home |
Facteurs de pianos en France
DEBAIN
à Paris
(°1830)
"Fabrique de Pianos d'Alexandre Debain et Comp., boulevard Bonne-Nouvelle, n. 26, au-dessus du Gymnase Musical, — Société en commandite par actions. — Capital social, 250.000 fr. représentés par 500 actions de 5oo fr. chaque. — La Société a pour objet la fabrication, la vente, la location et l'accord des pianos, la location d'une salle de concert et de deux appartenions. — Il sera donné six concerts gratuits par an aux actionnaires. — Il sera donné aussi des concerts payants dont les produits seront partagés entre la Société et les artistes. — D'après des calculs 1res modérés, les bénéfices annuels sont présûmes être de z.i.p. 100 du capital social. — Chaque action donne droit à un intérêt de 6 p. (?), à un cinquantième de l'actif social et des bénéfices, et à une entrée aux six concerts gratuits. — Toute garantie est donnée aux actionnaires par le choix d'un conseil de surveillance et d'un banquier dépositaire des fonds. — Le public est invité à visiter l'établissement de M. Debain qui réunit toutes les commodités qu'on peut désirer, ayant été construit exprès. — S'adresser, pour prendre connaissance de l'acte de société, avoir de plus amples renseignemens et soumissioner les actions : 1° à M. Godot, notaire, rue de Choiseul, n. 2. 2° à M. Socard-Magnier, banquier, rue de Lanery, n. 12. 3° à M. Maurras, rue des Saints-Pères, n. 18. 4° à M. Debain, boulevard Bonne Nouvelle, n. 26. 5° dans les bureaux du Ménestrel, rue de Grammont, n. 7." Le Ménestrel, 26/06/1836, p. 4 (gallica.bnf.fr)
"La Police correctionnelle vient de rendre une décision qui intéresse tous les amis de l'art musical. M. Debain, ancien facteur de pianos, et maintenant facteur d'orgues, est breveté pour des perfectionnements qu'il a apportés dans la facture des orgues expressives. Des contrefaçons nombreuses ayant été dénoncées par lui à la justice, une saisie fut opérée chez les sieurs Léon Marix et Bruni. MM. Cavaille, Davrinville et Roller, experts nommés et appelés à l'audience, ont constaté la contrefaçon. C'était un spectacle inaccoutumé que celui de ce tribunal rempli jusqu'aux pieds des magistrats des instruments qui, depuis quinze ans, présentent la série des progrès accomplis dans cette fabrication, devenue aujourd'hui si importante. L'accordéon lui-même avait, obtenu les honneurs de la séance comme point de départ de l'emploi des anches libres. Après quatre audiences consacrées a cette affaire, dans laquelle plaidaient M. Bethmont pour M. Debain, l'inventeur, MMe Crémieux et Blanc pour Léon Marix et Bruni, le trunal a prononcé son jugement. Il déclare la contrefaçon constante, ordonne la confiscation des orgues saisies, et condamne les contre-facteurs en six mille francs de dommages-intérêts au profit de M. Debain en trois mille francs d'amende au profit des pauvres, etc., etc." Revue et gazette musicale de Paris, 1843, p. 413 (gallica.bnf.fr) Voyez MARIX sur la date de fondation de 1840.
