PARIS -
"M. BAUDET. - Sous le titre de piano quatuor, M.
Baudet expose un instrument exceptionnel, c'est-à-dire un piano imitant le
quatuor des instruments à archets. L'entreprise à laquelle s'est livré M.
Baudet n'est pas nouvelle, car bien des facteurs ont tenté d'obtenir le même
résultat que M. Baudet, mais aucun ne dota le monde musical d'un instrument
vraiment pratique.
M. Baudet sera, je crois, plus heureux que ses
devanciers. L'ingéniosité et la simplicité des moyens mis en action me font
présumer qu'il atteindra complétement le but qu'il s'est proposé.
L'instrument de M. Baudet est un piano droit dont les cordes sont niées
chacune d'une manière spéciale, selon la qualité de son qu'on veut obtenir.
Un cylindre horizontal, mis en rotation au moyen des pédales et enduit de
colophane, est placé dans la partie supérieure de la caisse d'harmonie, et
forme l'archet.
A chaque corde est attaché un petit pinceau en crin plus ou
moins fort qui vient se présenter sous le cylindre, et, sous chaque pinceau
se trouve une tige qui correspond à la touche.
Cette tige, au lieu d'être
terminée par un marteau, est munie à son extrémité d'une lame en baleine, de
sorte qu'en appuyant sur une touche du clavier, la tige pousse contre le
cvlindre le pinceau de crin et celui-ci transmet immédiatement la vibration
à la corde. Rien n'est plus simple que ce moyen, et cette simplicité est un
des grands mérites que je m'empresse de reconnaître à M. Baudet.
Il est
facile de comprendre que plus on appuie sur les touches et plus on est censé
appuyer l'archet, ce qui permet de faire à volonté le crescendo et le
decrescendo. M. Baudet est même parvenu à reproduire la pression frémissante
du doigt sur la corde.
C'est, comme on voit, un instrument qui est appelé à
offrir de très-grandes ressources dans l'exécution. Je crois bon de le
rappeler ici et d'indiquer à M. Baudet des précédents qui pourront lui
montrer les défauts que l'on reprochait à ses devanciers, et les moyens dont
il peut faire usage dans les perfectionnements que demande encore la
construction du piano quatuor. [...]
Eh bien! de tous ces essais que
reste-t-il ? le souvenir seul de ces tentatives infructueuses. Même sort ne
saurait atteindre le piano quatuor de M. Baudet, car son essai se traduit
déjà par plusieurs instrument à la portée de tout le monde que des
perfectionnements rendront sans doute parfait. Ses moyens sont simples,
ingénieux et leur emploi est bien combiné.
M. Baudet est un chercheur,
chose assez rare de nos jours, et je suis persuadé qu'il parviendra en
étudiant les travaux de ses devanciers à corriger les défauts que l'on peut
reprocher à la qualité des timbres qui rappellent parfois celui de l'anche
libre.
Je dis courage à M. Baudet, comme la Commission impériale qui, après
avoir examiné son instrument avec beaucoup d'attention, a accordé à M.
Baudet une Mention honorable comme témoignage de l'intérêt qu'elle prend à
la réussite complète du piano quatuor."
La musique à
l'Exposition universelle de 1867, Louis-Adolphe le Doulcet Pontécoulant,
p. 128-133 (fragment du texte)
LE HAVRE -
"3. BAUDET et Cie. — Harmoniums de leur fabrication,
25 bis, rue du Cherche-Midi, à Paris. M. Baudet est l'inventeur de cet
instrument curieux et intérressant à plus d'un point de vue, et qu'on nomme
le Piano-Quatuor, attendu que les quatre principaux instruments à .archer,
le violon, l'alto, le violoncelle et la contre-basse s'y trouvent
heureusement mariés et confondus.
Les effets qu'un pianiste peut tirer de
cet instrument sont vraiment surprenants; sous la forme d'un piano droit, le
piano quatuor se joue absolument comme l'orgue, avec la difficulté des
registres en moins."
Exposition maritime internationale, Le Havre, Seine-Maritime, 1868, p.
307 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"In the French section
will also be found an instrument called the "piano quatuor," exhibited by M.
