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Facteurs de pianos en France
STAUB
à Nancy (°1848)
1850 - 1933
TOULOUSE - "Celui de M. Staub Warneck, de Nancy, renferme d'un mécanisme parfait et une double table d'harmonie qui doit augmenter la sonorité du piano. La facture est faite avec soin et talent." Journal de Toulouse, 17/09/1850 - Voir WARNECKE.
Les soins et le talent qui ont présidé à la facture de ce piano ont été
jugés dignes d'une récompense.
Le jury accorde à M. Staub-Warnecke une médaille d'argent."
Exposition des Beaux-Arts et de l'Industrie à
Toulouse dans les galeries du musée : Année 1850, p. 182-183
1861
METZ - "1270. STAUB (J.), Nancy (Meurthe). Pianos."
Exposition universelle de 1861 sous le patronage de S. M. l'Impératrice ...,
Ville de Metz, 1861, p. 159
1862
Notre excuse est dans ce fait que M. Staub vient de s'installer dans une grande maison, au coin du faubourg Stanislas et de la route de Toul. C'est une fondation qui a des proportions très vastes.
Nous aurions
craint de commettre une indiscrétion en nous présentant au milieu des
embarras toujours nombreux d'un emménagement. Nous serons heureux de
prendre notre revanche."
Nancy à l'Exposition de Metz, 1862, p.
427 (gallica.bnf.fr)
1864 BAYONNE - "Staub (Joseph), Nancy. Méd. arg. exp. universelle. 109.- Pianos." Exposition Internationale Franco-Espagnole sous le patronage de l'Empereur ..., 1864, p. 140
1878
PARIS - "STAUB. - France. - Pianos droits fabriqués de toutes pièces, à double échappement. Ce facteur, qui s’inspire de Woelfel, cherche à innover." Chouquet, Rapport sur les instruments de musiques à l'exposition universelle de 1878
En tête de ce mouvement, il faut placer M. J. STAUB, dont les
succès sont d'autant plus remarquables que, bien différent des maisons qui
déjà connues, pouvaient travailler hardiment grâce à Jours capitaux
considérables et à leur situation prépondérants, il débuta seul, sans
ressources, et ne dut qu'à lui-même la hante position qu'il parvint à
acquérir.
S'adjoignant d'années en années des ouvriers choisis,
augmentant et perfectionnant graduellement son outillage, la supériorité
constante de ses produits lui valut bientôt une place des plus honorables
dans la facture.
Depuis la fondation de la maison, plus de 10,000
instruments sont sortis des ateliers et la production depuis quelques années,
surtout, ne fait que s'accroître dans des proportions considérables.
Les
éloges et les encouragements reçus de tous côtés Tiennent du reste prouver
que'la quantité n'exclut pas la qualité. La fabrique telle qu'elle est
aujourd'hui, occupe une superficié de 2,500 mètres carrés, dont les deux
tiers en ateliers, et le reste en chantiers de bois, halliers et magasins,
etc., etc.
De patientes études et des recherches incessantes permirent à M.
J. Staub de créer et d'appliquer dès 1854, un nouveau barrage enfer, destiné
à éviter en séparation des cordes, et représentant une parfaite liaison sans
courbures entre les deux parties d'attache.
Non content de ce
perfectionnement qui augmenta sensiblement la vogue dont jouissait déjà sa
maison, M. J. Staub, créa en 1859, une mécanique avec échappement à équerre,
un nouveau système de lames d'étouffoirs, et un genre de pédale progressive
pianissimo à bascule remplaçant la céleste; cette pédale présente cet
avantage énorme, qu'elle facilite à l'exécutant la progression des sons,
depuis le son naturel jusqu'au pianissimo et n'a pas l'inconvénient de
dénaturer le timbre de l'instrument.
Sans s'arrêter dans cette voie qu'il
parcourait avec tant de succès, M. J. Staub créa encore et appliqua en 1860,
une mécanique à double échappement pour pianos droits, mécanique à laquelle
il fit plus tard subir d'importants perfectionnements; en 1875, il lit
encore parai treune mécanique simple à répétition, et tout récemment un
nouveau piano droit demi oblique à cordage renversé.
