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DAMMEKENS Jean
à Gand (°1825)


1841

BRUXELLES - "Monsieur Jean Dammekens, à Gand, a exposé, sous le n° 820, des pianinos, des pianos à buffet élevé et des pianos à queue. Ces instruments ont un qualité de son brillante. Ce mérite, mais plus encore les prix extrêmement modérés auxquels monsieur Dammekens vend ses pianos ont porté le Jury à lui décerner la MÉDAILLE DE VERMEIL. " Rapports du jury et documents de l'exposition de l'industrie belge en 1841, p. 291

BRUXELLES - "N° 820. M. Jean DAMMEKENS, à Gand. (Flandre orientale.)
a-g. Deux Pianos à queue et cinq pianinos." Catalogue des produits de l'industrie Belge admis à l'exposition de 1841, p. 213

BRUXELLES - "Un piano sorti des ateliers de M. Dammekens, nous a semblé avoir un son clair et déterminé quoiqu'un peu dur. Du reste, cet instrument répond parfaitement aux intentions du pianiste. [...] Deux pianos droits se distinguent par une belle qualité de son, bon toucher et une grande sonorité, aussi préférons-nous les pianos droits de Dammekens, à ses pianos à queue." La Belgique Musicale, 29/08/1841, p. 86

BRUXELLES - "Parmi les bons instruments qui figurent dans les salons de l'Exposition de cette année, on remarque le piano vertical de M. Dammekens, de Gand.

Avant qu'on ne songeât à construire les petits pianos droits que l'on a adoptés depuis quelques années, pour l'accompagnement, de préférence à ceux d'autres formes, les facteurs anglais faisaient des instruments qu'ils appelaient pianos cabinet, qui avaient en hauteur des proportions à peu près semblables à celles du piano à queue.

Différentes causes relatives à la forme de la table d'harmonie et à la position des cordes donnaient à ce genre de piano de grands avantages et lui procurèrent d'abord une certaine vogue.

Cependant on regretta bientôt qu'un instrument aussi parfait eût le grave inconvénient de ne pouvoir se placer que contre les murs des appartements, d'obliger par conséquent l'exécutant à tourner le dos à l'auditoire et de refouler la voix dans les poumons des personnes qui chantaient en s'accompagnant. Le grand piano vertical fut abandonné. Celui de M. Dammekens est remarquable par l'éclat et l'intensité des sons.

Peut-être pourrait-on désirer que les basses eussent plus de rondeur; la vibration métallique se fait trop sentir. Les causes qui donnent sous de certains rapports, la supériorité au piano vertical sur celui de forme horizontale, causes auxquelles nous venons de faire allusion sans les indiquer, sont de plusieurs natures.  

Le chevalet, d'après le système de construction du piano vertical, n'est pas écrasé sous le poids des cordes, et l'action de la pesanteur étant nulle sur la table d'harmonie, celle-ci vibre avec plus de liberté.

D'un autre côté, il n'est pas nécessaire de pratiquer une ouverture entre le sommier et la table pour donner place au jeu des marteaux ; les chevilles, très-voisines de la partie sonore des cordes, sont bien plus faciles à fixer que dans le piano carré; enfin les marteaux, opérant un refoulement sur les cordes au lieu de tendre à les soulever du chevalet, lors des chocs violents, celles-ci ne sont plus aussi exposées à se discorder ni à se rompre.

Il y a environ quatorze ans qu'un facteur de Paris fit paraître un piano vertical dont la dimension n'excédait pas trois pieds de haut. C'était une véritable innovation, et ce qui est plus important, un progrès.

Cet instrument réunissait toutes les qualités que l'on vient d'énumérer sans avoir les défauts qui avaient fini par rebuter les plus chauds partisans du piano vertical ordinaire. Il faut le dire cependant, malgré tant de considérations qui sembleraient avoir dû le faire adopter avec empressement, on ne lui fit d'abord, ainsi qu'à tout ce qui change des habitudes établies, qu'un accueil plein de réserve.

On se rappellera le temps, fort rapproché de nous, où les pianos verticaux triomphèrent à grand'peine en Belgique des obstacles que leur opposait la routine, et commencèrent à remplacer le piano carré que beaucoup de personnes s'obstinaient à conserver par respect pour l'usage.