Baudet ainé. In form it resembles an upright pianoforte, and the performer
sits at a row of keys, as though he were playing the piano; but the strings
inside the instrument are not struck, but are, so to speak, bowed by a
roller, which is caused to revolve, and which meeting the string pressed on
the keyboard, imparts to it a sound as though of a stringed instrument. In
the lower register a fairly good violoncello tone is produced, and the
instrument is, altogether, an ingenious contrivance, but cannot as yet lay
claim to any great value as a musical result.
As an illustration of the saying that there is nothing new under the sun, it
may not be uninteresting to quote, in connexion with the instrument above
referred to, the following extract from Mr. Pepys' Diary."
Reports on the Paris Universal Exhibition 1867, p. 198
PARIS -
"[...], le prince héréditaire Rodolphe me semble un
grand amateur de musique, car il ne vient jamais à l'exposition sans
s'arrêter devant les pianos-quatuor de M. Baudet. C'est son plus grand
plaisir d'entendre cet instrument tout nouveau pour lui, comme pour les
Viennois, qui assiègent pour ainsi dire l'estrade sur laquelle se trouve
placé le piano-quatuor.
Je n'ai pas besoin de faire ici une description de cette invention
merveilleuse de M. Baudet; car aucun de mes lecteurs ne passe sur le
boulevard des Italiens sans s'arrêter quelques minutes pour entendre les
sons harmonieux du piano-quatuor; mais je tiens à constater que M. Baudet,
qui se trouve actuellement ici, voit couronner son invention par le succès
qu'elle obtient à Vienne comme à Paris.
Je ne doute pas que sous peu on trouvera dans toute maison élégante un
piano-quatuor, et la cour sera la première à en acheter, car M. Baudet doit
faire entendre prochainement son instrument dans un concert, qui aura lieu
dans les appartements de l'impératrice même. Plusieurs fabricants de pianos
de la localité sont en ce moment en pourparlers avec M. Baudet pour lui
acheter son brevet."
La Presse, 16/08/1873, p. 2 (gallica.bnf.fr)
VIENNE -
"3. Baudet, Paris, rue Favart 20. Quartett-Pianos."
Welt-Ausstellung 1873 in Wien. Officieller General-Catalog, 1873, p. 121
PARIS -
"A notre prochaine Exposition universelle les
fabricants de pianos français comptent produire de nouveaux modèles, dont
les perfectionnements ne peuvent manquer d'exciter un grand intérêt. [...]
mentionnons aujourd'hui le piano à queue verticale, de M. Baudet,
l'inventeur du piano quatuor.
La partie supérieure du piano à queue
verticale représente une harpe aboutissant à la caisse d'un piano droit,
dans laquelle, on peut placer un orgue. Et notons que cet instrument si
complet, ayant, les grandes qualités des anciens pianos à queue, trouvera sa
place dans les plus petits salons."
Le Ménestrel, 29/07/1877, p. 280 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"M. Baudet a cru faire du nouveau en exposant un piano
vertical ordinaire : a-t-il oublié les nombreux essais de ce genre, et
ignore-t-il que le clavecin vertical est une invention qui remonte au XVIe
siècle ? Ce facteur, d’un esprit chercheur, obtient une sonorité voisine de
celle des instruments à cordes dans l’instrument qu’il a eu le tort de
nommer un piano quatuor, et qui ressemble, à s’y méprendre, à celui qu’il
appelait en 1867 un piano-violon.
Il a exposé aussi un piano chanteur, dans
lequel il a placé un réservoir d’air sous le clavier : les touches viennent
frapper sur ce réservoir, qui communique l’air aux lames vibrantes, et selon
que les touches sont plus ou moins rapidement enfoncées, on obtient un son
plus ou moins détaché.
Enfin, il nous a soumis un piano où il a posé deux
barres de fer au centre du tirage des cordes, pour que puissance et
résistance soient toutes deux centrales et se contre-balancent. Le jury n’a
point à décider si ce système est antérieur à celui de M. Souffleto."
