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Facteurs de pianos en France
METZNER Camille
à Paris
(°1875)
Qu'il leur soit permis pourtant de lui consacrer cette première page en deuil, d'y réunir les témoignages de sympathie que ses confrères de la presse nancéienne se sont empressés de déposer sur son cercueil, d'y redire enfin sans prétention et sans développement ce que disait unanimement la foule émue qui lui a fait cortège jusqu'à sa dernière demeure : c'est que Camille Metzner était à la fois un excellent coeur et un remarquable tempérament artistique. Caractère avenant et ouvert ; sans ambition comme sans envie ; heureux de mettre son beau talent avec un désintéressement infatigable au service de toutes les bonnes oeuvres : tel était l'homme. Quant à l'artiste, il était îuni des dons les plus précieux de l'oreille et des doigts.
Elève brillant du Conservatoire de Leipzig-, où il était le camarade
de classe du célèbre Ritter, il avait développé ses aptitudes
naturelles par de fortes études musicales. S'il lui avait été donné
de poursuivre sa carrière de professeur et d'exécutant, il se fût
élevé sans aucun doute à un rang hors de pair, antson organisation
était riche et tant était surprenante la facilité distinguée et
originale qui avait survécu en lui — aillissante et primesautière
comme au premier jour— même après l'abandon qu'il avait fait de la
vie d'artiste depuis ces ix dernières années. Ce n'est pas sans ppréhension que Camille Metzner lança cette feuille hebdomadaire ; le premier numéro en témoigne, et quand il s'en ntretenait librement avec ses collaborateurs, ni lui ni eux ne se doutaient, hélas ! que ce serait sa propre vie qui finirait vant celle de son journal. C'est ainsi pourtant : l'homme est parti et l'oeuvre reste. Si modeste qu'elle soit, ceux qui ont commencée avec lui tiennent à honneur de la continuer encore, sous la forme première que son regretté fondateur m a donnée, en attendant le jour prochain où ils auront avisé à lui assurer l'existence et où ils seront eux-mêmes fixés M sa destinée. On lit dans le Journal de la Meurthe du 30 mars :
Nous apprenons avec regret la mort de l'un de nos plus sympathiques
concitoyens, M. Metzner , éditeur de musique à Nancy, qui vient de
succomber à la suite d'une maladie aussi imprévue que douloureuse.
Il avait su réunir autour de lui de distingués collaborateurs et le
Nancy-Artiste avait été immédiatement remarqué pour la compétence
des critiques artistiques qu'il contenait et le beau style dans
lequel elles étaient rédigées. Très bon musicien, M. Metzner était
on ne peut mieux en situation de diriger une publication de ce
genre.
Pour les références voyez la page pianos français 1875 - 1899
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