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Facteurs de pianos en France
PFEIFFER
à Paris (°1814)
PARIS -
"MM. PFEIFFER et compagnie, rue Neuve-Saint-Martin, n.°7, Ont présenté un
piano dont les cordes sont verticales, et qui donnent en général de beaux
sons : une pédale sert à rendre des sons de harpe."
Rapport du jury sur les produits de
l'industrie française, présenté à S. E. M. de Champagny, ministre de
l'intérieur ; précédé du procès-verbal des opérations du jury, 1806,
p. 217 (gallica.bnf.fr)
1819
Par sa construction, le piano carré était borné à
une courte table d'harmonie : M. Pfeiffer, le premier, l'a fait à longue
table, avec une mécanique qui règne sur une seule ligne d'un bout à l'autre
du clavier; il a aussi introduit dans les détails de la mécanique, des
améliorations qui rendent le son plus net.
Les pianos carrés de M. Pfeiffer
sont recherchés dans des pays où, jusqu'à ce jour, on ne se servait que de
pianos à queue. Les premiers professeurs de Paris donnent la préférence aux
pianos de M. Pfeiffer. Le jury lui décerne une médaille d'argent."
Rapport du Jury
central sur les produits de l'industrie française, Louis Costaz (baron),
1819, p. 268 -cette adresse correspond à
PFEIFFER E.
1823
Les perfectionnemens qu'ils ont apportés dans le mécanisme ont reçu
l'approbation des artistes, et leurs instrumens sont placés au premier rang
de ceux qui se fabriquent à Paris." Expo 1823 -
Rapport
du Jury d'admission des produits de l'industrie du Département de la Seine à
l'Exposition du Louvre en 1823, 1825, p. 168
1827
Nous en avons vu deux ou trois
fort remarquables d'une harmonie parfaite, et un seul du petit format digne
de rivaliser avec les plus sonores.
On sait les améliorations que M.
Pfeiffer a introduites dans la table d'harmonie, et qui lui ont valu une
médaille d'argent à l'une des dernières expositions."
Histoire de
l'Exposition des produits de l'industrie française en 1827, p. 213
Le nouvel instrument réunit les suffrages des professeurs du
Conservatoire, et valut à ses auteurs un encouragement du gouvernement.
Ce
résultat les conduisit à une découverte beaucoup plus importante, qui
consistait à appliquer au piano carré la longue table d'harmonie et le
mécanisme à échappement, qui paraît devoir en être inséparable. Dès ce
moment, on put prévoir que les conditions principales de sonorité étaient
fixées à l'égard du piano carré.
Ce nouveau genre de fabrication, qui,
depuis, a été adopté dans toute l'Europe, doit être considéré, non comme un
perfectionnement de l'ancien, mais comme une invention; car, à cela près de
la forme du meuble et de l'emploi du clavier, la construction intérieure
était absolument différente de celle des pianos préexistants.
Pour mettre
en rapport les dimensions du corps sonore avec l'effet qu'on pouvait en
tirer, il fallait augmenter le volume des cordes; dès lors la force de
traction de celle-ci s'augmentant, il fallait songer à assurer la solidité
de l'instrument; car, l'action opérée par la tension sur un piano à trois
cordes égale celle qui résulterait d'un tirage de sept mille livres de poids.
Néanmoins il fallait éviter d'alourdir considérablement la charpente du
fond et des sommiers, parce que cet alourdissement aurait pour effet
d'éteindre en partie les vibrations, et, d'autre part, ajouteraitàun
appareil déjà volumineux un poids fort incommode. C'est à éviter tous les
inconvéniens et à atteindre le maximum de sonorité, de solidité et
d'élégance possibles que M. Pfeiffer s'est attaché constamment depuis.
