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LAPP
Facteur d'orgues et de pianos
à
Quimper, Mâcon, Lyon et Bordeaux

 par Jean-Marc STUSSI

 

 

Le facteur de pianos et organiste-facteur d’orgues LAPP est un mystérieux personnage. A ce jour, on ne sait rien de ses origines et on ne connaît même pas son prénom. Le patronyme LAPP a une consonance qui suggère qu’il est originaire soit d’Allemagne soit d’Alsace, région où ce patronyme est très répandu. On apprend par de rares mentions via Gallica.bnp et books.google signalées par L. Verbeeck (¹) qu’il a été organiste et facteur de pianos dans plusieurs villes de France : Quimper, Mâcon, Lyon et Bordeaux.

La première mention concernant LAPP est relevée dans le Bulletin de la Société d’Archéologie du Finistère qui signale le règlement d’une pension due entre 1802 et 1806 à l’organiste et facteur de pianos LAPP et son aide Gangleff (ou Gangloff, orthographe plus commune apparemment ?) (²).

La mention ne permet pas d’accéder au nom de la ville, mais d’après le sommaire du volume 127 de ce Bulletin (site du Bulletin), il s’agit de Quimper, sans précision de la paroisse (Il s’agit très probablement de la cathédrale car il y est aussi question de vitraux). De son passage à Quimper, il ne laisse pas de trace d’enregistrements civils NMD entre 1802 et 1810.

En 1812, il réside à Mâcon où il met en vente un piano d’Erard Frères de 1803. Ce piano porte sur la table d’harmonie la mention « LAPP facteur d’orgues et de pianos à Mâcon 1812 » (³). L’année suivante, il appose la même griffe « LAPP facteur d’orgue et de piano à Macon 1813 » sur un piano-forte carré allemand de la fin du XVIII° siècle (⁴).

Ces « griffes » indiquent donc clairement que LAPP est actif à Macon, partageant son activité entre celle de facteur d’orgues et celle de facteur de pianos, ce qui était fréquent à cette période post-révolutionnaire.

Il est très probable que LAPP ait apposé sa griffe après avoir réparé ces instruments, car pour signer convenablement sur la table d’harmonie, il semble logique de considérer qu’il faille avoir enlevé les cordes. D’autres facteurs de pianos opéraient de la même manière (i.e. Stezle à Nancy en 1821 sur un instrument à barre d’adresse cintrée aux extrémités, identique aux instruments d’Erard mais dépourvu de plaque d’adresse).

LAPP quitte Mâcon quelque temps après, car le 1° mai 1816, il met en vente, à Lyon, un « Beau piano à six octaves et plus, touches et marteaux à coulisse, caisse en beau bois poli, quatre pédales et tambour chinois : s’adres. À M. LAPP, facteur-organiste, rue Belle Cordière, n°17, au 2° ét. » (⁵).

Il semble raisonnable d’admettre qu’il s’agit de son domicile. Mais à cette adresse on ne trouve pas de LAPP dans les recensements entre 1813 et 1818, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y réside pas, mais qu’il ne loue pas d’appartement à son nom, et se loge chez un des habitants de cet immeuble. Il pourrait aussi y avoir disposé d’un atelier non mentionné dans le recensement, mais un atelier au 2° étage est peu probable.

LAPP a également exercé comme facteur d’orgues, car en janvier 1817, il obtient un contrat de 60 francs pour l’entretien annuel de l’orgue du Temple du Change à Lyon (⁶). C’est la seule mention que l’on connaisse de lui pour un travail de facteur d’orgues à Lyon. Cette ville n’était dotée que de deux orgues au début du 19° siècle, situation évidemment défavorable pour les facteurs d’orgues (communication orale de M. Guéritey).

Une dizaine d’années plus tard, on trouve LAPP à Bordeaux par le biais d’une lettre qui lui est adressée le 28 juillet 1827 par un correspondant anonyme concernant un poste de musicien à Tonneins, ville dont LAPP semble connaître divers aspects de la vie musicale (⁷).

L’itinéraire de LAPP est donc particulièrement chaotique. L’absence d’enregistrements NMD dans l’état civil et les recensements qui ne commencent qu’en 1836, hormis ceux annuels de Lyon, suggèrent qu’il était célibataire.

 

RÉFÉRENCES


(¹) - L. Verbeeck. Site consacré aux pianos.

(²) - Bulletin Société Archéologie Finistère, 1998, vol.127, p. 179.

(³) - www.periodpiano.com/Erard_LAPP_Square_Piano.html (09/2015)

(⁴) - www.musicantic.eu/instruments-a-clavier  (09/2015)

(⁵) - Le Moniteur judiciaire de Lyon/Affiches et annonces diverses de la ville de Lyon.

(⁶) - P. M. et M. Guéritey, 1992, Les Orgues de Lyon » - Orgues du département du Rhône - Tome 1 – ARDIM, p. 332.

(⁷) - Revue de l’Agenais, 1930, vol. 57, p. 100.

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