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Facteurs de pianos en France
ROUEN - "[...] plusieurs perfectionnemens avanttageux dans la construction des pianos droits [...]." Séance publique de la Société libre d'émulation de Rouen, 1833, p. 123 (gallica.bnf.fr)
ROUEN - "Nouveaux Pianos de M. Eder, successeur de Jacqmin, rue Grand-Pont. Si Paris a été long-temps le centre des arts, c'est que long-temps il a réuni seul tous les élémens qui peuvent les faire prospérer. Cette concentration de moyens dans la capitale est un obstacle au progrès de l'émancipation intellectuelle que nous avons adoptée comme principe. Aussi, toutes les fois que d'heureux efforts tendront à nous affranchir de ce monopole exercé jusqu'ici par la province, nous nous trouverons heureux d'avoir à les signaler. La musique, par exemple, cet art si vivement goûté par nos compatriotes, et destiné à devenir un jour populaire en France, est bien plus cultivée à Paris que dans les départemens. Ce fait incontestable résulte de plusieurs causes; nous nous bornons à indiquer celle qui nous parait principale et déterminante. C'est à Paris que se construisent presque toutes les machines sonores à Paide desquelles on peut exprimer communiquer et reproduire les inspirations de nos compositeurs. Instrumens à cordes, instrumens à vent, tout ce qui doit enfin constituer le matérie de nos orchestres, est incessamment tiré de ce vaste atelier où les luthiers les plus célèbres, les facteurs les plus habiles, semblent s'être donné rendez-vous. Le forté-piano surtout, cet instrument si utile et si indispensable pour une bonne éducation musicale, était presque exclusivement fabriqué à Paris, d'où il fallait le faire venir à grands frais, après l'avoir acheté fort cher dans les magasins de nos facteurs privilégiés. De là ce petit nombre de bons instrumens mis entre les mains des élèves; de là ce découragement qui ne tardait pas à se manifester chez le plus grand nombre d'entre eux. Construire des pianos en province, leur donner toutes les qualités des meilleurs instrumens de ce genre fabriqués à Paris, était donc une entreprise aussi louable que hardie, et nous ne pouvons qu'applaudir au courage de M. Eder, qui en a franchement abordé toutes les difficultés et n'a pas craint de lutter contre le vieux préjugé. Nous avons vu ses pianos, construits d'après le nouveau système de MM. Roller et Blanchet; nous avons souvent été à mémo d'apprécier la richesse et la pureté de leurs sons. Nous avons examiné avec le plus vif intérêt les perfectionnemens minutieux apportés par cet habile musicien dans leur mécanisme, et nous n'hésitons pas à les recommander vivement à toutes les personnes qui s'occupent de musique. Le fini de ces instrumens, la solidité de leur construction et l'élégance de leurs formes, les placent à côté de ceux de nos facteurs les plus renommés, taudis que leur prix, bien moins élevé, les met à la portée de toutes les fortunes. Nous devrons donc à M. Eder, pour notre ville, une industrie nouvelle, et pour nos jeunes musiciens, des moyens d'étude aussi précieux qu'agréables. [...]" Revue de Rouen et de Normandie, Volumes 1-2, 1833, p. 231
PARIS - "1474 (2388). Le piano en fonte dont nous avons parlé dans le préambule de ce chapitre, provenait de M. Eder de Rouen. Il était vertical, et sa caisse en fonte de fer était recouverte en bois. M. Eder attribue à cette construction, l'avantage de maintenir les cordes de l'instrument dans une tension à-peu-près invariable, d’où résulte une grande fixité de l'accord, ce qui serait dû, suivant son opinion, à la propriété qu’a la fonte de fer de se dilater par l'effet de la chaleur." Le musée artistique et industriel : exposition 1834, p. 191
PARIS - "M. Eder de Rouen avait à l’exposition un piano droit dont le mécanisme est en fer et la caisse en chêne. Cet instrument a beaucoup de son." Le Charivari, 22/07/1834, p. 1 (retronews.fr)
PARIS - "On voit dans les pianos droits, celui de M. Eder, de Rouen, à sons prolongés diaprés un nouveau système de dilatation. Il a substitué une charpente en fonte à celle en bois. L’idée n’est pas neuve, on l’avait essayée avant lui, mais on est revenu au bois, qui, je crois, mérite la préférence. La prolongation du son est depuis long-temps l’objet de beaucoup de recherches et d’études.