Une
foule d'essais ont été tentés par lui, et chaque année a été marquée par
quelque perfectionnement nouveau. Dès l'exposition de 1819, le rapport du
jury s'exprimait en ces termes à l'égard de ce facteur :
M. Pfeiffer a
perfectionné le piano carré, qui jusqu'à lui était demeuré inférieur au
piano à queue. Par sa construction, le piano carré était borlié à une courte
table d'harmonie, M. Pfeiffer, le premier, l'a fait à longue table, avec une
mécanique qui règne sur une seule ligne d'un bout à l'autre du clavier; il a
aussi introduit, dans les détails de la mécanique, des améliorations qui
rendent le son plus net. Les pianos carrés de M. Pfeiffer sont
recherchés dans les pays où, jusqu'à ce jour, on ne se servait que de pianos
à queue.
Depuis l'époque où ce rapport a été fait, des améliorations
partielles ont été faites, et les instrumens de cette fabrique semblent
avoir atteint le point de perfection de leur forme, tant par leurs qualités
positives que par celles qui ne sont que relatives.
J'appelle qualités
positives celles qui concernent la sonorité, l'égalité, la légèreté, et la
solidité du mécanisme ou de la masse de l'instrument; les qualités relatives
sont celles qui résultent de la modicité du prix et des avantages que les
instrumens présentent pour l'exportation. Sous le premier rapport, si l'on
examine le piano à deux cordes, petit modèle, celui à deux cordes, grand
patron, celui à trois cordes et celui à queue, on voit que chacun d'eux
remplit toutes les conditions désirables.
Les pianos à deux cordes ont même
un volume de son qui tient du prodige, attendu l'exiguité de leurs
proportions. A l'égard du prix et des avantages pour l'exportation, ces
instrumens ne sont pas moins satisfaisans. Les pianos de M. Pfeiffer sont à
peu près les seuls instrumens français de cette espèce qui soient admis en
concurrence avec les produits des fabriques de Vienne et de Londres, dans
les Pays-Bas, la Hollande et l'Amérique."
Revue musicale,
Volume 2, 1828, p. 479
1834
Les frères Érard ont commencé vers ce temps à fabriquer ces
instruments nouveaux qu'ils ont perfectionnnés sans cesse dans le
cours d'une carrière de pr'es d'une demi-siècle.
Plus tard, Petzold, Pfeiffer et Pape ont rivalisé d'industrie avec
ces célebres luthiers, pour obtenier dans toute l'étendue de
l'échelle diatonique, des sons puissants, purs, et flatteurs à
l'oreille ; pour rendre le doigtier facile et le choc des marteaux
instantané sur les cordes ; pour essayer de placer ces marteaux sous
le plan des cordes, afin qu'elles fussent laissées à toute la
puissance de leurs vibrations aussitôt après le choc; pour
accroître le volume des sons par l'habile disposition et les
proportions accrues des tables d'harmonie ; enfin, pour donner aux
instruments une durée qui seule peut compenser la dépense qu'exige
la perfection.
En conservant au piano à queue, le plus puissant de tous, les
accompagnements d'opéra, les grands concerts et les salons de
l'opulence on a varié pour d'autres besoins la forme de cet
instrument. Le piano carré suffit à de moindres réunions ; c'est ce
dernier surtout que MM Pfeiffer et Pape ont perfectionné. On
construit des pianos dont les cordes sont établies sur un plan
vertical, et par là même occupent très-peu d'espace dans un
appartement ; ils sont moins chers que les précédents et conviennent
à la petite propriété.
On calcule qu'en France le public possède près de cent mille pianos.
Afin de compléter le nombre de maisons particulières où ce luxe est
adopté, telle est la division des fortunes qu'il faut descendre
très-bas. Néanmoins, nous restons bien au-dessous de l'Angleterre et
de l'Ecosse, où chaque fermier possède un piano pour ses filles.
On jugera, par un seul fait, des progrès de la construction des
pianos, A l'exposition de 1819, une médaille d'or obtenue par les
frères Érard, une médaille d'argent obtenue par Pfeiffer, furent les
seules récompenses qu'on eut à décerner.
