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TRITSCH & WEKENMANN
Facteurs-Fabricants d’instruments de musique
et de pianos à Colmar

 par Jean-Marc STUSSI

 

Jean-Baptiste TRITSCH
(1788 - 1878)
Fabricant d’instruments de musique et de pianos

 

L. Verbeeck et Battault mentionnent la présence, à Colmar, de Jean-Baptiste Antoine TRITSCH, facteur de forte-pianos. Un instrument sorti de ses ateliers et présumé des années 1820-1830, est déposé au musée des Unterlinden de Colmar. Un autre a fait récemment l’objet d’une acquisition privée (¹)(²).

Jean-Baptiste Antoine TRITSCH est né le 27 août 1788 à Colmar, fils de François Joseph TRITSCH, boulanger, décédé avant 1826, et Madeleine Reichstetter. Le 14 janvier 1826, il épouse, à Colmar, Marie Anne Mangold (*25 avril 1802 - +2 mars 1881 à  Colmar) dont il aura onze enfants. Hormis le premier, tous sont nés à la Grande Rue à Colmar (³). Aucun ne semble s’être destiné à la facture de pianos. Une de ses filles, élève du Conservatoire de musique, a fait, en 1851, une demande de subvention, octroyée, au Conseil général du Haut-Rhin (⁴). J.B. TRITSCH avait un demi-frère, François Joseph né en ca1813, déclaré ancien facteur d’orgues lors de son décès le 17 février 1862 à Colmar.

Jean Baptiste TRITSCH se déclare fabricant d’instruments de musique jusque vers 1820, date à partir de laquelle il se qualifie également de facteur de pianos. Dans l’Almanach Didot-Bottin, il est communément défini comme facteur d’instruments jusqu’en 1855 au moins, voire luthier en 1845. Son activité a donc été polyvalente (3, 5, 6, 7). On ne sait cependant si, en 1855, il fabriquait encore des pianos. Il partageait, sur la place de Colmar, cette activité avec WEKENMANN, facteur d’instruments de musique puis facteur de pianos, et Welsch, luthier.

Selon Battault (²), la facture de Jean-Baptiste TRITSCH des années 1820-1830 était de très bonne qualité et présentait des originalités s’inspirant des techniques viennoises (transmissions mécaniques, marteaux, dimension des feintes et palettes de touches…) et anglaises (mécanisme à échappement simple…). On ignore où il s’est formé à la facture de forte-pianos, peut-être en Allemagne ou Autriche, d’où les influences viennoises dans sa fabrication.

Jean-Baptiste TRITSCH est décédé le 28 février 1878 en son domicile 76 Grande-Rue à Colmar, immeuble dont il était propriétaire.

 

Sur ce site : TRITSCH

 

 

 

 


Jean Georges WEKENMANN
(1776 - 1847)
Facteur de pianos

Georges WEKENMANN, autre facteur de pianos de Colmar, était le beau-frère de Jean-Baptiste TRITSCH dont il avait épousé la sœur Marie Madeleine Rose (1783 - 1 mars 1841 Colmar)(¹)(³). Dans la plupart des actes civils de Colmar, le patronyme WEKENMANN a quelquefois été orthographié « WIKENMANN » (mariage, naissance d’enfants), ou plus généralement « WECKENMANN ».

Comme Jean-Georges signe lui-même « WEKENMANN », il convient de retenir cette dernière orthographe. Il était plus âgé que TRITSCH car né le 16 août 1775 à Sulgen (Wurttemberg ; 35km sud de Freudenstadt, près de Schamberg), fils de Antoine WEKENMANN, meunier, et de Véronique Schindler.

Il est arrivé à Colmar fin 1806. Il n’est pas établi qu’il  était associé à TRITSCH. Déclaré, comme celui-ci, facteur d’instruments de musique puis facteur de pianos au moins jusqu’en 1845 (3, 5, 6), il résidait, en 1830, à la rue des Tanneurs, puis Place de l‘Ecole (ce qui ne préjuge pas qu’il y tenait un atelier). Il pourrait avoir opéré seul bien qu’entretenant apparemment de bonne relations avec son beau-frère, car souvent sollicité par TRITSCH comme témoin lors d’enregistrements civils.

Il a eu plusieurs enfants : Rose Caroline (*2.10.1809 - 25.11.1852) a exercé comme professeur de musique ; Georges Ignace (26.11.1811 - 23 mars 1830) devenu facteur de pianos, mais est décédé prématurément ; Jérôme Frédéric (*25.8.1813), Jean Baptiste Frédéric (*6.10.1814), Charles Jean Baptiste (*7.8.1817), Georges Charles (*28.1.1820), Henriette Rose (7.6.1823 - 19 juillet 1844) également devenue professeur de musique. Enfin, considérant la rareté, en France, de leur patronyme, deux autres WEKENMANN, Charles et Georges Frédéric, sont décédés à Paris respectivement le 28 mars 1859 et le 10 juin 1849. Ils pourraient être, tous deux, les fils Jérôme (Georges par erreur?) Frédéric et Georges Charles de J. G. WEKENMANN de Colmar (⁸), devenus facteurs de pianos à Paris.

On ne connaît pas de pianos sortis des ateliers de Jean Georges WEKENMANN, décédé le 27 janvier 1847 à Colmar. Son activité se serait-elle limitée aux accords, entretiens et réparations ?

Sur ce site : WEKENMANN

 

 

RÉFÉRENCES

 

(¹) - Verbeeck L. Le piano français. In: www.lieveverbeeck.eu.
(²) - Battault J. C. (2009). - Les facteurs de pianoforte des provinces de France, 1760-1820. In : Le pianoforte en France 1780-1820. Musique, Images, Instruments. CNRS Editions, Paris, 11, p.47-74.
(³) - Archives départementales Haut-Rhin. Etat civil numérisé. Colmar. Lapoutroie.
(⁴) - Rapport et délibérations du Conseil général du Haut-Rhin. In : Gallica.bnf.fr
(⁵) - Annuaire du Commerce, de l’Industrie, de la magistrature, 1839. In : Gallica.bnf.fr
(⁶) - Annuaire musical, 1845. In : Gallica.bnf.fr
(⁷) - Almanach Didot-Bottin, 1855. In : Gallica.bnf.fr
(⁸) - Etat civil numérisé de Paris, listes alphabétiques (sans filiations).