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Facteurs de pianos en France
LACAPE Jean Jules
à Paris (°1855)
LE PIANO MÉCANIQUE "Que n'a-t-on pas dit, pour rire, de ce fameux et proverbia piano du Conservatoire, lequel, à farce de répéter le même air sous le doigté impitoyable des débutants, aux jours solennels du concours, en est presque venu à jouer cet air tout seul ?
-Toutes les années voient
revenir cette plai anterie prodige. Eh bien la plaisanterie est devenue
sérieuse; le prodige existe; nous l'avons contemplé, entendu, applaudi on le
rencontre dans les salons de M. Jules Lacape, 47, rue Saint-Louis au Marais,
et l'un de nos établissements publics récemment inauguré le jardin du
Pré-aux-Clercs n'a pas hésité à ajouter à ses fêtes l'attrait tout
fantastique de cette habile invention. Le piano-mécanique de M. J. Lacape a
fonctionné devant nous.
Tout d'abord nous avons été frappé de sa richesse et
de son élégance d'ornementation les plus fines incrustations, les plus
ingénieuses arabesques courent le long de sa caisse en broderies
étincelantes; c'est plutôt un meuble qu'un instrument, c'est plutôt un bijou
qu'un meuble.
Quelqu'un s'approche et pousse un boutun aussitôt les touches
se peuvent d'elles-mémes et attaquent avec une précision, une vigueur, une
sonorité remarquables le morceau demandé par l'auditeur.
Obéissant à une
main invisible, animées, intelligentes, elles vont, non-seulement observant
lit mesure dans ses conditions les plus harmoniques, mais encore rendant les
pianos et les fortés avec le sentiment exquis qui distinguerait un
instrumentiste hors ligne.
Hoffmann n'eût pas manqué de crier au surnaturel
nous avons écouté les explications de M. J. Lacape et nous sommes sorti
convaincu que le talent seul et la patience du facteur en étaient arrivés à
d'aussi surprenants effets.
Le piano-mécanique de J. Lacape est exactement
semblable aux pianos ordinaires connus de tout le monde. Son mécanisme se
compose seulement d'un appareil de très-petite dimension qui ne change rien
à l'aspect des instruments, quels qu'en soient le genre et la forme.
Cet
appareil, fixé à l'intérieur, fait mouvoir le clavier tout aussi
naturellement que s'il marchait sous une pression manuelle. Cette simple
pression suffît, alors qu'on le désire, pour ramener l'instrument à sa
condition normale; le bouton dont nous avons parlé arrête instantanément le
mécanisme et le clavier revient à la disposition de l'exécutant la même
pression, exercée dans le sens oppose, reme- [?] l'instrument en marche.
Après de
longues et minutieuses recherches, M. J. Lacape en est même arrivé à
disposer le même appareil à l'extérieur de tout piano et sans aucune
préparation il s'adapte également bien à tous les claviers soit de piano ou
orgues de salon, fonctionne aussi nettement que l'appareil contenu dans
l'intérieur, et rend textuellement la musique écrite; les pédales de forté
et de céleste sont mises mécaniquement en jeu selon le besoin de la musique,
et reproduisent la moindre nuance indiquée, avec une telle perfection, qu'il
est impossible de supposer qu'une machine puisse interpréter ainsi la
musique.
L'inventeur a également créé, d'après ce système, un autre appareil
simple et peu coûteux, qui peut se fixer sur les claviers de tout piano et
fonctionne au moyen d'une manivelle. La musique est aussi exactement rendue
par ce second système que par le premier; ces deux appareils, indépendants
du piano, sont désignés sous le nom d'ANNEXE-MÉCANIQUES aux pianos ou orgues
de tous facteurs.
Combien se trouvent distancés par ce progrès inimaginable
l'épinette dans laquelle se cacha, dit-on, Mozart enfant et les
chefs-d'œuvre authentiques de Vaucanson si celebres sous le nom du Joueur de
flute et du Joueur de tambourin !
Nous appelons l'attention du monde lyrique,
du monde savant, du monde artiste sur le piano-mécanique de M. J. Lacape.
Cette nouvelle invention et l'homme qui l'a su créer jouiront sans doute
dans le plus bref délai de la popularité et du succès ils y ont droit, la
popularité et le succès ne sont-ils pas les légitimes récompenses du travail
et du talent ? Z. GANDERON."
L'Actualité littéraire, artistique, scientifique, 06/1861, p. 8-9 (gallica.bnf.fr)
1869
"LES NOUVEAUX INSTRUMENTS DE MUSIQUE DU M. J. LACAPE. ingénieur-mécanicien à Paris, 29, boulevard Saint-Martin. Nous donnons ici un croquis du nouvel instrument, inventé l'an dernier par M. J. Lacape, et auquel il a donne le nom de pédalier-harpe. Ce n'est, pas là'un instrument de pure fantaisie imagine en un jour de caprice. Les circonstances qui en ont fait naître ridée chez M. Lacape méritent, d'être rapportées. Un homme marquant du meilleur monde, excellent musicien, doué d'un brillant talent de pianiste et d'organiste, M. M... perdait à la suite d'un accident de citasse l'usage dises dix doigts. On ne saurait dire combien sa douleur d'une semblable catastrophe fit augmentée du chagrin de ne pouvoir plus se livrer à son art, chagrin partagé par tousceux qui, dans les salons, avaient pu si souventapprécier les facultés musicales eL instrumentales de M...
