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BOURNIER
à Reims

1893

 INSTRUMENTS DE MUSIQUE

"UNE des preuves les plus remarquables dp, l'adoucissement et des progrès des mœurs publiques, c'est certainement la diffusion du goût des arts dans toutes les classes.

A ce point de vue, on ne saurait trop se félIciter de la vulgarisation de la musique, de la place qu'elle tient dans toute éducation un peu soignée, et aussi, dans un autre ordre d'idées, de la multiplication des orphéons, des fanfares, des harmonies qui tendent aujourd'hui à s'organiser, non seulement dans les grands centres, mais jusque dans les plus petites communes, au grand profit de cet esprit de camaraderie, qu'il serait si utile de développer, et du goût du beau, qui est une des formes du bien moral.

Jamais, en effet, le goût de la musique n'a été aussi général qu'à notre époque, et ce nouvel état de choses a eu pour conséquence, au point de vue industriel (le seul auquel nous devions nous placer ici) une grande extension prise par la fabrication des instruments de musique, devenue une industrie considérable. Nous voyons maintenant à peu près partout des établissements qui se chargent de fournir aux musiciens tous les genres d'instruments, de faire les réparations, etc.

Mais il ne faudrait pourtant pas exagérer, ni admettre que tous les établissements de ce genre sont organisés d'une manière vraiment satisfaisante. En ces questions, une compétence réelle est nécessaire, et elle manque souvent.

C'est ce qui explique pourquoi les maisons bien dirigées sont relativement rares. C'est ce qui explique aussi le succès d'un établissement que nous venons de visiter à Reims, et dont le chef, très habile praticien, fait preuve d'une compétence qui lui a valu la confiance de tous les connaisseurs. Nous voulons parler de la maison Emile Bournier (rue du Cloître).

Cette maison, fondée il y a vingt ans rue Libergier, puis transférée rue de l'Arbalète, occupe à l'emplacement actuel un magnifique local, où l'on trouve tous les instruments de cuivre, de bois et à cordes.

Nous le répétons, M. Emile Bournier est un homme très expérimenté, qui a fait des études très complètes et qui a travaillé lui-même comme simple ouvrier, de manière à être initié à tous les détails de la fabrication.

Il a pu ainsi organiser des ateliers de réparations qui jouissent d'une grande réputation, et dans lesquels, sous sa direction, travaillent des spécialistes distingués.

Ces ateliers de réparations sont au nombre de deux: dans l'un, on ne répare que les pianos, dont la réparation peut être, comme on sait, un travail des plus compliqués; dans l'autre, on répare tous les autres instruments.

On ne saurait croire combien un établissement comme celui-là, ainsi compris et dirigé, peut rendre de services dans une ville et dans une région.

Toutes les Sociétés musicales de la contrée, civiles et militaires, s'adressent à M. Bournier pour les réparations dont elles ont besoin, sachant bien, par expérience, que ces réparations seront habilement et consciencieusement exécutées.

Du reste, pour les achats aussi bien que pour les réparations, la clientèle de cette maison est très étendue, à Reims, dans tout le département et dans les départements voisins.

Plusieurs accordeurs réparateurs sont attachés à la maison : deux pour la ville et l'atelier, et deux autres qui parcourent la région. A propos de pianos, nous devons dire que la maison qui nous occupe en possède, dans une série de salons que nous venons de parcourir avec beaucoup d'intérêt, un magnifique assortiment.

Nous avons vu là les marques de tous les facteurs les plus en renom. Ajoutons que la maison est reliée à Paris par le téléphone, ce qui permettrait de se procurer très rapidement en s'adressant au fabricant, un piano dont le modèle ne se trouverait pas, par hasard, dans le magasin.

Il faut dire, du reste, que cette hypothèse se réalise fort rarement. A tous égards, par l'importance de ses affaires, par sa loyauté, par la haute compétence de son chef, cette maison méritait d'être signalée ici. GRANT." Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré, 1893, p. 141 (gallica.bnf.fr)

Pour les références voir
la page alphabétique B


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