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Facteurs de pianos en France
ALLINGER Jean Léonard
de Strasbourg
(°1830)
1841
1855
1861
Disons tout d’abord que, placés prés des instruments signés des plus grands
noms de Paris, ils n’ont absolument rien à redouter de la comparaison. Une
jeune personne exécute, sur le plus grand des deux pianos exposés par M.
Allinger, plusieurs morceaux de sa composition et une brillante fantaisie du
célébré Voss; et nous pouvons constater le double mérite de l’instrument et
de l'exécutante.
D'une part, jeu souple, style et éclat dans l'émission, traits réussis; de
l’autre sons excellents, suffisamment puissants, mais avant tout moelleux,
timbrés, caressants. Nous ne nous étonnons plus maintenant du renom dont
jouit la maison Allinger en France et à l'étranger.
On nous dit que la jeune personne qui est au piano est la propre fille de M.
Allinger qui, visitant l'Exposition, refait connaissance avec les ouvrages
sortis des ateliers de son père. Cela prouve que le talent est héréditaire
dans cette famille.
L'établissement de la maison Allinger, à Strasbourg, remonte à 1855. Mais
depuis cette époque que de soins, que d'efforts, que de progrès dans la
fabrication ! Dés l’abord, M. Allinger dù lutter contre des concurrences
sérieuses, mais peu à peu les perfectionnements constants apportés à ses
procédés, aux conditions de sa fabrication, finirent par porter leurs
fruits, et un mouvement d’affaires immense, sans cesse grandissant, vint
prouver à M. Allinger qu’en somme c'est le public qui est le meilleur juge
et que ce qui est bon et beau finit toujours par prévaloir dans l’estime des
connaisseurs.
M. Allinger, avons-nous dit, expose deux pianos. L’un, le plus important, est
d’un format grand oblique, et nous devons signaler une innovation introduite
dans sa confection parle fabricant. Outre le sommier et le barrage en fer
destinés à contrebalancer le tirage des cordes, au point de vue de la
solidité, M. Allinger a adapté des agrafes en cuivre qui assurent la pureté
de son.
Aussi, la puissance et la rondeur des basses ne cèdent en rien à celles d’un
bon piano à queue. Cet instrument à grand format oblique, qu’on ne s’y
trompe pas, est un piano d’audition, un piano de concert et cependant il ne
coûte que 1200 fr., prix très-modique si l’on considère la perfection de son
mécanisme et sa valeur comme son.
Ordinairement les ressorts des différentes parties mobiles fonctionnent par la
pression, tandis que dans le mécanisme imaginé par M. Allinger, le
fonctionne ment a lieu par la traction. C’est un avantage incontestable.
Comme aspect, ces pianos ont, leur place marquée dans les plus élégants
salons. Leur forme est d’une simplicité charmante et d’un goût rare.
Tous ces instruments sont à sept octaves et à trois cordes. En un mot, les
pianos de M. Allinger réunissent les qualités de l’élégance et de la
sonorité au mérite du bon marché.
Aussi sont-ils en grande faveur auprès de nos premiers artistes qui y
trouvent, avec l’harmonie et l’ampleur du son, un mérite qu'ils prisent
aussi beaucoup, la souplesse du toucher qui ne nuit en rien à la précision
et à l’énergie du son.
Deux journaux de Strasbourg appartenant à des nuances différentes, ce qui
exclut toute pensée d'accord préalable, ont récemment encore rendu une
éclatante justice aux produits de la maison Allinger.
Ils ont répété ce qui est dans la conscience et dans l’appréciation de tous,
que ses pianos possèdent tout ce qu’un bon musicien doit exiger de ces
instruments, à savoir la solidité du mécanisme, la puissance et le moelleux
de la sonorité."
L'Exposition universelle de Metz', 29/08/1861, p. 2 (kiosque.limedia.fr)
1867
On ne saurait trop encourager l'industrie provinciale, seul
moyen de satisfaire le goût musical qui s'accroît chaque jour, et même
de le répandre en mettant entre les mains du public de bons instruments
à bon marché, ce qui doit nécessairement arriver ; la main-d'œuvre étant
en province à meilleur compte, et l'amateur, en trouvant près de lui
l'instrument, n'a plus à supporter les frais de commission ni ceux de
transport de la capitale dans les départements."