Depuis quelques années, la fabrication de ce genre d'instruments a pris beaucoup d'importance dans le pays, et nos facteurs sont parvenus à des résultats satisfaisants." Revue de l'exposition des produits de l'industrie nationale en 1841, Édouard Perrot, p. 238-239 et Rapports du jury et documents de l'Exposition de l'industrie belge en 1841, 1842, p. 238-240

BRUXELLES - "Un fait qu'il est juste de reconnaître, c'est que, chez nous, les acheteurs de toutes classes donnent la préférence aux produits étrangers sur ceux indigènes, et qu'il faut à ces derniers une supériorité marquée dans la qualité ou bien une énorme différence de prix pour les aider à supporter une concurrence redoutable.

A proximité des deux principaux foyers des industries anglaise et française, il est peu de nos grandes villes qui ne renferment des succursales des manufactures étrangères et la facture des pianos en compte, pour sa part, un certain nombre.

En face de cette prévention peu nationale de nos régnicoles pour les produits exotiques, nous comprenons la crainte que nos facteurs de pianos éprouvent de se livrer à des innovations qui peuvent leur être onéreuses, et c'est parceque nous sentons la difficulté de la position, que nous avons commencé par formuler notre opinion à ce sujet.

Ceci posé, nous en revenons à notre troisième visite à l'exposition et aux pianos de M. Dammekens, les seuls qu'il nous a été permis de visiter.

Les pianos à queue et les pianos droits de M. Dammekens sont pour la mécanique et pour les caisses, copiés des pianos de Collard Collard, de Londres (ancienne maison Clementi). Ces pianos sont parfaitements bien imités et aussi soignés que les originaux, aussi nous ne doutons pas qu'ils ne soient recherchés par les amateurs de pianos anglais.

En examinant les produits de M. Dammekens, nous avons été étonnés qu'un facteur aussi intelligent que lui, ne se soit pas appliqué à introduire des améliorations d'une facile exécution.

Bien que les pianos de Collard soient très-bons et parfaitement établis, les connaisseurs trouvent qu'ils sont susceptibles de quelques perfectionnements de détail qu'il n'appartient qu'à celui qui les fait d'y apporter. Ces défauts peuvent être facilement corrigés.

En attendant, nous rappellerons que certains grands facteurs employent des régulateurs aux échappements, et des pointes ovales dans lesquelles marchent les touches; Erard et Pape en donnent l'exemple dans leurs pianos.

En conservant les bonnes et les mauvaises qualités, en imitant si rigoureusement, M. Dammekens nous rappelle ce tailleur de Canton auquel un employé d'une des factoreries avait commandé un habit, en lui prescrivant de le faire comme le modèle qu'il lui remettait; l'honnête, le naïf Chinois, avait si ponctuellement suivi ses instructions, que l'habit neuf avait une pièce au coude, comme il s'en trouvait une au vieil habit: comme nous l'avons dit, M. Dammekens est ouvrier intelligent et homme d'avenir, et nous avons la certitude qu'il s'affranchira bientôt des entraves que dans son intérêt il a eu peut-être raison de s'imposer.

Nous eussions aussi désiré et nous conseillons à M. Dammekens d'employer le système adopté par les grands facteurs dont nous parlons plus haut, et de ne plus reproduire comme il le fait les défauts aussi bien que les qualités des pianos anglais.

Une observation importante que nous avons à faire concerne le système vicieux d'accrochement des cordes. Par ce système, lorsqu'une corde casse pendant l'exécution, celle qui est accrochée à la mème pointe et qui ne forme avec la première qu'une seule et même corde se détend aussitôt.

Quant à ceux ou trois cordes tiennent à la même pointe, l'inconvénient n'est plus aussi grand, puisque dans tous les cas il en reste une à un ton. A la vérité, cette corde ne peut résister longtemps à la force du marteau et le pianiste est exposé à ce qui lui manque une note entière.

La construction des caisses des pianos Collard étant généralement reconnue bonne nous pensons que ceux, si bien imités, de M. Dammekens, réuniront les mêmes qualités; c'est du reste, ce que le temps nous apprendra.

Un inconvénient grave que nous devons signaler à M. Dammekens et auquel il sera facile à ce facteur de remédier, alors même que la maison Collard persisterait dans son mode de fabrication, c'est que les marteaux et les étouffoirs sont construits de telle sorte qu'il est impossible de les ôter séparément. Il en résulte que si un accident, même léger, arrive à un marteau, il faut de toute nécessité enlever la plus grande partie des autres marteaux, ce qui demande beaucoup de temps et n'est pas facilement praticable dans les localités où il n'existe pas d'accordeur. Pourquoi donc ne pas faire comme les facteurs de Paris et de Londres, dont le mécanisme est établi de manière à pouvoir enlever chaque marteau particulièrement et le réparer en cas de besoin.