Edifier une pareille
maison et ensuite la diriger, ne sont pas travaux de peu d'importance, aussi
M. J. Staub, avec les améliorations qu'il ne cessait d'apporter à sa
fabrication, ne figura-t-il point aux expositions aussi souvent qu'il l'eut
désiré.
Cependant chaque exposition marquée par un nouveau succès
l'engageait à le faire. La maison a ainsi obtenu des médailles d'honneur
d'or et d'argent à Toulouse, Angers, Paris, Bayonne, Metz, etc., et a été
plusieurs fois couronnée par l'Académie nationale.
La solidité
exceptionnelle de cette fabrication, qui grâce à son genre de barrage en
fer peut supporter toutes les températures sans être le moins du monde
incommodée, se recommande particulière ment pour l'exportation, aussi M. J.
Staub, voit-il augmenter tous les jours ses débouchés.
L'Algérie,
l'Allemagne, la Belgique, les Etats-Unis, l'Espagne, la Hollande, l'Italie,
le Luxembourg, la Suisse, etc., lui donnent une sérieuse-clientèle."
Catalogue général descriptif de l'exposition : section française, Exposition
universelle de Paris 1878, p. 13 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"Extrait du rapport du jury de la classse XIII (Exposition
internationale, Paris, 1879.) Pianos. -
En première ligne, figure la maison Staub
de Nancy, belles qualités de sons, chaudes et nourries, égalisation
presque absolue, fabrication très soignée. Les pianos présentés par M,.
Staub se recommandent particulièrement à l'attention par un systèmè de
pédales qui permet d'obtenir les pianissimo les plus délicats par
gradations insensibles.
Ce système consiste en un mouvement très ingénieux de bascules qui, en
même temps qu'il abaisse le clavier, rapproche le marteau des cordes.
La course du marteau comme celle de la touche se trouvant ainsi diminuée
simultanément sans secousse, on arrivé a produire dés sonorites voilées
tout à fait charmantes; ce système déjà connu mais perfectionné par M.
Staub, est certainement le meilleur que nous ayons vu jusqu'à ce jour."
Annuaire général des Vosges pour l'année 1899, p.
423 (kiosque.limedia.fr)
1880
Modèle d'un piano droit dans
1905
Ce système consiste en un
mouvement très ingénieux de bascules qui, en même temps qu'il abaisse le
clavier, rapproche le marteau des cordes.
La course du marteau comme celle
de la touche se trouvant ainsi diminuée simultanément sans secousse, on
arrivé a produire dés sonorites voilées tout à fait charmantes; ce système
déjà connu mais perfectionné par M,. Staub, est certainement le meilleur que
nous ayons « vu jusqu'à ce jour. » Expo 1879 dans
Bulletin
de la Société industrielle de l'Est, 1906 (gallica.bnf.fr)
- un Louis XV et un Louis XVI en noyer;
- un autre
de style moderne en acajou et corail;
- le quatrième de style flamand en
chêne ciré, ce dernier était particulièrement intéressant.
L'ensemble de
cette fabrication est en très grand progrès et le développement de
l'exportation de cette maison se comprend
de la façon la plus naturelle."
Rapport [instruments de musique], par G. Dutreih ;
Exposition universelle et internationale de Liège, 1905, Section
française, Classe 17, 1909, p. 39 (gallica.bnf.fr)
Historique
Plus un objet devient d'un usage commun et plus la concurrence en amène
le perfectionnement bref délai. Cette loi économique, dont l'expression
n'est plus qu'une banalité, tant les exemples en sont nombreux et
s'offrent d'eux-mêmes à l'esprit, est tout spécialement affirmée de nos
jours par les merveilleux progrès qu'a faits l'industrie des instruments
de musique et celle du piano en particulier.
Dès le début du mouvement, notre industrie nationale a eu, à l'étranger,
de sérieux concurrents. Mais, dans ces dernières années surtout,
l'effort pour la détrôner a été particulièrement vigoureux, et les
Etats-Unis, entre autres, ont déployé dans la lutte une activité sans
précédent.
Heureusement nos facteurs français étaient à la hauteur de la
tâche, et, grâce à leurs efforts, à leur sentiment de l'art et à leurs
ressources d'invention, le marché reste notre tributaire et c'est nous
qui tenons le drapeau.
