Manufacture FOUCHER-GASPARINI ca. 1903
UNE MANUFACTURE D'ORGUES ET PIANOS à Cylindres et à Cartons
On peut considérer l'orgue comme le plus puissant, le
plus riche et le plus majestueux des instruments, puisqu'il réunit et
résume en quelque sorte tous les instruments connus dans un admirable
accord. Mais c'est un instrument qui, par sa structure compliquée et par
son énorme développement, ne peut avoir forcément que des usages
restreints.
Aussi, a-t-on songé depuis longtemps à remédier cet inconvénient et à
rendre les orgues accessibles à un plus grand nombre d'emplois.
C'est à quoi s'est occupée notamment la maison Alexandre Gasparini,
Foucher-Gasparini, gendre et successeur, 17 et 19, rue de la Véga, à
laquelle nous venons de rendre visite.
Cette maison, fondée en 1865, exécute tous les genres d'orgues et de
pianos et, plus spécialement, des orgues et des pianos it cylindres et à
cartons.
Il nous faut avouer, à ce propos, qu'un certain nombre d'artistes ou
d'amateurs ne peuvent souffrir même le nom de la musique à cylindre et
il carton, c'est-à-dire de la musique mécanique.
Il est évident que, l'exécutant qui tourne une manivelle n'a aucun titre
de paternité sur la musique qu'il exécute. Aucune part ne lui revient
dans la précision du mouvement, lai justesse des sons, l'expression de
l'exécution.
Mais cela n'empêche pas que les artistes qui entendent les instruments
de la maison Foucher-Gasparini soient unanimes à reconnaître qu'ils
entendent. d'excellente musique, très juste, très expressive, dont
l'honneur revient tout entier, au point de vue de l'exécution, aux
constructeurs de ces instruments.
Et, du reste, pourquoi ceux qui veulent faire
une part si exclusive au talent de l'exécutant ne se plaignent-ils pas
que celui-ci se borne à interpréter la musique d'autrui ?
Les instruments de la maison Foucher-Gasparini, dus à des artistes qui
ont le profond sentiment de la musique, en même temps que celui de la
mécanique, donnent une exécution irréprochable.
L'orchestration des orgues de la maison est composée par M. Th.
Sourilas, compositeur et professeur de musique, ma.ître de chapelle de
Saint-Eugène, rédacteur au journal Le Soleil, et officier d'Académie.
Parmi toute la série des orgues à cartons de cette maison, nous citerons
un nouveau système breveté S. G. D. G. qui lève diverses difficultés
qui, jusqu'à ce jour, n'avaient pu être résolues.
Dans ce nouveau système, les déchirures des cartons, sont impossibles,
les becs du clavier étant d'une douceur extrême et d'une usure nulle. La
division est large et permet de rendre les notes les plus rapprochées.
Tout, le mécanisme est enfermé dans une boîte indépendante de l'orgue,
et qui permet de: jouer des airs sans fin.
Détail à noter encore : toutes les orgues à cylindres ou à cartons dei
n'importe quel fabricant peuvent être' transformées au système
Foucher-Gasplarini.
Orgue à cartons
En dehors de ce système breveté, les ateliers de la
maison, qui occupent une cinquantaine d'ouvriers, fabriquent encore- des
orgues à cartons petit format, à meubles fermés, à 26, 36, 49 touches ;
des orgues à carton grand format, à instruments visibles, à 49, 52, 67,
81, 83, 90, 92, 100, 102, 113, 114, 115 touches, etc.; des
orgues-symphonies, des orgues-fanfares, des orgues à trompettes en bois,
des orgues portatives, etc.
Parmi les pianos, citons les pianos à cylindres 33, 43, 64 marteaux.
Mentionnons enfin un appareil spécial dont M. Foucher-Gasparini est le
seul fabricant breveté en France et à l'étranger : le Bouteillophone qui
s'applique sur le devant de l'orgue qu'il accompagne par un jeu de
bouteilles accordées et bouchées qui produisent un son cristallin
s'harmonisant parfaitement avec les sons de l'orgue.
A côté de tous c,es instruments, nous avons pu voir dans les vastes
magasins de la maison de nombreux modèles d'orgues anciennes et
nouvelles.
La maison a, du reste, obtenu diverses récompenses à Anvers, en 1885 ; à
Paris, en 1889 ; à Toulouse, en 1891 ; à Chicago, en 1893 ; à Anvers, en
1894 ; à Lille enfin, en 1902 (médaille d'or).
On voit, par tous ces détails, que la maison Foucher-Gasparini est tout
à fait digne de la grande réputation dont elle jouit, et, par
l'énumération des récompenses déjà obtenues, nous sommes convaincu
qu'aucun jury d'exposition n'interrompra une tradition fondée sur un des
mérites les plus réels et les plus évidents qu'il nous ait été donné
d'apprécier."
Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire
illustré, 02/1903, p. 5 (gallica.bnf.fr)
Carte postale
Pour les références voyez
pianos français 1850 - 1875
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