Chouquet,
Rapport sur les instruments de musiques à l'exposition universelle de 1878
PARIS -
"M. Baudet, l'inventeur du piano-quatuor, a exposé un
piano à queue verticale qui, avec une bonne sonorité, a l'avantage de tenir
peu de place et qui a l'apparence d'une harpe. C'est du reste une intention
du dix-septième siècle qu'on avait appliquée au clavecin."
Journal officiel de la République française,
30/10/1878, p. 10055 (gallica.bnf.fr)
Image d'un piano à
queue verticale
[à accord fixe et cordes croisées] - [Hauteur : 2m 60 - Prix 1,800],
Le Charivari, 19/01/1878, p. 4 (retronews.fr)
&
Catalogue-almanach du Musée Grévin, 1891,
p. 4 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"LES PIANOS. — M. BAUDET - Plus nous approchons
du moment de la distribution des récompenses, et plus les indiscrétions vont
lour train. On parle des prix comme si c'était une chose mystérieuse, comme
si le 21 ne devait pas arriver à son tour.
Tous ces mystères sont le secret
de Polichinelle et sans trop de puissance on arrive à savoir quelle est la
récompense de chacun. C'est ainsi que nous avons pu savoir que M. Baudet,
l'inventeur du piano quatuor que le monde entier connaît aujourd'hui, avait
reçu une médaille d'or, contre laquelle personne ne réclamera certainement.
En effet, cet exposant, qui a déjà obtenu la médaille d'or dans plusieurs
expositions, ne pouvait déchoir, puisqu'il se présente avec trois nouveaux
brevets, qui viennent s'ajouter aux précédents. Tous méritent une mention de
notre part.
C'est d'abord le piano à accord fixe qui, par sa construction
spéciale, a résolu le difficile problème de défier toutes les variations de
la température sans jamais se désaccorder. Vient ensuite l'application de ce
système, basé sur des lois physiques fort connues, à un instrument d'une
forme nouvelle rappelant le gracieux contour de la harpe.
C'est le piano à
queue verticale, à accord fixe et cordes croisées, qui sera certainement
classé parmi les instruments de musique les plus élégants, les plus
richement décoratifs, et qui a l'avantage inappréciable de ne pas être
encombrant comme le disgracieux et classique piano à queue horizontale.
Avant dix ans ce dernier aura rejoint le clavecin dans les musées
d'instruments rétrospectifs. Comment pourrait-il, en effet, lutter avec la
nouvelle création de M. Baudet ?
Le piano à queue verticale a toute la
résonnance des plus splendides instruments de nos grands fabricants; il est
facile à placer, agréable à voir, et il possède une supériorité
qu'apprécieront tous les amateurs de musique qui habitent des châteaux ou
des localités où les accordeurs ne foisonnent pas; c'est qu'on peut se
passer d'eux.
N'oublions pas de citer un troisième instrument à clavier,
s'adaptant à tous les pianos, et qui, malgré sa petite taille, est appelé à
un grand avenir. C'est le piano chanteur, dont l'organe est d'une douceur et
d'une suavité indescriptibles. Qui ne l'a pas entendu ne peut pas s'en faire
une idée. La chose est facile, du reste.
Tous les jours, vous n'avez qu'à
vous promener dans la galerie d'honneur de l'Exposition, une foule compacte
vous indiquera la place occupée par les intruments de M. Baudet, dont jouent
tour à tour des artistes d'un grand mérite.
C'est un concert permanent, qui
se répète également au n° 20 de la rue Favart, où se trouvent les magasins
de l'inventeur, et que connaissent bien tous les habitués du boulevard. Nous
voilà bien loin des récompenses; mais, si toutes étaient aussi bien méritées
que la médaille d'or attribuée à M. Baudet, je ne vois pas trop ce qu'on
aurait à perdre en les publiant à l'Officiel."
L'Exposition universelle de 1878, 09/1878, p. 881 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"Für die
Pianofortebauer ist die Construktion eines Instrumentes, das die Möglichkeit
gewährt den Ton nach Belieben nachzuhalten, ein Problem, das zu lösen
zahlreiche Versuche gemacht worden sind, ohne es vollständig zu lösen;
dagegen dürfte jedem Pianisten der Besitz eines von Gavioli ausgestellten
Annex-Piano's" angenehm sein, ein kleines, rechts unter das Pianoforte zu
schiebendes Instrument von 3 Octaven Umfang mit Claviatur.
