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Facteurs de pianos en France
1855
1861
Disons tout d’abord que, placés prés des instruments signés des plus grands noms de Paris, ils n’ont absolument rien à redouter de la comparaison. Une jeune personne exécute, sur le plus grand des deux pianos exposés par M. Allinger, plusieurs morceaux de sa composition et une brillante fantaisie du célébré Voss; et nous pouvons constater le double mérite de l’instrument et de l'exécutante. D'une part, jeu souple, style et éclat dans l'émission, traits réussis; de l’autre sons excellents, suffisamment puissants, mais avant tout moelleux, timbrés, caressants. Nous ne nous étonnons plus maintenant du renom dont jouit la maison Allinger en France et à l'étranger. On nous dit que la jeune personne qui est au piano est la propre fille de M. Allinger qui, visitant l'Exposition, refait connaissance avec les ouvrages sortis des ateliers de son père. Cela prouve que le talent est héréditaire dans cette famille. L'établissement de la maison Allinger, à Strasbourg, remonte à 1855. Mais depuis cette époque que de soins, que d'efforts, que de progrès dans la fabrication ! Dés l’abord, M. Allinger dù lutter contre des concurrences sérieuses, mais peu à peu les perfectionnements constants apportés à ses procédés, aux conditions de sa fabrication, finirent par porter leurs fruits, et un mouvement d’affaires immense, sans cesse grandissant, vint prouver à M. Allinger qu’en somme c'est le public qui est le meilleur juge et que ce qui est bon et beau finit toujours par prévaloir dans l’estime des connaisseurs. M. Allinger, avons-nous dit, expose deux pianos. L’un, le plus important, est d’un format grand oblique, et nous devons signaler une innovation introduite dans sa confection parle fabricant. Outre le sommier et le barrage en fer destinés à contrebalancer le tirage des cordes, au point de vue de la solidité, M. Allinger a adapté des agrafes en cuivre qui assurent la pureté de son.
Aussi, la puissance et la rondeur des basses ne cèdent en rien à celles d’un
bon piano à queue. Cet instrument à grand format oblique, qu’on ne s’y
trompe pas, est un piano d’audition, un piano de concert et cependant il ne
coûte que 1200 fr., prix très-modique si l’on considère la perfection de son
mécanisme et sa valeur comme son.
Ordinairement les ressorts des différentes parties mobiles fonctionnent par la
pression, tandis que dans le mécanisme imaginé par M. Allinger, le
fonctionne ment a lieu par la traction. C’est un avantage incontestable.
Comme aspect, ces pianos ont, leur place marquée dans les plus élégants
salons. Leur forme est d’une simplicité charmante et d’un goût rare.
Tous ces instruments sont à sept octaves et à trois cordes. En un mot, les
pianos de M. Allinger réunissent les qualités de l’élégance et de la
sonorité au mérite du bon marché. Aussi sont-ils en grande faveur auprès de nos premiers artistes qui y trouvent, avec l’harmonie et l’ampleur du son, un mérite qu'ils prisent aussi beaucoup, la souplesse du toucher qui ne nuit en rien à la précision et à l’énergie du son. Deux journaux de Strasbourg appartenant à des nuances différentes, ce qui exclut toute pensée d'accord préalable, ont récemment encore rendu une éclatante justice aux produits de la maison Allinger. Ils ont répété ce qui est dans la conscience et dans l’appréciation de tous, que ses pianos possèdent tout ce qu’un bon musicien doit exiger de ces instruments, à savoir la solidité du mécanisme, la puissance et le moelleux de la sonorité." L'Exposition universelle de Metz', 29/08/1861, p. 2 (kiosque.limedia.fr)
1867
On ne saurait trop encourager l'industrie provinciale, seul moyen de satisfaire le goût musical qui s'accroît chaque jour, et même de le répandre en mettant entre les mains du public de bons instruments à bon marché, ce qui doit nécessairement arriver ; la main-d'œuvre étant en province à meilleur compte, et l'amateur, en trouvant près de lui l'instrument, n'a plus à supporter les frais de commission ni ceux de transport de la capitale dans les départements." La musique à l'Exposition universelle de 1867, Louis-Adolphe le Doulcet Pontécoulant, p. 158-159
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