M. J. Lacape appelé,
parvint à composer un instrument des plus ingénieux, permettant de
suppléer dans les limites du possible. à la regrettable perte.
1876 "Nous n'avons pas l'habitude de recommander de nous-mêmes les inventions, de quelque nature qu'elles soient. Nous faisons pourtant aujourd hui une exception pour les pianos automatiques, et autres produits de la fabrication de M. Lacape, parce que nous nous sommes assurés de leur valeur exceptionnelle auprès des personnes les plus compétentes; aussi n'hésitons-nous pas a les signaler aux capitalistes désireux de faire un bon placement de leurs capitaux. La maison J. Lacape, fondée à Paris en 1855, est bien connue par la supériorité de sa fabrication elle exporte ses produits dans les quatre parties du monde, et elle peut lutter avantageusement avec les fabriques de pianos les plus célèbres de l'Europe. J. Lacape est l'auteur de plusieurs inventions en pleine voie de prospérité, notamment celle dont notre journal a déjà parlé, ses merveilleux PIANOS AUTOMATIQUES pour lesquels il désire s'adjoindre un ou plusieurs associés ou commanditaires pouvant disposer de 100 à 150,000 francs. Ce capital ne serait demandé qu'au fur et à mesure des besoins de la fabrication et sur justification de l'emploi, afin de multiplier ses produits et de satisfaire à toutes les demandes, en prévision de la grande exposition universelle de 1878 à Paris. Pour tous renseignements, s'adresser à M. de Rodays, gérant du Figaro." Le Figaro, 06/08/1876, p. 3 (gallica.bnf.fr)
1883 "[...] La soirée s'est terminée par divers monologues dits avec beaucoup d'esprit et d'entrain par MM, de Saine-ville et Roicher, et par le Cardinal de Venise, exécuté sur un piano podophone par M. J. Lacape, inventeur même de ce nouvel instrument dont nous entretiendrons prochainement nos lecteurs." L'Europe-artiste, 07/01/1883, p. 2 (gallica.bnf.fr)
M. JEAN LACAPE, Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré, 29/04/1883, p. 122 (gallica.bnf.fr)
M. JEAN LACAPE INVENTEUR DU PIANO PODOPHONE
"MONSIEUR LACAPE, facteur de pianos et d'orgues-harmoniums, bien
connu de tous les artistes et de tous les amateurs parisiens, a sans doute
beaucoup d'autres titres à la notoriété publique que celui que nous lui
donnons en tête de cette notice ; mais comme il a fait du piano podophone le
principal objectif de sa vie d'artiste (le mot n'est pas excessif quand on
l'applique à un homme qui a élevé son industrie au rang des arts), comme la
vulgarisation de ce piano constituera une véritable révolution musicale,
nous ne pouvions mieux faire que d'accoler au nom de l'inventeur celui de
l'invention qui l'honore par-dessus tout.
Ce qui précède suffit amplement pour montrer l'énorme différence qui
distingue le piano podophone des: pianos dits mécaniques ; il n'a pas moins
été attaqué avec violence par dés artistes, souffrant impatiemment que la
vraie et bonne musique puisse être exécutée par des profanes, et s'imaginant
que les amateurs du piano podophone sont appelés a faire une concurrence
déloyale aux pianistes de profession !
1891 INCENDIE "Un violent incendie a éclaté la semaine dernière, vers quatre heures du soir, dans un important immeuble composé de quatre corps de bâtiments, sur le boulevard Saint-Martin, à Paris. Dans ce quartier si populeux, où la circulation est très considérable, l'émotion fut aussitôt des plus vives. La cause de cet incendie est purement accidentelles M. Wall, dépositaire de celluloïd, dont les magasins sont situés au premier étage de la maison où le feu a pris, avait eu l'imprudence de couper une feuille de ce produit des plus inflammables auprès de sa cheminée où brûlait un feu ardent ; une étincelle sauta sur la feuille et, en un instant, les flammes envahissaient les ateliers de M. Lacape, facteur de pianos, où les bois secs qui s'y trouvaient servirent d'aliment à l'incendie. [...]" Le Petit Parisien. Supplément littéraire illustré, 18/01/1891, p. 7 (gallica.bnf.fr)
"Les suites d'une émotion. Du Petit Parisien : Nous avons dit que les magasins et ateliers de M. Lacape, facteur de pianos, boulevard Saint-Martin, 29, avaient été complètement détruits dans l'incendie du passage Alexandre. M. Lacape a succombé hier matin, aux suites de émotion qu'il avait éprouvée en voyant son établissement en flammes." La Presse, 15/01/1891, p. 3 (gallica.bnf.fr)
LACAPE
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