dessous de la note voisine, et qu’enfin, l’instrument est prêt à fonctionner à un demi-ton plus bas.
Si l’on veut transposer de 2, 3, 4, 5 ou 6 demi-tons, on répèle autant de fois la manœuvre du levier et des loqueteaux, puisqu’on a disposé, dans cette prévision, le nombre correspondant de grains d’orge à côté les uns des autres; et, en résumé, que] que soit le nombre de demi-tons dont on a haussé ou baissé l’instrument, ce sont toujours les mêmes marteaux qui frappent les mêmes cordes, puisque le châssis porteur de tout le mécanisme n’a pas cessé d’être fixement arrêté dans la caisse du piano.
Cette immobilité du châssis a l’avantage de le garantir de toute flexion ou déformation, et d’assurer ainsi la bonne conservation de l'instrument." Bulletin, Volume 45, 1846, p. 429-441
1847
Brevet de 1847 : Caisse
de piano à contre-tirage, dans Bulletin de la Société d'Encouragement pour
l'Industrie Nationale, 1847. 46e année. N° 511-522, p.
378-380 et p.
673-678, et
l'image
(Cnum.Cnam.fr)
REPORT ON A SYSTEM OF COUNTER-TENSION FOR PIANO-FORTES. BY M. MONTAL.
"All the different parts of a piano-forte have their
importance, and ought to concur to the same end, viz.,
that of producing a brilliant tone, and giving durable
strength to the whole fabric. It is particularly to the
back of a piano-forte that the manufacturer should give
his attention; for, if the frame which carries the
strings be not strong enough, the instrument will be
worthless, as it will not keep in tune.
The tension of the strings in an upright piano-forte is
vertical between the pegs and hooking-pins in the top
and bottom bare of the back frame. These cross-bars may
be compared to the horizontal arms of a double gibbet,
bearing unequally on the upright bars of the frame;
which bars, being parallel to the strings, have a
tendency, whether made of wood or metal, to bend at the
middle of their length, under the continual strain of
the strings.
It has been tried to remedy this by bolting stout iron
bars to the frame in front of the strings; but this
combination does not remedy the evil entirely, and has
the defect of disturbing the equi-distance of the
wire-pins and keys, and thereby rendering the mechanism
of the hammers more complicated.
The idea presented itself to resist the strain of the
wires by producing a counter-strain by iron rods placed
at the back of the frame. This principle has been
applied in different ways, according to the shape of the
instrument, by many makers, and according to their
different views of the subject. The manner in which M.
Montal has applied this principle, and perfected it in
about one hundred upright pianos, of which one half are
already sold, is distinguished by the following
characteristics:—
The cross-bars, in which the pegs and hooking-pins of
the strings are fastened, are made thicker than in the
common frame, and project beyond the back of the upright
bars, so as to form levers at right angles to these
bars. To the overhanging part of these cross-bars (at
the back of the frame) a series of straight iron rods,
fitted with a swivel and screw, or screw-nut at one end,
are attached, and are capable of being diminished in
length by turning their respective nuts.
The power obtained by this mechanical application is so great, that the rods may be made to bend back the frame in a direction opposite to the pull of the strings, and raise the instrument one or more half tones. By this means, the vertical bars are always kept straight, and are thereby enabled to exert their whole resisting power to the pull of the strings.
This arrangement also prevents the warping of the
sounding-board, which, in the old construction of
pianofortes, is often bent up, especially at the base
part. The rigidity of a piano frame is thus secured by
an application, at once simple, light, and economical;
more room is also obtained behind the sounding-board,
and thus the power of the instrument is increased.
The counter-strain system will be fully appreciated when
it is remarked, that for want of proper means of
strengthening the frame, many French, German, and Swiss
makers have suffered great loss in their foreign trade,
especially with North and South America, where they
cannot compete with the English pianos, which, trussed
with iron, are considered stronger and less liable to
deteriorate from change of temperature, and are
therefore better calculated to keep in tune.
Such are the difficulties the French manufacturer has to
overcome before he can ensure a sale for his instruments
in a foreign market. The means applied and perfected by
M. Montal, have been thought worthy of high commendation
by the "Société d'Encouragement;" and, taking into
consideration the many other improvements by this maker
in upright pianos, they have awarded him a gold medal. —
[Ibid.]
[We should be sorry to pluck the laurel from the brow of
M. Montal, if the counter-tension system of piano-fortes
originated with him; but, if the improvement is so great
as to deserve the commendation it has received at Paris,
it would be but justice to prefer the claim of Mr.
We have
availed ourselves of this commendatory notice of the
invention, in order to recall the attention of the trade
to a simple and efficient improvement, which has been,
as we believe, up to this time, altogether neglected. —
[Ed. L. J.]"
Newton's London Journal of Arts
and Sciences: Being Record of the ..., Volume 31, 1847,
p. 372-373, voir assi le brevet de 1845 of
1848
1849
1851
1855
Pour voir le
brevet original
William HATTERSLEY à
Londres.
Brevet de 1848 : "Montal présenta
un mécanisme nouveau à échappement continu, destiné à faire répéter la note
à toutes les hauteurs de la touche et devant produire, au dire du facteur,
un son plus fort ou plus faible, suivant le degré d'abaissement de cette
touche."
Organographie: La facture instrumentale depuis
1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet
Pontécoulant, 1861 et
Bulletin de la
Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, 1846. 45e année. N°
499-510, p.
430,
431,
432,
433,
434,
435,
436
et
l'image
Brevet de 1848 : "Le même
facteur construisit un piano, dont le corps sonore est renversé sur la
mécanique : le corps sonore est monté en équilibre sur deux pivots qui lui
servent de centre de mouvement, et sur lesquels on peut le faire balancer
pour le relever verticalement, permettant ainsi à l'accordeur d'arriver plus
facilement au plan des cordes. (B. F., n° 7,070.)"
Organographie: La facture instrumentale depuis
1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet
Pontécoulant, 1861
Brevet de 1849 : "404° Le certificat d'addition dont la demande a
été déposée, le 26 mai 1849, au secrétariat de la préfecture du
département de la Seine, par le sieur Montal (Claude), à Paris, rue
Dauphine, n° 36, et se rattachant au brevet d'invention de quinze
ans pris, le 18 janvier 1848, pour diverses améliorations
introduites dans les pianos à queue, pianos carrés, pianos droits, à
cordes verticales, obliques et demi-obliques."
Bulletin des lois de la République française, 07/1850, p. 504 (gallica.bnf.fr)
Brevet de 1851 : "414° Le certificat d'addition dont la demande a été
déposée, le 23 juillet 1851, au secrétariat de la prélecture du
département de la Seine, par le sieur Montal (Claude), à Paris,
boulevard Montmartre, n° 5, et se rattachant au brevet d'invention
de quinze ans pris, le 18 janvier 1848, pour divers
perfectionnements apportés aux pianos à queue, carrés, droits, etc."
Bulletin des lois de la République française, 07/1853, p. 604 (gallica.bnf.fr)
Brevet de 1855 : "Montal, présente un piano à
sons soutenus qui était si non la reproduction, du moins l'imitation de
l'idée émise par Boisselot en 1844 dont nous avons déjà rendu compte."
Organographie : La facture instrumentale depuis
1789 jusqu'en 1857 inclusivement, Adolphe Le Doulcet
Pontécoulant, 1861
voyez le site
INPI
MONTAL
Cliquer sur les liens ci-dessus
sur ce site
ARTICLES
Pour les références voyez la page
pianos
français 1830 - 1839