"M. A. DEBAIN, le célèbre facteur à harmoniums, et précédemment tout aussi réputé pour la fabrication des pianos, vient de réunir dans ses immenses ateliers, rue Vivienne, 53, et petite rue Saint-Pierre-Popincourt, à Paris, les matériaux et ressources mécaniques indispensables à établir sur le meilleur pied possible ces deux genres d’instrumens à clavier. Les matières premières et les ouvriers étant en effet les mêmes pour la fabrication du piano et de l’harmonium, il résulte nécessairement de leur réunion une économie des plus importantes; mais c’est surtout sous le rapport de la qualité des bois que par cette circonstance, les véritables appréciateurs trouveront réunies toutes les conditions désirables de solidité et de durée dans les instrumens fabriqués par M. Debain. Ainsi le chantier de sa fabrique se trouvant toujours pourvu de bois au moins pour six années à l’avance, il sera permis de n’en faire emploi qu’au fur et à mesure d’un degré de sécheresse éprouvé par quatre ou cinq ans d’empilage à l’air ou à l’étuve. Si, à toutes ces raisons matérielles, inaccessibles aux fabricans de second ordre, on ajoute, d’autre part, le patronage constant qu’ont voué à M. Debain, depuis nombre d’années, toutes nos sommités musicales, au nombre desquelles on remarque MM. Auber, Halévy, Sponlini, Carafa, G. Onslow, A. Adam, Berlioz, Ambroise Thomas, Thalberg, A. de Kontski, Lefébure-Wely, Osborn, Duprez, Roger, Gardoni, Herman-Léon, Moschelès, Berlini, Bénédict, Camilo Sivori, etc., etc., on verra qu’un nouvel accroissement de vogue est assuré désormais à la double fabrication des pianos et harmoniums Debain. Les divers envois qu’a déjà faits la maison A. Debain, à plusieurs marchands d’instrumens de province, leur a fait apprécier les avantages que cette maison peut offrir: aussi, se sont-ils empressés d’adopter ses produits de préférence à tous autres." Journal de la Meurthe et des Vosges, 14/07/1847, p. 3 (kiosque.limedia.fr)
"Ce matin, vers quatre heures, les habitans de la rue Vivienne eut été Fubitoment éveillés par les cris : au feu qui partaient d'une maison voisine du boulevard Montmartre. Peu après, une colonne de flamme et de fumée s'est élevés dans les airs et a indiqué exactement le lieu du sinistre. L'incendie avait éclaté dans les magasins et ateliers de M. Debain, fabricant de pianos et d'harmoniums, et s'était rapidement communiqué au reste de la maison, menacant deux autres maisons contiguës, celle où est situé l'établissement des Villes de France, et une autre donnant sur le boulevard. [...]" La Presse, 17/10/1853, p. 2-3 (gallica.bnf.fr)
Incendie de 1853 dans Journal de Toulouse, 19/10/1853, p. 2
"MAISON
DEBAIN. - Il est dans la carrière des arts deux sortes
d'individualités distinctes, les unes sans spontanéité,
sans élan, sans initiative, se traînent dans les
sentiers battus, et ne s'élèvent que rarement au-dessus
de la médiocrité; les autres, c'est le petit nombre,
n'acceptent pas le joug des idées toutes faites ; ils
planent sur les hauteurs, s'efforcent sans cesse de
découvrir de nouveaux horizons, et tournent vers
l'inconnu leurs désirs enthousiastes.
— Nulle part la concurrence n'est plus active, mais il
faut le dire, les hommes d'une portée vraiment sérieuse
ne forment qu'une imperceptible minorité. Les nullités,
les plagiaires abondent, mais il est facile de compter
les inventeurs réellement distingués.
— Par ses belles découvertes, par son dévouement à la
cause de l'art, par ses sacrifices incessants, il a une
physionomie à part. On ne lira pas sans intérêt les
particularités que nous avons recueillies sur sa
carrière.
Il ne voulut rester étranger à aucun des progrès de
l'art, et son esprit observateur s'emparant de toutes
les découvertes, les soumit à un sérieux examen. Mais il possédait des qualités solides, devant lesquelles disparaissent les plus grandes difficultés, une volonté énergique, une activité infatigable et des connaissances théoriques et pratiques étendues et variées.
A ces mérites divers il faut joindre cet amour du
progrès, ce besoin d'innovation qui se manifestent si
impérieux, si puissant dans les organisations d'élite.
M. Debain était déjà sur la voie des importantes
découvertes qui plus tard ont popularisé son nom. — L'harmonium est un instrument à clavier de cinq octaves. Le son y est produit à l'aide d'un soufflet qui met en vibration un ou plusieurs jeux de lames métalliques, dites anches libres, résonnant dans des cases variées de formes et de proportions, produisant divers genres de sons imitant l'orgue et les différents timbres d'instruments d'orchestre.
— Tous les jeux de l'harmonium ont l'étendue de cinq
octaves d'ut en ut ; ils sont de trois diapasons
différents, correspondant aux tons de 4, 8 et 16 pieds
de l'orgue.