Au surplus, M. Dammekens a sagement agi en se bornant à reproduire les pianos Collard, dont le mécanisme est si solide et si simple en même temps, et par cette raison facile à contrefaire.

Les observations qui précèdent concernent un piano à queue en bois d'acajou et plusieurs pianos droits; bien que nous ayous insisté il ne nous a pas été permis d'examiner un autre piano à queue, en bois de palissandre. Malgré ce refus, par trop circonspect, nous n'en tirerons pas la conséquence que le travail et le fini de ce piano sont moins soignés que ceux dont nous venons de parler.

Quoiqu'il en soit, en examinant de nouveau tous les détails de la construction des caisses des pianos originaux, et surtout de la table d'harmonie, nous avons acquis l'assurance que M. Dammekens parviendra facilement à en établir d'aussi parfaits et qu'avant peu les produits de ce facteur l'emporteront sur ceux de nos voisins d'outre-mer.

Ajoutons que les cinq pianos droits égalent, si non ne surpassent quant au son, les pianos originaux. Dans un quatrième article nous continuerons notre revue des produits de nos facteurs d'instruments. H. D." La Belgique Musicale, 17/10/1841, p. 113-114

BRUXELLES - "La commission directrice de l'exposition en faisant un premier choix des objets destinés au tirage au sort, a fait l'acquisition d'un piano-buffet de M. Dammekens, de Gand. Dans l'analyse que nous donnerons des pianos exposés nous examinerons jusqu'à quel point M. Dammekens méritait cette préférence." La Belgique Musicale, 15/08/1841, p. 90

BRUXELLES - "Dans notre article sur l'exposition des produits de l'Industrie nationale, il s'est glissé une faute qui rend le sens d'une phrase, obscur.

Nous croyons devoir rétablir cette phrase comme nous l'avions écrite :

« Quant aux pianos droits, leurs qualités et leurs défauts sont à » peu près les mêmes que ceux des pianos à queue. Nous nous dispenserons d'entrer dans plus de détails. Cependant nous devons citer MM. Sternberg et Cie, qui n'ont pas exposé de pianos à queue, mais dont deux pianos droits se distinguent par une belle qualité de son, bon toucher et une grande sonorité. Nous préférons également les pianos droits de M. Dammekens à ses pianos à queue. »" La Belgique Musicale, 05/09/1841, p. 90

BRUXELLES - "Unter den guten Instrumenten, welche sich in der Ausstellung befanden, ist ein aufrechtstehendes Klavier von Dommekens [sic] aus Gent zu erwähnen.

Bevor man daran dachte, die kleinen aufrecht stehenden Klaviere zu construiren, welche man seit einigen Jahren vorzugsweise zur Begleitung anwendet, verfertigten die englischen Fabrikanten Instrumente, die sie cabinet-piano nannten und die in Beziehung der Höhe, ohngefähr gleiche Verhältnisse mit den Flügeln hatten.

Verschiedene Ursachen, die besonders aus der Form des Saitenhalters und der Lag der Saiten hervorgingen, gaben dieser Art von Instrumenten große Vorzüge und verschafften ihnen anfangs eine gewisse Verbreitung; allein man gewahrte bald an ihnen den groben Mißstand, daß sie sich in Zimmern nur gegen eine Wand stellen ließen, und folglich den Ausübenden nöthigten, den Zuhörern den Rücken zu kehren, welches noch außerdem für sich selbst begleitende Singende von dem nachtheiligsten Einfluß für die Wirkung ihres Vortrags war.

Die großen anstecht stehenden Flügel sind beinahe gänzlich verschwunden. Das aufrecht stehende Piano Dommekens [sic] zeichnet sich durch hellen und kräftigen Klang der Töne aus; der Baß läßt vielleicht noch mehr Rundung zu wünschen übrig, und die Schwingungen der Metallsaiten sind noch zu grell. Die Ursachen, welche in mancher Hinsicht dem aufrecht stehenden Piano den Vorzug vor dem horizontalen verleihen, sind verschiedener Natur. [...]" Die Gewerbausstellung in Brüssel im Jahre 1841, H. Rössler, 1841, p. 47

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