En 1834, il y eut quarante-huit concurrents, parmi lesquels un Jury
sévère, mais équitable, n'a pu s'empêcher de décerner ou de
confirmer quatre médailles d'or , deux médailles d'argent, trois
médailles de bronze et quatre mentions honorables. Cependant on a
laissé, sans même prononcer leurs noms, trente-cinq facteurs, la
plupart très-distingués."
Rapport du jury central sur les produits de
l'industrie française exposés en 1834, 1834, p. 288-230
1839
Cet instrument a paru fort bon et habilement
disposé. Le jury accorde à M. Pfeiffer le rappel de la médaille d'argent
qu'il a obtenue à l'exposition de 1827."
Rapport du Jury Central, Exposition, des produits de l'Industrie Française en 1839, M. Savart,
rapporteur, 1839, p. 337
Il ne s'est ni fatigué, ni rebuté, et nous l'avons vu à toutes les
solennités industrielles jouter et mériter de nouvelles récompenses ; la
spécialité de M. Pfeiffer, quoiqu'il fabrique tous les genres, est le piano
carré, dont il est pour ainsi dire le créateur, car avant le
perfectionnement qu'il lui a fait subir cet instrument était fort peu estimé.
Ce facteur appliqua au piano carré la longue table d'harmonie et le
mécanisme à échappement. Dès lors les conditions principales de sonorité
furent fixées à l'égard des pianos carrés, ce nouveau genre de fabrication a
depuis été imité dans toute l'Europe, et peut être à juste titre considéré
comme un des plus notables perfectionnemens apportés jusqu'à ce jour à la
facture du piano.
M. Pfeiffer s'étant aperçu que, dans la facture ordinaire, le tirage déjà
si considérable ayant lieu à huit pouces six lignes au-dessus du fond, il en
résulterait que celui-ci se fatiguait de plus en plus, et finissait par
décrire une courbe, il a cherché à remédier à cet inconvénient en évitant
surtout d'alourdir considérablement la charpente du fond et des sommiers,
alourdissement qui éteindrait en partie les vibrations, et qui ajouterait à
un appareil, déjà volumineux, un poids fort incommode.
Ces essais ont été
multipliés, et chaque année a été marquée par un perfectionnement. En 1819,
il mérita un rapport très-favorable du jury, qui lui donna une médaille
d'argent.
Voici en quoi consiste sa nouvelle construction de pianos carrés : les
caisses n'ont que huit pouces six lignes de hauteur, et le fond, qui est à
jour, n'a que vingt lignes d'épaisseur ; le mécanisme a quatre pouces six
lignes d'élévation; une seule barre de fer de six lignes d'épaisseur sur
trente lignes de largeur, avec un bord de trois lignes relevé en baguette,
qui est placé à treize lignes de distance des cordes, et eur laquelle est
assise la table d'harmonie, suffit seule pour empêcher toutes les déviations
que nous avons signalées dans les instrumens ordinaires.
Cette barre de fer
se partageant en arcs-boutans scellée aux deux sommiers, il en résulte que
la force de traction ne saurait produire les conséquences fâcheuses qu'elle
provoque toujours ; de plus, s'étendant sur le même champ et si près des
cordes, il faudrait, pour que l'accord ne tînt pas, que le fond de la caisse
s'allongeât, chose impossible par suite de son mode de fabrication.
Un
nouveau système d'étouffoirs lui a permis de les placer sous les cordes de
la table, de sorte que par ce moyen les sons sortent libres par en haut et
en bas, le fond étant à jour.
Les instrumens de M. Pfeiffer semblent avoir atteint le point de perfection
dans leur forme et leur qualité, car ils sont sonores, légers et solides
à-la fois, etteur prix modique est d'un grand avantage pour le commerce.
Les
pianos de M. Pfeiffer sont à peu près les seuls, comme pianos carrés qui
entrent en concurrence avec les pianos allemands et anglais en Amérique, en
Hollande et en Belgique."
Lucas Al.
Panorama de l'industrie française publié par une société d'artistes
et d'industriels sous la direction de M. Al. Lucas, 1839, p. 107 (gallica.bnf.fr)
PFEIFFER
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