La musique à l'Exposition universelle de 1867,
Louis-Adolphe le Doulcet Pontécoulant, p. 158-159
Pour les références voyez la page
STRASBOURG -
"204 Allinger, à Strasbourg : Un piano carré." Expo 1840 -
Relation complète des fêtes de Gutenberg, célébrées à
Strasbourg, les 24, 25 ..., 1841, p. 142
MULHOUSE - "M. Allinger, de la même ville, un piano carré en palissandre incrusté."
Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse,
Volume 15, 1841, p. 256
MULHOUSE -
"Allinger, à Strasbourg, 1 piano carré, en palissandre, pieds et lyre à
l'antique, filets incrustes en cuivre, de 6 ½ Octaves."
Notice des objets qui figurent à l'exposition, organisée par la Société
industrielle de Mulhouse en 1841, p. 17 (gallica.bnf.fr)
PARIS -
"9476 Allinger (J.-L.), à Strasbourg (Bas-Rhin).
- Piano droit de palissandre."
Catalogue officiel publié par ordre de la Commission Impériale, 1855, p.
199
PARIS - "ALLINGER (J.-L.), " Strasbourg (Bas-Rhin). " Piano droit de palissandre."
Quinze visites musicales à l'Exposition universelle de
1855, Adrien de La Fage, 1856, p. 210
METZ -
"1243. ALLINGER (Léonard), Strasbourg (Bas-Rhin) et
SIMOUTRE (Eugène), Mulhouse (Haut-Rbin). Deux pianos avec ressorts à
traction."
Exposition universelle de 1861 sous le patronage de S. M.
l'Impératrice ..., Ville de Metz, 1861, p. 156
METZ -
"Les sons du piano se font entendre dans la grande galerie
qu’on pourrait appeler de l'harmonie, puisque la musique et les instruments
y sont spécialement représentés. Il ne faut pas résister au plaisir que
cause un beau morceau joué à propos, et nous voilà prés des pianos de M.
Allinger, célébré facteur de Strasbourg.
Le second piano, d’un format moyen, coûte moins encore. Il est coté 900 fr.
Il possède une table d’harmonie spéciale, les cordes de la basse se croisent
sur les autres de manière à obtenir une plus grande longueur de cordes sans
augmenter la hauteur du meuble. Ce second piano se distingue également par
l’homogénéité et le mordant velouté du son.
Ces pianos, il faut insister sur ce point, sont fort remarqués pour une
combinaison trés-heureuse, très - réussie et dont l’honneur revient à M.
Allinger.
Au reste, la maison Allinger fournit des pianos de tous les formats et de
tous les modèles, entre autres des pianos à cordes verticales, petit format,
à 600 francs et au-dessus ; des demi-obliques et basses à cordes croisées,
de différents formats, de 650 fr. à 900 fr.; de grands obliques de 1000 à
1200 fr., et des pianos à queue de 1800 à 2000 fr.
Ajoutons que tous les produits signés de M. Allinger sortent de ses
ateliers, qu’ils y ont été confectionnés dans leurs moindres parties, et que
tous les détails de leur fabrication ont été également soignés.
PARIS - "M. Allinger exerce son industrie à
Strasbourg, c'est un facteur consciencieux. Les instruments de M.
Allinger sont très-bons, sans rien offrir de particulièrement
remarquable.
PARIS -
"Pianoforti a coda. - [...] La firma
di Allinger di Strasburgo aveva un grazioso pianoforte meritevole di
particolare attenzione: buon lavoro, buona tastiera, un bel modello a mezza
coda, con bella qualità di voce, benchè non troppo espansiva; si ebbe la
medaglia d'argento."
Il Pianoforte, guida pratica per costruttori,
accordatori, etc., Sievers, 1868, p.
218
Pianos
français 1830 - 1839