On distingue :
Organes principaux des pianos
Le piano comprend comme organes principaux : le barrage, la table
d'Harmonie, la mécanique et le clavier qui est l'intermédiaire entre
l'artiste et l'instrument.
Ces barres sont : verticales, obliques ou
en éventail. Sur la traverse supérieure du cadre est fixé le chevillier,
fort sommier en bois de hêtre très épais, et, sur la traverse
inférieure, s'applique le sommier des pointes qui est doublé
habituellement d'une plaque de fer forgé dans laquelle sont enfoncées
les pointes d'accroche.
Quelques facteurs dans des instruments de prix
élevé, fabriquent ce sillet en métal (cuivre ou bronze) de manière à
obtenir une plus grande, pureté de son. C'est ce que l'on appelle le
sillet harmonique.
Ils emploient des
tôles d'acier et des fers forgés et arrivent à une grande résistance
avec un poids relativement léger.
Aussi a-t-on adopté des fils de diamètre
variables de plus en plus gros pour les basses notes.
Un instrument spécial employé par les facteurs,
permet d'obtenir la plus grande tension de chaque numéro de cordes et
par suite d'employer exactement le numéro susceptible de rendre le plus,
purement le son de la note voulue pour une longueur déterminée.
Nous ne saurions entrer dans le description de ces organes, nous nous
bornerons à en expliquer le fonctionnement.
Fonctionnement des organes
Lorsque Ton pose le doigt sur l'une des louches du clavier, l'extrémité
postérieure se soulève et met en mouvement un levier appelé chevalet,
pivotant à son extrémité sur une fourche, et sur lequel est fixé
l'échappement.
L'échappement ainsi mis en mouvement pousse la noix
supportant le marteau el envoie celui-ci frapper brusquement la corde.
C'est à ce moment que l'échappement se fait sentir. Par un dispositif
tout spécial, à l'instant où le marteau va frapper la corde,
l'échappement quitte la noix et lui permet de revenir à sa position
normale.
Rejeté
en arrière par suite de l'élasticité de la corde, le
marteau serait sollicité à revenir la frapper de nouveau et à prolonger
son contact avec elle, ce qui arrêterait immédiatement ses vibrations,
si l'intervention d'un organe, fixé à l'extrémité antérieure du chevalet
et appelé attrape marteau ne l'arrêtait dans sa course et ne le
maintenait tant que la touche du clavier se trouve baissée.
L'étouffoir placé en contact immédiat avec la corde, s'écarte de
celle-ci juste au moment où l'échappement quitte la noix, el il reprend
sa position contre les cordes aussitôt que la touche est abandonnée ; il
est mis en mouvement par un éperon, fixé à l'extrémité postérieure du
chevalet qui est, comme on le voit, une des pièces principales de la
mécanique.
C'est pourquoi le piano demande à être protégé
contre l'humidité, qui fait gonfler ces tissus et pur suite, nuit à la
marche du mécanisme.
M. Staub a apporté à la mécanique employée par lui, une série de
perfectionnements : en 1859, il inventait une nouvelle mécanique à
échappement à équerre et un nouveau système de lames d'étouffoïrs ; en
1860, il créa et appliqua une mécanique, à double échappement pour piano
droit et en 1875, une nouvelle mécanique à répétition simple.
Toutes les touches du clavier doivent avoir sous le
doigt
un certain poids de résistance, le même pour chaque touché, A cet effet,
il est procédé au plombage.
Chaque touche reçoit à son extrémité postérieure, une certaine quantité
de plomb, qui représenté le poids de résistance voulu.
Ce système consiste en un mouvement très ingénieux de bascules qui, en
même temps qu'il abaisse le clavier, rapproche le marteau des cordes.
La course du marteau comme celle de la touche se trouvant ainsi
diminuée simultanément sans secousse, on arrivé a produire dés sonorites
voilées tout à fait charmantes; ce système déjà connu mais perfectionné
par M. Staub, est certainement le meilleur que nous ayons vu jusqu'à
ce jour. »
Une 3e pédale dite sourdine peut
s'appliquer à tous ses pianos. Elle a pour
but d'assourdir le sonnet,
de permettre aux pianistes d'étudier à n'importe quelle heure de la nuit
sans incommoder les voisins.
