JEAN HENRY CLASSING
(1761 – 1812) Facteur d’instruments et de
forte-pianos à Nantes
par Jean-Marc STUSSI
Parmi les facteurs de forte-pianos provinciaux, Battault (¹) cite la
présence, à Nantes, de Jean Henry CLASSING. Ce facteur de
forte-pianos et facteur d’instruments, ayant pratiqué une « double
mécanique », vient, comme
Guillaume HILLEBRAND, de Wesphalie, natif
de Munster le 2 décembre 1761, fils de Théodore Hermann CLASSING et
de Catherine Benninck. Il est à Nantes quelques temps avant le 10
février 1793, date de son mariage à Saint-Aignan avec Marie Anne
Leturc, née le 24 septembre 1766 à Saint-Aignan, fille de Pierre
Charles Leturc, négociant, et de Jeanne Marie Chardot. Jean Henry
CLASSING résidait rue Faydeau, maison Rive, dans la paroisse de
Sainte-Croix.
Deux enfants sont issus de ce mariage: Henriette née le 16 octobre
1795 au domicile Quai Forbin, avec pour déclarant Jean Philippe
Desentis, 35 ans, musicien, déjà signataire lors du mariage CLASSING–LETURC ; Henri, né le 21 septembre 1797, en son domicile rue
Monfort. A cette naissance, le père est absent depuis quinze jours
pour ses affaires. L’un des déclarants est Jean Lemonnier, ébéniste,
qui est probablement un collaborateur de CLASSING. Parmi les autres
signataires non déclarants, on relève la signature de LUPPERGER
(signé LUPBERGER), autre facteur de forte-pianos de Nantes (²).
Jean Henry CLASSING est décédé prématurément à 50 ans le 12
septembre 1812 à la rue Delisle, maison Dufour, 4° canton. L’un des
déclarants du décès n’est autre que Jean GEIGER, facteur de pianos
de 26 ans résidant également rue Delisle, d’origine bavaroise (²).
Cela laisse supposer que GEIGER, d’une génération plus jeune,
travaillait chez CLASSING et qu’il a pu prendre la suite de son
affaire. L’autre a été Charles Mangin, ébéniste de 42 ans, sans
doute également collaborateur de CLASSING.
Il est intéressant de souligner que la facture de forte-pianos et
d’instruments à Nantes est en partie tenue, entre 1780 et 1820, par
des facteurs venant d’Allemagne. CLASSING et HILLEBRAND venant de
Westphalie, se sont peut-être connus dans cette région, l’un
sollicitant l’autre de venir à Nantes. Le Bavarois GEIGER est
peut-être arrivé à Nantes par des contacts entre facteurs qui
paraissent avoir beaucoup circulé, comme de nombreux artisans.
Toujours est-il qu’ils entretenaient entre eux de bonnes relations,
voire travaillaient ensemble au moins momentanément. La plupart ont
fait souche à Nantes ou en France dans des activités diverses.
RÉFÉRENCES
(¹) - Battault J. C. (2009). Les facteurs de piano-forte des
provinces de France, 1760-1820. In : Le pianoforte en France
1780-1820, CNRS Editions, Paris. (²) - Stussi J. M. (2015).
Un siècle de facture de pianos à
Nantes.
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