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TOURNIER Joseph-Alexis
(1842 - 1920)

1840

Portrait de J.A. TOURNIER,
 
Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical, 1903, p. 592 (gallica.bnf.fr)

"Joseph Alexis TOURNIER (Huningue 6.11.1842; Argenteuil 4.11.1920), ancien élève du Lycée de Besançon, entré en 1866 comme comptable dans l'entreprise de son beau-père, la reprit en octobre 1874, et la redressa en quelques années.

Il en fit, d'après le musicologue Constant PIERRE, une maison dont une des spécialités était "la location d'instruments pour théatres, concerts, soirées, etc. Toutes les variétés d'intruments se [trouvant] dans cette maison." ("jusqu'aux bruits d'éperons" a commenté Joseph TOURNIER).

Joseph TOURNIER mit d'ailleurs au point, en collaboration avec des compositeurs et chefs d'orchestre, un certain nombre d'instruments de bruitage. Par ailleurs, le Musée du Conservatoire de Paris possède une guitare ayant appartenu à Camille SAINT-SAENS et sortant de ses ateliers.

Sans doute on ne construisait plus vraiment de pianos dans l'entreprise Tournier: bien souvent des instruments étaient fabriqués ailleurs et l'on accolait une marque de vente..." Genealogie par Bernard Tournier sur les familles DARCHE, MARTIN, HENRY et TOURNIER

1903

"M. Joseph-Alexis TOURNIER
Facteur d'instruments de musique.

M. J. Tournier, le réputé facteur d'instruments de musique est une personnalité artistique des plus connues, des plus sympathiques et aussi des plus estimées dans le monde musical.

Lorsque Massenet ou Saint-Saëns ont besoin pour leurs nouvelles créations d instruments inédits, c'est à leur ami Tournier qu'ils s'adressent et l'habile facteur donne toujours pleine et entière satisfaction aux illustres maîtres.

Joseph Tournier est né en 1842, à Huningue (Alsace), où il ne passa que 23 mois, mais est d'une famille purement jurassienne il fit d'excellentes études au lycée de Besançon il dirige son importante maison depuis 35 ans; il entra en 1806 chez son prédécesseur le regretté Jules Martin dont il devint le gendre en 1870 et à qui il succéda, à sa mort, survenue en 1874.

Cette maison, unique en son genre, fut fondée par Hipp. Collin, rue des Fossés Montmartre, vers 1780, Darche acquit le fonds Collin en 1830, exposa en 1839 et en 1844 des orgues de chapelle et reçut en 1849 une mention pour une trompette chromatique à cylindres et des clairons. En 1850, ce facteur fit présenter par ses neveux Eugène, Henri et Jules Martin, auxquels il cédait la place, un système de timbales (timbales à une seule vis), qui teur valut, avec une trompette de cavalerie, une médaille de 1e classe.

A Londres, en 1862, ils eurent le Prize Medal pour instruments de cuivre bien conditionnés. Hesté seul en 1865, J. Martin obtint, en 1867, une médaille d'argent pour les mêmes instruments et fit remarquer des cors à trois pistons d'une bonne justesse et d'une belle sonorité.

Sous la direction de J. Tournier, administrateur de premier ordre, travailleur inlassable, commerçant consciencieux et humain – que de directeurs de théâtres et de chefs d'orchestre il a aidés et encouragés à leurs débuts – cette maison a pris une extension considérable et s'est fait une spécialité de la location d'instruments pour théâtres, concerts, soirées, etc., etc.. toutes les variétés d'instruments, jusqu'aux bruits d'éperons s'y trouvent en quantité innombrable : il n'y a pas moins de 300 contrebasses en magasin.

Cette maison plus que centenaire continuera longtemps sous la même raison sociale car J. Tournier, père de sept enfants, les a tous faits musiciens et les a élevés dans l'idée de les voit, continuer les bonnes traditions qui ont fait sa réputation Paul est facteur de pianos et accordeur, Henri est violoncelliste et luthier, Marcel est harpiste, 1er prix du Conservatoire (1899), Jean est cor, André hautbois, et ses deux aimables filles sont collaboratrices et caissières dans la maison; et tout ce monde joue du piano par dessus le marché.

J. Tournier est fournisseur de la Société des Concerts, de l'Opéra, des Concerts Colonne (de la fondation à 1890), etc., etc.

Il n'est pas décoré, il a pourtant, par les services qu'il a rendus et qu'il rend à l'art musical, bien mérité une petite distinction, mais c'est un modeste qui ne sollicite pas!"
Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical, 1903, p. 592 (texte & photo) (gallica.bnf.fr) - Voir COLLIN, DARCHE, HENRY E. & MARTIN J. (°1853) et MARTIN Jules seul (°1865).

Pour les références voyez la page
pianos français 1850 - 1874


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