Auf ihm vermag der Spieler Violin-Tōne mit Expression zu erzeugen. Grosse
Kraft ist von dem kleinen Annex-Piano allerdings nicht zu verlangen.
Vorzuziehen sind jedenfalls die in der Form dem Annex-Piano ähnlichen, von
Baudet construirten Pianos-Chanteurs, welche 2, die männliche und weibliche
Stimme (Bass und Tenor, wie Alt und Sopran) darstellende Register besitzen
und auch billiger, als die Garioli'schen Annex-Piano's sind. Es ist für den
Spieler ein wahres Vergnügen, auf diesen Pianos-Chanteurs mit der rechten
Hand den Gesang zu imitiren und ihm jeden möglichen Ausdruck zu verleihen.
Höchst interessant und amüsant sind die von Baudet neu construirten Pianos -
Quatuor (Quartett - Pianoforte), welche täuschend den Effekt eines
Streich-Quartetts (Violine, Bratsche, Violoncell und Bass) produciren. Hat
man sich an die originelle Spiel-Art erst einigermassen gewöhnt, so gewähren
die Klang-Effekte des Quartett-Pianofortes dem Pianisten unendlich Reiz,
welcher nunmehr das Mittel hat, die Quartetts unserer grossen Meister allein
auszuführen.
Alle Nuancen der Saiten-Instrumente, das gebundene oder Staccato-Spiel, das
Pizzicato, das Anschwellen und Abnehmen des Tones u. s. w. sind
hervorzubringen, kurz der Spieler kann sich ganz in die Quartett-Musik
versenken. Ebenso gut, wie für ernste und religiöse Musik, eignet sich das
Instrument aber auch für Tanzmusik und dürfte mit Vortheil einen Platz in
einem kleineren Orchester ausfüllen.
Ein von Baudet ausgestelltes Piano à queue verticale zeichnet sich dadurch
aus, dass es die Klangfarbe eines guten Flügels mit der Eleganz der Harfe
verbindet; denn die beim Flügel im Kasten horizontal liegenden Saiten sind
beim Baudet'schen Instrumente in Harfenform frei vertical gestellt. Der
Versicherung des Erbauers zufolge sollen die Saiten sich nie verstimmen und
jedem Klima, dem heissen, wie kalten, der grössten Trockenheit, wie der
grössten Feuchtigkeit Widerstand leisten. Bewähren sie sich in der den
Pianino's so unheilvollen Temperatur und Zugluft des französischen
Musiksaales, so haben sie die beste Probe bestanden !"
Die Pariser Welt-Ausstellung 1878, p. 618
PARIS -
"Le Piano quatuor de la maison Baudet. Instrument très intéressant dont
l'effet ressemble au jeu du quatuor à cordes, mais en sourdine, et au jeu de
l'harmonium très-faible, ne pouvant remplacer ni l'un ni l'autre.
Piano à queue verticale. - Maison Baudet. - Instrument d'une forme
très-belle et peu embarrassante, qui tient du piano droit et de la harpe."
Rapports de délégués lyonnais, 1879, p. 37
PARIS -
"676. Baudet (Cyrille), Paris, 20, rue Favart.
Piano électrique à sons continus. — Piano mécanique électrique."
Catalogue général officiel : Exposition internationale d'électricité,
Paris, 1881, Ministère des Postes et des Télégraphes, 1881, p. 47
(gallica.bnf.fr)
PARIS -
"136. Baudet (Cyrille). 20, rue Favart. Pianos de
luxe."
Catalogue des oeuvres et des produits modernes, exposés dans le Palais
de l'industrie : Le bois, les tissus, le papier. 7e exposition, 1882,
p. 77 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"Baudet (Cyrille), 20, rue Favart, Paris. Pianos
en vernis Martin."
Catalogue des oeuvres et des produits modernes exposés au Palais de
l'industrie, Union centrale des arts décoratifs, 1884, p. 45
(gallica.bnf.fr)
BAUDET
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