Comme instrument religieux, il remplace parfaitement
l'orgue. - Ajoutons qu'il reste constamment d'accord ;
son mécanisme est simple, et en cas d'accident, les
dérangements sont faciles à réparer.
— Il eut même les honneurs de la contrefaçon, ce qui est
le signe le plus éclatant de la supériorité. La fraude
prit de telles proportions et se produisit avec tant
d'audace, que M. Debain se vit obligé d'avoir recours
aux moyens judiciaires pour obtenir la répression des
délits qui portaient une sérieuse atteinte à ses
intérêts. « Attendu que M*** et B*** se sont rendus coupables du délit de contrefaçon. — Leur faisant l'application de la loi, prononce la confiscation au profil de Debain de tous les instruments saisis, condamne M*** et B*** à payer solidairement à Debain la somme de six mille francs de dommages-intérêts, les condamne chacun à quinze cents francs d'amende) ordonne que le présent jugement sera inséré aux frais de M*** et B*** dans trois journaux au choix de Debain, et trois fois répété dans chaque journal, et que ledit jugement sera affiché au nombre de 500 exemplaires, également à leurs frais, condamne solidairement M*** et B*** aux dépens, fixe a un an la durée de la contrainte par corps. » Le 4 avril 1844, une saisie fut opérée par M. Debain chez MM. A*** père et fils [ ALEXANDRE Père et Fils (°1829)], et plusieurs harmoniums de contrefaçon furent mis sous les scellés. Mais par suite d'un arrangement à l'amiable, MM. A*** s'engagèrent à payer une somme de 10,000 francs à M. Debain, pour avoir main-levée de la saisie pratiquée chez eux, et pour éviter un procès.
Aux
termes de cette transaction, MM. A*** eurent la faculté
d'exploiter pour leur propre compte les procédés de M.
Debain. Seulement ce dernier se réserva formellement le
droit de nommer ses instruments harmonium. « Adoptant les motifs des premiers juges, et considérant que les dommages-intérêts n'ont pas été proportionnés au préjudice causé, condamne M*** et B*** à payer à Debain 10,000 fr. de dommages-intérêts. »
Nous ferons remarquer que les dispositions intérieures
de tous les instruments à anches libres et à clavier qui
se sont produits depuis quinze ans, sont tout si fait
semblables aux dispositions de Harmonium décrites dons
les brevets que possède l'inventeur. L'identité est
frappante, INCONTESTABLE.
Le
PIANO-ÉCRAN,
dont l'invention remonte à 1836, fut exposé en 1839, et
obtint dans le monde musical de nombreux suffrages. Le
même accueil a été fait au STÉNOGJUPHONE, mécanisme
destiné à reproduire la musique à mesure de son
exécution sur le clavier. — Chaque morceau étant noté en pointes de fer saillantes sur de petites planchettes, que l'on peut se procurer a volonté, comme de la musique ordinaire, il suffit de placer successivement les planchettes sur un appareil qui s'adapte au clavier, et, par la fonction d'un levier ou d'une manivelle, les personnes qui n'ont aucune notion de musique peuvent rendre le morceau écrit avec autant de précision que s'il avait pour interprète l'organiste le plus exercé.
Ce mécanisme transpose à volonté, dans une étendue de 12
demi-tons, tout morceau noté sur la planchette.
-Il offre une précieuse ressource dans les localités
éloignées, où n'arrivent que par intervalles des
virtuoses de talent. Il est d'ailleurs de force à défier
de prestesse, d'éclat et de puissance les doigts de
Listz ou de Thalberg. Tous les genres de musique sont
interprétés par lui avec la même facilité, la même
précision, le même brio.
M. Debain fut désigné dans ces circonstances comme
pouvant, par ses connaissances mécaniques, réaliser
d'une manière pratique cette idée première et obtenir
d'heureux résultats. Il se mit à l'œuvre, et, après
quinze mois d'un travail soutenu, il parvint à organiser
un système général de votation que l'Assemblée adopta
dans sa séance du 6 mai 1850. Chaque bulletin porte, gravé sur deux tranches, le nom du représentant qui a voté.
