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Facteurs de pianos en France
HURON
à Blois (°1846)
EXPOSITION DE BLOIS BLOIS - "LES PIANOS - BIEN des fois déjà, à l'occasion des excursions que nous avons faites dans les départements, nous avons été à même de constater que Paris, malgré la haute place qu'il occupe dans les arts industriels, n'est pas la seule ville qui ait imprimé à toutes nos branches de fabrication cette impulsion et cet essor dont nous aimons à suivre tous les développements dans nos annales. Blois nous fournit aujourd'hui un nouvel exemple de cette décentralisation industrielle et artistique qui est le signe distinctif de notre civilisation et de notre caractère français.
Sans méconnaître
le mérite de certaines de nos industries pari tenues, de la fabrication
des pianos, par exemple, nous pouvons affirmer, d'après ce que nous
venons de voir à l'Exposition de Blois, que les pianos de M. J. Huron ne
le cèdent en rien aux meilleurs instruments de nos premiers facteurs de
Paris. Plus tard, l'incommodité et la coupe disgracieuse de ces grandes machines leur fit préférer le piano droit, meuble aussi élégant qu'il est possible de le désirer. Mais, pour obtenir cette forme agréable et ces dimensions restreintes, il avait fallu sacrifier la longueur des cordes et la grande sonorité qui en résultait. Depuis, on s'est ingénié de mille manières à accroître la longueur des cordes sans modifier la forme ni augmenter les proportions du meuble.
De là l'origine des pianos à cordes croisées, demi-obliques,
grand obliques, etc., qui représentent aujourd'hui le perfectionnement
économique le plus intéressant au point de vue purement matériel.
Ce résultat était dû aux dispositions
spéciales de leurs cadres en fer qui permettaient de donner au piano un
peu plus de tirage, aux cordes une plus grande longueur, et par
conséquent à l'instrument une ampleur de son plus considérable, surtout
dans les soprani, dont la vibration était chez nous si sèche et si
défectueuse.
De l'ensemble de cet arrangement ingénieux
résulte nécessairement une sonorité merveilleuse. Enfin, grâce à la
présence du cadre de fer, un piano peut supporter un tirage de 10.000
kilogrammes alors qu'avec les anciennes tables il n'en pouvait supporter
plus de 6.000 à 7.000.
N° 1, à cordes verticales; n° 1 bis, cadre en fer;
Ce dernier type, à cordes croisées, peut rivaliser, comme puissance et
comme intensité de son, avec les meilleurs pianos à queue petit modèle. Il avait d'ailleurs exposé, en 1875, également à Blois, un piano fabriqué par lui de toutes pièces, véritable merveille de mécanique instrumentale, qui lui a valu, à cette époque, une première médaille d'or.
Il n'a cessé depuis lors d'améliorer et de perfectionner sa fabrication,
et son établissement est aujourd'hui l'un de ceux qui font honneur à son
industrie. - DELPONT."
Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire
illustré, 24/06/1883, p. 187 (gallica.bnf.fr)
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