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Facteurs de pianos en France
LAPP par Jean-Marc STUSSI
Le facteur de pianos et organiste-facteur d’orgues LAPP est
un mystérieux personnage. A ce jour, on ne sait rien de ses origines
et on ne connaît même pas son prénom. Le patronyme LAPP a une
consonance qui suggère qu’il est originaire soit d’Allemagne soit
d’Alsace, région où ce patronyme est très répandu. On apprend par de
rares mentions via Gallica.bnp et books.google signalées par L.
Verbeeck (¹) qu’il a été organiste et facteur de pianos dans
plusieurs villes de France : Quimper, Mâcon, Lyon et Bordeaux.
La mention ne permet pas d’accéder au nom de la
ville, mais d’après le sommaire du volume 127 de ce Bulletin (site
du Bulletin), il s’agit de Quimper, sans précision de la paroisse
(Il s’agit très probablement de la cathédrale car il y est aussi
question de vitraux). De son passage à Quimper, il ne laisse pas de
trace d’enregistrements civils NMD entre 1802 et 1810. Ces « griffes » indiquent donc clairement que LAPP est actif à Macon, partageant son activité entre celle de facteur d’orgues et celle de facteur de pianos, ce qui était fréquent à cette période post-révolutionnaire.
Il est très probable que LAPP ait apposé sa griffe après avoir
réparé ces instruments, car pour signer convenablement sur la table
d’harmonie, il semble logique de considérer qu’il faille avoir
enlevé les cordes. D’autres facteurs de pianos opéraient de la même
manière (i.e. Stezle à Nancy en 1821 sur un instrument à barre
d’adresse cintrée aux extrémités, identique aux instruments d’Erard
mais dépourvu de plaque d’adresse). Il semble raisonnable d’admettre qu’il s’agit de son domicile. Mais à cette adresse on ne trouve pas de LAPP dans les recensements entre 1813 et 1818, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y réside pas, mais qu’il ne loue pas d’appartement à son nom, et se loge chez un des habitants de cet immeuble. Il pourrait aussi y avoir disposé d’un atelier non mentionné dans le recensement, mais un atelier au 2° étage est peu probable.
LAPP a également exercé comme facteur d’orgues, car en janvier
1817, il obtient un contrat de 60 francs pour l’entretien annuel de
l’orgue du Temple du Change à Lyon (⁶). C’est la seule mention que
l’on connaisse de lui pour un travail de facteur d’orgues à Lyon.
Cette ville n’était dotée que de deux orgues au début du 19° siècle,
situation évidemment défavorable pour les facteurs d’orgues
(communication orale de M. Guéritey).
RÉFÉRENCES
(⁶) - P. M. et M. Guéritey, 1992, Les Orgues de Lyon » - Orgues du département du Rhône - Tome 1 – ARDIM, p. 332. (⁷) - Revue de l’Agenais, 1930, vol. 57, p. 100.
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