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Facteurs de pianos en France
Jean BUCH par Jean-Marc STUSSI Dès 1836, le facteur de pianos Jean BUCH est établi à Rouen au 47 rue Beauvoisine, car en cette année-là il déménage au 87 rue Ecuyère. Son affaire aurait existé jusque vers 1913 (¹). Jean BUCH est originaire de Merxheim (Sarre) où il est né le 20 septembre 1798, fils de Georges BUCH, décédé à Merxheim le 12 mai 1839, marié le 2 septembre 1792 à Merxheim) avec Elisabeth Felt y décédée le 1. Octobre 1837. Il avait au moins deux frères : Jean Georges né le 1. Janvier 1794 et Jean Nicolas né le 15 avril 1796 (²). Le 11 mai 1840, il épouse, à Rouen, Eugénie Scholastique LEBRETON, née le 10 février 1816 à Maromme (arrondissement de Rouen), sans profession, demeurant 11 rue Encrière. Parmi les témoins à ce mariage, figure Pierre BUCH, ébéniste, âgé de 21 ans, neveu de Jean BUCH, et demeurant également au 87 rue Ecuyère (³). Ce neveu a tout lieu d’être considéré comme le fils du frère Jean Georges de Jean BUCH, époux de Caroline Heckmann (2; acte de décès de Jean-Pierre in (⁴)). Prénommé Pierre au mariage de Jean ainsi qu’à celui de sa fille Eugénie en 1869 où ce Pierre est qualifié de facteur de pianos au 165 Faubourg Poissonnière à Paris, il semble logique d’admettre que Pierre et Jean-Pierre représentent le même personnage. Le couple BUCH-LEBRETON a eu deux enfants :
Parmi les témoins à ce mariage, sont cités François BUCH (2° prénom de Jean), 27 ans, facteur de pianos, frère de l’épouse demeurant 77 rue de l’Ecuyère, et Pierre BUCH, 46 ans, facteur de pianos à Paris 165 Faubourg Poissonnière, cousin de l’épouse, déjà témoin au mariage de son oncle en 1840 (³). Ce témoin parisien atteste les liens parentaux entre les facteurs de pianos de Rouen et de Paris. Irénée Tournier, décèdera le 14 février 1873 à Rouen. Eugénie TOURNIER-BUCH se remariera le 13 novembre 1884 à Paris (5°) avec Emile Faure Beaulieu, artiste peintre, né le 10 décembre 1828 à Nevers. Très curieusement, on ne note pas de témoin de la famille BUCH à ce mariage ce qui laisserait supposer que Jean BUCH fils de Rouen était encore en activité à Rouen, les 5 témoins, Chénoz et les frères Hofer, étant des marchands de peinture fines de Paris, amis de l’époux. A ce mariage, Eugénie Vérène BUCH est dite professeur de piano. Son mari Emile Faure-Beaulieu a été l’un des deux déclarants du décès de Eugénie Scholastique BUCH-LEBRETON. Lors de son remariage, Eugénie Vérène réside 3 place Jussieu à Paris après avoir habité 12 rue Linné. Elle a donc rejoint Paris après le décès de son mari Tournier. A son décès le 30 décembre 1932, elle résidait au 32 rue Pierre Demours (17°) (⁴). Jean BUCH (père) est décédé le 7 décembre 1859 à Rouen, 77 rue Ecuyère, à l’âge de 61 ans. Les déclarants de son décès ont été Romain LEBRETON, 53 ans, cafetier rue Neuve Saint-Marc, beau-frère, et Edmond Leduc, 40 ans, facteur de pianos, 87 rue Ecuyère, exerçant dans l’entreprise de Jean BUCH (³). Le 77 rue Ecuyère semble correspondre au domicile des BUCH, le 86 étant l’adresse de l’affaire, immeubles situés dans le vieux Rouen. On ignore actuellement tout de sa formation et de son parcours avant de s’installer à Rouen quelques années avant 1837. Les quelques sondages effectués parmi les noms des employés de Pleyel, n’ont pas permis de relever de noms de BUCH entre 1834 et 1836. Rien ne permet d’attester qu’il aurait travaillé chez Erard. Les premières mentions relevées sur Jean BUCH à Rouen au 87 rue Ecuyère, le qualifient d‘accordeur de pianos et à partir de 1842, également comme facteur et fabricant de pianos et d’orgues (⁵) A cette époque de nombreux facteurs se sont mis à la fabrication de pianos et leur commercialisation, souvent en liaison avec leur propre magasin de musique. Jean BUCH devait disposer d’un atelier ou d’une petite manufacture. Parmi ses employés on a relevé son neveu Pierre (Jean-Pierre) autour de 1840, Edmond Leduc en 1859, et certainement d’autres restés anonymes. Comme l’atteste une publicité en date 12 décembre 1859 parue dans le Journal de Rouen, l’affaire a été continuée, après le décès de Jean, par sa veuve et son fils au moins jusqu’en 1876 au 87 rue Ecuyère (magasin). La veuve BUCH est décédée en son domicile le 17 février 1889 au 77 rue Ecuyère. A cette date, elle est encore dite « facteur de pianos » : est-ce à dire qu’elle continuait à vendre des pianos fabriqués « maison » par son fils Jean ou des pianos qu’elle faisait venir de la manufacture de Jean-Pierre à Paris ? Jean (François) rejoint l’affaire de son cousin à Paris à une date indéterminée, très probablement après le décès de sa mère. L’affaire BUCH de Rouen aurait alors cessé son activité ou aurait été cédée à un autre marchand de musique.
Vente, Location, Echange, Accord, Réparations. Mme Veuve BUCH et son fils ont l’honneur d’informer leur clientèle, ainsi que les personnes qui voudront les honorer de leur confiances qu’ils continuent le commerce de pianos et orgues, et que tous les instruments sortant de leur maison sont toujours garantis contre tout défaut de fabrication, comme du temps de M. Buck." Publicité parue dans le Journal de Rouen, 12.12.1859. (³) (Rem. : erreur typographique sur le nom « Buck »).
RÉFÉRENCES (¹) – Les Pianos français, in : www.lieveverbeeck.eu (²) - familysearch.org (³) – Archives numérisées, état civil, Rouen. (⁴) – Archives numérisées, état civil, Paris. (⁵) - Almanach Général Commerce et Industrie, 1839-1885. (⁶) – Le Journal de Rouen, 12.12.1859., In : Archives numérisées Rouen.
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