La
difficulté de transposer un morceau d'un ton dans un autre ne peut être
résolue que par dès artistes très exercés. Le clavier transpositeur
donne une solution mécanique de ce problème, Différents systèmes de
claviers transpositeurs sont en usage ; celui de M. J. Staub permet de
transposer sans éprouver aucun des inconvénients qu'on n'avait pu éviter
jusqu'à ce jour.
Ce système très simple consiste en un levier à poignée, placé au milieu
et en dessous de la tablette du clavier.
En soulevant ce levier, il s'engage dans les crans d'une crémaillère
fixée au châssis du clavier et en le tournant horizontalement, à droite
ou à gauche, fait glisser le clavier dans les coulisses. Chaque tour
transpose d'un demi-ton.
Un dispositif très ingénieux de ce levier
soulève, en même temps qu'il s'introduit dans les crans de la
crémaillère, les chevalets de la mécanique. Le clavier peut donc alors
glisser sans rencontrer d'obstacles, même si les mains sont appuyées sur
les touches.
Fabrication
Les pianos fabriqués actuellement par M. Staub comprennent sept modèles
de pianos droits. Nous allons les passer en revue en signalant leurs
principales dispositions.
Depuis une vingtaine d'années M. Staub s'est vu dans l'obligation, pour
concurrencer nos voisins en Belgique, en Hollande, en Suisse, en Italie
et en Espagne, de construire deux types de pianos à cadre métallique
d'une seule pièce.
En dehors de ces instruments dont les caisses sont d'un goût très
artistique el qui sont prêts à être livrés à la réception des commandes,
M. Staub fabrique suivant les demandes des pianos de luxe en bois
d'essence rare d'une grande richesse d'ornementation et de tous styles.
Les essences de bois employées dans la fabrication d'un piano sont des
pjus nombreuses : chêne, hêtre, sapin, noyer, érable, cormier pour
l'ossature et la table d'harmonie de l'instrument ; poirier, cormier,
alisier, érable, charme, tilleul, ébène, pour la mécanique et le
clavier; enfin, palissandre, acajou, noyer, poirier teint ou bois noir,
bois de rose, tuya, etc., pour l'èbènisterie.
Le monteur prend les divers fils d'acier d'après des tableaux
Les cordes basses sont filées. Le fileur, guidé par des tableaux, prend
des fils d'acier des diamètres voulus et enroule autour de ces fils
formant
âme
un fil de cuivre du numéro indiqué.
Il dispose alors la corde filée comme la corde ordinaire. Ensuite, un
ouvrier appelé pinceur, au moyen d'une lamelle d'ivoire, fait vibrer les
cordes et les met au diapason.
Cet ouvrier remet alors la charpente tablée et montée de cordes au
caissier monteur, qui avec du bois-depiacagëj la revêt ainsi.que les
pièces garnissant le devant du meuble ; il pose les charnières,
serrures, roulettes et de là, la caisse est remise au vernïsseur qui là
vernit au tampon.
La
superficie totale de la fabrique est de 2.500 mètres carrés, dont les
deux tiers comprennent les constructions nécessaires aux divers
ateliers, l'autre tiers sert aux chantiers de bois.
Débouchés
Les pianos Staub sont livrés principalement en France et à Paris ; ils
sont exportés dans tous les pays du monde et plus particulièrement en
Espagne, au Brésil, aux Antilles, en Suisse, Hollande, Belgique, Italie,
à Madagascar, .dans l'Amérique du Sud, dans l'Amérique centrale, en
Indo-Chine, etc. etc.
Nos
pianos sont d'ailleurs fort mal protégés ; les Allemands, depuis la
signature du traité de Francfort qui leur a été si favorable,
introduisent en France leurs pianos bon marché.
Economie sociale
Tous les ouvriers de la manufacture de pianos J. Staub sont, grâce à la
Caisse de secours, assurés contre les maladies.
Récompenses
Tous les progrès réalisés par M. J. Staub lui ont valu de justes
récompenses : médaille d'honneur et de Ire classe à Toulouse, Angers,
Bayonne, Paris, Metz, etc. Ses inventions ont été couronnées plusieurs
fois par l'Académie nationale.
NANCY -
1933
Pour les références voyez la page
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