Quand tous les bulletins sont recueillis dans les urnes,
ils s'y trouvent scellés d'une manière absolue, tout en
permettant de faire le dépouillement. Quelques minutes
suffisent pour connaître le nombre exact des votants
pour et contre, et pour proclamer le résultat du scrutin
sans possibilité d'erreur.
Le piano-orgue à deux claviers, lui-même, est un
instrument mort-né en raison de ces divers inconvénients
qu'on ne peut éviter.
Ainsi, tandis que les doigts inférieurs exécutent une
mélodie d'orgue, avec quelque jeu que ce soit, les
doigts supérieurs peuvent jouer une autre partie,
celle-ci de piano seul, en notes arpégées ou
diatoniques. Rien de plus délicieux et de plus nouveau
que cet effet, qui a sa source — on ne saurait trop le
répéter — dans la parfaite homogénéité des deux timbres
constitutifs de l'instrument, et dans son obéissance
absolue à toutes les fantaisies de l'exécutant.
Cet établissement, créé par lui, présente tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur des dispositions en
harmonie avec l'importance des opérations commerciales
de son fondateur, ainsi que des salons de musique
appropriés aux auditions publiques et particulières.
Cette réunion sur un
seul point des éléments commerciaux, industriels et
artistiques de sa maison, en permettant à l'œil du
maître une surveillance plus directe et plus active, a
déjà eu pour résultat des soins plus soutenus apportés à
tous les détails de la facture, et conséquemment une
supériorité plus marquée dans la qualité des produits.
— Le mérite et l'utilité des inventions dont il a doté
le pays, l'influence dont il jouit, la considération et
les sympathies qui l'entourent, les relations de plus en
plus étendues que sa maison a établies dans toutes les
parties du monde, sont des faits dont les efforts de la
médiocrité et de l'envie ne sauraient affaiblir la
portée. J. DORCY."
Annuaire musical : institut,
conservatoires, théâtres lyriques, associations des
artistes, 1857, p. 169-185 (gallica.bnf.fr)
1861
"Il y a
deux ans, M. Debain, facteur de pianos et d'harmoniums,
eut à soutenir un procès contre divers éditeurs pour la
reproduction de leurs propriétés musicales, au moyen du
pointage sur les planchettes affectées aux pianos
mécaniques.
Le Tribunal et la Cour ayant jugé que ce
mode de reproduction rentrait sous le coup de la loi de
1793, M. Debain se soumit à la chose jugée, et traita
avec les principaux éditeurs de musique du droit
exclusif, pendant dix ans, de reproduire par les
instruments mécaniques les oeuvres qui leur
appartiennent.
Après avoir payé à cet effet une somme
qui dépasse 60,000 fr., M. Debain offrit à ses
concurrents départager avec lui, moyennant un droit de 2
p. % sur les ventes annuelles, le droit qu'il tenait des
éditeurs. Plusieurs acceptèrent; mais d'autres
refusèrent toutes propositions amiables. [...]"
Le Ménestrel, 09/06/1861, p. 223 (gallica.bnf.fr)
1863
"Sa
Majesté la reine d'Espagne, Isabelle II, vient de
conférer à M. Debain, facteur d'orgues et de pianos, à
Paris, le titre de fournisseur de sa maison royale.
Cette distinction, jointe à celles qui lui étaient déjà
accordées par LL. MM. l'Empereur des Français et la
reine d'Angleterre, est une nouvelle preuve qu'à
l'étranger, les instruments de M. Debain sont comme en
France, fort appréciés."
Le Ménestrel, 26/04/1863, p. 167 (gallica.bnf.fr)
1893
"Le 16 octobre 1853, les grands ateliers du fabricant de
pianos Debain, rue Vivienne 08, furent incendiés. Ces
ateliers étaient contigus aux grands magasins des
Villes-de-France, ce qui était un nouvel aliment pour
l'incendie.
Heureusement que les pompiers étaient là.
Ils firent des prodiges pour abattre les murailles,
isoler l'incendie, mais dix d'entre eux reçurent de
graves blessures, et cinq durent passer de longs jours
sur un lit de douleur."
Les
sapeurs-pompiers, François Bournand, ...,
1893 (gallica.bnf.fr)
DEBAIN
Cliquer sur les liens ci-dessus.
Pour les références voyez en bas de la page
|
|||||||||||