Si on parvenait à ajouter cette
qualité au piano, dont les sons s’évanouissent malheureusement si vite, on
lui donnerait le dernier degré de perfection."
La Quotidienne, 27/06/1834, p. 3
(retronews.fr)
Nous avons puisé dans le prospectus très-détaillé qui en rendait
compte, de quoi expliquer à nos lecteurs ce nouveau système. Bientôt le fer lui parut offrir un avantage plus précieux par sa dilatabilité, pour la durée de l'accord. On sait qne dans les salles de concert fortement échauffées, les pianos baissent sensiblement de ton. C'est l'effet d'une double distension, les cordes s'allongeant par la chaleur, et le bois au contraire se resserrant sur lui-même. M. Éder croit avoir trouvé dans la charpente en foute le remède à cet inconvénient.
La membrane (dit le prospectus), qui supporte les sommiers auxquels
sont attachées les extrémités des cordes, étant elle-même
susceptible de dilatation par l'action de la chaleur; il en résulte
que, lorsque les cordes s'allongent par l'élévation de la
température, ou se contractent par son abaissement, les sommiers,
suivant le mouvement de la fonte et obéissant à sa propriété
dilatable ou contractile, s'écartent ou se rapprochent, en sorte que
les cordes, restant toujours à peu près également tendus, le piano
reste à peu près constamment au même diapason.
Au reste, M. Éder aurait tort de se croire l'inventeur de la
charpente en fonte. Plusieurs facteurs l'ont employée, il y a
long-temps. Us en sont revenus au bois, et nous pourrions citer un
facteur tres-célébre de la capitale, qui, après avoir pris un brevet
pour cette construction, il y a vingt et quelques années, n'a pas
tardé à mettre son modèle au rebut. Il partage en cela le sort de beaucoup de ses confrères qui, pressés par le temps et pris au dépourvu, n'ont pu exécuter ce qu'ils avaient voulu présenter de neuf." Gazette musicale de Paris, Volume 1, 1834, p. 246-247
1835
La
fonte, exigeant beaucoup moins de volume que le bois pour la même force,
laisse plus de liberté aux vibrations de la table d'harmonie. De cette
manière tandis que la durée des vibrations. sonores dans les meilleurs
pianos est de 28 à 30 secondes, ici elle est de 43 à 47 secondes.
Cette
circonstance permettra au, pianiste de chanter sur l'instrument, dont les
sons pourront se lier aux siens, au lieu de se succéder isolement.
En
deuxième lieu, l'inflexibilité de la fonte assure la stabilité de l'accord
en même temps que sa stabilité, correspondant à celle des cordes tient la
fixité du ton. Le piano qui a été entendu se faisait, remarquer par la
sonorité complète de toute l'échelle de ses cordes.
Les cordes basses sont
d'une gravité bien, nette; les cordes élevées n'ont rien de criard, et le
prolongement de la sonorité, qui est une des qualités spéciales de la fonte, donne
aux notes du médium un charme de mélodie et d'expression que les meilleurs
pianos en bois ne paraissent pas posséder à un si haut degré."
Archives
des découvertes et des inventions nouvelles faites dans les
sciences, les arts et les manufactures 1835 (gallica.bnf.fr)
Deux systèmes d'échappement ont élé adoptés jusqu'à ce jour par des
facteurs de pianos verticaux; mais, indépendamment de la complication du
mécanisme, ils présentent encore des inconvénients qui proviennent surtout
de ce qu'ils sont sujets à toutes les influences de l'atmosphère, et qu'ils
offrent trop de frottement dans les diverses parties dont il est composé.
Dans le système de MM. Eder et Gaugain, le mécanisme est beaucoup
plus simple; il n'y a presque plus de frottement; l'action est plus directe
et plus prompte; aucun bruit ne vient altérer la netteté des sons.
Ce principe consiste dans la rotation ascensionnelle d'un rayon
coudé, dont la course est déterminée par l'abaissement de la touche
elle-même sous les doigts de l'exécutant; d'où il résulte que l'action se
transmet à l'échappement au moment même où le doigt vient attaquer le
clavier.
Elle est alors instantanée, et l'égalité du clavier y gagne
considérablement, en ce que nul frottement ne s'oppose plus à l'effort du
moteur, nui détermine à la fois et le départ de l'échappement et la
percussion du marteau. (Suc. d'émulation de Rouen.)"
Memorial revue encyclopédique des connaissances
humaines, 1837, p. 357
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